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Où est l’Afrique sur l’Internet?

Avril 2013

Par Adama Sanneh, directeur de la fondation Lettera27

En 2003, le journaliste et romancier kényen Binyavanga Wainaina a écrit un essai satirique intitulé “How to write about Africa” (comment écrire sur l’Afrique), dans lequel il donnait des conseils aux journalistes sur la manière d’écrire sur l’Afrique s’ils souhaitaient être publiés et lus.  Voici ce qu’il a écrit :

“Ne mettez jamais la photographie d’un Africain bien habillé sur la couverture de votre livre ou dans votre livre, s’il n’a pas reçu le prix Nobel.  Montrez-le armé d’un fusil AK-47 (kalachnikov), les côtes saillantes, le torse nu.  Si vous devez représenter un Africain, assurez-vous qu’il porte la tenue du peuple Masaï, Zoulou ou Dogon”.

“Dans votre texte, parlez de l’Afrique comme s’il s’agissait d’un seul pays.  […] Ne vous perdez pas dans des descriptions précises.  L’Afrique est vaste : 54 pays, 900 millions de personnes qui sont trop occupées à souffrir de la faim, mourir, faire la guerre et émigrer pour lire votre livre.  Le continent regorge de déserts, de jungles, de montagnes, de savanes et de bien d’autres choses mais votre lecteur n’en a cure, alors choisissez des descriptions romantiques, évocatrices et générales”.

Binyavanga voulait attirer l’attention sur la représentation inexacte du continent africain très fréquente dans les principaux médias, qui ne parviennent pas à saisir la diversité et la complexité de l’Afrique, son riche patrimoine et ses récents progrès.

Véhiculer cette image stéréotypée de tout un continent a de multiples conséquences.  En plus de perpétuer des idées souvent fausses sur la famine et la pauvreté, cela nuit à l’intérêt commercial de la région, réduit les possibilités de participation et de collaboration et peut aussi avoir des conséquences négatives considérables sur les perspectives de développement socioéconomique de nombreux pays du continent.

L’accès à une mine d’informations contextuelles est un élément essentiel pour modifier la façon dont le continent est perçu à l’extérieur et la manière dont les Africains communiquent entre eux et avec le reste du monde.

Cependant, grâce à l’utilisation croissante de l’Internet, des téléphones mobiles et des réseaux sociaux, toute personne disposant d’une connexion est en mesure de raconter son histoire personnelle.  Le continent est chaque jour un peu plus connecté.

Au cours des 10 dernières années, le nombre d’utilisateurs de l’Internet en Afrique a augmenté neuf fois plus vite qu’en Europe et 20 fois plus vite qu’en Amérique du Nord.  À l’heure actuelle, plus de 110 millions de personnes vivant sur le continent africain utilisent régulièrement l’Internet et on prévoit 10 millions d’utilisateurs en ligne de plus chaque année.


There are more Wikipedia articles written about Antarctica
than all but one of the 54 countries in Africa. The Share
Your Knowledge program seeks to redress this balance by
supporting cultural institutions in the use of existing content
and the creation of new Africa-relevant content on Wikipedia.
(Photo: Courtesy of Lettera27 Foundation)

Grâce à ces technologies de communication très puissantes, l’image de l’Afrique évolue à partir de la base, quoique lentement.  Sur le plan de l’information, l’Afrique reste le continent le moins visible sur l’Internet.  L’absence d’informations diversifiées et actualisées sur l’Afrique est notable, que vous effectuiez des recherches sur des événements, des personnes ou des lieux présentant une importance historique mondiale, ou sur la littérature, les sciences, l’art, les réalisations, les réflexions ou l’actualité.  Les deux milliards de personnes qui utilisent désormais l’Internet comme principale source d’information disposent de possibilités limitées d’améliorer leurs connaissances sur l’histoire de l’Afrique, les questions d’actualité ou les perspectives d’avenir du continent.

Depuis son lancement, en 2001, Wikipédia est apparue comme la source la plus importante et la plus populaire d’informations accessibles gratuitement en ligne.  Elle est devenue la source de références secondaires la plus efficace, l’encyclopédie en ligne la plus modifiée et la plus consultée, et elle figure parmi les premiers résultats affichés par les moteurs de recherche.  De fait, Wikipédia est l’un des moyens les plus prometteurs de réduire le déséquilibre considérable existant dans la mise à disposition de données factuelles sur l’Afrique d’hier et d’aujourd’hui.

Malgré la capacité avérée de l’encyclopédie à générer de l’information, le fait est que, par rapport à d’autres pays, les pays africains comptent le plus petit nombre de contributeurs à Wikipédia par habitant.  Comme l’a fait remarquer Mark Graham dans son article intitulé “Wikipedia’s known unknowns” (les inconnus célèbres de Wikipédia), publié dans The Guardian du 2 décembre 2009, c’est quasiment l’ensemble du continent africain qui est peu représenté sur Wikipédia.  Il y a plus d’articles écrits sur l’Antarctique que sur les 54 pays d’Afrique, sauf un.  En réalité, il y a plus d’articles sur des lieux imaginaires comme la Terre du Milieu ou le Disque-Monde que sur bon nombre de pays africains.

Consciente des grandes opportunités offertes par Wikipédia pour remédier à cette situation, la fondation Lettera27 a lancé le projet WikiAfrica en 2006, en collaboration avec Wikimédia Italia, le chapitre officiel italien de la Fondation Wikimédia (ww.wikimedia.it). En 2011, l’Africa Centre qui a son siège au Cap (Afrique du Sud), est devenu un partenaire de WikiAfrica.

Qu’est-ce que WikiAfrica?

L’objectif principal de WikiAfrica est d’offrir à l’Afrique une plus grande visibilité sur Wikipédia en augmentant l’éventail et le nombre d’informations sur l’Afrique qui sont publiées sur le site.  Depuis sa création, WikiAfrica a généré plus de 30 000 contributions, dont des textes, des citations et des images, ainsi que des fichiers audio et vidéo.

Au cours des deux dernières années, l’accent a été mis sur la collaboration avec les institutions culturelles, les musées et les services d’archives (ainsi qu’avec les blogueurs et les journalistes), qui ont été encouragés à mettre des connaissances et du contenu à disposition sur Wikipédia.  Au fil du processus, le projet a permis d’identifier et de rendre accessible d’innombrables documents d’archive.

Les objectifs du projet sont les suivants : créer des partenariats avec des organisations détenant des documents d’archive sur l’Afrique;  étendre l’accès au contenu tout en respectant le droit d’auteur;  et encourager davantage de personnes à publier sur Wikipédia des articles portant spécifiquement sur l’Afrique.

Un mode de concession de licences facile à utiliser

L’équipe chargée du projet s’est vite rendu compte que, pour réaliser avec succès la “migration” des documents sur l’Afrique à partir des sites Web et des services d’archives des institutions culturelles vers Wikipédia, il lui fallait une solution simple et conviviale permettant aux contributeurs de copier, coller, éditer et publier des documents sur le site Wikipédia sans porter atteinte aux droits des titulaires sur le contenu.  Les licences Creative Commons lui en ont donné le moyen.

Comme l’explique Lawrence Lessig, le système de licences Creative Commons “ne méconnaît pas les principes du droit d’auteur, puisque les licences qu’il permet d’accorder sont en fait des licences de droit d’auteur, mais il affirme aussi les valeurs qui sous-tendent les environnements créatifs concernés, dans lesquels les règles d’échange ne sont pas fondées sur le commerce, mais sur la capacité de partager et développer librement les œuvres des tiers” (voir l'article relatif à l'interview de Lawrence Lessig).  M. Lessig explique que, contrairement au modèle “tous droits réservés” du droit d’auteur traditionnel les licences Creative Commons correspondent effectivement à un “modèle prévoyant ‘certains droits réservés’, dans lequel le titulaire consent certaines utilisations au public, tout en se réservant les autres”.

Pour l’équipe de WikiAfrica, les licences Creative Commons constituent une solution souple et peu coûteuse qui favorise le flux de documents sur l’Afrique vers Wikipédia (et la gestion des droits associés).

En vue de promouvoir le modèle de licences Creative Commons et d’encourager le transfert de contenus libres vers Wikipédia, la fondation Lettera27 a lancé son projet “Share Your Knowledge”.  Il s’agit d’un programme de formation pilote animé par des formateurs et des juristes spécialisés en propriété intellectuelle qui fournit des lignes directrices sur les pratiques recommandées et des études de cas.  Le programme est conçu pour aider les institutions culturelles à mieux structurer et exploiter leurs contenus et à favoriser la création de nouveaux contenus concernant l’Afrique sur Wikipédia.  Dans le cadre de ce programme, les institutions culturelles peuvent se rendre plus visibles en mettant leurs contenus à disposition dans le cadre d’une licence Creative Commons par l’intermédiaire de Wikipédia.

Selon les conditions d’utilisation de la licence, toute personne peut utiliser librement et gratuitement les documents mis à disposition, à condition d’en mentionner les auteurs.  De plus, tout nouveau contenu (œuvre d’art, vidéo, etc.) dérivé du contenu d’origine doit être diffusé dans les mêmes conditions.  “C’est comme lancer un virus Creative Commons”, indique la vidéo de promotiondu programme.

Visibilité en ligne accrue

En encourageant les institutions à publier leurs contenus dans la source de référence la plus connue et la plus facilement accessible du monde, le programme favorise la participation active des experts et des passionnés.  Dans le cadre de ce programme, chaque institution culturelle détient, crée ou demande un large éventail de contenus (articles de presse, publications, documents de recherche, bases de données, œuvres musicales, œuvres d’art, essais littéraires, documents, vidéos et photographies).  De cette façon, le programme permet d’accroître la qualité et la quantité des données d’information portant expressément sur l’Afrique qui figurent sur Wikipédia.  Les organisations partenaires ont enregistré une augmentation spectaculaire de leur visibilité en ligne et de la portée de leurs activités.

Même s’il faudra du temps, de l’énergie et de la détermination pour étendre Wikipédia de manière à modifier la perception que les gens ont du continent africain, la mise à disposition à grande échelle de technologies de communication puissantes et de plates-formes de collaboration en ligne permettra d’accélérer le processus.

Progrès réalisés dans le regroupement de contenus sur l’Afrique

En deux ans à peine, le projet WikiAfrica a permis de réaliser des progrès considérables en matière de collecte de contenus culturels accessibles gratuitement et de diffusion de nouvelles sources de contenus sur l’Afrique.  Le projet a toujours pour objet l’étude de nouveaux moyens d’exploiter les possibilités offertes par l’Internet et les autres technologies modernes de communication pour accroître la production et la diffusion de connaissances tout en veillant à maintenir des mesures d’incitation et d’encouragement afin que les créateurs continuent d’enrichir nos vies et de promouvoir la compréhension interculturelle grâce à leurs œuvres.

Un jour, Einstein a dit : “Aucun problème ne peut être résolu sans changer le niveau de conscience qui l’a engendré”.  Si nous continuons de faire de la même façon ce que nous avons toujours fait, rien ne changera.  Ce n’est qu’en adoptant des méthodes nouvelles, plus créatives, que nous pouvons espérer surmonter les difficultés actuelles et créer de nouvelles pistes de développement.  L’initiative WikiAfrica représente un pas limité mais important sur la voie d’une modification de la perception de l’Afrique et de la création de nouvelles perspectives pour le continent.

 

Évolution de WikiAfrica depuis 2010

  • 30 000 contributions sur l’Afrique publiées sur Wikipédia.
  • Augmentation et amélioration des contenus sur l’Afrique grâce à la promotion de la participation d’experts.
  • Un catalyseur pour la communauté en ligne en Afrique et au-delà pour qui il constitue un moyen de participer activement à la création de nouveaux contenus sur l’Afrique.
  • Les licences Creative Commons ont été adoptées par plus de 70 institutions culturelles dont un grand nombre partagent leurs contenus en ligne.

La fondation Lettera27

La fondation Lettera27, créée en juillet 2006, est une fondation à but non lucratif qui a pour mission de défendre le droit à l’alphabétisation et à l’éducation et de promouvoir l’accès au savoir dans le monde entier et en particulier dans les pays en développement.

L’Africa Centre

Créé en 2005, l’Africa Centre est un centre international des arts et de la culture et acteur de l’innovation sociale qui a son siège au Cap (Afrique du Sud).  Les activités du centre sont axées sur la volonté de participer activement au développement et à l’enrichissement des échanges culturels et sociaux panafricains.

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