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Pleins feux sur un pays: Mobiliser l’innovation pour stimuler le développement – Le point de vue sud-africain

Novembre 2006

Par Mme Sibongile Pefile

Mme Sibongile Pefile est responsable des résultats de recherche et de développement au Conseil sud africain de la recherche scientifique et industrielle (CSIR). Dans cet article rédigé pour le Magazine de l’OMPI, elle examine la manière dont l’innovation peut être encouragée dans le but de stimuler le développement socio-économique des pays en développement et illustre son propos de quelques exemples récents d’innovations sud-africaines.

La mission du CSIR est de collaborer avec les secteurs privé et public afin d’encourager la recherche industrielle et scientifique ainsi que l’innovation technologique et de contribuer ainsi à l’amélioration de la qualité de vie du peuple sud-africain. Nous cherchons avant tout à promouvoir et à transférer d’une manière durable des technologies et des connaissances scientifiques innovantes, en mettant l’accent sur celles qui sont le plus susceptibles d’avoir une incidence favorable sur nos communautés.

Innovations et inventions

Que faut-il entendre par là? Comment un pays en développement comme l’Afrique du Sud peut-il mettre en place les conditions nécessaires pour stimuler la capacité d’innovation de ses institutions et de ses habitants – et pour en bénéficier? Comme il est toujours bon de commencer par le commencement, prenons un instant pour nous demander ce qu’est l’innovation. On pourrait dire, par exemple, que la créativité est la génération d’idées nouvelles, que les inventions sont des découvertes qui apportent des solutions à des problèmes et que l’innovation consiste à les commercialiser et à les exploiter. L’innovation, par conséquent, est l’application d’une solution dans la société ou l’économie. Il est possible d’innover sans jamais rien inventer.

Le cyberpisteur

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(Rolex Award for Enterprise/Photographer Eric Vandeville)

 

 

Un assistant personnel électronique muni d’un module de positionnement GPS pour observer les comportements des animaux sauvages. Inventé en 1996 par l’environnementaliste Louis Liebenberg et Lindsay Steventon, le CyberTracker fait le lien entre l’informatique, la technologie satellitaire et le savoir traditionnel des pisteurs.

Le CyberTracker est utilisé actuellement dans de grandes réserves fauniques telles que le Parc national du Karoo, pour suivre les déplacements et les habitudes de reproduction des animaux dans le cadre d’un important projet de conservation. Grâce à son interface graphique, l’appareil permet à un pisteur analphabète de communiquer aux chercheurs des informations détaillées particulièrement utiles. 

Systèmes d’innovation

De nombreux travaux se sont penchés sur les différents éléments qui doivent être mis en jeu pour favoriser l’innovation dans un secteur donné. Pour qu’il y ait innovation, il faut que soient réunis des savoirs scientifiques, commerciaux et institutionnels de sources diverses. Par conséquent, un "système d’innovation" est fondé sur un réseau qui, au sein d’un système économique, relie les différentes organisations ou autres acteurs qui contribuent à la création, à l’adoption, à l’exploitation et à la diffusion du savoir scientifique et technologique. La nature des incidences réciproques et des processus à l’œuvre au sein d’un système d’innovation est régie par le contexte et les institutions concernées. L’innovation résulte de ce processus d’interaction entre les parties prenantes. Il ne s’agit pas d’un processus linéaire, mais d’un processus itératif dont les différentes étapes mettent en œuvre des boucles de rétroaction.

Les éléments suivants sont nécessaires à la promotion d’un système d’innovation :

  • aide à la recherche-développement;
  • secteur public actif;
  • capacités en matière de fabrication, de commerce et d’industrie;
  • création de marchés domestiques;
  • développement de marchés d’exportation;
  • création de systèmes de propriété intellectuelle;
  • création d’un cadre de politique générale approprié.

Tous les éléments sont interdépendants, en ce sens que le progrès des uns fait progresser les autres et qu’à l’inverse, le statisme des uns fait obstacle à l’évolution des autres.1 C’est pourquoi une stratégie d’innovation ne peut pas être cohérente si elle ne les prend pas tous en compte. Pour dire les choses plus simplement, la réussite d’une économie en matière d’innovation dépend non seulement de celle de chacun des éléments ci-dessus, mais aussi des incidences qu’ils ont les uns sur les autres en tant que composants d’un même système collectif.

Le gouffre de l’innovation

Comme on peut le voir dans ces pages, les institutions sud-africaines sont à l’origine d’un certain nombre d’innovations intéressantes. Mais combien d’autres restent inexploitées ou sont tombés dans ce que l’on a appelé le gouffre de l’innovation?

Lorsqu’on examine le processus qui mène une invention ou une découverte jusqu’au stade commercial, on s’aperçoit que la phase de recherche-développement et souvent financée par des fonds publics. Une fois qu’un produit a été élaboré et mis à l’essai, c’est idéalement le secteur public qui prend la relève. Quand l’investisseur initial fait défaut, le problème se pose de savoir qui va payer les frais de développement, d’essai des prototypes, d’élaboration du plan d’entreprise ou de transfert du savoir-faire relatif à la technologie concernée. Ce déficit de financement ou "gouffre de l’innovation" est l’écart qui sépare la recherche de la mise en œuvre des produits ou services créés à partir des technologies élaborées grâce à cette recherche. Il est problématique dans de nombreux pays en développement modérément actifs en matière de recherche-développement, car il les empêche de franchir le pas entre la création de savoirs et leur application.

Le brûle-mine

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(Courtesy of the CSIR)

Mis au point avec l’aide financière du CSIR et du ministère du commerce et de l’industrie, le MineBurner vise à réduire le coût des opérations de déminage, et ainsi le nombre des personnes tuées chaque année dans le monde par des mines abandonnées. Ce dispositif consume la charge explosive dans la mine au lieu de la faire exploser, ce qui permet de l’utiliser sans risque dans une zone peuplée.

Son inventeur, Paul Richards, explique : "Grâce à une technologie brevetée, le MineBurner délivre sous une pression parfaitement contrôlée une quantité très précise d’un mélange d’oxygène et de gaz de pétrole liquéfié (GPL) qui permet de brûler le contenu de la mine. Il est fabriqué avec des matériaux que l’on peut trouver localement, ce qui réduit son prix de revient. Selon les Nations Unies, le coût actuel de neutralisation d’une mine est de 300 à 1000 dollars É.-U. Avec le MineBurner, il est estimé à seulement 20 cents.

Questions sociales

La technologie change notre façon de faire des affaires et de mener notre vie. Des tâches difficiles peuvent être facilitées grâce à des produits et à des procédés innovants. Le problème est que les nouvelles technologies ne se rendent toujours pas jusqu’à ceux qui en ont le plus besoin. L’accès aux nouveaux produits continue à être limité par des facteurs de coût et par le fait que le secteur privé est plus intéressé à répondre aux exigences de rendement de ses actionnaires qu’à satisfaire des objectifs sociaux.

Notre défi le plus important consiste à accroître la capacité d’innovation afin d’améliorer la condition des plus pauvres. Des initiatives simples comme de donner aux populations des pays en développement accès à de l’eau potable et à des installations sanitaires suffisent à réduire les causes de maladie et sauver des vies. L’innovation n’a pas besoin de se manifester par des créations très élaborées. Ce qui importe, c’est qu’elle réponde à un besoin et atteigne les communautés qui en ont le plus besoin – comme celles des campagnes sud-africaines dont l’initiative des manèges à eau PlayPumps a transformé la vie.

La question de la place des droits de propriété intellectuelle dans l’établissement d’un environnement propice au développement socioéconomique dans les pays en développement peut donner lieu à bien des débats. Il n’en reste pas moins qu’il existe une législation internationale en matière de propriété intellectuelle et que, dans un grand nombre de pays en développement, il existe aussi maintenant un cadre juridique dans ce domaine. À mon avis, la question à se poser est donc celle-ci : comment peut-on gérer la propriété intellectuelle d’une manière suffisamment créative pour en retirer tous les avantages? Pour pouvoir bénéficier des systèmes de propriété intellectuelle, les pays en développement ont besoin de mesures de renforcement des capacités et de sensibilisation, car c’est ce qui leur permettra de prendre des décisions informées en matière de dépôt de brevets et de concession de licences.
 

Innover pour réduire le fossé du développement : des défis en vue

Peut-on vraiment s’attendre à ce que les pays en développement connaissent une croissance aussi rapide que celle des pays développés, alors que ces derniers n’ont pas cessé de bénéficier des avantages de l’innovation technologique au cours des siècles? Il est certain, en tout cas, qu’ils devront surmonter pour cela un certain nombre d’écueils :

  • Moyens financiers
  • . Pour un pays en développement ayant des activités de recherche-développement, la commercialisation des produits et services nouveaux, améliorés ou à valeur ajoutée qui en résultent représente un défi. Dans l’état actuel des choses, les gouvernements de ces pays hésitent, en effet, à consacrer des moyens à des initiatives dont les résultats sont souvent peu tangibles dans l’immédiat.
  • Gestion de l’innovation
  • . Pour tirer le meilleur parti de la capacité d’innovation de ses institutions de recherche-développement, on doit mettre en place les moyens de transfert technologique qui permettront d’en commercialiser les résultats. Une fois sur le marché, chaque technologie passe par les étapes de l’acceptation et de l’adoption, de la diffusion à grande échelle et, finalement, du déclin au profit des nouvelles technologies qui viennent prendre la relève.
  • Enseignement et formation
  • . Pour les organismes de recherche, la gestion de l’innovation est souvent un domaine nouveau. Il est en effet particulièrement difficile pour eux, dont la principale préoccupation est la recherche, de transformer leurs idées en applications pratiques – autrement dit, d’être efficaces en matière de transfert de technologie. La gestion de l’innovation nécessite la mise en place d’équipes multidisciplinaires capables de surmonter les obstacles qui se dressent sur la voie de l’adoption des technologies. Et pour cela, l’enseignement, la formation et l’expérience pratique sont déterminants.
  • Facteur temps
  • . La diffusion de l’innovation fait intervenir des acteurs et des groupes sociaux très divers. Il faut beaucoup de temps pour voir les résultats concrets et ressentir les effets du processus que constitue l’innovation. Le facteur temps doit donc être pris en considération.
  • Masse critique
  • . Il est essentiel d’atteindre une masse critique en matière de recherche stratégique et de développement socioéconomique. Il faut favoriser le développement des aptitudes voulues pour reconnaître et exploiter les inventions et découvertes susceptibles de procurer des avantages sociaux et économiques et pour établir des capacités de recherche afin de favoriser la production de technologies nouvelles ou améliorés.
  • Durabilité
  • . Dans un monde où les ressources sont de plus en plus rares et précieuses, la question de la durabilité revêt une importance particulière. La prise en compte des besoins de l’industrie et des communautés dans le développement technologique doit donc se faire dans une perspective durable.
  • Autorité
  • Comme chacun sait, la rencontre des ambitions d’un chercheur créatif, des exigences du marché et des impératifs liés à la disponibilité des ressources n’est pas toujours harmonieuse. Il est donc important que la création de nouvelles technologies soit soumise à une autorité capable de gérer les conflits et de veiller à ce que le progrès reste la préoccupation centrale.
  • Mesurer les résultats
  • Comment savoir si la recherche-développement a une incidence sur le monde d’aujourd’hui? Il importe d’en mesurer les résultats, afin de vérifier que nous ne nous écartons pas des objectifs et que les ressources utilisées le sont d’une manière responsable.

Nous devons faire en sorte que l’innovation soit encouragée à tous les niveaux de l’économie tout en veillant à ce que ses effets sur la société restent bénéfiques. L’une des manières d’y parvenir est d’ouvrir la porte à ceux qui, par le passé, n’ont pas eu la possibilité de participer à cette économie d’une manière significative. Tout un défi en perspective!

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1. D’après R Mahoney, MIHR, 2003

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