Type de bateau c -fury (photo : MakMarine)
En 2005, Simon McLoughlin et son frère Andrew cherchaient à mettre au point le parfait bateau à faible puissance. Ils voulaient quelque chose d’exaltant et de divertissant mais à usage familial. Les conditions préalables étaient les suivantes : les hautes performances et le caractère ludique d’une embarcation privée, la facilité de déplacement d’un petit bateau gonflable rigide mais sans l’espace réduit et la brutalité le caractérisant et quelque chose de sûr, stable et adapté à toute une famille. En outre, l’embarcation souhaitée ne devait pas être juste un “jouet pour homme” mais quelque chose de facilement maîtrisable, adapté à toutes sortes d’utilisations tout en étant d’un coût abordable et économe en carburant.
Les frères McLoughlin ont rapidement compris que, si leur conception était brève, elle était très exigeante et qu’il n’existait pas pareille embarcation. Déterminés, ils décidèrent de concevoir leur propre embarcation; c’est ainsi qu’est née la notion d’“embarcation à usage familial”. Avec leur père et un collègue travaillant dans le domaine de la finance, les frères McLoughlin créèrent MakMarine pour étudier les possibilités offertes par cette discontinuité apparente du marché et rédiger les caractéristiques techniques d’une embarcation à usage familial.
Fort de son expérience dans l’ingénierie, Simon McLoughlin savait ce qu’il voulait : quelque chose de rapide et d’efficace, de confortable et de maniable. Mais ce n’est pas parce que vous savez ce que vous voulez que la mise en œuvre en est plus facile, et les McLoughlin constatèrent rapidement que leurs exigences, incompatibles, de leur embarcation idéale étaient difficiles à concrétiser. Ils comprirent dès le début qu’ils devaient opter pour une approche différente de la conception d’une coque. Une coque unique rejetait bien trop d’eau, un catamaran avec une aile d’hydroptère convenait parfaitement pour autant qu’on ne dépasse pas 30 nœuds, et l’inventeur du multicoque leur expliqua que celle-ci ne pourrait jamais fonctionner sur une petite embarcation. Passant outre ces avis négatifs, les frères McLoughlin s’attelèrent à la tâche de mettre au point un bateau répondant à leurs exigences.
Type de bateau Storm c -fury (photo : MakMarine)
Les McLoughlin persévérèrent et, après quatre années de conception et de développement, réussirent une percée lorsqu’ils mirent au point un nouveau système multicoque comprenant ses propres systèmes stabilisateurs et de contrôle. Dépassant toutes leurs attentes, cette invention unique permet à un bateau à moteur de réaliser des gains d’efficacité pouvant atteindre 40% par rapport au monocoque classique tout en offrant puissance et stabilité. Cette découverte aboutit en fin de compte à la conception et au développement du c-fury™, marque unique désignant de petites embarcations offrant de grandes capacités. Associant le côté grisant et agile du scooter des mers à la sécurité inhérente du bateau rigide gonflable, le c-fury™ offre performances, économie en carburant et navigation sans à coup, ce qui permet de réduire les coûts d’utilisation et l’impact sur l’environnement.
Brevet unique portant sur un multicoque (selon la demande de brevet selon le PCT PCT/GB2007/003962, recherche dans, PATENTSCOPE®)
Le dessin ou modèle industriel du c-fury est protégé par deux enregistrements dans l’Union européenne, tous les deux ont été déposés en novembre 2006 et publiés dans leur intégralité. Le premier enregistrement (000635446 0001) porte sur le dessin ou modèle industriel global du bateau tandis l’autre porte sur le dessin ou modèle industriel de la multicoque unique (000635446 0002). MakMarine prévoit de faire enregistrer les nouveaux dessins ou modèles industriels au fur et à mesure qu’ils sont conçus.
Les McLoughlin possédaient les compétences techniques et les capacités de conception nécessaires pour s’assurer que leur invention intéresserait le marché des loisirs marins en croissance rapide, mais ils ont compris qu’ils avaient besoin de faire appel aux compétences de spécialistes aux fins de l’obtention d’un brevet. Rédiger le mémoire descriptif aux fins de l’obtention du brevet et de la demande de protection, en particulier à l’étranger, suppose des compétences précises et des ressources financières importantes.
Recourant au réseau mondial de brevets et de mandataires, ils déposèrent une demande internationale de brevet selon le Traité de coopération en matière de brevets (PCT) pour leur multicoque amélioré en 2007. Un brevet a déjà été délivré par le Royaume-Uni, et des demandes sont en instance dans l’Union européenne et aux États-Unis d’Amérique. Les frères McLoughlin ont aussi déposé un autre brevet pour deux aspects précis de leur reconception de l’accélérateur ainsi que pour leur système de direction. Les frères McLoughlin avaient déposé une demande antérieure pour leur système de direction, qui a été initialement rejetée parce qu’analogue à d’autres techniques. Déterminés, ils ont revu de A à Z la conception de ce système et déposé une autre demande de brevet.
Tous les actifs de propriété intellectuelle et le savoir-faire utilisé dans la fabrication sont détenus par MakMarine et font l’objet d’une concession de licences à c-fury Limited, filiale appartenant entièrement à MakMarine dont l’objet est de commercialiser des actifs de propriété intellectuelle en Europe.
Le logo c -fury, inspiré de la montée d’adrénaline provoquée par le surf sur les déferlantes (photo : MakMarine)
La marque c-fury® a été mise au point en même temps que l’invention des frères McLoughlin, et s’inspire de la montée d’adrénaline ressentie par celui qui surfe sur des vagues. La marque a été enregistrée en Australie, au Japon, en Turquie et aux États-Unis d’Amérique dans le cadre du système international de Madrid, et elle est aussi protégée dans l’Union européenne. Ces enregistrements ont permis aux frères McLoughlin de déposer une demande de protection de la marque c-fury au niveau international, chose qui leur aurait pris des années s’ils avaient dû le faire eux-mêmes.
La mise au point de la marque c-fury aura pris aux frères McLoughlin environ cinq ans et leur aura coûté 160 000 livres à titre privé. Conscients du fait que la protection de la propriété intellectuelle est absolument indispensable pour imposer une marque forte, les frères McLoughlin ont déposé une demande de bourse Fillip et une demande de subvention auprès de Business Link et de la Coventry University afin de reprendre en sous œuvre la valeur essentielle de propriété intellectuelle de leur produit, le c-fury. Les subventions leur ont permis de couvrir 80% de leurs frais de propriété intellectuelle. Dotés de ces actifs de propriété intellectuelle, les frères McLoughlin ont été en mesure d’axer leurs efforts sur le renforcement de leur entreprise, de se consacrer à la levée de capitaux d’investissement et de travailler avec certains des fleurons de l’industrie des loisirs maritimes. Le fait de s’être dotés d’une protection de la propriété intellectuelle permet de faire naître une certaine confiance chez les investisseurs et donne à MakMarine la sécurité nécessaire pour positionner sa nouvelle marque sur les marchés internationaux. Lors de négociations avec Yamaha, les brevets, les marques et les dessins et modèles industriels détenus par MakMarine ont été interprétés comme un gage de sérieux quant à leur invention. C’est ainsi que MakMarine est devenu un utilisateur de composants extérieur de Yamaha, société avec laquelle il existe un partenariat étroit.
En octobre 2009, le premier prototype du c-fury a été construit. Les frères McLoughlin sont actuellement à la recherche de capitaux de développement d’un montant de 500 000 livres qu’ils injecteront dans leur fabrication. Cet argent servira à l’outillage et l’équipement et aux systèmes, et constituera aussi un fonds de roulement. Une place prépondérante sera accordée à l’augmentation des ventes au Royaume-Uni, et les frères McLoughlin sont actuellement en pourparlers avec un fabricant de la côte sud à propos de la création d’une coentreprise. Ils souhaiteraient ensuite pénétrer les marchés de la Méditerranée et de la Baltique avant de se positionner sur ceux des États-Unis d’Amérique, du Golf et du Moyen-Orient, très vraisemblablement au moyen de concession de licences.
Le modèle Voyageur de c -fury (photo : MakMarine)
Il n’aura fallu que cinq années pour que l’idée de la création d’un bateau à moteur à usage familial petit, puissant, confortable et sûr deviennent une réalité, le c-fury ayant été lancé à l’occasion de la London Boat Show de janvier 2010. Il existe aujourd’hui trois modèles de c-fury, dotés de nombreuses options personnalisables, et MakMarine prévoit d’enrichir la gamme des petits scooters des mers à usage familial dans un avenir proche. L’entreprise proposera aussi une série de systèmes de contrôle et de direction visant à optimiser les performances extérieures.
MakMarine envisage de continuer à mettre au point de nouveaux produits et de nouvelles techniques, pour rapidement s’orienter vers une protection plus large de sa propriété intellectuelle. MakMarine part de l’idée que, au fur et à mesure que ses activités se développeront, les protagonistes du marché étroit de la navigation de plaisance seront conscients du fait que c-fury est synonyme de qualité, de progrès techniques et de ludisme.
Conscients du fait que leur idée était brillante, les frères McLoughlin savaient qu’ils ne pourraient pas mettre au point une marque connue dans le monde entier sans protection par la propriété intellectuelle. Obtenir cette protection leur a permis d’être pris au sérieux par des investisseurs futurs, ce qui s’est soldé par un partenariat couronné de succès avec Yamaha. Cela leur a aussi permis d’utiliser leurs compétences là où elles étaient réellement utiles, à savoir dans la conception et la réalisation de nouveaux produits. Les frères McLoughlin ont su créer leur marque, encourager des partenariats durables, faire des recherches et mettre au point de nouveaux produits, ce qui n’aurait pas été possible sans la protection par la propriété intellectuelle. Ne perdant pas de vue leur expansion future, ils sont toujours à la recherche de nouveaux partenaires intéressés par l’obtention d’une concession de licences d’exploitation de c-fury sur les marchés internationaux.
Cette étude de cas se fonde sur des informations provenant de: