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Dessiner l’avenir – célébrer le passé

Juin 2011

L’année 2011 marque le 150e anniversaire de la concession de son premier brevet à la Nouvelle-Zélande. Ce tout premier brevet, relatif à une teilleuse permettant d’extraire la fibre végétale utilisée pour la fabrication de cordes et de tissus, fut octroyé à deux associés d’une filature de lin, Arthur Guyon Purchas et James Ninnis, en 1861.

Une loi spéciale – le Purchas and Ninnis Flax Patent Act, 1860 – fut promulguée pour permettre au gouverneur de concéder le brevet. Le mémoire descriptif du brevet, intitulé “Une invention pour la préparation de la fibre de Phorium tenax et d’autres plantes à des fins de fabrication”, fut déposé auprès du bureau du Secrétaire des colonies d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, le 10 octobre 1860, et le certificat de brevet accordé le 26 mars 1861.

La reconnaissance internationale arriva lorsque les deux inventeurs se virent remettre une médaille pour la fibre de lin préparée à l’aide de la méthode brevetée par la Nouvelle-Zélande à l’exposition universelle de Londres, en 1862.

La filature du lin

A. Purchas et J. Ninnis bâtirent un moulin sur la rivière Waitangi, sur l’île du nord, où le teillage était réalisé au moyen de plaques de battage en fer rainuré. L’eau de la rivière entraînée par la roue du moulin éliminait les résidus végétaux. Ils produisirent 90 tonnes de fibre de lin à l’aide du procédé breveté avant que le moulin ne soit fermé lorsque des émeutes éclatèrent entre colons et Maoris de Waikato. J. Ninnis rejoignit alors Kaiapoi, sur l’île du sud, pour y installer une filature.

Le 11 juillet 1866, le Timaru Herald signala que 47 balles de lin teillé fabriqué selon le procédé breveté par A. Purchas et J. Ninnis s’étaient vendues au prix de 37 dollars de Nouvelle-Zélande la tonne. On ignore combien de temps la filature de lin d’A. Purchas et J. Ninnis resta en activité ni si elle fut rentable.

Les deux hommes à l’origine du brevet

Arthur Guyon Purchas (1821-1906)
Arthur Purchas, médecin, homme d’Église et musicien aux centres d’intérêt très variés, quitte l’Angleterre et embarque pour la Nouvelle-Zélande en 1846. Après avoir officié à la paroisse Saint-Pierre d’Onehunga pendant quelque 28 ans, il reprend la médecine en 1875. Membre respecté de la communauté de colons de la province d’Auckland, il apprend la langue maorie et contribue à instaurer respect et compréhension entre les Maoris de la région et les colons. Directeur musical du diocèse anglican de Nouvelle-Zélande, il produit deux hymnes nationaux, y compris une partie de ses propres œuvres, avec des paroles en anglais et en maori. Après avoir pris sa retraite de pasteur, il continue d’enseigner la musique aux aveugles et invente même une méthode rapide pour préparer les plaques de métal sur lesquelles est imprimé le Braille.

James Ninnis (1809 – 1879)
Ingénieur des mines anglais, le capitaine Ninnis rejoint la Nouvelle-Zélande pour diriger la mine de cuivre située sur l’île de Kawau en 1844. À l’expiration de son contrat, il assure la gestion de la mine de cuivre de l’île de la Grande-Barrière jusqu’à ce qu’elle soit abandonnée par la société minière en 1851. La famille Ninnis s’installe alors à Onehunga où, en 1860, le partenariat commercial prospère entre A. Purchas et J. Ninnis voit le jour. C’est au capitaine Ninnis que l’on doit la mise au point du mécanisme entraîné par la roue à eau du moulin de Waitangi et la création de la seconde filature de lin à Kaiapoi.

 

Un soutien précoce de la part des pouvoirs publics


Bobine à double filetage pour la
fabrication de cordages (Photo:
New Zealand Historic Places Trust
Pouhere Taonga)

Traiter le lin pour en extraire la fibre naturelle était une activité à forte intensité de main d’œuvre. Pour teiller le lin à la main, il fallait utiliser des coquilles de moules permettant de séparer la fibre de l’enveloppe végétale. Les teilleuses mécaniques produisaient une fibre plus épaisse extraite de l’ensemble de la tige. Le temps qu’un ouvrier maori qualifié produise 1 kg de fibre, une machine pouvait produire à elle seule 250 kg de fibre.

La fibre de lin de Nouvelle-Zélande résistait bien à la concurrence d’autres matériaux en chanvre de Manille1 ou en jute importés en Australie, en Grande-Bretagne et en Amérique du Nord. Une petite quantité de lin teillé était transformée en Nouvelle-Zélande et vendue sous forme de cordages tressés ou de tissus pour la fabrication de toiles goudronnées ou de balles.

Le gouvernement néo-zélandais tint à encourager l’innovation et l’esprit d’initiative en concédant des brevets pour de nouvelles inventions et en proposant des incitations à la production et à l’exportation au bénéfice des industries locales florissantes. En 1870, 10 ans après l’octroi de ce premier brevet, on comptait dans le pays 161 filatures de lin et 1766 employés. La plupart d’entre elles étaient situées à proximité des marais où poussait le lin et employaient entre 20 et 30 ouvriers appelés “flaxies”.

Le musée du teillage du lin de Foxton
Le musée de Foxton est le seul au monde à présenter une teilleuse de lin en état de marche. Le lin teillé de Nouvelle-Zélande produit par le musée sert encore à la fabrication de meubles, à l’emballage et à la confection de produits d’artisanat maoris.

 

Dessiner le futur


Piupu (jupe en lin) sur lequel
apparaît un taniko qui tombe à
l’arrière de chaque pokinikini
(Photo: New Zealand Historic
Places Trust Pouhere Taonga)

Le lin de Nouvelle-Zélande (“harakeke” en langue maorie) demeure une importante ressource naturelle exploitable à long terme. Les activités de recherche-développement restent axées sur les techniques d’extraction de la fibre, les textiles en biocomposites, la fabrication de matières plastiques, la production de biocarburant et la sélection de nouvelles variétés de lin.

L’huile de lin est riche en acides gras insaturés des types omégas 3, 6 et 9. Pressée à froid, elle est principalement utilisée dans la confection d’aliments naturels, de savons hypoallergéniques et de produits cosmétiques. L’huile et les graines servent à l’alimentation animale et renferment un énorme potentiel en ce qui concerne la production de biocarburant de qualité.

Le gel de lin est utilisé par l’industrie cosmétique comme ingrédient pour les soins de la peau. Il est récolté à la base des limbes foliaires et il a été démontré qu’il permettait d’augmenter la teneur en collagène et en élastine de la peau dans les 48 heures suivant son application.

Le lin est une plante robuste, résistante au gel, qui supporte toute une variété de climats. Plante pérenne, elle pousse en touffes et est prisée des fleuristes et des jardiniers pour ses feuilles souples à longue tenue, en forme d’épée, et pour ses magnifiques tiges florales gorgées de nectar qui attirent les oiseaux. Les obtenteurs continuent de produire des cultivars d’ornement aux feuilles répondant à tout un nuancier de verts, de bronze et de jaunes.

Les Néo-Zélandais s’attachent à conserver et à améliorer les méthodes de tissage traditionnelles du lin. Le tissage maori se distingue à la fois par sa technique et son objet. Ces techniques et les produits qu’elles permettent d’obtenir comprennent le raranga (tressage/tissage), le whatu (nouage), le whiri (tressage de cordages) et le tukutuku (panneaux muraux décoratifs en fibres tressées). Le lin tissé peut être décoré à l’aide de petits morceaux de muka (fibre de lin travaillée) tressés et teints, de plumes et de coquillages – notamment le paua (ormeau de Nouvelle-Zélande). Les tisserands d’aujourd’hui mélangent des fibres synthétiques et naturelles et utilisent des techniques de tressage à la fois traditionnelles et plus récentes pour créer de nouveaux tissus, des liserés décoratifs et des produits en taniko.


The harakeke plant (Photo: New Zealand
Historic Places Trust Pouhere Taonga)

La collection nationale de lin de Nouvelle-Zélande

Landcare Research, l’un des instituts de recherche publics néo-zélandais, conserve une collection de 50 variétés de lin de Nouvelle-Zélande sélectionnées pour leur qualité de muka ou de raranga. Des échantillons de lin sont distribués sur demande à des marae (centres communautaires), des écoles, des tisserands et des groupes communautaires désireux de créer un centre de tissage.

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1  La corde de Manille est un type de corde fabriquée à partir des fibres extraites des feuilles de l’abaca (Musa textilis), une espèce de bananier endémique aux Philippines. Le nom fait référence à la capitale des Philippines, l’un des principaux pays producteurs d’abaca.
 

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