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Le Directeur général de l’OMPI s’entretient longuement avec le Président du Botswana sur le pouvoir de transformation de la propriété intellectuelle, s’engage à aider le Botswana à mettre en place un écosystème de l’innovation et assiste à la réunion ministérielle de l’ARIPO

24 novembre 2023

Le Directeur général de l’OMPI, Daren Tang, a achevé le 24 novembre 2023 une visite officielle de deux jours au Botswana, où il a rencontré le Président Mokgweetsi Masisi pour des entretiens approfondis sur la manière dont l’OMPI peut aider le Botswana à mettre en place une économie du savoir fondée sur la propriété intellectuelle.

(Photo: Bureau du président, Botswana)

Déterminé à faire évoluer l’économie de son pays vers un modèle fondé sur le savoir et l’innovation, le Président Masisi a indiqué que son gouvernement investissait massivement dans la création d’un environnement propice à l’innovation.

S’adressant aux assemblées de l’OMPI plus tôt dans l’année, le Président avait souligné l’importance de la propriété intellectuelle pour les pays en développement.  “Si elle est souvent perçue à travers le prisme des nations développées, il est impératif que nous reconnaissions l’importance de la propriété intellectuelle dans les pays en développement, en particulier en Afrique”, a-t-il déclaré à cette occasion.

Dans son allocution devant le Conseil des ministres de l’ARIPO réuni à Gaborone, le Président Masisi a réaffirmé sa ferme conviction quant au potentiel de transformation de la propriété intellectuelle et au rôle important de l’OMPI dans la création d’un système de propriété intellectuelle équilibré et inclusif.

Il a indiqué aux ministres que son gouvernement s’efforçait depuis un certain temps déjà de transformer l’économie, la faisant évoluer d’un modèle fondé sur les ressources à une économie fondée sur le savoir, ajoutant s’être “rendu compte que la propriété intellectuelle ne peut être reléguée au second plan si l’on veut que cette transformation prenne corps”.

Le Président Masisi a reconnu l’appui que l’OMPI apporte aux pays africains en matière de renforcement des écosystèmes de l’innovation.  “Un partenariat solide existe entre l’OMPI et l’ARIPO” sous la direction de son Directeur général, M. Tang et de son personnel, partenariat qu’il a qualifié de “dynamique, actualisé, éclairé et doté de ressources conséquentes”.

“Au nom des États membres de l’ARIPO, nous vous remercions du soutien que vous nous avez apporté”, a déclaré le Président Masisi, tout en s’engageant à encourager vivement l’Union africaine à miser sur “l’OMPI, la propriété intellectuelle et l’ARIPO”.

Partageant la vision de l’OMPI selon laquelle la propriété intellectuelle est un puissant catalyseur d’emplois, d’investissements, de croissance des entreprises et de développement économique et social, le Président s’est félicité des travaux de l’OMPI visant à mettre en place un écosystème de la propriété intellectuelle plus inclusif.  Une de ses grandes priorités est de renforcer l’écosystème de l’innovation, en plaçant la propriété intellectuelle au cœur des politiques visant à promouvoir la croissance et le développement.

Les ministres et autres fonctionnaires présents ont abondé dans ce sens lors des réunions tenues à Gaborone, où les discussions ont porté sur les domaines de collaboration potentiels et des projets concrets.  Il a par exemple été question de projets de renforcement des capacités, ciblant les jeunes entreprises et les PME, les femmes, les jeunes, les peuples autochtones et les communautés locales.

A notamment été évoquée l’idée de créer un comité ministériel intersectoriel, qui rendrait compte au Président de la mise en œuvre de la politique et de la stratégie nationales en matière de propriété intellectuelle.  Cela permettrait de donner aux programmes et activités un caractère stratégique, ainsi que de garantir la mise à disposition des ressources et l’obtention des résultats.  M. Tang a déclaré que l’OMPI soutiendrait cette initiative.

(Photo: OMPI/Shamoon)

Le ministre du commerce et de l’industrie, M. Mmusi Kgafela, a salué l’idée d’une approche horizontale pour l’établissement des priorités et la poursuite d’un objectif commun, à savoir la mise en place d’une économie fondée sur le savoir et l’innovation.  Le ministre de l’entrepreneuriat, M. Karabo Socraat Gare, a souligné la nécessité d’une approche conjointe des efforts visant à renforcer l’écosystème de l’innovation.

Ils ont également convenu de l’importance de sensibiliser les collectivités à la propriété intellectuelle et d’instaurer une culture qui comprenne et valorise la propriété intellectuelle.

(Photo: OMPI/Shamoon)

Le Directeur général a aussi rencontré le ministre de l’autonomisation de la jeunesse, des sports et du développement culturel, M. Tumiso Macdonald Rakgare, et le ministre de l’éducation et du développement, M. Douglas Letsholathebe.  Mme Athaliah Lesiba Molokomme, ambassadrice en Suisse et représentante permanente du Botswana auprès de l’Office des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève, a assisté à toutes les réunions tenues à Gaborone.

M. Tang a également rencontré M. Joel Ramaphoi, directeur général intérimaire de l’enregistrement, Administration chargée des sociétés et de la propriété intellectuelle (CIPA), M. Timothy Leatile Moalusi, directeur de la propriété industrielle, ainsi que d’autres fonctionnaires de la CIPA.

En outre, M. Tang s’est rendu au Botswana Digital and Innovation Hub, un pôle d’innovation qui fonctionne en réseau au service de la technologie, de l’esprit d’entreprise et de la commercialisation.  Devant un parterre d’innovateurs et d’universitaires, il a déclaré que l’innovation a besoin d’un espace où elle peut s’épanouir, comme le Botswana Hub.  De telles institutions créent un sentiment de communauté et encouragent la collaboration, deux éléments essentiels à l’innovation.

M. Tang a invité l’auditoire composé de chercheurs, d’universitaires et d’innovateurs à considérer la propriété intellectuelle non seulement sous l’angle de la protection, mais aussi sous celui de la commercialisation. Selon lui, la réussite de cette approche repose sur l’accès aux outils et moyens appropriés et c’est là que l’OMPI entre en jeu en collaborant avec les institutions gouvernementales compétentes pour mettre en place les politiques et les structures nécessaires à l’épanouissement de l’innovation.  L’OMPI, a-t-il ajouté, est également prête à fournir une formation en matière de renforcement des capacités.  Elle travaillera avec les partenaires du Botswana sur des projets concrets qui mettront en avant la valeur de la propriété intellectuelle sur le terrain.

Le Directeur général a également rencontré un groupe de créateurs pour discuter des difficultés à gagner sa vie dans le secteur de la création.  Il a présenté CLIP, une nouvelle plateforme en ligne destinée à sensibiliser les créateurs aux droits de propriété intellectuelle et aux pratiques de gestion connexes, afin de faire en sorte qu’ils reçoivent la reconnaissance qui leur est due et une rétribution équitable pour leur travail.

Conseil des ministres de l’ARIPO

Le Directeur général a assisté à la dix-neuvième session du Conseil des ministres de l’ARIPO en compagnie du Président Masisi, du directeur général de l’ARIPO, M. Bemanya Twebaze, et des ministres des 22 États membres de l’ARIPO.

(Photo: OMPI/Shamoon)

M. Tang a déclaré que l’avenir de l’Afrique sera façonné par les idées et l’ingéniosité de ses habitants. Il a cité des statistiques sur les droits de propriété intellectuelle en Afrique qui “racontent une histoire de croissance”.  L’an dernier, les dépôts de brevets africains ont atteint leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans.  Ces 10 dernières années, seule l’Asie a connu une croissance plus rapide des dépôts de brevets.

(Photo: OMPI/Shamoon)

À noter également que les dépôts effectués par l’intermédiaire de l’ARIPO ont enregistré de bons résultats.  Les demandes d’enregistrement de marques ont augmenté de 13% l’année dernière, celles portant sur des dessins et modèles progressant de près de 50%, grâce à une forte augmentation des demandes émanant de résidents.

M. Tang a relevé que les opérations de capital-risque ont augmenté de près de 50% en 2022 en Afrique, la seule région à avoir évité une baisse des investissements en capital-risque. De même, les industries de la création sont en plein essor.

“Les créateurs africains sont à l’origine d’une renaissance culturelle.  Les industries de la création en Afrique génèrent déjà plus de 4 milliards de dollars É.-U. de revenus, et ce n’est que le début”.

“Portée en avant par ces tendances et d’autres, la propriété intellectuelle continue de se déplacer, passant de la périphérie au centre des économies de l’ARIPO.  Ce faisant, elle procure non seulement des droits légaux, mais fait aussi de plus en plus office de puissant catalyseur pour l’emploi, l’esprit d’entreprise, les investissements, la croissance des affaires et le développement économique et social durable”, a expliqué M. Tang au Conseil.

Il a par ailleurs fait observer que les offices de propriété intellectuelle de la région passent progressivement du statut de services d’enregistrement à celui de catalyseurs et d’agences de l’innovation.  Il a assuré les ministres que l’OMPI continuerait d’accompagner leurs pays dans son cheminement et de mettre en œuvre des projets concrets et efficaces pour soutenir ceux qui innovent et créent au niveau local.

Il a précisé que l’Organisation aide actuellement sept membres de l’ARIPO à élaborer, mettre en œuvre et actualiser leurs stratégies nationales de propriété intellectuelle et que, bientôt, 20 membres de l’ARIPO utiliseront le système IPAS, le logiciel d’administration de la propriété intellectuelle de l’OMPI.  L’OMPI met également en œuvre des projets concrets et efficaces pour soutenir l’innovation et la création à l’échelon local.

“Au cours des deux dernières années, nous avons lancé 90 projets axés sur les effets dans le monde entier, dont un grand nombre dans les États membres de l’ARIPO.  Il s’agit notamment de soutenir les femmes entrepreneurs dans l’agro-industrie, d’offrir de nouvelles formations et possibilités de mentorat aux jeunes et aux PME, de rapprocher la propriété intellectuelle des praticiens de la médecine traditionnelle et de soutenir l’artisanat et les savoirs locaux grâce à des projets axés sur la propriété intellectuelle”, a-t-il déclaré.

M. Tang a souligné que les partenariats sont au cœur de l’approche de l’Organisation et a salué la “coopération étroite et de longue date avec nos amis et collègues de l’ARIPO”, invitant à “continuer de travailler ensemble pour sensibiliser les communautés locales à la propriété intellectuelle et bâtir un écosystème mondial de la propriété intellectuelle plus équilibré et plus inclusif, au service de toutes et de tous, partout dans le monde”.

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