Rapport Intérimaire relatif au 23 décembre 1998 |
1. LInternet, les noms de domaine et le processus de consultations de lOMPI
2. Comment éviter que ne se creuse le fossé entre le cyberespace et le reste du monde : pratiques visant à limiter les conflits nés de lenregistrement de noms de domaine
3. Règlement des conflits dans un monde organisé selon le principe de la territorialité mais doté dun moyen de communication planétaire : procédures uniformes de résolution des litiges
4. Le problème de la notoriété : marques renommées et notoires
5. Nouveaux domaines génériques de premier niveau : quelques considérations dans la perspective de la propriété intellectuelle
A-I. Groupe dexperts désignés par lOMPI
A-II. Liste des gouvernements, organisations et particuliers ayant envoyé des commentaires officiels
A-III. Information statistique concernant la participation au processus de consultations de lOMPI sur les noms de domaine de lInternet
A-IV. Liste des États parties à la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle
A-V. Liste des États parties à lOrganisation mondiale du commerce (OMC) et liés par lAccord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC)
La dernière partie du mandat confié à lOMPI dans le cadre du processus de consultations sur les noms de domaine concerne lévaluation des effets de la création de nouveaux TLD génériques et des procédures correspondantes de règlement des litiges sur les titulaires de marques et de droits de propriété intellectuelle, cette évaluation devant aussi reposer sur des études menées par des organismes indépendants.
La dernière phase du débat sur la création de nouveaux TLD génériques a commencé en mai 1996, lorsque M. Jon Postel a proposé dans un Projet sur lInternet la création dune cinquantaine de services denregistrement des noms de domaine, dont chacun aurait eu le droit exclusif denregistrer des noms de domaine dans au maximum trois nouveaux domaines de premier niveau, soit un total potentiel de 150 nouveaux domaines de premier niveau. Le projet révisé en juin 1996 a reçu lapprobation du Conseil de la Internet Society (ISOC), et les travaux sur la question ont été repris peu après par le Comité international ad hoc (IAHC). Celui-ci, qui avait été organisé à linitiative de lISOC et de lIANA, a, comme on la vu plus haut, remis le 4 février 1997 son rapport final dans lequel il demandait la création de sept nouveaux TLD génériques.
En janvier 1998, dans son Livre vert, le Gouvernement des États-Unis, par lintermédiaire du Ministère du commerce et de la NTIA (Administration nationale des télécommunications et de linformation) a voulu, en coopération avec lIANA, réduire ce nombre à cinq nouveaux TLD génériques, qui auraient été introduits pendant la période de transition vers la privatisation de la gestion des noms et adresses de lInternet. Tenant compte des observations de la communauté internationale sur le Livre vert, le Gouvernement des États-Unis a finalement conclu dans son Livre blanc quil nallait pas recommander la création immédiate de nouveaux TLD génériques, mais que cette décision devrait être laissée à la nouvelle société mondialement représentative, qui la prendrait en tenant compte de la réflexion internationale.
Diversité des points de vue et diversité des perspectives
Comme chacun sait, la question de lopportunité de créer de nouveaux TLD génériques, des moyens et du moment pour le faire, suscite une grande diversité de points de vue, voire des divergences profondes. Dune part, certains groupes dintérêt soutiennent que lInternet doit être un système ouvert et que, du moins en principe, toute personne doit pouvoir créer un nouveau domaine de premier niveau, laissant en dernier ressort le marché arbitrer son succès. Dautre part, certaines parties prenantes défendent énergiquement lidée quil ne faut pas créer à ce stade de nouveaux TLD génériques. À lappui de ce point de vue, ils font notamment valoir quil ny a pas actuellement de besoin démontré de nouveaux TLD et que, en ajoutant des nouveaux TLD génériques, on aggravera les problèmes de propriété intellectuelle et on induira la confusion dans lesprit des consommateurs. Ils soutiennent également que lexistence denviron 250 ccTLD sous-utilisés devrait, de toutes façons, fournir lespace nécessaire à lexpansion, et quil serait peut-être plus constructif dadopter des mesures pour encourager lutilisation de ces domaines que dinsister sur la nécessité de créer de nouveaux TLD génériques.
Dautres encore défendent une position intermédiaire. Ils font valoir que lInternet a connu une croissance énorme précisément grâce au fait que les initiatives nouvelles nont guère rencontré de restrictions, et quil serait peu judicieux de loublier lorsquon envisage dintroduire de nouveaux TLD génériques. En même temps, ils reconnaissent que lInternet est devenu aujourdhui le centre du commerce électronique, tout en étant un moyen mondial diversifié permettant des communications instantanées et une multiplicité dapplications diverses. Ils estiment quil serait imprudent délargir de façon soudaine et radicale lespace réservé aux noms de domaine, car les conséquences en sont imprévisibles, et pensent au contraire que, dans lintérêt de la fiabilité et de la stabilité, il faut élargir cet espace à un rythme mesuré, ce qui permettra dobserver les effets de cette expansion et den tirer des conclusions pour orienter la politique à long terme.
Lun des facteurs qui expliquent la diversité des points de vue sur la question de la création des nouveaux TLD génériques est la diversité des questions que soulève lélaboration dune politique coordonnée en la matière et qui justifient que lon tienne compte de perspectives diverses. La différenciation de lespace réservé aux noms de domaine peut servir à de nombreuses fins.
La question peut être envisagée dans dautres perspectives que celle de la propriété intellectuelle, notamment sous langle technique, commercial ou du marché :
i) la perspective technique découle à lévidence de la nécessité critique pour le système des noms de domaine de continuer à opérer de manière exacte, stable, robuste et efficace. Plusieurs commentateurs ont exprimé cette idée dans les discussions en cours sous la forme dun principe primordial : ne pas causer de dommage. Si certains membres de la communauté technique de lInternet estiment que le système des noms de domaine peut supporter un nombre illimité de domaines de premier niveau sans que cela suscite de problèmes, dautres au contraire disent quune forte augmentation immédiate des TLD génériques risque dentraîner lInternet dans ce qui serait techniquement une terra incognita.
ii) la perspective commerciale est centrée sur les questions de concurrence et autres considérations commerciales. Lidée dintroduire de nouveaux TLD génériques était, du moins en partie, motivée par le désir daccroître la concurrence dans les activités denregistrement de TLD génériques. Le fait quune société avait lexclusivité de lenregistrement des TLD génériques les plus recherchés commercialement paraissait mériter
attention. Dautres, cependant, font valoir que la création de nouveaux débouchés commerciaux pour une nouvelle série dorganismes responsables de lenregistrement nest pas en soi une raison suffisante pour créer des noms de domaine de premier niveau.
iii) du point de vue du marché, cest surtout le rôle de signalisation joué par les domaines de premier niveau pour les utilisateurs de lInternet qui retient lattention : ".com", par exemple, constitue le principal espace commercial international. Cette perspective nest pas limitée aux TLD génériques. Certains ccTLD, associés aux codes de pays ISO 3166, sont commercialisés et utilisés de fait à peu près comme des TLD génériques. Cette tendance mérite dêtre étroitement surveillée. La capacité de signalisation que possèdent certains TLD génériques pour les utilisateurs de lInternet est ce qui distingue la fonction des domaines de premier niveau de celle des classifications utilisées dans les systèmes traditionnels de marques. Tandis que, dans ces derniers, les classes sont des outils administratifs qui ne servent pas en soi à la commercialisation, les domaines de premier niveau jouent un rôle plus actif pour le propriétaire de droits de propriété intellectuelle et lutilisateur de lInternet. Toute politique concernant lintroduction de nouveaux TLD génériques doit en tenir compte, et reconnaître que certains domaines de premier niveau peuvent être considérés comme ayant une valeur plus grande que dautres, en fonction de leurs pouvoirs de signalisation respectifs sur le marché.
iv) diverses perspectives juridiques sont aussi en jeu en plus de celles de la propriété intellectuelle, par exemple celles du droit de la concurrence, du droit de la protection des consommateurs et de la protection des mineurs. Il a été suggéré par exemple que la différenciation des noms de domaine génériques pourrait être utilisée comme moyen de contrôler les activités considérées comme nocives pour les mineurs.
Compte tenu de la diversité des problèmes et des perspectives qui sont en jeu dans la définition dune politique relative à la création de nouveaux TLD génériques, il va sans dire que la perspective de la propriété intellectuelle nest pas la seule qui doive être prise en considération. Pour faire des recommandations provisoires sur laddition de nouveaux TLD génériques, on est donc parti dune évaluation des problèmes rencontrés en pratique par les titulaires de droit de propriété intellectuelle en ce qui concerne les TLD génériques actuels afin de recommander les moyens de tenir compte des intérêts particuliers de ces titulaires dans la politique relative à la création de nouveaux TLD génériques.
Exemples de problèmes rencontrés par les titulaires de droits de propriété intellectuelle dans les TLD génériques existants
De nombreux commentaires et témoignages ont été fournis lors des consultations régionales tenues pendant le processus de consultations sur la nature et létendue des problèmes que rencontrent les titulaires de droit de propriété intellectuelle face aux noms de domaine. On en trouvera quelques exemples dans cette section. Il est vrai que beaucoup des témoignages ont un caractère anecdotique, et quil ny a guère danalyses détaillées sappuyant sur des données empiriques. Néanmoins, lopinion largement répandue dans la communauté des marques, fondée sur lexpérience des personnes qui ont participé au processus de consultations de lOMPI, est que les problèmes rencontrés sont nombreux, en particulier pour les titulaires de marques renommées et notoires, et quils ne cessent de se multiplier, notamment en raison de laccroissement de lactivité dans les domaines correspondant aux codes nationaux. On trouvera un résumé de ces expériences dans les paragraphes qui suivent.
Tous les problèmes ne sont pas portés à la connaissance du public. Un nombre important de conflits ne sont apparemment jamais rapportés. Une grande proportion peut rester non résolue ou être réglée officieusement par transaction entre les parties. Une étude commandée par MARQUES, lAssociation des titulaires européens de marques, pour le processus de consultations de lOMPI sur les noms de domaine de lInternet, a établi que 85% des personnes qui ont participé à lenquête avaient fait état datteintes aux droits de propriété intellectuelle subies par eux-mêmes ou par leurs clients. De plus, 60% des répondants avaient négocié lachat de leur nom de domaine par des voies informelles. Cette même étude a conclu quun grand nombre de cas restent tout simplement non réglés.
Cette dernière conclusion a aussi été celle des intervenants aux consultations régionales de lOMPI. Un commentateur a dit que "pour chaque cas dont le public a connaissance
Panavision, Spice Girls, Burger King, British Telecom il y en a une quantité dautres qui doivent être réglés hors des tribunaux, mais à un coût considérable pour les sociétés et pour les consommateurs qui achètent leurs produits marqués". Quant aux voies informelles par lesquelles les problèmes sont souvent résolus, un autre intervenant a déclaré :
"Il existe un véritable marché des marques piratées. À lépoque où je travaillais comme avocat dans un cabinet, je représentais un client propriétaire de nombreuses marques renommées pour des produits de consommation que vous et moi utilisons tous les jours. Un cyberpirate sest adressé à ce client en lui disant : Je vous vends ce nom pour 4000 dollars. Le département commercial de ce client voulait avoir ce nom, et il le voulait tout de suite. Il a dit : Ou bien je lachète maintenant pour 4000 dollars, ou bien je lobtiens Dieu sait quand et Dieu sait combien cela va me coûter en honoraires davocat. Du point de vue des affaires, il est donc plus facile de traiter en privé et de payer les 4000 dollars."
Les abus manifestes sont au centre des préoccupations. Il semble ressortir des commentaires que la préoccupation prioritaire de la communauté des marques ne concerne pas les conflits entre des parties qui prétendent les unes et les autres avoir des droits sur le nom
par exemple, différentes compagnies ayant la même marque pour des catégories différentes de produits ou exerçant leurs activités dans des régions différentes du monde mais les cas dabus manifestes, souvent dirigés contre les marques renommées et notoires. Les propriétaires de telles marques ont indiqué quil leur arrive à certains moments de devoir faire
face à des centaines de cas de ce genre. Au cours dune consultation régionale, un intervenant a déclaré que, "en moins dun an, nous avons déjà eu 579 problèmes dans les TLD génériques existants". Un autre a fait allusion à des incidents du même genre :
"Nous avons à peu près le même volume de litige que les autres, cest-à-dire 15 à 20 par mois. Dans un cas précis, quelquun a enregistré ATTT.com, qui donnait accès à un site pornographique. La chose peut paraître obscure pour certains, mais cest un souci sérieux pour ceux dentre nous dont la marque est reconnue par les acteurs commerciaux qui sont dans cette salle... Il y a dautres exemples : lenregistrement de AT-T.com, ATTT.net, ATTworldnet.net, ATTwirelessservices.com, ATTcellular.com, ATTweb.com, ATTonline.com, ATTnetwork.net, ATTTCI.com, .net, .org. Cela nous paraît vraiment important et quand nous parlons de volume, nous pensons quil est déjà grand et ne cesse daugmenter..."
Un autre intervenant représentant une grande société a expliqué que sa société avait eu à faire face à lenregistrement de "plusieurs centaines de noms de domaine de lInternet dans le monde entier utilisant le mot Porsche ou une variante de Porsche [et que] les variantes de Porsche dans les noms de domaine sont innombrables, limitées seulement par limagination humaine". Certains de ces noms de domaine ont été enregistrés par une société qui sintitulait "Misspellers Rescue Company" (pour lenregistrement des variantes orthographiques).
Soulignant le côté sportif que ces pratiques comportent parfois, un autre intervenant a déclaré : "Je dois envoyer des lettres de réclamation pour la majorité des titres de nos films, et nous avons récemment confirmé quil y a de plus en plus de gens qui surveillent la MPAA [Motion Pictures Association of America], de manière à pouvoir enregistrer des noms de domaine dès que la MPAA enregistre nos titres, ce qui se fait des mois et des mois avant la sortie du film".
Pillage et pratiques parasitaires. Sont manifestement à lorigine de certains de ces litiges les personnes qui enregistrent des noms de domaine identiques ou similaires à des marques, pour les revendre avec profit au propriétaire de la marque. Cette pratique connaît des variantes, comme la indiqué un intervenant : "Une des formes les plus intéressantes de spéculation est loffre qui nous a été faite lannée dernière... dacheter des noms de domaine contenant des marques renommées de nos concurrents directs. Nous ne lavons pas fait, bien sûr, mais nous avons communiqué linformation à nos concurrents...". Dautres personnes enregistrent des noms de domaine identiques ou similaires aux marques pour créer limpression fausse que le propriétaire de la marque avalise dune certaine manière les produits ou services quoffre le tiers.
"Dans ce cas précis, le concurrent direct a enregistré comme nom de domaine une désignation qui ne sécarte que par des différences infinitésimales de nos marques renommées qui font lobjet dune publicité intense. Ces noms de domaine donnent
accès au site du concurrent, où lon trouve de la publicité pour les services directement concurrents. Le consommateur qui visite le site du concurrent na aucun moyen de savoir que les services qui y sont offerts ne sont pas les nôtres."
De même, un autre intervenant a dit avoir "reçu dinnombrables appels dutilisateurs qui ne savent pas comment ils doivent utiliser lInternet pour trouver nos sites, parce quils sont régulièrement aiguillés vers dautres sites."
Dautres personnes enregistrent des noms de domaine non pas pour créer une confusion quant à lorigine des produits ou des services offerts, mais afin dattirer les utilisateurs sur leur propre site web, pour ternir la réputation dune marque. Certaines personnes ont même pour pratique daccumuler les enregistrements de noms de domaine correspondant à des marques, ce qui empêche le propriétaire de la marque denregistrer celle-ci dans un nom de domaine. Lexemple suivant a été cité lors dune consultation régionale comme illustrant de manière éclatante les problèmes rencontrés :
"Dans le cas particulier dont je parle lutilisation dun nom de domaine de deuxième niveau correspondant à un site pornographique le nom de domaine est constitué par la marque dun tiers, généralement une marque renommée, parfois avec une différence extrêmement mineure ou une faute dorthographe... Les exemples que je vous ai apportés aujourdhui concernent trois noms de domaine qui sont encore actifs aujourdhui. Ce sont www.intle.com, dans lequel le l et le e sont intervertis comme vous le voyez, www.pentium2.com et pentium3.com... Ce dernier est non seulement un site pornographique, mais aussi celui dun cybersquatteur. Lorsque vous arrivez à la première page de pentium3.com, on vous dit de cliquer pour voir des photos de célébrités nues. Si vous le faites, vous accédez à ces photos. Il y a aussi sur la première page une mention indiquant que le domaine est à vendre et vous invitant à cliquer, ce qui vous emmène à une page où il est dit Bonjour! Vous êtes comme moi, vous avez de lintuition. Pensez au nombre de personnes qui visiteront cette page lorsque Pentium leur enverra leur nouveau microprocesseur P III lannée prochaine. Jai déjà reçu 30 visiteurs sans la moindre publicité. Ayant reçu un tas doffres pour ce site, je lai mis aux enchères. Loffre la plus élevée pour le moment est de 9350 dollars..." Voilà ce quil fait : il met le site aux enchères, en partant du principe que lorsque Intel vendra Pentium III lannée prochaine, le site aura pour la Société Intel une grande valeur."
Nécessité daméliorer les pratiques denregistrement. Les pratiques denregistrement des noms de domaine dans les TLD génériques semblent avoir provoqué certains de ces problèmes. La facilité relative avec laquelle ces actes peuvent se produire, limpossibilité fréquente didentifier la personne qui en est à lorigine, la quantité des pratiques abusives, lubiquité de lInternet et le caractère de plus en plus mondial de son utilisation empêchent les propriétaires de marques, selon eux, dexercer une surveillance effective et de faire respecter leurs droits. Comme la dit lun dentre eux :
"À mon avis, ces dernières années, la société a vraiment dépensé une quantité excessive de temps, dénergie et dargent pour empêcher que des tiers enregistrent des noms de domaine comprenant nos marques renommées... Je sais, par exemple, que dans mon budget contentieux en 1998, je consacre plus dargent aux questions liées à lInternet quà la piraterie des produits de consommation aux États-Unis, et cela est vraiment déséquilibré à mon avis."
Labsence de renseignements fiables sur les personnes qui enregistrent les noms de domaine est souvent citée comme un des principaux obstacles à la solution du problème :
"En tant que propriétaire de marques, [nous avons] la responsabilité de rechercher une par une les personnes qui enregistrent les noms de domaine, pour défendre nos droits. Là, je voudrais ajouter... que nous constatons souvent que linformation sur le titulaire de lenregistrement qui est fournie sur "Whois" par Internic nest absolument pas fiable. Dans bien des cas, lorsque jai moi-même appelé ces numéros de téléphone, je nai pas eu de réponse, le téléphone était en dérangement, les numéros nétaient pas attribués, etc. Même chose pour les adresses électroniques. Et cest notre seule source dinformation. Alors, si linformation est inexacte, nous navons plus quà engager un détective privé pour aller rechercher lindividu ou la société en question. Cela fait, létape suivante consiste à déposer des plaintes individuelles auprès dInternic, dont lissue, et le moment où elle interviendra, sont très incertains. Et, je le répète, cest ce que nous devons faire, cas après cas. La prolifération de ces enregistrements, en moyenne plusieurs par semaine maintenant, signifie que le temps consacré par le personnel et les frais de contentieux uniquement pour ces atteintes à nos droits subissent une croissance exponentielle, la gamme des activités des auteurs datteinte sélargissant presque chaque jour."
Recours à des pratiques défensives. Si, dans de nombreux cas portés à lattention de lOMPI, ce sont les propriétaires de marques, en particulier de marques renommées ou notoires, qui ont été les victimes dabus, certains commentateurs de leur côté ont signalé que ces propriétaires de marques recourent parfois à des pratiques défensives, regrettables à leurs yeux. Ainsi, parfois, le propriétaire de marques invoque ses enregistrements à titre de marque pour faire échec aux droits du titulaire dun nom de domaine, qui a licitement obtenu celui-ci et ne lutilise pas dune manière qui justifierait une action en contrefaçon.
Ces mêmes commentateurs réprouvent aussi la pratique suivie par certains titulaires de marques consistant à enregistrer celles-ci dans tous les domaines de premier niveau, empêchant ainsi tout tiers qui souhaiterait légitimement utiliser le même nom dans lun des domaines à des fins différentes ou à des fins non commerciales, de le faire. Lexemple suivant a été donné lors dune consultation régionale :
"....prenons lexemple de [nom].com, où la partie [nom] est enregistrée, pour une raison inconnue, dans tous les ccTLD. Or, si quelquun veut entrer en rapport avec la société, il utilisera le domaine [nom].com. Je ne vois donc pas lintérêt pour la société de demander lenregistrement dans tous les ccTLD. Parce que ce quelle fait, en réalité, cest interdire aux autres sociétés qui ont légitimement le droit dexercer des activités commerciales sous ce nom ... de lenregistrer dans leurs TLD nationaux et peut-être dans les nouveaux TLD génériques".
Portée internationale des problèmes. Les problèmes rencontrés ne sont pas limités aux seuls États-Unis dAmérique, ils se produisent aussi dans dautres régions et vont vraisemblablement se développer avec lexpansion de lInternet partout dans le monde. Un intervenant a déclaré à la consultation régionale tenue en Inde que : "[En Inde], il a été signalé des cas dans lesquels des noms de domaine similaires à des marques renommées ou aux noms de célébrités comme Amitabh Bachan, Sunil Gavaskar, etc., sont usurpés comme noms de domaine par des utilisateurs de lInternet". Un autre intervenant a déclaré à la même consultation :
"Même dans un pays comme lInde, qui sengage tout juste sur les autoroutes de linformation, on voit déjà des phénomènes du genre Vente aux enchères Internet. Des noms de site ont déjà été usurpés et revendus aux propriétaires, par exemple BJP, le parti au pouvoir en Inde aujourdhui, Srivansan, Times of India, VHP, ABCL, Tata, ONGC, ... ITC Hotels Ltd, Welcome Net Ltd, ... State Bank of India et beaucoup dautres : cette liste est un véritable Whos Who. Lenchère minimale démarre à 1500 dollars américains, et elle est close cinq jours plus tard, le 12 mai à 12 heures GMT."
Reproches adressés aux méthodes actuelles de règlement des litiges concernant les TLD génériques. La NSI a une procédure ["policy"] de règlement des litiges portant sur les noms de domaine qui sapplique aux contestations entre les demandeurs denregistrement de noms de domaine et les tiers. Certains commentateurs se sont dits satisfaits de cette procédure qui permet aux propriétaires de marques dobtenir rapidement satisfaction, dautres au contraire la jugent défectueuse sur plusieurs points importants.
Une des principales difficultés évoquées par les commentateurs résulte de ce quils considèrent comme une approche excessivement "mécanique" de la résolution des différends. La procédure repose en très grande mesure sur la possibilité pour les parties de produire certains certificats de marques à lappui de leur position, sans examen de lutilisation qui est faite du nom de domaine, ni de la violation alléguée. De ce fait, elle ne permet pas de prendre suffisamment en considération les droits et intérêts légitimes des parties (qui ne figurent pas nécessairement dans un certificat de marque). Cette préoccupation a surtout été soulignée par ceux qui ne sont pas propriétaires de marques et qui considèrent que la procédure de la NSI représente une extension injustifiée des droits de marques, dans la mesure où elle permet au demandeur dobtenir léquivalent dune ordonnance de référé sans avoir à démontrer ses chances davoir gain de cause sur le fond.
La NSI souhaite, et cest compréhensible, éviter des situations dans lesquelles elle aurait à trancher des litiges en examinant tous les faits et les circonstances pertinents, assumant ainsi le rôle dun arbitre ou dun juge de fait. Cela fait apparaître quil est nécessaire que les tribunaux ou des tiers indépendants règlent les litiges à la place des organes responsables de lenregistrement, et cela montre bien aussi les limites dans lesquelles ces organes devraient pouvoir intervenir activement dans la résolution des litiges sur les noms de domaine.
Un autre problème soulevé en ce qui concerne la procédure de la NSI concerne la condition selon laquelle le demandeur doit produire un enregistrement de marque qui est identique au nom de domaine de deuxième niveau sur lequel porte le différend. Cette condition est cause de ce que les commentateurs qualifient de "situations frustrantes", dans lesquelles la procédure de la NSI ne leur permet pas dobtenir satisfaction pour des marques qui sont à peu de chose près, mais pas tout à fait, identiques aux noms de domaine. Par exemple, le propriétaire de la marque constituée par les mots "CHANEL BOUTIQUE" accompagnés du monogramme CC na pas pu mettre en uvre la procédure NSI contre une personne qui avait enregistré le nom chanel-boutique.com. Il en est allé de même pour le propriétaire de la marque "PLAYSTATION", avec le nom de domaine playstations.com.
Même lorsque la procédure de la NSI est applicable, elle permet seulement de "geler" le nom de domaine. En conséquence, le propriétaire de marque qui a obtenu satisfaction selon cette procédure doit encore sadresser à la justice ou à larbitrage pour obtenir lannulation du nom de domaine ou son transfert. Cette méthode en deux étapes ajoute à la complexité du règlement des litiges et, dans la mesure où il faut un jugement ou une sentence arbitrable pour que laffaire soit réglée définitivement, elle entraîne pour les demandeurs des frais importants alors que souvent labus est manifeste.
Conclusions provisoires, suggestions et réflexions
Sur la base des témoignages recueillis jusquici dans le cadre du processus de consultations, on peut conclure que les propriétaires de droits de propriété intellectuelle se heurtent à des difficultés considérables pour obtenir la protection de leurs droits de propriété intellectuelle dans les TLD génériques existants. Dans la phase finale du processus de consultations de lOMPI, les efforts devront se poursuivre pour rassembler des données empiriques sur la nature de ces problèmes et leur étendue.
Outre les efforts quil reste encore à faire pour cerner les problèmes qui se posent dans les TLD génériques existants, il serait peut-être utile dessayer de voir comment les pratiques suivies dans les ccTLD influencent la protection des droits de propriété intellectuelle. En décembre 1997, on était arrivé au point où le nombre des noms de domaine enregistrés par des organismes ou des particuliers hors des États-Unis avait dépassé le nombre de ceux qui avaient été enregistrés dans ce pays. Linternationalisation de lInternet ressort aussi du nombre croissant des enregistrements de noms de domaine dans les domaines nationaux. Alors que, aux États-Unis dAmérique, le public na fait quun usage limité du domaine ".us", donnant unanimement la préférence aux TLD génériques, les utilisateurs des autres pays ont davantage profité des possibilités offertes par les ccTLD. Au moment où nous publions ce rapport intérimaire, sur un total de plus de 4 800 000 domaines enregistrés dans le monde, plus de 1 400 000 étaient enregistrés dans les ccTLD, pour la plupart dans les domaines ".de" (Allemagne), ".uk" (Royaume-Uni) et ".dk" (Danemark). On pense que le rythme des enregistrements dans les ccTLD va continuer à croître.
Les méthodes différentes adoptées en ce qui concerne la gestion de lespace des noms de domaine dans les ccTLD, et lexpérience acquise en la matière par les services responsables de lenregistrement, leurs clients et les tiers, peuvent constituer une source précieuse dinformation. Lintention est donc, pendant la prochaine phase du processus de consultations de lOMPI, dexaminer les incidences sur la propriété intellectuelle des pratiques et procédures adoptées par les services responsables de lenregistrement des ccTLD, ainsi que leur expérience éventuelle des différends en matière de noms de domaine.
Il est estimé, à ce stade, que les problèmes que rencontrent les propriétaires de droits de propriété intellectuelle dans les TLD génériques existants seraient beaucoup atténués si :
- les recommandations faites au chapitre 2 concernant les procédures denregistrement des noms de domaine étaient adoptées,
- une procédure administrative de règlement des litiges, comme celle qui est recommandée au chapitre 3 était adoptée et
- les mesures recommandées au chapitre 4 pour la protection des marques renommées et notoires et la répression de lenregistrement abusif de noms de domaine étaient appliquées.
Ces pratiques et procédures améliorées permettraient, semble-t-il, non seulement de réduire sensiblement les problèmes qui se posent à légard des TLD génériques existants, mais aussi denvisager lintroduction de nouveaux TLD génériques sans nuire indûment à la protection de la propriété intellectuelle. Cependant, il faudrait que lintroduction de nouveaux TLD génériques se fasse de manière ordonnée, afin que lon puisse surveiller les résultats de lapplication des pratiques et procédures améliorées qui ont été proposées. Cest lexpérience qui permettra de déterminer si les pratiques et procédures améliorées proposées permettent en fait de réduire sensiblement les problèmes quont rencontrés jusquici les propriétaires de droits de propriété intellectuelle.
Il est conclu, à titre provisoire, que si les pratiques améliorées proposées pour lenregistrement des noms de domaine, la procédure administrative de règlement des litiges proposée et les mesures proposées de protection des marques notoires et renommées et de répression de lenregistrement abusif de noms de domaine sont adoptées, de nouveaux TLD génériques pourront être créés sans nuire indûment à la protection de la propriété intellectuelle, à condition que cela se fasse dune manière ordonnée qui tienne compte de lefficacité des nouvelles pratiques et procédures proposées pour réduire les problèmes existants.
Différenciation. Tout en se servant de lexpérience comme moyen de contrôler les effets nocifs que pourrait avoir lintroduction de nouveaux TLD génériques, on pourrait aussi envisager de recourir à la différenciation comme moyen de concilier les intérêts des propriétaires de droits de propriété intellectuelle et dautres groupes dintérêt dans la création de nouveaux TLD génériques.
Il va sans dire que nombre des acteurs de lInternet soulignent limportance de celui-ci comme réseau non commercial de communication, et craignent donc que toute mise en uvre précipitée des mesures proposées pour la protection de la propriété intellectuelle risque de limiter de manière non négligeable dautres droits et intérêts importants.
Une manière de concilier les différentes conceptions de lutilisation de lInternet est peut-être de reconnaître lutilisation multidimensionnelle quil est possible de faire de celui-ci (et des noms de domaine) en introduisant une différenciation entre les domaines commerciaux et les domaines non commerciaux. Selon cette approche, certaines des pratiques et procédures recommandées par lOMPI dans le présent rapport intérimaire, et en particulier lobligation de fournir des données permettant de retrouver le titulaire de lenregistrement, ne seraient pas obligatoirement applicables dans les domaines non commerciaux qui pourraient être introduits.
Si lon envisageait le principe dune différenciation entre domaines commerciaux et non commerciaux, et si les conditions relatives à lenregistrement dans les domaines non commerciaux étaient différentes (par exemple, si dans ces domaines, il ny avait pas dobligation de fournir les "coordonnées" des titulaires de lenregistrement), il serait néanmoins nécessaire de prévoir une procédure administrative permettant de mettre fin immédiatement à tous abus dans les domaines non commerciaux. Ainsi, on pourrait envisager une procédure de désactivation pour suspendre lenregistrement du nom de domaine dans un domaine non commercial dans le cas où lorganisme responsable de lenregistrement recevrait notification de ce que le nom de domaine est utilisé à des fins commerciales et de ce que le nom ou son usage porte atteinte à un droit de propriété intellectuelle. Cette procédure pourrait être prévue dans le contrat denregistrement du nom de domaine, dans lequel le demandeur serait tenu de garantir que le nom de domaine ne sera pas utilisé à des fins commerciales.
Lopportunité détendre lexclusion en faveur de marques renommées et notoires aux domaines non commerciaux devrait aussi être examinée soigneusement. Selon certaines lois nationales, le simple usage dune marque renommée peut constituer un affaiblissement de la marque ("dilution") et donc être illégal. Il semblerait approprié que les marques renommées et notoires soient protégées même dans les domaines non commerciaux.
Dautres commentaires sont demandés sur lutilisation de la différenciation et en particulier entre domaines commerciaux et non commerciaux, comme moyen de concilier
les intérêts de la protection de la propriété intellectuelle et dautres intérêts dans la création de nouveaux TLD génériques.
Les incidences des nouveaux moyens de navigation. La controverse actuelle concernant le système des noms de domaine et les marques trouve son origine dans le caractère mnémotechnique des noms de domaine. Pour le grand public, des noms de domaine faciles à mémoriser figurent parmi les principaux outils de navigation sur lInternet, car ils permettent daccéder facilement et directement aux sites Web.
Lévolution récente de la technique, cependant, pourrait avoir des incidences sur limportance future des noms de domaine. Les systèmes de mot clé, qui commencent à faire leur apparition, paraissent offrir la possibilité de réduire considérablement la dépendance de lutilisateur à légard des noms de domaine pour ce qui est de la signalisation sur lInternet. Différents systèmes sont actuellement disponibles, chacun ayant ses propres caractéristiques techniques, mais ils ont tous une caractéristique en commun : pour accéder à un site web, lutilisateur na plus besoin de saisir le nom de domaine du site dans lemplacement réservé à ladresse, il peut obtenir le même résultat par un mot clé.
En fonction de lacceptation quils trouveront sur le marché, de leur degré dutilisation et de la précision quils permettront dobtenir dans la navigation, les mots clés viendront peut-être sajouter aux noms de domaine comme moyens de localiser les entreprises et leurs marques sur lInternet. Mais ils risquent dentraîner la même ruée que les noms de domaine, si les intérêts commerciaux et autres cherchent à sapproprier les mots clés ayant la plus grande valeur. Les pratiques et les procédures permettant dobtenir des mots clés et le mode de fonctionnement des systèmes à mots clés risquent de causer des difficultés semblables à celles que lon connaît actuellement avec les noms de domaine.
Si certains des systèmes permettent à plusieurs personnes de partager un même mot clé, tous ne le font pas. Limpossibilité de partager un mot clé, qui rappelle le caractère unique exigé par le système des noms de domaine, risque dentraîner des conflits entre personnes ou entreprises convoitant comme mots clés des noms communs qui font partie de marques. De plus, le fait que certains systèmes autorisent lemploi de termes génériques (tels que "golf", "voiture", "livre") risque de compliquer encore les choses, car il détruit la fonction essentielle du mot clé, qui est didentifier le site web de façon suffisamment précise. Les motifs et procédures dattribution des mots clés, si elles ne sont pas conçues de manière adéquate, risquent dentraîner les mêmes problèmes que les pratiques imparfaites denregistrement des noms de domaine.
Ces préoccupations sont bien illustrées par lexemple suivant. Plusieurs sociétés, sises dans plusieurs régions du monde, ont enregistré des noms de domaine comprenant tous lélément "telecom". Ce sont SymmetriCom, Inc. (www.telecom.com), Telecom UK Ltd. (www.telecom.co.uk), TWX Telecommunications GmbH, (www.telecom.de), Telecom s.r.l. (www.telecom.it), Telstra Corporation Ltd. (www.telecom.com.au), et Swisscom (www.telecom.ch). Néanmoins, certains des systèmes à mots clés existant actuellement ne renvoient lutilisateur qui saisit le mot clé "telecom" quau site de SymmetricCom, Inc., sans rien dire des autres. Selon létendue de lutilisation de ces systèmes, cela risque davoir des effets sur la visibilité de ces autres sociétés sur lInternet. Les préoccupations à cet égard sont renforcées par le fait que certains systèmes à mots clés sont incorporés dans les navigateurs les plus populaires de lInternet, augmentant ainsi encore la valeur commerciale des mots clés qui y sont enregistrés.
Seul lavenir nous apprendra dans quelle mesure le débat risque de se déplacer des noms de domaine aux mots clés, lacceptation sur le marché des systèmes de navigation à mots clés jouant un rôle déterminant à cet égard. Cependant, il est possible que nombre des prises de position et argumentations auxquelles les noms de domaine ont donné lieu resurgissent alors.
[113] Voir WIPO RFC-2, paragraphes 19 à 23; Livre blanc du Gouvernement des États-Unis, section 8 et le récent mémorandum daccord entre le Ministère du commerce des États-Unis et lICANN, dans lequel lICANN a convenu de :
"collaborer à la conception, à la mise au point et à lexpérimentation dun plan visant à démarrer un processus pour lexamen des possibilités daccroître le nombre des TLD génériques. Ce processus devrait prendre en considération les éléments suivants :
...
"des recommandations concernant les politiques en matière de marques et de noms de domaine présentées dans la déclaration de politique [Livre blanc]; les recommandations faites par lOrganisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) concernant : i) la définition dune méthode uniforme de résolution des litiges entre marques et noms de domaine impliquant des actes de cyberpiraterie; ii) un processus pour la protection des marques notoires dans les domaines génériques de premier niveau; iii) les effets de la création de nouveaux TLD génériques et des procédures de règlement des litiges correspondantes sur les propriétaires de marques et les titulaires de droits de propriété intellectuelle, et les recommandations faites par dautres organismes indépendants concernant les questions de marques et de noms de domaine." (article V.C.9.d).
Le mémorandum daccord prévoit que les facteurs suivants devront aussi être pris en considération : les incidences potentielles de la création de nouveaux TLD génériques sur le système de serveurs primaires et la stabilité de lInternet; la définition et lapplication de critères minimaux pour les services denregistrement de TLD génériques nouveaux et existants; les coûts/avantages potentiels pour les consommateurs de la création dun environnement concurrentiel pour les services denregistrement des TLD génériques. (article V.C.9.a.-c.).
[114] On trouvera le Projet sur lInternet de M. Postel à ladresse http://www.iiia.org/lists/newdom/1996q2/0259.html dans les archives du serveur de listes Newdom.
[115] On trouvera le Projet révisé à ladresse http://www.iiia.org/lists/newdom/1996q2/0289.html dans les archives du serveur de listes Newdom.
[116] Voir http://www.gtld-mou.org/draft-iahc-recommend-oo.html.
[117] Proposed Rule for the Improvement of the Technical Management of Internet Names and Addresses, Docket n° 980212036-8036-01 (30 janvier 1998) (Livre vert).
[118] Le Livre blanc (section 7) donnait les indications suivantes sur laddition de nouveaux domaines de premier niveau :
"Au moins dans limmédiat, un souci prudent de préserver la stabilité du système semble dicter labsence de précipitation et la mesure dans lexpansion des TLD génériques, de manière à permettre une évaluation de limpact des nouveaux TLD génériques et lévolution raisonnée de lespace réservé aux noms de domaine. De nouveaux domaines de premier niveau pourraient être créés pour stimuler la concurrence et pour permettre à la nouvelle société dévaluer le fonctionnement, dans un environnement nouveau, du système des serveurs primaires et des systèmes de logiciels qui permettent lenregistrement partagé."
[119] Ce principe ("ne pas nuire") a été réaffirmé tout dernièrement par le président Clinton le 30 novembre 1998, dans un discours sur le progrès du commerce électronique.
[120] Voir le commentaire de lInternet Architecture Board sur le Livre vert, paragraphe 2 (23 février 1998). Par exemple, laddition de très grands nombres de domaines de premier niveau (qui se produirait par exemple si on laissait tout un chacun créer des domaines arbitraires) entraînerait des problèmes déchelle et de mise en uvre dans le système des noms de domaine existants.
[121] Voir à cet égard lamendement n° 11 à laccord de coopération entre la NSI et le Ministère du commerce des États-Unis, entré en vigueur le 7 octobre 1998 (NCR-9218742). Les dispositions pertinentes stipulent que : "Pour créer un environnement propice au développement dune concurrence solide entre services denregistrement des noms de domaine, la NSI, soit directement, soit en sous-traitant, établira un protocole et des logiciels associés pour établir un système qui permettra à de multiples entités denregistrement de fournir des services denregistrement pour les TLD génériques pour lesquels elle est actuellement lunité denregistrement (système denregistrement partagé)."
[122] Lappel doffres qui a été fait récemment pour le domaine de premier niveau ".tv" (qui est le code ISO 3162 pour Tuvalu) illustre le potentiel commercial que certains attribuent à ces domaines nationaux. Il a été dit que lun des soumissionnaires a promis 50 millions de dollars à lavance pour obtenir le contrat dadministration du domaine. Voir Andrew Raskin, Buy This Domain, WIRED (9 septembre 1998) http://www.wired.com/wired/archive/6.09/tuvalu_pr.html.
[123] Une analyse a été présentée dans un commentaire sur le RFC-1 de lOMPI par M. Milton L. Mueller, professeur adjoint au Département des études dinformation à lUniversité de Syracuse (États-Unis). En ce qui concerne le nombre des litiges portant sur les noms de domaine et mettant en cause des droits de propriété intellectuelle, létude Mueller conclut que, daprès les statistiques, les cas datteinte au droit de propriété intellectuelle sont fort peu nombreux dans les TLD génériques. Une critique de cette étude a été présentée dans un commentaire sur le WIPO RFC-2 par le professeur Jacob Jacoby de la Leonard Stern Graduate School of Business de lUniversité de New York (États-Unis) et par Leon B. Kaplan, président du Research and Consulting Center Inc. de Princeton (NJ, États-Unis dAmérique). Jacoby et Kaplan contestent létude Mueller, en disant que les conclusions quelle contient ne reposent sur aucune base scientifiquement défendable.
[124] Network Solutions Inc., le service denregistrement des quelque 3 400 000 noms enregistrés dans les TLD génériques non réservés, a indiqué quelle a reçu à peu près 5400 réclamations portant sur des marques et qui ont donné lieu à lapplication de sa politique de règlement des conflits dans environ 2600 cas. Si le nombre des conflits portés à lattention de la NSI est faible par rapport au nombre total des enregistrements dans ces TLD génériques, en chiffres absolus, il nest cependant pas négligeable.
[125] Cette étude, intitulée Intellectual Property on the Internet : A Report Commissioned by MARQUES (Association des propriétaires de marques européens), était fondée sur une enquête par correspondance à laquelle ont répondu 60 sociétés ou cabinets de 24 pays dAfrique, dAsie, dEurope, dAmérique latine et dAmérique du Nord. La plupart des répondants étaient soit les directeurs des départements des marques, soit des avocats spécialisés dans la propriété intellectuelle.
[126] Voir le commentaire de Mme Sally Abel de lAssociation internationale des marques (consultation de San Francisco).
[127] Voir le commentaire de Mme Susan Anthony de MCI Worldcom (consultation de Washington).
[128] Voir le commentaire de Mme Sarah Deutsch de la Bell Atlantic (consultation de Washington).
[129] Voir le commentaire de Mme Marilyn Cade de AT&T (consultation de Washington).
[130] Voir le commentaire de M. Gregory Phillips de Johnson & Hatch pour Porsche (consultation de San Francisco).
[131] Voir le commentaire de Mme Michelena Hallie de Viacom (consultation de Washington).
[132] Voir le commentaire de Mme Susan Anthony de MCI Worldcom (consultation de Washington).
[133] Ibid.
[134] Voir le commentaire de Mme Michelena Hallie de Viacom (consultation de Washington).
[135] Voir le commentaire de Mme Anne Gundelfinger dIntel (consultation de San Francisco).
[136] Voir le commentaire de M. Nils Montan de Warner Bros. (consultation de San Francisco).
[137] Voir le commentaire de M. Shelley Hebert de lUniversité de Standford (consultation de San Francisco)
[138] Voir le commentaire de lElectronic Frontier Foundation (6 novembre 1998 - RFC-2).
[139] Voir le commentaire de M. Paul Kane de lInternet Computer Bureau (consultation de Bruxelles). Voir aussi le commentaire de lElectronic Frontier Foundation (6 novembre 1998 - RFC-2).
[140] Voir le commentaire du Gouvernement indien, Département du développement industriel du Ministère de lindustrie (6 novembre 1998 - RFC-2).
[141] Voir le commentaire de M. Krishna, Andhra Pradesh Technology Services, Gouvernement de lAndhra Pradesh (consultation dHyderabad).
[142] Voir la procédure de règlement des litiges portant sur les noms de domaine de Network Solutions (révision 03) (avec effet au 25 février 1998) à ladresse http:www.internic.net/domaininfo/internic-domain-6.html.
[143] En revanche, la procédure de la NSI requiert que la notification adressée par le tiers demandeur "indique clairement que le demandeur est convaincu que lenregistrement et lusage du nom de domaine contesté viole ses droits de marque, et quelle indique aussi clairement les éléments de fait et de droit sur lesquels repose cette conviction". (section 8.b)).
[144] Voir le commentaire de la société Chanel (4 novembre 1998 - RFC-2).
[145] Voir le commentaire de lInternational Intellectual Property Alliance (6 novembre 1998 - RFC-2).
[146] Réponse du RIPE CENTR au Livre vert, à ladresse http://www.ntia.doc.gov/ntiahome/domainename/130dftmail/03_13_98.htm.
[147] Par exemple, la grande majorité des sociétés européennes a enregistré ses noms de domaine auprès de lun des services denregistrement des ccTLD.
[148] Les statistiques dont il est question ici sont fournies par NetNames Ltd. à ladresse http://www.domainstats.com.
[149] Commentaire de la Communauté européenne et de ses États membres (3 novembre 1998 - RFC-2), de lAssociation américaine du droit de la propriété intellectuelle (6 novembre 1998 - RFC-2), de lAssociation des industries de marques (AIM) (5 novembre 1998 - RFC-2), de Mme Marilyn Cade de AT&T (consultation de Washington), de Ford Global Technologies (14 novembre 1998 - RFC-2) et de M. Roger Cochetti de IBM (consultation de Washington).
[150] Commentaire de MARQUES (6 novembre 1998 - RFC-2), de M. Neil Smith de Limbach et Limbach (consultation de San Francisco), de M. Keith Gymer (consultation de Bruxelles), de M. Nethri (consultation dHyderabad) et de M. Martin Schwimmer (11 novembre 1998 - RFC-2).
[151] Par exemple, les dernières versions du navigateur Netscape comprennent une fonction intitulée "mots clés Internet". Lutilisateur qui voudrait par exemple accéder au site de la Bank of America Corporation naurait plus à taper : http://www.bofa.com", mais seulement "bank of america".
[152] Le système INternet ONE permet cette coexistence, comme le montre ladresse http://www.lloyds.io. Lorsquun utilisateur saisit un mot clé qui est partagé par plusieurs personnes dans le système, un écran apparaît avec la liste de toutes ces personnes, avec leur description et des liens conduisant à leurs sites respectifs.
[153] Le système RealName de Centraal exige que les mots clés soient uniques; voir http://company.realnames.com/WhatAreRealNames/GeneralFAQ.html.
[154] Dans le système de Netscape, en saisissant le mot "book", lutilisateur est dirigé sur la librairie en ligne de Barnes & Noble à ladresse http://www.book.com. Le système RealName de Centraal naccepte pas les termes génériques, voir http://company.realnames.com/WhatAreRealNames/GeneralFAQ.html.
[155] Comparer, par exemple, les politiques de Netscape (http://home.netscape.com/escapes/ keywords/faq.html), de Internet One (http://www.io.io/rules.html) et de Centraal http://company.realnames.com/WhatAreRealNames/GeneralFAQ.html).
[156] En saisissant le mot clé "golf", lutilisateur est dirigé sur le site dune société sise aux États-Unis (www.golf.com), alors que plusieurs autres utilisent le mot "golf" comme nom de domaine, en particulier une société du Royaume-Uni (www.golf.co.uk), une société allemande (www.golf.de), une société néerlandaise (www.golf.nl), une société australienne (www.golf.com.au), etc.
[157] Voir par ex. C. Oakes, "The Next Net Name Battle", WIRED (20 juillet 1998) (http://www.wired.com/news/news/technology/story/13820.html) et G. Venditto, "Netscapes Quiet Power Grab", Internet Word (24 août 1998) (http://www.internetworld.com/print/1998/08/24/opinion/19980824-target.html).