L’OMPI récompense des membres des peuples autochtones et des communautés locales à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones
9 août 2021
La Journée internationale des peuples autochtones appelle à ne laisser personne de côté et à établir un nouveau contrat social. Une meilleure protection de l’ingéniosité et de la créativité est un élément de réponse à cet appel, car elle contribue à une interaction et une coopération justes et équitables entre les peuples autochtones, les communautés locales et la société au sens large.
À l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones (9 août), l’OMPI souhaite mettre en évidence et célébrer l’ingéniosité et la créativité autochtones en annonçant et en présentant les lauréats du Concours de nouvelles de l’OMPI sur l’ingéniosité et la créativité autochtones.
Lancé à l’occasion de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle (26 avril), le concours invitait les membres actifs des peuples autochtones et des communautés locales à présenter des nouvelles factuelles portant sur leurs savoirs traditionnels, leurs expressions culturelles traditionnelles ou des produits et services connexes.
Parmi les nombreuses nouvelles soumises, un jury indépendant a sélectionné deux lauréates pour les prix qui seront décernés par l’OMPI : Mme Fanny Vergara, du peuple Montubio en Équateur et Mme Sibelis Villazón, du peuple Kankuamo en Colombie.
Fanny et les tomates sauvages de Manabí
Fanny est agricultrice, cheffe de cuisine, gestionnaire culturelle et explore la cuisine ancestrale et traditionnelle de la province de Manabí en Équateur (située le long de la côte du Pacifique Sud). Son rêve est de préserver le patrimoine culinaire de sa communauté et les pratiques alimentaires ancestrales comme les bienfaits et les utilisations des tomates sauvages de la région.
[Les anciens de notre communauté] transmettent leurs connaissances oralement et par l’intermédiaire de pratiques traditionnelles qui permettent à cette expression du patrimoine alimentaire et agricole de perdurer et d’être perpétuée par la transmission des connaissances de génération en génération.
Fanny Vergara
Les tomates sauvages, dont la récolte se poursuit encore aujourd’hui, ont toujours fait partie du régime alimentaire du peuple Montubio. Bien qu’elles soient encore consommées quotidiennement par les anciens de la communauté, cette pratique n’est pas transmise aux jeunes membres et aux enfants de la communauté. En outre, les populations de cette espèce sauvage se sont réduites ou présentent des risques d’extinction dus à la perte de leur habitat liée aux conditions climatiques.
Son histoire met l’accent sur l’importance des tomates sauvages dans le patrimoine alimentaire et agricole de sa communauté et sur son travail pour en préserver les traditions gastronomiques. Fanny est convaincue qu’une utilisation accrue des tomates sauvages encouragera la poursuite de l’innovation. Ainsi, elle s’efforce de renouveler et d’améliorer les recettes ancestrales de sa communauté afin d’exploiter la récolte de tomates sauvages au maximum et d’éviter tout gaspillage.
La légende des sacs mochilas du peuple Kankuamo
Sibelis Villazón a présenté une nouvelle au nom de la Commission des femmes autochtones et de la famille kankuamo en sa qualité de coordonnatrice générale. Sous la gouvernance du Conseil autochtone kankuamo et avec des délégués dans chacune de ses 13 communautés, la commission est un espace de soutien qui, entre autres, contribue à renforcer l’identité culturelle des Kankuamo.
Les mochilas (ou sacs à dos) du peuple Kankuamo sont fabriqués par les femmes à partir de fibres de maguey préalablement teintes de différentes couleurs et tissées à la main. Les mochilas sont un des joyaux de l’artisanat kankuamo. La transmission des connaissances traditionnelles de cet artisanat renforce l’identité culturelle de ce peuple vivant au pied de la Sierra Nevada de Santa Marta dans la municipalité de Valledupar.
Le tissage est une manifestation physique de notre mode de pensée. Il nous permet d’exprimer tout ce que nous pensons et vivons au quotidien. En plus d’apporter un soutien économique aux familles kankuamo, il constitue un héritage ancestral inestimable et un symbole crucial de notre identité en tant que peuple autochtone.
Sibelis Villazón
Dans sa nouvelle, Sibelis raconte la légende des sacs mochilas des Kankuamo, dans laquelle Kumako, un jeune Kankuamo qui a appris à récupérer les fibres des feuilles de maguey séchées, et Menazare, une jeune fille Kankuamo qui a appris à tisser les fibres, fabriquent le premier mochila du peuple Kankuamo.
Que réserve l’OMPI aux gagnant(e)s?
L’objectif du concours de l’OMPI est d’offrir un appui financier et technique aux fins de la mise en œuvre de projets relatifs à la propriété intellectuelle en lien avec les nouvelles sélectionnées. Les prix ont pour but de permettre aux peuples autochtones et aux communautés locales de mieux protéger ou promouvoir leurs savoirs traditionnels ou leurs expressions culturelles, ou des produits et services connexes.
L’OMPI se réjouit à la perspective de poursuivre cette excellente collaboration avec les peuples autochtones et les communautés locales à l’appui de leurs intérêts particuliers et de leur bien-être.
En savoir plus sur la collaboration de l’OMPI avec les peuples autochtones et les communautés locales
Pour plus d’informations sur les travaux de l’OMPI sur la propriété intellectuelle, les savoirs traditionnels et les expressions culturelles traditionnelles, consultez le site Web de l’OMPI consacré aux savoirs traditionnels.
Pour plus d’informations sur la collaboration de l’OMPI avec les peuples autochtones et les communautés locales, consultez notre page Web consacrée à ce sujet.
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