En Afrique, des associations professionnelles de femmes et des femmes chefs d’entreprise suivent une formation pratique sur les droits de propriété intellectuelle dans le contexte de la ZLECAf.
21 octobre 2020
La manifestation, animée par Mme Daphne Zografos Johnsson, juriste principale auprès de la Division des savoirs traditionnels de l’OMPI, a commencé par une allocution de bienvenue prononcée par Mme Svenja Ossmann, responsable de l’appui aux programmes pour la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) auprès de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ).
“Ce webinaire proposera une formation pratique aux associations professionnelles de femmes et à leurs membres concernant les vastes questions associées à la propriété intellectuelle, en particulier dans le contexte actuel de l’AfCFTA”, a déclaré Mme Ossmann pour préparer le terrain. “Nous avons aujourd’hui l’occasion de mettre en place une approche globale et systémique qui mêle les questions liées aux droits de propriété intellectuelle au développement de la structure de l’ordre du jour de l’AfCFTA”, a-t-elle poursuivi.
Mme Lara Kayode, fondatrice et partenaire associée du cabinet juridique O. Kayode and Co. basé à Lagos au Nigéria, a assuré la formation pratique sur le droit de la propriété intellectuelle. Elle a expliqué pourquoi la propriété intellectuelle devrait constituer une préoccupation majeure pour les entrepreneurs, et a présenté les différents régimes de propriété intellectuelle, les avantages d’enregistrer des droits de propriété intellectuelle, ainsi que la durée de la protection et de l’application des droits.
Mme Kayode a également expliqué comment prendre part à des négociations et à des débats d’ordre politique. “Comment, en tant qu’association professionnelle, prenons-nous notre place à la table des négociations pour nos membres?” a-t-elle interrogé les participants. “Participation, participation, participation – participation pertinente. Mettez un pied dans la porte; asseyez-vous à la table. Encouragez les propriétaires de marques et les membres d’associations professionnelles à réfléchir à faire protéger leurs droits de propriété intellectuelle.”
Elle a aussi encouragé les participants à commencer modestement. “Même si vous ne vendez qu’à l’école de votre fille ou de votre fils, ou si vous ne fournissez qu’une entreprise particulière, ou si vous êtes engagée dans des négociations… On pense souvent que l’on doit voir les choses en grand. Les petits glands deviennent de grands chênes. Dès lors que vous vous mettez à penser affaires, ajoutez la propriété intellectuelle à votre projet”, a-t-elle déclaré. “La protection de la propriété intellectuelle est cruciale.”
Vanessa Erogbogbo, responsable chargée des chaînes de valeur inclusives et durables au CCI, a évoqué le paysage actuel des droits de propriété intellectuelle dans le commerce et les affaires en Afrique. À ses yeux, “aujourd’hui plus que jamais, les droits de propriété intellectuelle jouent un rôle essentiel pour façonner la compétitivité des entreprises. La valeur des immobilisations incorporelles est ce qui distingue une entreprise, et les droits de propriété intellectuelle tels que les marques ou les brevets ont gagné en importance pour protéger les innovations, la propriété et les entreprises sur les marchés nationaux, régionaux et mondiaux, suscitant de nouveaux partenariats et de nouveaux marchés et y donnant accès”.
“On observe pourtant que l’utilisation effective des droits de propriété intellectuelle reste faible en Afrique”, a-t-elle fait remarquer en citant les résultats d’une étude récente sur les associations professionnelles de femmes.
Selon l’étude, seulement 50% des associations professionnelles ont indiqué que leurs membres considèrent les droits de propriété intellectuelle comme une priorité. Pour ceux-là, les marques étaient l’actif de propriété intellectuelle le plus courant, tandis que les dessins ou modèles, les secrets d’affaires et les brevets étaient rares. Plus de la moitié des personnes interrogées ont indiqué être peu sensibilisées à la propriété intellectuelle, et un tiers a souligné les coûts élevés de l’enregistrement et de l’application des droits de propriété intellectuelle.
Mme Erogbogbo a fait observer que la période actuelle était propice aux entrepreneurs. “Des négociations sont en cours concernant le protocole relatif aux droits de propriété intellectuelle au sein de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), et nous estimons qu’il s’agit d’une période vraiment importante pour engager un dialogue avec les entrepreneurs de deux façons”, a-t-elle déclaré. “Tout d’abord, en soutenant leur compétitivité sur les questions liées à la propriété intellectuelle, et ensuite en aidant les associations professionnelles de femmes à établir leurs priorités et à prendre une part active aux négociations de la ZLECAf et à l’application des décisions qui en découlent.”
La manifestation virtuelle a également accueilli trois membres d’associations professionnelles de femmes en Afrique, qui ont fait part de leurs expériences. Mme Korkor Cudjoe (conseillère technique auprès du programme pour la promotion économique et sociale des femmes, Graca Machel Trust, Afrique du Sud), Mme Candide Leguede (directrice générale d’Arcandia Consulting et Services et présidente des Femmes entrepreneurs et femmes d’affaires de la CEDEAO [FEFA CEDEAO] au Togo) et Mme Fanja Razakaboana (présidente du Groupement des Femmes Entrepreneurs de Madagascar) ont proposé leur éclairage pratique concernant l’importance de la propriété intellectuelle et des droits de propriété intellectuelle pour les femmes entrepreneurs en Afrique.
Le webinaire, organisé conjointement par la Commission du commerce international (ITC) et l’OMPI, s’est tenu en anglais et en français, avec un service d’interprétation simultanée. L’enregistrement est disponible sur inscription sur le site Web de SheTrades.
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