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Constitution des États-Unis mexicains (texte consolidé publié au Journal officiel de la Fédération le 29 juillet 2010)



CoursuprêmedejusticedelaNation

2010

Constitution politiquedes

duMexique États-Unis

Première édition : octobre 2006. Seconde édition : janvier 2010. Troisième édition : août 2010. Copyright by Suprema Corte de Justicia de la Nación Av. José María Pino Suárez no. 2 C.P. 06065, México, DF.

Imprime au Mexique Printed in Mexico

Le contenu de cet ouvrage relève de la compétence de la Direction générale des relations publiques nationales et internationales.

Traduit de l’espagnol par Francisco Tortolero Cervantes. Révision du texte par Rolando Tamayo y Salmorán. Actualisation par Elisabeth Liliane Carré Moine de Roure. Révision de l’actualisation par Janine Otalora Malassis.

Cette édition a été élaborée par la Direction générale de la coordination du recueil et systématisation des décisions de la Cour suprême de justice de la Nation.

Cour suprême de justiCe de la NatioN

iNstitut de reCherChes juridiques de l’uNiversité NatioNale autoNome du mexique

CoNstitutioN politique des états-uNis du

mexique

La traduction de la Constitution politique des États-Unis du Mexique en français a été élaborée dans le cadre de l’Accord général de coopération, signé entre la Cour suprême de justice de la Nation et l’Université nationale autonome du Mexique. Cet accord vise l’organisation et la diffusion de la recherche ainsi que des activités scientifiques et culturelles qui relèvent de l’intérêt commun des partenaires.

Cour suprême de justice de la Nation

Guillermo I. Ortiz Mayagoitia Président

Premier Cabinet

José de Jesús Gudiño Pelayo Président

José Ramón Cossío Díaz Olga Sánchez Cordero de García Villegas

Juan N. Silva Meza Arturo Zaldívar Lelo de Larrea

Second Cabinet

Sergio Salvador Aguirre Anguiano Président

Luis María Aguilar Morales José Fernando Franco González Salas

Margarita Beatriz Luna Ramos Sergio A. Valls Hernández

Comité éditorial

Alfonso Oñate Laborde Secrétaire exécutif juridico-administratif

Cielito Bolívar Galindo Directrice générale de la coordination du recueil

et systématisation des décisions

Gustavo Addad Santiago Directeur général de diffusion

Juan José Franco Luna Directeur général des Maisons de la culture juridique

et des études historiques

Salvador Cárdenas Gutiérrez Directeur d’analyse et de recherches historiques

et documentaires

Comité de publications, communication sociale, diffusion

et relations institutionnelles

Guillermo I. Ortiz Mayagoitia Sergio A. Valls Hernández

Arturo Zaldívar Lelo de Larrea

Institut de recherches juridiques de l’Université nationale autonome du Mexique

Héctor Fix-Fierro Directeur

Pedro Salazar Ugarte Secrétaire académique

Elvia Lucía Flores Ávalos Chef du département des publications

9

Sommaire

PréSentation .......................................................... 11

note Préliminaire................................................... 15

titre Premier Chapitre I Des garanties individuelles ................................... 31 Chapitre II Des Mexicains. ....................................................... 129 Chapitre III Des étrangers. ........................................................ 133 Chapitre IV Des citoyens mexicains ......................................... 135

titre Deuxième Chapitre I De la souveraineté nationale et de la forme de gouvernement. .............................. 141 Chapitre II Des parties intégrantes de la Fédération et du territoire national. ....................................... 159

titre troiSième Chapitre I De la division des pouvoirs ................................... 163 Chapitre II Du Pouvoir législatif.............................................. 165 Chapitre III Du Pouvoir exécutif............................................... 227

Constitution politique des États-Unis du Mexique10

Chapitre IV Du Pouvoir judiciaire ........................................... 241

titre Quatrième De la responsabilité des fonctionnaires................ 289

titre CinQuième Des États de la Fédération et du District Fédéral ..... 301

titre Sixième Du travail et de la sécurité sociale........................ 351

titre SePtième Dispositions générales............................................ 377

titre Huitième Des réformes de la Constitution ............................ 391

titre neuvième De l’inviolabilité de la Constitution ...................... 393

artiCleS tranSitoireS........................................ 395

DeS DiSPoSitionS ProviSoirement en vigueur (2008-2016) ..................................... 401

Décret legislatif concernant diverses amendements aux dispositions de la Constitution politique des États-Unis du Mexique, paru au Journal Officiel de

la Fédération le 18 Juin 2008 ............................... 477

référenCeS ....................................................... 483

11

PréSentation1

Le Mexique contemporain est un pays qui fascine

encore le lecteur francophone. Compte tenu de notre

tradition métisse (vieille de cinq siècles) entre indiens

et européens,2 l’espace des institutions politiques et

juridiques signifie une invitation à toute sorte

d’innovations, bien que toujours en passe de trouver leur

place dans cette évolution plusieurs fois centenaire.3

1 Le traducteur est chercheur à l’Institut des Recherches Juridiques de l’UNAM. Une révision exhaustive du texte a été réalisée par Rolando Tamayo y Salmorán, Professeur Emérite à la Faculté de Droit de l’Université nationale autonome du Mexique. Des relectures successives ont été effectuées à la première version par MM. Thibault Blin, doctorant à l’Institut d’Études Politiques de Paris. 2 ZAVALA, Silvio, Aperçus sur l’Histoire du Mexique, Paris, IHEAL (1967), 126 p; HUMBERT, Marc, Le Mexique, Paris, Presses Universitaires Françaises, coll. “Que sais-je ?”, (1976), 125 p. 3 L’intérêt pour l’étude des réalités latino-américaines expérimente une sorte de renouveau qui, d’emblée, peut se reconnaître actuellement des deux côtés de l’Atlantique. Du côté des Amériques, l’Université

Constitution politique des États-Unis du Mexique12

Les notes qui accompagnent cette traduction ne

prétendent ni à l’élaboration d’un catalogue exhaustif

des institutions politiques et juridiques mexicaines,

ni à la description grammaticale des difficultés

linguistiques (voire des «mexicanismes»).4 Cette

intention délibérée s’explique dans la mesure où, dans

l’esprit de garantir un minimum de droits pour la

population défavorisée de l’époque révolutionnaire des

années 1910, l’Assemblée Constituante avait inclus

dans ce texte un nombre très important de préceptes

(dont la complexité, aggravée par des nombreux

amendements constitutionnels, allait souvent impliquer

la perte de l’efficacité normative). En dehors de quelques

commentaires descriptifs que nous avons estimés

indispensables pour distinguer nos particularismes

juridiques nationaux, notre intérêt en tant que

traducteurs a fini par se dévier quelque peu de

l’intention originelle.

nationale autonome du Mexique (UNAM) accueillit en octobre 2005 une conférence mondiale des centres d’études latino-américains situés en Amérique Latine, voir ZAGEFKA, Polymnia, «De la re- découverte de l’Amérique Latine en tant qu’objet d’études» Les Etudes de la Documentation française, Paris, La Documentation Française (2006), p. 99 sq. 4 Dans l’élaboration de cette traduction, nous nous sommes servis d’un outil indispensable pour la recherche des équivalents juridiques en français, cf. MERLIN WALCH, Olivier, Dictionnaire juridique Français/Espagnol, Espagnol/Français, Paris, LGDJ, 4è éd. (1998), 1147 p.

Presentation 13

Hormis des explications sur le contexte ayant entouré

certaines réformes constitutionnelles, nos commentaires

en bas de page se consacrent à dresser un bilan sur

les sujets qui intéressent les chercheurs contemporains,

surtout en France (mais aussi dans d’autres pays

francophones). De telles références peuvent, par

exclusion, servir à faire le point sur les aspects non

abordés suffisamment par les éditions francophones

les plus accessibles.

Etant à la base un outil rendant plus compréhensible

la lecture du texte brut, les notes ajoutées n’ont pas pu

rester focalisées uniquement sur des aspects juridiques

(nous prions donc le lecteur de différencier nos opinions

de celles de l’éditeur). Une explication flagrante de

ce constat, étant la discrète production écrite en langue

française sur des questions strictement juridiques et

relatives au droit mexicain. Des disciplines historiques,

sociologiques, économiques ou politologiques semblent

s’intéresser davantage à la recherche dans ces domaines.

Nous espérons donc que de telles orientations servent

à trouver des pistes pour la diffusion des aspects normatifs

de notre riche tradition juridique. Nous n’avons qu’à

saluer cet effort éditorial conjoint de la Cour suprême

de justice de la Nation et de l’Institut des recherches

juridiques de l’Université nationale autonome du

Mexique.

Comme pour la plupart des Constitutions, celle du

Mexique a été rédigée à un moment fondateur pour

l’avenir du pays. Censée devenir un instrument de

pacification, voire de réorganisation de la société

mexicaine suite à une dictature vieille de 30 ans, la

Constitution signée en 1917 à Querétaro a été écrite

en plein milieu d’une cruelle guerre civile, dont les

multiples factions se révoltaient non seulement contre

un dictateur, mais aussi contre elles-mêmes.5 Ce texte

était, par ailleurs, entouré d’événements internationaux

importants, tels que l’invasion des troupes du Président

américain Woodrow Wilson à Veracruz en 1914, ainsi

que la Première Guerre mondiale qui, malgré son

éloignement géographique, conditionnait la manière

5 MEYER, Jean, La Révolution Mexicaine, Paris, Calman-Lévy (1970), 325 p.

note Préliminaire

15

Constitution politique des États-Unis du Mexique16

dont le pays devait se situer face aux puissances

étrangères. Nous allons cependant décrire, dans cette

note préliminaire, que le coeur de ce nouveau texte

a été orienté par un certain nombre d’éléments

idéologiques ayant influencé la rédaction du texte

définitif (B), bien que déterminé, en premier, par des

événements internes (A).

A. La Constitution mexicaine et la réalité historique

Les élections de 1910, ayant pour but la sixième

réélection du dictateur Porfirio Díaz sans pour autant

prendre en compte les vrais résultats électoraux,

avaient provoqué un soulèvement populaire initié par

le candidat perdant, Francisco I. Madero.6 Ce mouvement,

6 Lors d’un entretien (accordé au journaliste américain James Creelman en 1908), le dictateur lui-même avait affirmé que le Mexique était déjà prêt pour la démocratie. Justifiant la trentaine d’années au pouvoir, Díaz estimait être le dernier homme indispensable, puisque l’organisation du pays devait désormais concevoir le fonctionnement des partis politiques, et donc des institutions issues de la société. Francisco I. Madero, diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales (H.E.C.) de Paris (1889- 1892) et donc, faisant partie d’une illustre bourgeoisie du Nord, avait publié, quelques mois plus tard, La sucesión presidencial en 1910 : el Partido Nacional Democrático. Ce projet politique était un pas en avant sur les intentions d’ouverture de Diaz. M. Madero, quant à lui, centrait sa posture sur le respect du suffrage et l’interdiction des réélections immédiates des gouvernants. Par la suite, M. Madero s’est consacré à fonder un mouvement populaire “Anti-réélectionniste”, ayant annoncé la première campagne électorale faisant face à Diaz. Si le mouvement semblait d’abord

Note preliminaire 17

focalisé dans un premier temps sur des questions

du processus démocratique, a été accompagné de

multiples et diverses demandes lancées par autant de

leaders régionaux. A côté des slogans de M. Madero,

faisant allusion aux aspects procéduraux de la

démocratie, d’autres demandes légitimes (fondées

plutôt sur des aspects substantifs) seraient formulées de

manière abstraite sous forme de justice, d’égalité,

de détention des terres ouvrables, du respect aux droits

des travailleurs…

Une fois l’intervention gouvernementale commandée

contre les rebelles par M. Diaz, vers la fin 1910, des

soulèvements régionaux éclataient au Nord (dirigés

par Madero lui-même et par Pancho Villa, entre

autres), mais aussi dans le Centre et le Sud du pays

(dont les armées dirigées par Emiliano Zapata ou les

mouvements urbains, partisans des frères Flores

Magón). De cette confusion de chefs militaires, l’on

ne peut que sortir des conclusions qui mènent à la

insignifiant, diverses régions commençaient à s’éveiller, voire à organiser des mouvements de révolte contre la dictature. Le len- demain de la proclamation des résultats favorables à Diaz (ayant eu lieu le 4 octobre), Madero a décidé de prendre les armes en ayant pour drapeau le respect des principes démocratiques. Le slogan de son mouvement étant consacré comme «Suffrage effectif, non réélection», in COSSÍO VILLEGAS, Daniel, et al., Petite histoire du Mexique (tr. Par M. Chapuis), Paris, Armand Colin (1981) pp. 163-164.

Constitution politique des États-Unis du Mexique18

grande improvisation du mouvement armé conçu comme

la première révolution sociale du XXème siècle.7

Suite à de nombreuses attaques contre les armées

du vieux dictateur Diaz, celui-ci a été contraint de

démissionner en mai 1910, désignant Francisco León

de la Barra comme président provisoire censé

convoquer de nouvelles élections. Porfirio Diaz est

aussitôt parti en exil en France (son tombeau se

trouvant toujours au cimetière de Montparnasse à

Paris). Après le départ de Diaz, Madero a été légitimement

élu Président en 1911.

Lors de telles élections (pour la première fois,

démocratiques, car bénéficiant de la participation de

plusieurs partis politiques), M. Madero a déclaré que

son mouvement armé allait plutôt rechercher l’entente

pacifique vis-à-vis des autres mouvements et chefs

militaires du pays. Or, de nombreux intérêts restaient

en place le long du territoire; i.e., Emiliano Zapata

s’est soulevé contre le nouveau gouvernement une

vingtaine de jours après la prise de fonctions du

Président Madero.

7 A propos des armées des différents chefs, nous pouvons dire que «entre Zapata, Obregón ou Villa, chacun agissait selon ses propres critères, ses limites et ses intérêts immédiats», GILLY, Adolfo, La Révolution Mexicaine, 1910-1920 ; une révolution interrompue ; une guerre paysanne pour la terre et pour le pouvoir, Paris, Syllepse (2001), p. 152.

Note preliminaire 19

Bien que le Président Madero voulût instaurer un

régime démocratique,8 la situation politique et

économique du pays (déjà chaotique) se dégradait au

fur et à mesure. Les puissances étrangères allaient

retirer leur soutien à son égard lorsque le nouveau

président enlevait les privilèges aux investisseurs

étrangers, jadis exemptés de taxes par le président

Diaz. Des partisans de la dictature (en collaboration

étroite avec l’Ambassade nord-américaine) semblent

avoir contribué directement à l’assassinat du président

Madero en 1913. Victoriano Huerta, nommé commandant

militaire de la Ville de Mexico par Madero, a fini par

le trahir. En tant que funeste inspirateur du coup d’État,

Victoriano Huerta a ainsi instauré une dictature militaire

jusqu’à ce que toutes les forces révolutionnaires se

regroupent à nouveau contre lui, et le chassent du

pouvoir l’année d’après.9

8 En fait, Madero s’est sans doute emparé du pouvoir par la voie démocratique ; cf. WOMACK, John, Emiliano Zapata et la Révolution mexicaine (tr. par F. Illouz), Paris, Editions de la Découverte (1997), pp. 93-129. 9 En réalité, l’assassinat de Madero, le 22 février 1913, s’est produit après avoir été contraint à démissionner de la présidence, le 14 février. Quatre jours après cette démission forcée, des proches du dictateur Diaz signaient le Pacte de la Citadelle, qui après avoir remis le pouvoir à Pedro Lascurain (pendant 45 minutes), était conçu pour remettre la présidence à Victoriano Huerta. Après la défaite subie contre l’armée Constitutionnaliste en 1914, M. Huerta a pris la fuite à l’étranger.

Constitution politique des États-Unis du Mexique20

Or, des caudillos, disséminés dans tout le pays,

organisaient la pacification sur la base de leurs troupes,

et donc de leurs intérêts respectifs. En fait, une

résistance manifeste est apparue contre la branche de

l’armée dite “Constitutionnaliste”, commandée par un

autre chef militaire ayant pour nom Venustiano

Carranza. De multiples batailles sanglantes entre

armées révolutionnaires aux diverses couleurs ont eu

lieu entre 1914 et 1917.10

Malgré le chaos révolutionnaire, un élément fédérateur

des demandes communes aux différentes armées était

la proposition de Loi Agraire émanant des armées de

Zapata. Cette loi, annoncée lors du Plan d’Ayala

(précurseur de l’éclatement initial de la Révolution en

1910), impliquait un postulat central consistant à

l’expropriation de toute extension de terre dépassant

10 Les armées de Carranza avaient en effet évité la dictature de Victoriano Huerta en 1914. Or, l’affaiblissement du mouvement «constitutionnaliste» était dû aux attaques des armées de Villa et de Zapata. Bien que Carranza eût voulu prendre le pouvoir dès cette année, la situation entre 1914 et 1916 était marquée par la nomination (sans fondement démocratique) de nombreux responsables militaires à la tête de l’Exécutif. Parmi ces désignations de présidents de la République (à titre intérimaire), l’on peut mentionner Francisco Carvajal, désigné pendant quelques semaines ; Eulalio Gutierrez pendant 2 mois (jusqu’au début 1915) ; Roque González Garza jusqu’au mois de juin 1915 et Francisco Lagos Cházaro jusqu’au mois d’octobre de la même année ; ce dernier fut enfin remplacé à nouveau par Venustiano Carranza, en 1916.

Note preliminaire 21

des limites raisonnables pour la production agricole

individuelle. Les terres ainsi récupérées devaient par

la suite passer aux mains des villageois.

Parmi les caudillos, Venustiano Carranza détenait une

grande légitimité comme principal vainqueur du

dictateur Huerta. Par ailleurs, Carranza représentait la

tête de l’armée la mieux organisée. Comme leader de

ce mouvement, il a repris le gouvernement, manu

militari, en 1916 sur la base d’un renforcement de la

structure gouvernementale (traditionnellement liée

aux militaires depuis la dictature de Díaz). La garantie

de ce mouvement a été couronnée lors des élections

convoquées par Carranza lui-même au début de

l’année 1917. L’étendard de son mouvement

(désormais plausible) représentait la publication d’une

nouvelle Constitution. Nous verrons par la suite que

cette convocation à la rédaction d’une Constitution

ne peut se concevoir sans l’analyse du contexte

idéologique ayant entouré l’élaboration des préceptes

de notre Loi Fondamentale.

B. La Constitution mexicaine comme manifestation

idéologique

Cette nouvelle constitution (promulguée avant les

élections de 1917, ayant eu lieu trois mois après le

Constitution politique des États-Unis du Mexique22

vote de la Constituante)11 relevait quasiment de la même

structure et du même corpus normatif de la Constitution

libérale de 1857 (en vigueur à l’époque révolutionnaire).

Sans doute, le texte de 1857 devait faire un point sur

les distinctions entre ce nouveau pays et la Couronne

espagnole (ayant dominé le Mexique entre 1521 et

1821). Dans le nouveau texte constitutionnel de 1917,

les fréquentes allusions à l’idée républicaine étaient

bien moins fréquentes qu’en 1857. Compte tenu des

progrès importants accomplis dans des aspects assez

ponctuels, d’autres questions inscrites concrètement

dans cette constitution libérale (à savoir, l’interdiction

définitive de l’esclavage, des titres de noblesse ou

la suppression des impôts à la libre circulation des

produits de consommation ; des monopoles des

produits d’exploitation minière…), allaient diminuer

considérablement leur portée normative dans le

nouveau texte de 1917. Sans doute, ces problèmes

représentaient des préoccupations bien moins

présentes que jadis.

11 Après Francisco I. Madero, le premier président Constitutionnel (à savoir, élu) prenait le pouvoir en avril 1917. Or, pour illustrer l’instabilité du mouvement révolutionnaire, l’on peut mentionner que le mandat du président Carranza a été brutalement interrompu suite à son assassinat, le 21 mai 1920.

Note preliminaire 23

En revanche, des aspects moins abordés, constitution-

nellement, dans le passé (dont des mesures libérales

issues des Guerres de la Réforme, non-inscrites encore

dans le texte de 1857) allaient devenir des principes

fondamentaux de la Constitution de 1917. À ce sujet,

il faut juste mentionner la question fondamentale de

la séparation entre l’Église catholique et l’État.

Mais la Constitution mexicaine de 1917 est, par ailleurs,

une manifestation idéologique héritière du XIXème

siècle, et plus concrètement, d’un mouvement censé

réagir au positivisme régnant à l’époque.12 Des

formulations théoriques du siècle écoulé étaient ainsi

employées comme solution aux risques imminents de

retour aux démons du passé, et donc, comme instruments

pour la destruction des vieilles institutions. Contre

l’oppression politique, émergeait le libéralisme ;

contre la monarchie, les principes républicains ; contre

le cléricalisme, les principes «jacobins» et séculaires.

12 Un ouvrage fondamental pour comprendre la construction de l’identité du Mexicain au XXème siècle, dont l’assimilation de la culture européenne et indienne, in PAZ, Octavio, Le labyrinthe de la solitude, Paris, Gallimard (1990), 254 p. Cet essai, publié au Mexique en 1950, relève aussi d’une relecture des intellectuels mexicains des années 1930 (dont Samuel Ramos). Les élites mexicaines des temps de la Révolution devaient désormais construire l’identité nationale à partir des valeurs nationales, bien que reconnues dans une culture occidentale universaliste.

Constitution politique des États-Unis du Mexique24

La Révolution allait, ainsi, concrétiser des demandes

sur des idéaux démocratiques, sur des contenus du

socialisme utopique, sur des aspects de l’égalité entre

hommes et femmes, ainsi que sur la formation des

partis politiques.

D’autres aspects allaient aussi être présents parmi les

préoccupations des élites (étant à la fin, les acteurs

chargés de la rédaction du texte final).13 Des questions

assez novatrices pour être consacrées dans un texte

consti tutionnel (dont des aspects touchant

l’urbanisation des villes ou l’essor industriel du

pays; les nouveaux métiers de l’industrie) rendent

en même temps compte d’une prise en charge des

groupes vulnérables.

C’est ainsi que dans le texte enfin voté, les nouveaux

apports les plus remarqués, en dehors des règles

agraires mentionnées plus haut et consacrées dans

l’article 27, développaient des postulats sociaux relatifs

13 Aujourd’hui, un lecteur européen serait fort impressionné de la haute qualité technique des débats à l’Assemblée Constituante ayant eu lieu fin 1916 à Querétaro. Le recensement des débats des préceptes constitutionnels n’est cependant pas traduit en français. Pour le lecteur hispanophone, cf. Diario de los Debates del Congreso Constituyente 1916-1917, Mexique, Ediciones de la Comisión Nacional para la Celebración del sesquicentenario de la proclamación de la Independencia Nacional y del cincuentenario de la Revolución Mexicana, 2 vol (1960).

Note preliminaire 25

aux règles sociales de l’article 123, initiateurs de ce

genre de réglementation de protection des travailleurs

au niveau mondial.

Idéologiquement parlant, cette traduction du texte

constitutionnel de 1917 vers le français peut ainsi servir

pour trouver un certain nombre de parallèles avec des

événements-phares (probablement mieux connus

par le lecteur consultant cette édition). Pensons aux

répercussions de la Révolution Française sur ce que

François Furet appelait la «volonté de restructurer

par l’imaginaire l’ensemble social».14 L’explosion

révolutionnaire de 1789-1796 reconstitue, sous une

forme laïcisée, l’investissement psychologique des

croyances religieuses, et fait de la politique le domaine

du vrai et du faux, du bien et du mal, des bons et

des méchants. La Révolution mexicaine s’est mise à

construire tout un imaginaire d’événements justifiant

l’instauration des familles «révolutionnaires» au

pouvoir. Pourtant, le progrès social devait orienter,

malgré tout, le parcours des années de pacification

du pays. La mouvance du XXème siècle semble, ainsi,

avoir pour boussole l’esprit de ce mouvement

révolutionnaire.

14 FURET, François, Penser la Révolution Française, Paris, Galli- mard (1978), p. 37.

Constitution politique des États-Unis du Mexique26

La lecture partagée par les révolutionnaires parisiens

était, jadis, celle de la victoire de la liberté sur

l’oppression; de l’égalité sur le privilège. Un peu plus

d’un siècle plus tard, la victoire de la Révolution

mexicaine serait donc le symbole de la coupure

radicale comme seul événement capable de créer un

temps nouveau.15 En réfléchissant encore sur la

Révolution Française, nous pouvons nous poser la

question suivante à propos de la Mexicaine: serait-elle

la fabrication d’une apparence aiguë du changement

social à la contribution principale de ce mouvement,

tant admiré au XXème siècle par les révolutionnaires

de la planète ? Voyons donc la réponse mexicaine, telle

qu’exprimée par l’élaboration d’un texte constitutionnel,

censée contenir le premier exemple au monde du

Constitutionnalisme social.

Francisco Tortolero Cervantes

15 CHEVALIER, François, «La démocratie mexicaine et son parti dominant : genèse et développement», Revue Fançaise de Science Politique, vol. 38, no. 2 (1988), p. 234.

ConStitution PolitiQue DeS étatS-uniS Du

mexiQue Texte intégral, publié au Journal Officiel

du 5 février 1917, mis à jour jusqu’au dernier

amendement constitutionnel

(J.O. du 29 juillet 2010)

(Loi publiée au Journal Officiel de la Fédération le

5 février 1917),

Le Premier Chef de l’Armée constitutionnaliste, chargé

du Pouvoir exécutif de la Nation, a décidé de me

remettre le décret suivant:

Venustiano CARRANZA, Premier Chef de l’Armée

constitutionnaliste, chargé du Pouvoir exécutif des

États-Unis du Mexique, s’est adressé à la population

afin de faire connaître le décret suivant:

Que le Congrès constituant a été réuni dans

cette ville le 1er décembre 1916 selon les

termes du décret de convocation du 19

septembre de la même année, promulgué

par le premier Chef des Armées ; que cette

réunion a été conforme aux dispositions de

l’article 4, ces dernières ayant été modifiées

le 14 septembre de la même année ; que ces

réformes concernaient le décret du 12

décembre 1914 ainsi promulgué dans

l’Héroïque Ville de Veracruz, celui-ci ayant

complété le Plan de Guadalupe du 26 mars

1913; que ce Congrès a ainsi adopté la

ConStitution PolitiQue DeS étatS-uniS Du

mexiQue

titre Premier

31

Chapitre i Des garanties individuelles1

Article 1. Aux États-Unis du Mexique, tout individu

jouit des garanties offertes par cette Constitution.

De telles garanties ne pourront être ni restreintes ni

suspendues, sauf dans des cas ou des conditions établies

par la Constitution elle-même.2

1 Contrairement à la tradition française ayant implanté l’analyse des libertés publiques, à savoir des droits fondamentaux, le droit mexicain a suivi la demande de garanties individuelles. Cette expression fait allusion, non seulement aux aspects du droit objectif visant le respect des Droits de l’Homme, mais fait le point sur la procédure devant être mise en place, afin d’exiger que de tels droits soient respectés. L’on peut lire donc le vocable «garantie» sur le même plan qu’un droit et non seulement comme un mécanisme de protection. Par ailleurs, en 1917, l’Assemblée Constituante semblait se démarquer des lectures jus-naturalistes d’autrefois ; l’on peut extraire de ce précepte un certain volontarisme positiviste : c’est la Constitution qui rend de tels attributs à l’individu. 2 Ce paragraphe consacre la manière dont la Constitution établit le principe d’égalité et son rapport aux droits fondamentaux (à savoir, aux «garanties» telles que décrites dans la note précédente). La suspension des droits pourra être déterminée uniquement dans

Constitution politique des États-Unis du Mexique32

L’esclavage est interdit dans les États-Unis du Mexique.

Tout individu ayant la condition d’esclave dans un pays

étranger, sera immédiatement libéré, dès son entrée

sur le territoire national, et jouira des garanties offertes

par la Constitution, sans restriction ni suspension, sauf

dans les cas et conditions prévues par celle-ci.

Toute forme de discrimination émanant de situations

dues à l’origine ethnique ou nationale de l’individu, au

genre, à l’âge ou aux capacités réduites, à la condition

sociale ainsi qu’aux conditions de santé, aux préférences

religieuses3 ou aux opinions personnelles et à l’état

civil sont interdites, de même que tout acte remettant

en cause la dignité de la personne humaine et qui

s’avère attentatoire ou restrictive des droits et des

libertés fondamentales.

les circonstances énumérées dans l’article 29 (cf. infra), alors que les limitations à ces dernières se trouvent distribuées dans plusieurs dispositions du même rang constitutionnel, quoique toujours veillant au principe d’égalité. Par ailleurs, une telle égalité des droits relève notamment les contenus normatifs des 29 premiers articles de la Constitution, ceux-ci instaurant le chapitre des droits fondamentaux. LIRA, Andrés, «L’égalité dans la Constitution Mexicaine», in PANABIERE, Louis (éd.), Pouvoirs et contre-pouvoirs dans la culture mexicaine, Paris, Editions du CNRS (1985), pp. 143-160. 3 Un bref état des lieux de la laïcité, dont les caractéristiques se reproduisent au niveau latino-américain, in BASTIAN, Jean-Pierre, «Pluralisation religieuse, pouvoir politique et société en Amérique Latine», Pouvoirs, no. 98 (2001), pp. 135-146.

Titre Premier 33

Article 2. La Nation Mexicaine est une et indivisible.

La Nation relève d’une composition multiculturelle

fondée sur la base des peuples autochtones.4 Ces

derniers sont les descendants des populations ayant

vécu sur le territoire national avant la colonisation

et qui conservent totalement ou partiellement leurs

institutions sociales, économiques, culturelles et

politiques.5

4 Contrairement aux traditions multiculturelles des pays dont la Belgique ou le Canada (où la notion de protection de la minorité s’élargit aux questions religieuses ou linguistiques), la réglementation des “minorités constitutionnellement protégées” en droit constitutionnel mexicain se focalise uniquement sur les populations indigènes décrites par cet article. Pour une lecture comparée des telles notions de minorité, voir WOEHRLING, Jose (2003), “Les trois dimensions de la protection des minorités en droit constitutionnel comparé”, Revue de Droit Université de Sherbrooke, no. 34, pp. 95-153. 5 La réglementation définitive de cet article émane d’une lutte sociale dans laquelle, les populations concernées ont été prises en compte depuis quelques années en raison de motifs plutôt fortuits (dont le mouvement zapatiste, ayant éclaté le jour même de l’entrée en vigueur de l’Accord de Libre Echange d’Amérique du Nord, ALENA, le 1er janvier 1994). Après plusieurs mois de négociations, marqués au début par la présence gouvernementale face aux représentants indiens au village de San Andrés Larráinzar en février 1996, la protection juridique est ralentie suite à l’abandon des compromis acquis par l’administration du gouvernement Zedillo (1994-2000), voir RECONDO, David, «Mouvements indiens et transition politique au Mexique», Travaux et recherches dans les Amériques du Centre, no. 36, 1996. L’adoption de la disposition constitutionnelle, le 14 novembre 2001 par l’administration Fox (2000-2006), implique une reformulation complète de la question indienne, prétendant

Constitution politique des États-Unis du Mexique34

La conscience de leur identité ethnique constitue un

critère fondamental lors de la détermination des

individus devant être soumis aux dispositions en

vigueur au sein des populations autochtones.

Les communautés appartenant à un peuple autochtone

sont celles qui sont implantées sur un territoire, qui

se reconnaissent comme étant une unité sociale,

économique et culturelle, soumise aux mêmes

autorités reconnues comme telles sur la base de

leurs usa et coutumes.6

ainsi établir une nouvelle institutionnalité des droits indiens. Pour mieux comprendre l’évolution des disparités historiques que les communautés indiennes avaient subi depuis des siècles dans certaines régions du pays (notamment dans le Sud), et pour mettre en perspective le rôle médiatique joué par le mouvement Zapatiste de Libération National (EZLN), voir ZAID, Gabriel, “La guérilla comme spectacle”, Esprit, no. 247 (2000), pp. 88-105. Pour une lecture assez objective de la question, in GONZALEZ CASANOVA, Pablo, “Les causes de la rébellion au Chiapas”, Alternative Sud, Vol. 3, no. 3 (1996), pp. 37-63. 6 En dehors des questions relatives au commerce exercé au sein des communautés indiennes, l’une des questions les plus importantes à propos du respect des usa et coutumes des groupes indigènes relève des pratiques électorales. L’on peut ainsi faire allusion à la législation électorale de l’État de Oaxaca, étant la première à reçonnaître, dans ce domaine, les usa et coutumes traditionnelle en vigueur auprès de chaque ethnie. C’est ainsi que le législateur a permis la présence de variations d’un lieu à un autre, bien que la portée de telles variations se trouve restreinte pratiquement aux élections municipales. Les autorités électorales de chaque municipalité pourront être désignées au sein de chaque assemblée municipale reconnue, selon la région, comme responsable pour exercer une telle compétence. Selon ce principe, les élections municipales

Titre Premier 35

Le droit à l’autodétermination des peuples autochtones,

sera exercé dans un cadre constitutionnel autonome

assurant la préservation de l’unité nationale. Les

constitutions et les lois des États de la Fédération

reconnaissent les peuples et les communautés

autochtones. Les dispositions ainsi instaurées devront

prendre en compte, hormis les principes généraux

mentionnés dans cet article, d’autres particularités

concernant des aspects ethnolinguistiques, ainsi que

l’établissement de ces populations sur le territoire.

A. Cette Constitution reconnaît et assure le droit

des peuples et des communautés autochtones à

l’autodétermination, et donc à l’autonomie pour :

peuvent avoir lieu même en dehors des dates officielles et sans que des partis politiques tiennent à y participer directement. Instaurée en 1995 dans l’État d’Oaxaca, la nouvelle législation a engendré des changements importants au niveau des pratiques en vigueur. Les ethnies de la région semblent avoir perçu très favorablement la réforme, ayant même augmenté les taux de participation lors des élections successives. Ce système semble avoir empêché la détérioration d’un système de représentation politique conditionné par la tradition autoritaire du Parti Révolutionnaire Institutionnel, voire des caciques régionaux. Un tel renouveau des règles semble par ailleurs ouvrir des espaces de négociation en faveur des groupes locaux ayant traditionnellement joué le rôle d’opposition. Sans que de telles pratiques représentent à nos jours une solution sans conteste devant la marginalisation sociale de tels groupes, l’adoption de telles règles coutumières pourrait représenter de nouvelles articulations des pratiques politiques au sein des communautés détentrices de pratiques différentes, in RECONDO, David, “Mexique : multiculturalisme et démocratisation dans le Oaxaca”, Problèmes d’Amérique Latine, no. 41, avril-juin 2001, pp. 45-70.

Constitution politique des États-Unis du Mexique36

I. Prendre des décisions à propos de leurs formes

internes d’organisation sociale, économique,

politique et culturelle.

II. Mettre en application les systèmes normatifs

reconnus au sein de ces communautés afin de

réglementer et de résoudre leurs conflits internes,

en respectant les principes généraux établis dans

cette Constitution, les garanties individuelles et

les droits de l’homme et, particulièrement la dignité

et l’intégrité des femmes. La législation devra établir

les modalités, ainsi que les procédures de validation

par les juges et les tribunaux correspondants.

III. Élire les autorités ou les représentants chargés

d’exercer les modalités de gouvernement interne sur

la base des normes, des procédures et des pratiques

traditionnelles. La participation des femmes devra

être garantie en conditions d’égalité avec les hommes,

dans un cadre respectueux du pacte fédéral et de

la souveraineté des États de la Fédération.

IV. Favoriser la préservation et l’enrichissement de

leurs langues, de leurs connaissances ainsi que

de tout autre élément qui constitue leur culture et

leur identité.

Titre Premier 37

V. Veiller à la préservation et à l’amélioration de

l’habitat ainsi qu’à l’intégrité des terres selon les

termes de la présente Constitution.

VI. Avoir accès, de façon préférentielle et en con-

formité avec les formes et les modalités relatives

aux droits de propriété des terres, à l’utilisation et

à la jouissance des ressources naturelles existantes

dans les lieux où ces communautés sont établies.

Sont exclues de cette permission les zones classées

stratégiques aux termes de cette Constitution.

Sont assimilables les droits acquis par des tiers

ainsi que par tout autre membre de la communauté

en question. Les communautés peuvent créer des

associations à cet effet aux termes de la loi.

VII. Élire les représentants aux Conseils municipaux

lorsque la municipalité est composée de population

autochtone.

Les Constitutions et les lois des États fédérés

reconnaissent et réglementent ces droits dans

les municipalités, dans le but de renforcer la

participation et la représentation politique,

conformément à leurs traditions et normes

internes.

VIII. Jouir pleinement de la juridiction de l’État.

Un tel droit est garanti lorsqu’un membre de la

Constitution politique des États-Unis du Mexique38

population indigène prend part à un procès, et

ce, à titre individuel ou collectif. Dans le cadre des

préceptes qui émanent de cette Constitution,

les coutumes et autres spécificités culturelles des

sujets concernés seront prises en compte. Les

autochtones ont le droit de se faire assister, à tout

moment, par des interprètes et par des défenseurs

devant connaître leur langue et leur culture

respective.

Les constitutions et les lois des États Fédérés

doivent établir, parmi les modalités relatives à

l’autodétermination et à l’autonomie, celles qui

manifestent de la meilleure façon les situations

et les aspirations inhérentes aux populations

autochtones de chaque État. Les constitutions et

les lois mentionnées ci-dessus doivent également,

définir les règles selon lesquelles ces communautés

sont reconnues comme étant d’intérêt public.

B. La Fédération, les États et les municipalités doivent

promouvoir l’égalité des chances pour les autochtones

en supprimant toute sorte de pratique discriminatoire

existante. Les États doivent établir les institutions

et les politiques nécessaires pour garantir autant

l’efficacité des droits des autochtones que le

développement intégral de leurs populations et de

Titre Premier 39

leurs communautés, qui doit être conçu et mis en

œuvre conjointement avec les autochtones.

Afin de pallier les situations de dénuement et

de retard qui pèsent sur les populations et sur les

communautés autochtones, ces autorités ont

l’obligation de :

I. Encourager le développement régional des

zones autochtones afin de renforcer les économies

locales et d’améliorer les conditions de vie existantes

au sein de ces communautés, grâce à des actions

coordonnées entre les trois niveaux de gouvernement

avec la participation des communautés. Les autorités

municipales détermineront, de façon équitable,

les tranches budgétaires devant être administrées

directement par chaque communauté à des fins

spécifiques.

II. Garantir et améliorer le niveau général de

scolarité, tout en favorisant l’accès à l’éducation

bilingue et interculturelle, à l’alphabétisation,

à la diminution de l’échec scolaire en primaire, à

l’amélioration de la formation professionnelle et

de l’enseignement secondaire et supérieur. Créer

un système de bourses à tous les niveaux en faveur

des étudiants autochtones. Dans le cadre des lois

Constitution politique des États-Unis du Mexique40

relatives ainsi que des opinions existantes à l’intérieur

de chaque communauté, les programmes d’études

seront élaborés en fonction des réalités régionales,

et donc de l’héritage culturel de ces populations.

Encourager le respect et la diffusion de la diversité

culturelle existante au sein de la Nation mexicaine.

III. Garantir l’accès aux services de santé à travers

l’élargissement de la couverture du système de

protection sociale nationale, tout en tirant parti

de la médecine traditionnelle. Veiller aux aspects

nutritionnels des populations autochtones, grâce

à des programmes alimentaires tenant compte

spécialement de l’enfance.

IV. Améliorer les conditions de vie au sein des

communautés autochtones. L’aménagement des

espaces propices à la convivialité et aux loisirs sera

promu dans ces communautés, grâce à des mesures

qui facilitent l’accès au financement public et privé

pour la construction et la rénovation des logements,

ainsi que pour élargir la couverture des services

sociaux de base.

V. Promouvoir l’incorporation des femmes

autochtones au développement du pays, grâce

au soutien de projets productifs, à la protection de

leurs conditions de santé, à des mesures incitatives

Titre Premier 41

leur permettant d’avoir accès à l’éducation ainsi

qu’à la prise de décisions au sein de la vie

communautaire.

VI. Élargir le réseau de communications qui

permette l’intégration des communautés, grâce

à la construction et à l’extension des voies de

communications et de télécomunications. Créer

les conditions suffisantes afin que les communautés

autochtones puissent acquérir, opérer et administrer

les moyens de communication, aux termes des lois

en la matière.

VII. Promouvoir les activités productives ainsi

que le développement durable des communautés

autochtones grâce à des mesures visant l’obtention

d’un niveau de revenus susceptible de pourvoir à

leurs besoins, à des mesures incitatives pour les

investissements publics ou privés pour la création

d’emplois, l’incorporation de technologies en

vue d’augmenter la capacité productive et de

garantir l’accès équitable aux systèmes de

distribution et de commercialisation.7

7 Le thème du commerce équitable a imposé aux gouvernements la nécessité de mettre en place des mécanismes de «médiation entre le local et le global». C’est ainsi que la mondialisation pourrait,

Constitution politique des États-Unis du Mexique42

VIII. Etablir des politiques sociales susceptibles de

protéger les autochtones migrants se trouvant sur le

territoire national ou à l’étranger, par des mesures

prises pour garantir les droits des travailleurs

agricoles, améliorer les conditions de santé des

femmes ; créer des programmes ponctuels de

protection des enfants et des jeunes de familles

migrantes, notamment en ce qui concerne l’éducation

et la nutrition. Veiller au respect de leurs droits

fondamentaux et promouvoir la diffusion de leurs

cultures.8

dans les meilleurs des cas, intervenir en faveur de telles populations, traditionnellement coupées du monde. Quelques exemples chez des ethnies du Mexique à propos des effets positifs du commerce équitable inscrit dans un monde global, in NIGH, Roland, «Réussite indienne dans la mondialisation», in DAUZIER, M., Le Mexique face aux États-Unis : stratégies et changements dans le cadre de l’ALENA, Paris, L’Harmattan (2004), pp. 217-230. 8 Selon une interprétation académique récente, encore non confirmée par notre jurisprudence constitutionnelle, cet alinéa pourrait ne pas faire de distinction entre indigènes nationaux ou étrangers. Après l’attention aux vagues d’immigration des années 1930 (cf. infra, al. XVI de l’art. 73), la Constituante a dû attendre 2002 pour reformuler la précarité typique des immigrés d’Amérique centrale faisant partie des peuples indigènes ayant des racines en commun au-delà des frontières mexicaines. Depuis lors, le droit d’asile a ainsi été flexibilisé. Des milliers de membres des communautés indigènes (dont des guatémaltèques en premier) ont dû abandonner leurs pays au milieu de situations très difficiles. La politique d’immigration à l’intérieur de nos frontières semble ainsi à refaire. Cette disposition constitutionnelle fait preuve d’un engagement acquis par le gouvernement mexicain dans le sens de protéger la sécurité de telles populations, les percevant sans faire de distinctions entre les

Titre Premier 43

IX. Effectuer des consultations au sein des

communautés autochtones, de telle sorte que les

idées recueillies puissent être incorporées dans

les textes approuvés au Plan national de

développement qu’ause plans des États et

municipause.

Afin de garantir le respect des obligations signalées

ci-dessus, la Chambre des Députés du Congrès de

l’Union, les Législatures locales et les Conseils

municipaux devront destiner, en fonction de leurs

compétences respectives, des budgets, spécifiques

visant à ces fins. Le montant de ces sommes sera

défini annuellement, lors du vote du budget. Les

mêmes organes législatifs devront définir, en fonction

de leurs compétences respectives, les modalités et

les procédures qui garantissent la participation de

ces communautés, pendant la phase d’exécution

et la phase de contrôle.

populations, i.e. mayas, souvent présents dans plusieurs pays de

la région. A présent, la plupart des camps de réfugiés se trouvent dans les États du sud du Mexique. Entretenus par un travail humanitaire remarquable des associations religieuses diverses, de tels camps se situent notamment dans les États du Chiapas et de Campeche, voir KAUFFER, Edith, Les réfugiés guatémaltèques au Chiapas : le retour du peuple du maïs, un projet politique, Paris, L’Harmattan (2000), 320 p.

Constitution politique des États-Unis du Mexique44

Hormis les droits établis par cette Constitution en

faveur des autochtones, de leurs communautés

et de leurs populations, toute autre communauté

susceptible de rentrer dans cette catégorie aura

désormais les mêmes droits et ce, conformément

aux modalités prévues par la loi.

Article 3. Tout individu a droit à recevoir de

l’éducation. L’État –à savoir la Fédération, les États,

le District Fédéral et les municipalités– offre

l’enseignement préélémentaire, primaire et secon-

daire. L’enseignement préélémentaire, primaire et

secondaire forme dans son ensemble l’éducation

obligatoire de base.

L’éducation offerte par l’État vise un développement

harmonieux de toutes les facultés de l’être humain,

tout en encourageant en lui l’amour de la Patrie et

la conscience de la solidarité internationale dans

l’indépendance et dans la justice.

I. Au vu de la liberté religieuse, garantie par

l’article 24, cette éducation est laïque, et donc

à l’écart de tout dogme religieux.

II. Cette éducation est orientée par les résultats du

progrès scientifique et la lutte contre l’ignorance,

la servilité, les fanatismes et les préjudices.

Titre Premier 45

Par ailleurs, l’éducation nationale,

a. Est démocratique. A ce propos, la démocratie

doit être définie non seulement en termes de

structure juridique et de régime politique,

mais aussi comme un mode de vie fondé sur

l’amélioration permanente des conditions

économiques, sociales et culturelles de la

population.9

b. Est nationale. C’est ainsi qu’en dehors des

exclusions et autres hostilités, l’éducation

vise la compréhension de nos problèmes,

l’exploitation de nos ressources, la défense

de notre indépendance politique ainsi que la

garantie de notre indépendance économique.

Cette éducation doit veiller à la continuité et

au développement de la culture.10

9 Une analyse économique intéressante sur la manière dont les phénomènes d’immigration ont un impact sur la qualité de l’éducation et de la production dans le pays, in TAYLOR, Edouard et Antonio Yunez-Naudé, Education, migration et productivité. Une analyse des zones rurales au Mexique, Paris, OCDE (1999), 112 p. 10 Dans un pays grièvement touché par l’analphabétisme et par l’illettrisme, les administrations fédérales ne cessent d’employer la télévision comme moyen de diffusion des notions manipulatrices du progrès. A cause du déclin permanent de la qualité de l’éducation nationale, l’utilisation gouvernementale des médias semble avoir contribué, par ricochet, au maintien de l’unité nationale, bien que les inégalités entre le Nord et le Sud s’avèrent de plus en plus manifestes,

Constitution politique des États-Unis du Mexique46

c. Doit contribuer à améliorer les conditions

de coexistence humaine. Les éléments ainsi

apportés permettront à l’élève une meilleure

perception de la dignité de la personne

humaine, de l’intégrité de la famille ainsi que

de la compréhension de l’intérêt général de la

société. Par ailleurs, ce système doit veiller à

l’épanouissement des idéaux de fraternité et

d’égalité des droits de tous les êtres humains,

en évitant les privilèges issus de préférences

raciales, religieuses, sexuelles ou de groupes

sociaux.

III. Afin de rendre applicables le deuxième

paragraphe ainsi que l’alinéa II de cet article, le

Pouvoir exécutif de la Fédération doit définir

le contenu des programmes scolaires applicables,

dans tout le pays, aux niveaux préélémentaire,

primaire, secondaire et de l’École normale. A cet

effet, et selon les termes des lois applicables,

l’Exécutif doit prendre en considération les

opinions exprimées au sein des gouvernements

in BEN AMOR, Leïla, «Télévision et intégration : remarques préliminaires sur le rôle joué par la télévision dans les processus d’intégration nationale au Mexique» Travaux et recherches dans les Amériques du Centre, no. 40, décembre (2001).

Titre Premier 47

locaux, du District Fédéral ainsi que des secteurs

de la société ayant un rapport direct avec

l’éducation nationale.

IV. l’Éducation publique est gratuite.11

V. Hormis les niveaux d’éducation préélémentaire,

primaire et secondaire mentionnés au premier

paragraphe de cet article, l’État favorise et prend

en charge toutes les modalités éducatives –y

compris l’éducation initiale et l’enseignement

supérieur– nécessaires au développement de la

Nation. Il soutient la recherche scientifique et

technologique et favorise le renforcement et la

diffusion de notre culture.12

VI. Les particuliers sont autorisées à offrir tout

genre de services éducatifs. Selon les termes de la

loi, l’État peut reconnaître ou annuler la validité

11 Cette disposition fait allusion uniquement à l’éducation basique assurée par l’État, à savoir, les niveaux préélémentaire, primaire et secondaire. 12 Depuis les années 1970, le gouvernement mexicain a implanté un modèle ambitieux de soutien pour la recherche scientifique, basé sur le Conseil National de Sciences et de Technologie (dit CONACYT pour ses sigles en espagnol). Des bourses sont remises aux étudiants mexicains, afin d’effectuer des études à l’étranger et un Système National de Chercheurs vise à la standardisation de la production académique du pays. Cf. OCDE, Politiques nationales de la Science et de la Technologie au Mexique, Paris (1994), 263 p.

Constitution politique des États-Unis du Mexique48

des études réalisées au sein des institutions privées.

Concernant les niveaux préélémentaire, primaire,

secondaire et de l’École normale, les personnes

privées doivent :

a. Adapter l’enseignement qu’elles offrent au

cadre des finalités et des critères en vigueur

au sein de l’éducation nationale. Par conséquent,

une telle adaptation devra être effectuée sur la

base du second paragraphe, de l’alinéa II ainsi

que de l’alinéa III de cet article, ce dernier en

ce qui concerne les programmes scolaires.

b. Obtenir de manière préalable, aux termes de

la loi en la matière, une autorisation officielle.

VII. Les universités ainsi que toute autre institution

d’enseignement supérieur à qui le pouvoir public

reconnaît son autonomie, ont l’attribution et la

responsabilité de se gouverner elles-mêmes. Ces

institutions doivent accomplir leurs objectifs

d’enseignement, de recherche et de diffusion de

la culture, tout en respectant les principes établis

dans cet article.13 Elles doivent veiller au respect

13 Pour un bilan de la question dans une perspective de mondialisation, voir DIDOU, Sylvie, “Les universités mexicaines : restructuration et internationalisation”, Annales de la recherche urbaine, no. 62-63, juin (1994), pp. 58-64.

Titre Premier 49

du principe de liberté d’enseignement et de

recherche, ainsi que de la liberté d’opinion et du

libre débat des idées. Elles définiront leurs plans

et leurs programmes, ainsi que les conditions

d’accès, de promotion et de stabilité reconnues aux

enseignants. Elles ont également le droit d’administrer

leur patrimoine. Les relations de travail instaurées

entre les institutions d’enseignement supérieur et

leur personnel administratif ou académique, sont

réglementées par l’article 123 Section A de cette

Constitution. Les modalités relatives à cette activité

professionnelle sont adaptées aux normes de la Loi

fédérale du Travail, notamment en ce qui concerne

les caractéristiques propres à un travail spécial.

Ce régime permet d’adapter le statut générique

du travailleur aux caractéristiques d’autonomie,

de liberté d’enseignement et de recherche et aux

objectifs mentionnés dans cet alinéa.

VIII. Dans le but d’unifier et de coordonner

l’éducation sur tout le territoire de la République,

le Congrès de l’Union vote les lois nécessaires

au partage équitable des attributions en matière

d’éducation entre la Fédération, les États et les

municipalités. Afin de parvenir à rendre efficace

ce service public, ces mêmes lois distribuent les

Constitution politique des États-Unis du Mexique50

charges entre les trois niveaux de gouvernement,

et définissent les sanctions applicables aux

fonctionnaires qui ne respectent pas ou ne font

pas respecter les dispositions relatives ou qui les

enfreignent.

Article 4. L’homme et la femme sont égaux devant la

loi. Cette dernière veille à la protection de l’organisation

et du développement de la famille.

Tout individu a le droit de décider, de manière

libre, responsable et avisée, du nombre ainsi que de

l’espacement entre leurs enfants.14

Toute personne a droit à recevoir des soins médicaux.

La loi fixe les conditions et les modalités d’accès

aux services de santé, et définit les conditions relatives

au partage d’attributions entre la Fédération et les

États fédérés conformément à l’article 73 alinéa XVI

de cette Constitution.

14 La question des méthodes contraceptives employées au Mexique sous forme de politiques publiques de santé, in BRUGEILLES, Carole (2003), «Evolution de la pratique contraceptive au Mexique», Travaux et recherches dans les Amériques du Centre, no. 44, décembre (2003), pp. 12-18 ; sur le traitement de la question en général, en Amérique Latine, et son lien avec les politiques publiques de combat contre la pauvreté, voir «Le débat population-pauvreté en Amérique Latine au seuil du troisième millénaire», Les Etudes de la Documentation Française, Paris, IHEAL-La Documentation Française, 2005.

Titre Premier 51

Toute personne a droit à un environnement adéquat

pour son développement personnel et son bien-être.

Chaque famille jouit du droit à un logement décent

et convenable. La Loi fixe les instruments et les soutiens

nécessaires à la poursuite de cet objectif.

Les enfants ont droit à la satisfaction de leurs besoins

en alimentation, santé, éducation et loisirs, en vue de

leur développement intégral.

Les ascendants, les tuteurs et les gardes ont le devoir

de veiller à la protection de ces droits. L’État apporte

les éléments nécessaires au plein respect de la dignité

des enfants, et de l’exercice de leurs droits.

L’État offre son concours aux particuliers afin

qu’elles puissent assurer le respect des droits de

l’enfance.

Toute personne a le droit d’accès à la culture et à la

jouissance des biens et des services prêtés par l’État

en la matière, ainsi qu’à l’exercice de ses droits

culturels. L’État encourage les moyens de diffusion

et de développement de la culture dans toutes ses

manifestations et ses expressions, dans le plein

respect de la liberté de création. La loi fixe les

mécanismes d’accès et de participation à toutes les

manifestations culturelles.

Constitution politique des États-Unis du Mexique52

Article 5. Nul ne peut être interdit d’exercer la

profession, l’industrie, le commerce ou le travail de

son choix, à condition que cette activité soit licite.

L’exercice de cette liberté ne peut être restreinte

que lorsque le juge compétent décide que celle-ci

provoque un dommage aux droits d’un tiers, ou

bien lorsque le gouvernement détermine, aux termes

de la loi, que cette activité porte atteinte aux droits de

la collectivité. Nul ne peut être privé du produit de son

travail, sauf par décision judiciaire.

Dans chaque État, la loi détermine les professions

pour lesquelles il est obligatoire d’être détenteur

d’un certificat ou de toute autre autorisation pour

exercer cette activité, les conditions préalables à

l’obtention d’un tel certificat ainsi que les autorités

responsables de leur attribution.

Nul ne peut être obligé à effectuer des travaux

personnels sans son agrément, et sans un salaire

équitable, sauf dans le cas du travail forcé qui

émane de la condamnation d’une instance judiciaire,

règlementé sur la base de l’article 123 alinéas I et II.

Concernant le service public, seules les activités ainsi

définies dans les lois respectives s’avèrent obligatoires.

Il s’agit du service militaire, de la formation des jurys,

de l’intégration des Conseils municipaux ainsi que de

Titre Premier 53

l’exercice des responsabilités politiques issues d’une

élection, soit directe soit indirecte. Les fonctions

electorales ainsi que des recensements de la po-

pulation sont gratuites et obligatoires, alors que

les activités exercées professionnellement dans les

mêmes domaines sont susceptibles de rétribution,

conformément à cette Constitution et aux lois appli-

cables. Les services professionnels à caractère social

sont obligatoires et rétribués selon les termes et les

exceptions signalés par la loi.

L’État n’autorise aucun contrat, accord ou pacte ayant

pour but la diminution, la perte ou l’abandon de la

liberté de la personne humaine, indépendamment

du motif invoqué.

On ne peut non plus admettre un contrat par lequel

une personne soit accepte sa propre proscription ou

son exil, soit renonce à la possibilité d’exercer une

profession, industrie ou commerce, de manière

temporaire ou permanente.

Le contrat de travail oblige à exercer l’activité accordée

uniquement pendant la période fixée par la loi. En cas

de préjudice pour le travailleur, la durée ne peut

excéder un an. Le contrat de travail ne pourra, en

aucun cas, s’étendre après la démission, la perte

Constitution politique des États-Unis du Mexique54

ou la diminution de l’un quelconque des droits

civils ou politiques du travailleur.

Le non-respect du contrat par le travailleur n’entraine

que sa responsabilité civile. Cela ne justifie en aucun

cas que le travailleur supporte une quelconque

coercition sur sa personne.

Article 6. L’expression des idées ne peut faire l’objet

d’aucune inquisition, ni judiciaire ni administrative,

sauf en cas d’atteinte aux mœurs, aux droits d’un tiers,

ou bien si elle entraine un délit, ou trouble l’ordre

public. Le droit de réponse est exercé dans les termes

prévus par la loi. Le droit à l’information est garanti par

l’État.

Pour l’exercice du droit à l’information, la Fédération,

les États et le District Fédéral, dans le domaine de leurs

compétences respectives, sont régis par les principes

et bases suivants :

I. Toute information en possession de n’importe

quelle autorité, entité, organe et organisme fédéral,

municipal ou d’un État fédéré, est publique et ne

peut être réservée que temporairement pour des

raisons d’intérêt public, conformément aux termes

fixés par les lois. Le principe de la plus grande publicité

doit prévaloir dans l’interprétation de ce droit.

Titre Premier 55

II. L’information relative à la vie privée et aux

données personnelles est protégée selon les

termes et les exceptions prévues par les lois.

III. Toute personne a un accès gratuit, sans

obligation de prouver un intérêt particulier ou de

justifier son utilisation, à l’information publique, à

ses données personnelles ou à leur rectification.

IV. Des mécanismes rapides d’accès à l’information

et aux procédures de révision sont établis. Ces

procédures sont instruites devant des organes

ou organismes spécialisés et impartiaux, avec

autonomie opérationnelle de gestion et de

décision.

V. Les sujets obligés doivent conserver leurs

documents dans des archives administratives

actualisées et publier, par le biais des moyens

électroniques disponibles, l’information complète

et actualisée de leur indicateurs de gestion et

l’exercice des ressources publiques.

VI. Les lois fixent la manière dont les sujets obligés

doivent rendre publique l’information relative

aux ressources publiques remises à des personnes

physiques ou morales.

Constitution politique des États-Unis du Mexique56

VII. Le non respect des dispositions en matière

d’accès à l’information publique est sanctionné

conformément aux termes des lois.

Article 7. La liberté d’écrire et de publier toute sorte

d’écrits touchant n’importe quel sujet, est inviolable.

Aucune loi, aucune autorité ne sont autorisées à

soumettre un auteur ou un imprimeur à la censure,

ni à exiger aucun type de cautionnement aux

auteurs et aux imprimeurs, ni à restreindre la liberté

de presse qui n’a d’autres limites que le respect de la

vie privée, de la morale et de la paix sociale.15 Aucune

machine destinée à l’impression typographique ne

peut être saisie sous le motif de servir d’instrument

pour la commission d’un délit.

Les lois organiques prévoient les dispositions

nécessaires afin d’éviter qu’à la suite de plaintes pour

15 Avant l’arrivée de l’alternance politique en 2000, les administrations (autant au niveau local qu’au niveau fédéral) avaient tendance à exercer un contrôle plus ou moins redoutable auprès des journalistes (dont les modalités allaient du versement généralisé de pots de vin au rationnement du papier journal, dont la production était confiée à une époque à une entreprise publique exerçant une sorte de monopole d’État). Bien que les gouvernements successifs aient supprimé certaines pratiques pernicieuses, des progrès sont toujours à réaliser, autant au niveau fédéral qu’au niveau local. Des cas de restriction de la liberté d’expression des journalistes semble encore d’actualité ; pour un survol historique de la question, cf. PANABIERE, Louis, “La presse et l’histoire au Mexique”, Cahiers du CRHI, no. 1 (1991), pp. 52-63.

Titre Premier 57

délit de presse, les vendeurs de journaux, les imprimeurs

et autres employés de l’établissement d’où émane le

texte dénoncé, ne soient incarcérés, à moins que leur

responsabilité ne soit préalablement établie.

Article 8. Les fonctionnaires et employés de l’État

respectent l’exercice du droit de pétition.16 À condition

qu’elle soit formulée par écrit, de façon sereine et

respectueuse. Concernant les questions touchant la

vie politique du pays, seuls les citoyens mexicains sont

autorisés à exercer ce droit.

L’autorité interrogée doit donner, par écrit, une

réponse à l’intéressé dans un bref délai.

16 L’article 35 (cf. infra) relève aussi du droit de pétition, bien que l’exercice de celui-là soit restreint aux citoyens de la République. Compte tenu que des modalités, concernant l’exercice de ce droit, ne se trouvent pas constitutionnellement spécifiées, l’obligation de l’État, consistant à répondre au pétitionnaire, ne relève ni d’un contenu particulier ni d’un délai spécifique. Faute de détermination sur le délai, la Cour Suprême a estimé que, même si définie selon les conditions particulières de chaque pétition, la réponse ne peut dépasser quatre mois (critère de la CSJN, no. 767, appendice de l’année 1965 de l’Hebdomadaire Judiciaire de la Fédération, troisième partie (CII), sixième époque du Deuxième Cabinet, p. 55. En matière d’impôts, le Code Fiscal de la Fédération (art. 37) établit que l’administration fiscale n’est pas censée répondre ponctuellement à toutes les pétitions effectuées par les particuliers à ce sujet. C’est ainsi que la loi a établi une fiction normative comme quoi, faute de réponse de l’autorité pendant plus de 90 jours, la pétition s’avère rejetée, art. 37, Code Fiscal de la Fédération ; Hebdomadaire Judiciaire de la Fédération, t. VI, octobre 1997, p. 663.

Constitution politique des États-Unis du Mexique58

Article 9. Le droit d’association ou de réunion

pacifique autour d’un objectif licite ne peut être

restreint. Néanmoins, si cela concerne la participation

active à la vie politique du pays, seuls les citoyens

mexicains peuvent exercer ce droit. Les réunions

dont les intervenants sont munis d’armes, ne sont

pas autorisées.

Une assemblée ou une réunion ayant pour but la

formulation d’une pétition, voire d’une plainte contre

l’acte d’une autorité n’est pas illégale et ne peut être

dissoute sauf si des injures sont proferées contre

l’autorité, si l’on utilise la violence ou les menaces dans

le but d’intimider l’autorité en question, ou l’obliger

à prendre une décision prédéterminée par le groupe.

Article 10. Les habitants des États-Unis du Mexique

ont le droit à la possession d’armes dans leur domicile,

pour leur protection individuelle et leur légitime

défense. Sont exclues de cette permission les armes

interdites par la Loi fédérale, ainsi que celles réservées

au service exclusif de l’Armée, de la Marine, de la Force

Aérienne et de la Garde Nationale. La loi fédérale

détermine les conditions, les situations, conditions et

lieux dans lesquels le port d’arme est autorisé.

Article 11. Toute personne a le droit d’entrer et de

sortir du territoire de la République, ainsi que de se

Titre Premier 59

déplacer et de changer de domicile à tout moment

sans formalité, sans passeport, sauf-conduit, carte de

sécurité ou autre documentation similaire. La jouissance

de ce droit est soumise aux contraintes émanant des

autorités judiciaires et administratives. Quant aux

premières, il s’agit des questions relatives à la

responsabilité civile ou pénale des individus ; quant

aux secondes, les limitations en question tiennent aux

lois spécifiques qui concernent l’immigration, l’émigration,

la santé publique ou la présence de résidents étrangers

considérés comme dangereux.17

17 Le manque de réciprocité de cette disposition constitutionnelle au niveau des lois des États-Unis entraîne l’un des aspects les plus problématique des tensions diplomatiques entretenues avec le voisin du Nord. Autant la fermeté de l’administration américaine que les abus systématiques de la police frontalière de ce pays se justifient encore moins lorsque l’on considère que la promotion des vagues d’immigration était un choix politique délibéré des gouvernements nord-américains. En effet, le programme «Bracero» avait été mis en place en août 1942, permettant la substitution de la main d’œuvre manquante pendant la Seconde Guerre mondiale. Chaque année, un nombre croissant de mexicains cherchaient une vie meilleure de l’autre côté de la frontière à raison de 52 000 par an en 1943. Ce chiffre devenait, de manière croissante, 107 000 en 1949, et doublait tous les 3 ans pour parvenir à 450 000 migrants par an en 1956. Un déclin d’un tel flux se présentait soudainement, lorsque le gouvernement Kennedy devait suspendre la rénovation annuelle de cet accord. En effet, la présence des travailleurs mexicains dans certaines régions avait provoqué la chute des salaires remis aux travailleurs américains. Après 1960, l’affluence annuelle d’immigrés descendait à 315 000, puis à 290 000 en 1961, 194 000 en 1962 et 186 000 en 1963. Après 1965, le Congrès américain s’est mis à restreindre l’entrée légale des travailleurs, et la tendance se serait renforcée considérablement sur la base des législations successives.

Constitution politique des États-Unis du Mexique60

Article 12. Dans les États-Unis du Mexique, la

concession de titres de noblesse, de prérogatives

ainsi que de toute autre distinction honorifique

héréditaire est interdite. On ne reconnaît aucun effet

particulier à aucune autre distinction de ce genre

ayant été octroyée par un pays étranger.

Article 13. Personne ne peut être soumis à un procès

lorsque celui-ci est fondé sur des lois à caractère

particulier, ou lorsque la décision judiciaire en

question émane d’une juridiction d’exception. Aucun

individu ou collectivité ne peut bénéficier de

privilèges de juridiction, ni avoir accès aux redevances

autres que les compensations dues au service public

et prévues par la loi. Toutefois, des lois à caractère

particulier peuvent être publiées pour sanctionner

les délits et les fautes commises contre la discipline

militaire. Aucune Cour martiale ne peut prétendre

étendre sa juridiction aux personnes qui n’appartiennent

pas à l’armée. Lorsque la conduite d’un civil s’avère

associé à la commission d’une faute ou d’un délit

de l’ordre militaire, l’affaire est renvoyée à l’autorité

civile correspondante.

La conséquence directe de telles restrictions normatives était le phénomène de l’immigration illégale. Pour un compte rendu des lois nord-américaines, voir VAGNOUX, Isabelle, Les États-Unis et le Mexique : histoire d’une relation tumultueuse, Paris, L’Harmattan, (2003), pp. 268-285.

Titre Premier 61

Article 14. Aucune loi ne peut être appliquée

rétroactivement contre personne.

Nul ne peut être privé de la liberté, de ses propriétés,

de ses possessions ou de ses droits si ce n’est par

l’intermédiaire d’un procès, engagé devant un

tribunal préalablement institué, dans le respect de

toutes les formalités inhérentes à la procédure

applicable et conformément aux lois préexistantes à

la controverse.

Concernant les jugements de l’ordre criminel, il est

interdit d’infliger une peine sur la base d’arguments

construits en fonction de raisonnements analogiques,

et encore plus, une sanction non définie par une loi

censée être exactement applicable au délit en question.

Concernant les jugements de l’ordre civil, tout arrêt

en dernier ressort doit être prononcé sur la base d’une

application stricte, ou d’une interprétation juridique

de la loi, faute de quoi, la résolution trouve son

fondement sur les principes généraux du droit.

Article 15. La signature d’ un traité international

relatif à l’extradition de prisonniers politiques n’est

pas autorisée. Cette interdiction s’applique également

au cas des criminels ayant subi la condition d’esclaves

dans le pays où ils avaient commis le délit en question.

Constitution politique des États-Unis du Mexique62

Nul accord ou traité ne peut concerner la modification

des garanties et des droits établis par cette Constitution

pour l’homme et pour le citoyen.

Article 16. Nul ne peut être importuné en sa personne,

sa famille, son domicile, ses papiers ou possessions, si

ce n’est en vertu d’un mandat de l’autorité compétente,

qui justifie et indique les fondements juridiques de la

procédure.18

Toute personne a droit à la protection de ses données

personnelles, à y avoir accès, à les rectifier et à les annuler

ainsi qu’à manifester son opposition, conformément

à la loi qui fixe les cas d’exception aux principes qui

régissent le traitement des données, pour des raisons

de sûreté nationale, de dispositions de l’ordre public, de

sécurité et de santé publiques ou pour protéger les

droits de tiers.

18 En droit mexicain, le “fondement” (fundamentación) concerne l’ensemble de règles justifiant l’acte d’autorité, et celles-ci sont mentionnées dans les antécédents de la décision administrative. La “motivation” (motivación) relève des considérations préalables à l’acte administratif, de telle sorte que (contrairement aux “motifs”, en droit administratif français) l’intention intime de l’autorité n’est pas prise en considération ; en droit mexicain, cela suffit de mentionner les faits se trouvant comme antécédent direct de la prise de décision pour pourvoir au respect de cette disposition constitutionnelle, in GONZALEZ COSSIO, Arturo, «Le contentieux administratif au Mexique», Revue Internationale de Droit Comparé, vol. 33, no. 3 (1981), p. 811.

Titre Premier 63

Un mandat d’arrêt ne peut être émis que par

l’autorité judiciaire après plainte ou dénonciation

d’un fait considéré par la loi comme infraction,

sanctionné d’une peine privative de liberté et lorsque

des données établissent que ce fait a été commis et

qu’il est vraisemblable que la personne interpelée

en soit l’auteur ou le complice.

L’autorité qui exécute un mandat d’arrêt judiciaire

doit mettre l’inculpé à la disposition du juge, dans les

plus brefs délais et sous sa plus stricte responsabilité.

Toute contravention à ce qui précède est sanctionnée

par la loi pénale.19

Toute personne peut arrêter le suspect au moment où

il commet une infraction ou immédiatement après qu’il

l’ait commise, et le mettre sans délai à la disposition

de l’autorité la plus proche qui aussitôt le mettra à la

disposition du ministère public. L’arrestation sera

immédiatement enregistrée.

Uniquement dans les cas urgents, lorsqu’il s’agit de

délits graves ainsi qualifiés par la loi, et devant le

risque fondé que le prévenu puisse se soustraire à la

19 Un compte rendu succinct de la procédure pénale, in GARCIA RAMIREZ, Sergio, “La justice : évolutions récentes”, Revue Française d’Administration Publique, no. 94, avril-juin (2000), pp. 241-247.

Constitution politique des États-Unis du Mexique64

justice et à condition qu’il ne soit pas possible d’avoir

recours à l’autorité judiciaire en raison de l’heure, du

lieu ou des circonstances, le Ministère Public peut, sous

sa responsabilité, ordonner la détention du prévenu,

en la justifiant et en indiquant les fondements de sa

décision.

Dans les cas d’urgence ou de flagrant délit, le juge qui

reçoit le prévenu doit, sans délai, ratifier sa détention

ou décréter sa liberté, conformément aux réserves

de la loi.

L’autorité judiciaire peut, à la demande du Ministère

Public et s’il s’agit de criminalité ou de délinquance

organisée, ordonner le contrôle judiciaire à domicile,

conformément aux modalités de temps et de lieu

prévues par la loi, sans excéder un délai de quarante

jours, si cela est nécessaire pour le succès de

l’enquête, la protection des personnes ou des biens

juridiques, ou s’il existe un risque fondé que le

prévenu se soustraie à l’action de la justice. Ce délai

peut être prorogé, à condition que le Ministère Public

justifie que subsistent les mêmes causes qui existaient

à l’origine. Dans tous les cas, la durée totale de la

mise sous contrôle judiciaire ne peut dépasser les

quatre-vingt jours.

Titre Premier 65

Par criminalité et délinquance organisée on entend

une organisation de fait de trois ou plusieurs personnes,

en vue de commettre des délits de façon permanente

ou réitérée, aux termes de la loi en la matière.

Aucune détention exécutée par le Ministère Public ne

peut excéder le terme péremtoire de quarante-huit

heures. Avant l’expiration de ce délai, le Ministère Public

doit, soit ordonner la liberté de l’inculpé, soit le mettre

à la disposition de l’autorité judiciaire compétente.

Ce délai peut être prolongé jusqu’à quatre-vingt seize

heures lorsque le délit poursuivi relève de ce que la

loi pénale définit comme criminalité et délinquance

organisée. Tout abus sera sanctionné par la législation

pénale.

Le mandat de perquisition, que seule l’autorité

judiciaire peut ordonner à la demande du Ministère

Public doit préciser le lieu de l’inspection, le nom de

la personne ou des personnes à arrêter ainsi que les

objets recherchés. L’enquête se limitera exclusivement

aux actions décrites dans le mandat ; et pour conclure

cette procédure, un acte minutieux est rédigé en

présence de deux témoins proposés par l’habitant

du lieu inspecté, ou en son absence, par l’autorité

qui effectue la perquisition.

Constitution politique des États-Unis du Mexique66

Les communications privées sont inviolables. La Loi

sanctionne tout attentat contre la liberté et la

confidentialité de ces dernières, sauf si les informations

sont apportées de manière volontaire par les particuliers

qui en sont les détenteurs. Le juge évalue leur portée,

à condition qu’elles contiennent des informations

relatives à une infraction commise. Ne sont, en aucun

cas, admises des communications qui violent le de-

voir de confidentialité prévu par la loi.

Seule l’autorité judiciaire fédérale peut, à la demande

de l’autorité fédérale autorisée par la loi, ou du titulaire

du Ministère Public de l’État correspondant, autoriser

la mise sur écoute de certaines communications

privée. Cette autorisation doit fonder et motiver les

causes de la demande, déterminant en même temps

le type d’intervention, ses sujets et sa durée. Sont

exclues de ce genre d’autorisation les questions qui

relèvent des affaires électorales, fiscales, commerciales,

civiles, administratives ou du droit du travail, ainsi

que tout ce qui concerne les communications

privées entre un détenu et son défenseur.

Les pouvoirs judiciaires disposent de juges de contrôle

qui tranchent sans délai et par tous les moyens, en

matière de demandes de mesures de précaution,

de dispositions de précaution et de techniques

Titre Premier 67

d’investigation de l’autorité, qui exigent un contrôle

judiciaire, garantissant les droits des prévenus et

des victimes. Un registre est tenu, faisant foi de toutes

les communications entre juges et Ministère Public et

autres autorités compétentes.

Les écoutes autorisées sont assujetties aux conditions

et aux limites prescrites par la loi. En cas de non

respect, les résultats des écoutes n’auront aucune

valeur probante.

L’autorité administrative ne peut réaliser de visite

domiciliaire que pour vérifier le respect des règlements

sanitaires et de police, vérifier des livres et autres

documents nécessaires pour attester le respect des

dispositions fiscales, dans le respect des lois applicables

ainsi que des formalités concernant les perquisitions.

La correspondance privée qui circule sous toute

forme de courrier ne sera susceptible d’aucun type

de contrôle et sa violation est sanctionnée par la loi.

En temps de paix, aucun militaire ne peut exiger

d’être hébergé dans un foyer privé contre la volonté

du propriétaire, ni exiger une quelconque prestation.

En temps de guerre, les militaires peuvent exiger d’être

hébergés, nourris, fournis en matériels et bagages,

Constitution politique des États-Unis du Mexique68

ainsi toute autre prestation prévue dans le cadre de la loi martiale applicable.

Article 17. Aucune personne ne peut se faire justice par elle-même ni exercer de violence pour réclamer son droit.

Toute personne a droit à se voir rendre justice par les tribunaux qui seront prompts à le faire, dans le termes et délais prévus par le lois, et leurs décisions sont rendues de manière prompte,20 complète et impartiale. Leur service est gratuit, en conséquence les frais de justice sont interdits.

Le Congrès de l’Union devra émettre des dispositions légales visant la réglementation des actions collectives en justice. Des telles lois détermineront les matières d’application, les procédures judiciaires ainsi que les mécanismes de dédommagement. Ceci reviendra exclusivement aux juges fédéraux de mettre en place de telles procédures et mécanismes.

Les lois prévoient des mécanismes alternatifs de règlement des différends. En matière pénale, elles régulent leur application, garantissent la réparation

20 L’un des obstacles majeurs pour parvenir à garantir la célérité du procès pénal au sein des systèmes présidentiels latino-américains relève de la stricte séparation entre le travail du juge et celui du ministère public. Cf., ARROYO GUTIERRES, José Manuel, «La célérité dans le procès pénal latino-américain», Revue Internationale de Droit Pénal, vol. 66, no. 3-4 (1995), pp. 712-727.

Titre Premier 69

des dommages causés et précisent les cas pour

lesquels une supervision judiciaire sera exigée.

Les sentences mettant fin aux procédures orales

doivent être expliquées en audience publique après

citation des parties.

Les lois fédérales et locales mettent en place les

moyens nécessaires pour que soient garanties

l’independance des tribunaux et la pleine exécution

de leurs décisions.

La Fédération, les États fédéres et le District Fédéral

garantissent à la population l’existence d’un service de

défense publique de qualité et assurent les conditions

d’un service professionnel de carrière pour les

défenseurs. Les rémunérations des défenseurs ne

peuvent être inférieures à celles des agents du

Ministère Public.

Personne ne peut être emprisonne pour des dettes à

caractère purement civil.

Article 18. Seule une infraction méritant une peine

privative de liberté donne lieu à la prison préventive.

Le lieu en est différent de celui prévu pour l'exécution

de la peine et les deux seront complètement séparés.

Le système pénitentiaire est organisé sur la base du

travail, de la formation au travail, de l’éducation, de

la santé et du sport comme moyens de parvenir à la

Constitution politique des États-Unis du Mexique70

réinsertion du condamné dans la société et de faire en sorte qu’il ne récidive pas, en respectant les avantages que la loi prévoit à son égard. Les femmes purgent leur peine dans des endroits écartés de ceux prévus pour les hommes à cet effet.

La Fédération, les États et le District Fédéral peuvent signer des accords afin que les personnes, condamnés pour une infraction du domaine de leurs compétence, purgent leur peine dans des établissements pénitentiaires dépendant d’une autre juridiction.

La Fédération, les États et le District Fédéral établissent, dans le domaine de leurs compétences respectives, un système intégral de justice applicable aux mineurs dont la conduite a été typifiée comme infraction par les lois pénales et qui ont plus de douze ans et moins de dix-huit ans.21 Ce système garantit les

21 Les systèmes scandinaves (Suède notamment) et écossais de justice de mineurs infracteurs, que l’on qualifie d’anti-pénaux ou a caractère administratif, ne connaissent pas d’instances judiciaires pour les mineurs, mais uniquement des instances appelées “comités locaux” (panels ou hearings). Hors d’Europe, de tels systèmes étaient connus au Mexique et à Cuba notamment, ou des “Conseils de protection” (Consejos Tutelares para Menores Infractores) étaient intervenus, mais hors du champ judiciaire. ZERMATTEN, Jean, “La prise en charge des mineurs délinquants : quelques éclairages à partir des grands textes internationaux et d’exemples européens”, Revue de Droit de l’Université de Sherbrooke, no. 34, vol. 3, p. 9. L’amendement constitutionnel du 12 décembre 2005, ayant homologué l’âge pénal pour tout le territoire (maintenant fixée à 18 ans, coïncidant donc avec la majorité) concerne l’un des enjeux majeurs des juridictions criminelles pour les années à venir.

Titre Premier 71

droits fondamentaux reconnus par cette Constitution

pour chaque individu, ainsi que les droits spécifiques

qui leur sont reconnus pour être de jeunes personnes

en période de croissance. Les mineurs de moins de

douze ans ayant eu une conduite qualifiée d’infraction

par la loi, ne sont passibles que de réhabilitation et

assistance sociale.

Le fonctionnement du système pour chaque échelon

de gouvernement est à la charge des institutions,

tribunaux et autorités spécialisés dans l’instrution et

le jugement d’infractions commises par les adolescents.

Des mesures d’orientation, de protection et de traitement

de chaque cas peuvent être prises, en respectant la

protection intégrale et l’intérêt supérieur de

l’adolescent.

Des formes alternatives de justice doivent être

envisagées pour la mise en œuvre de ce système, à

condition qu’il convienne. Pour toutes les procédures

suivies dans le cas des mineurs, la garantie d’un procès

légal juste ainsi que l’independence entre les autorités

qui effectuent le renvoi et celles qui imposent les

mesures, sont respectées. Ces mesures doivent être

en rapport avec l’acte commis et ont pour but la

réintégration sociale et familiale de l’adolescent, ainsi

que le plein développement de sa personne et de ses

capacités. L’internement n’est utilisé que comme

mesure extrême et pendant une durée la plus brève

Constitution politique des États-Unis du Mexique72

possible, et n’est infligé qu’aux mineurs de plus de

quatorze ans, pour conduite antisociale qualifiée

de grave.

Les condamnés de nationalité mexicaine se trouvant

incarcérés dans un pays étranger peuvent être rapatriés

au Mexique afin d’y purger leur peine, sur la base des

systèmes de réinsertion sociale prévus dans cet article,

et les condamnés de nationalité étrangère pour des

infraction de l’ordre fédéral ou local, peuvent être

transférés dans leur pays d’origine ou de résidence,

dans le respect des Traités internationaux signés à cet

effet. Le transfert des détenus ne peut être effectué

sans leur consentement exprès.

Les condamnés, dans les conditions et cas prévus par

la loi, peuvent purger leur peine dans les centres

pénitentiaries les plus proches de leur domicile afin

de favoriser leur réintégration dans la communauté

comme forme de réinsertion sociale. Cette disposition

ne s’applique pas en cas de délinquance et de

criminalité organisées ni dans le cas d’autres détenus

exigeant des mesures de sécurité particulières.

Des centres spéciaux sont prévus pour la détention

préventive et l’exécution de sentences en matière de

délinquance et de criminalité organisées. Les autorités

compétentes peuvent limiter les communications avec

Titre Premier 73

des tiers, pour les personnes inculpées et condamnées

pour faits de délinquance et de criminalité organisées,

sauf pour ce qui est des communications avec leur

avocat, et imposer des mesures de surveillance

spéciale à ceuxqui sont internés dans ces établissements.

Ce qui précède peut s’appliquer à d’autres détenus

exigeant des mesures spéciales de sécurité, dans les

termes prévus par la loi.

Article 19. Aucune garde à vue devant une autorité

judiciaire ne peut dépasser soixante-douze heures, à

partir du moment où le suspect est mis à sa disposition,

sans qu’elle ne soit justifiée par un mandat de mise en

examen indiquant : les faits reprochés au prévenu,

l’endroit, l’heure et les circonstances des faits ainsi

que les données qui prouvent qu’un fait, signalé

par la loi comme infraction, a été commis et qu’il

est vraissemblable que le suspect en soit l’auteur

ou le complice.

Le Ministère Public ne peut demander au juge une

mise en détention provisoire que lorsque d’autres

mesures conservatoires ne sont pas suffisantes pour

garantir la comparution du prévenu au jugement, le

bon déroulement de l’instruction, la protection de la

victime, des témoins ou de la communauté, ainsi que

Constitution politique des États-Unis du Mexique74

lorsque le prévenu est mis en examen ou a été

condamné au préalable pour la commission d’une

infraction intentionelle. Le juge prononce la mise

en détention provisoire, d’office, dans les cas de

délinquance et de criminalité organisées, de meurtre,

de viol, d’enlèvement, d’infraction commises à l’aide

de moyens violents comme des armes ou des explosifs,

ainsi que d’infractions graves prévues par la loi à

l’encontre de la sécurité de la Nation, du libre

développement de la personne et de la santé.

La loi détermine les cas dans lesquels le juge peut

révoquer la liberté des individus mis en examen.

Le délai por pronouncer le mandat de mise en examen

ne peut être prolongé qu’à la demande du suspect,

selon la forme stipulée par la loi.22 La prolongation de

la détention en préjudice du suspect est punie par la loi

pénale. L’autorité responsable de l’etablissement dans

lequel se trouve détenu le prévenu, qui n’a pas reçu,

22 Cette règle tient au principe de sécurité juridique de l’inculpé, celui-ci étant autorisé à demander un prolongement du délai pour son propre bénéfice, en sachant que ceci lui permettra d’apporter de nouveaux éléments lui permettant de démontrer son innocence. GARCIA RAMIREZ, Sergio, “La justice : évolutions récentes”, Revue Française d’Administration Publique, no. 94, avril-juin (2000), pp. 241-247.

Titre Premier 75

dans les délais prévus, une copie autorisée du mandat

de mise en examen et de dépot, ou de la prolongation

de la détention, doit prévenir le juge sur ce fait au

moment même où le délai prend fin et, si elle ne reçoit

pas la pièce demandée dans le trois heures qui suivent,

elle remet le suspect en liberté.

Toute procèdure se poursuit obligatoirement contre

le ou les faits délictueux signalés dans le mandat de

mise en examen. Si, au cours d’un procès, il s’avérait

qu’une infraction différent de celle ayant entrainé les

poursuites a été commise, elle devra faire l’objet d’une

enquête séparée, sans que cela n’empêche d’ordonner

la connexité, si cela est justifié.

Si, après l’émission du mandat de mise en examen

pour faits de délinquance et de criminalité organisées,

l’inculpé fuit la justice ou est mis à la disposition d’un

autre juge qui le réclame à l’étranger, la procédure

sera suspendue, de même que les délais pour la

prescription de l’action pénale.

Tout mauvais traitement au moment de l’arrestation ou

dans les prisons, toute contrainte infligée sans motif

légal, tout avantage ou contribution réclamés dans les

prisons, sont des abus sanctionnés par les lois et

réprimés par les autorités.

Constitution politique des États-Unis du Mexique76

Article 20. La procédure pénale est accusatoire et

orale. Elle est régie par les principes de publicité,

contradiction, concentration, continuité et immédiateté.23

A. Des principes généraux :

I. La procédure pénale a pour but d’éclaircir les

faits, de protéger l’innocent, de faire en sorte

que le coupable ne reste pas impuni et que les

dommages causés par l’infraction soient réparés ;24

II. Toute audience a lieu en présence du juge,

sans qu’il puisse déléguer aucune autre personne

pour la production et la vérification des preuves,

qui doivent se faire de manière libre et logique ;

III. Au moment de rendre le jugement, ne sont

considérées comme preuves que celles qui auront

été présentées à l’audience. La loi prévoit les

exceptions et les conditions pour admettre la

preuve anticipée, qui, de par sa nature, exige une

présentation préalable ;

23 La structure de cet article constitutionnel a été remaniée lors d’une réforme constitutionnelle du 21 septembre 2000. Visant à garantir le principe de sécurité juridique, le pouvoir réformateur de la Constitution a voulu séparer dans une section A les droits de l’inculpé, et définir dans une nouvelle section B tous ceux qui relèvent de la protection de la victime. 24 Cette caution devant être suffisante à l’éventuel dédommagement de la victime.

Titre Premier 77

IV. La procédure se déroule devant un juge qui

n’aura pas eu connaissance de l’affaire au préalable.

La présentation des arguments et des éléments de

preuves est publique, contradictoire et orale ;

V. La charge de la preuve en vue de démontrer

la culpabilité revient à la partie accusatrice,

conformément à ce qu’établit le type pénal. Les

parties jouissent d’égalité procédurale pour

soutenir l’accusation ou la défense, respectivement.

VI. Aucun juge ne peut traiter de questions liées

à la procédure avec aucune des parties sans que

l’autre partie ne soit présente, et doit respecter à

tous moments le principe contradictoire, sauf pour

les exceptions stipulées dans cette Constitution ;

VII. Une fois entamé le procès pénal, à condition

qu’il n’y ait pas d’opposition de la part de l’accusé,

sa fin anticipée peut être ordonnée selon les termes

et les modalités de la loi. Si le prévenu reconnaît

devant l’autorité judiciaire, volontairement et en

connaissance des conséquences, sa participation à

l’infraction et s’il existe des pièces à conviction

suffisantes pour corroborer l’accusation, le juge

convoque à l’audience de sentence. La loi établit

les avantages dont l’inculpé peut jouir s’il accepte

sa responsabilité ;

Constitution politique des États-Unis du Mexique78

VIII. Le juge ne condamne que s’il y a conviction

de la culpabilité de l’accusé ;

IX. Toute preuve obtenue en violant les droits

fondamentaux est nulle ;

X. Les principes prévus dans cet article sont également

respectés dans les audiences préliminaires.

B. Des droits de tout prévenu :

I. À être présumé innocent tant que sa responsabilité

n’est pas déclarée par une sentence prononcée par

le juge concerné ;

II. À déclarer ou à garder le silence. Dès le moment

de son arrestation, les motifs de celle-ci lui sont

indiqués ainsi que son droit à garder le silence, ce

qui ne pourra pas être retenu contre lui. Toute

mise en incommunication, toute intimidation ou

torture est interdite et sera punie par la loi pénale.

Les aveux recueillis sans la présence de l’avocat

de la défense n’ont aucune valeur probante ;

III. À être informé, tant au moment de sa détention

qu’au moment de sa comparution devant le

Ministère Public ou le juge, des faits qui lui sont

reprochés et de ses droits. Concernant les délits

de délinquance et de criminalité organisées,

Titre Premier 79

l’autorité judiciaire peut autoriser la confidencialité

du nom et des données de l’accusateur.

La loi prévoit des avantages en faveur de l’accusé,

de la personne mise en examen ou du condamné

qui prête une aide efficace à l’enquête et aux

poursuites d’infractions en matière de délinquance

et de criminalité organisée.

IV. Les témoins et autres preuves pertinentes

présentés par l’accusé sont reçus et le temps que

la loi estime nécessaire lui est accordé à cet

effet ; assistance lui est offerte pour obtenir la

comparution des personnes dont il demande le

témoignage, dans les termes prévus par la loi.

V. Il est jugé en audience publique par un juge ou

par un tribunal. La publicité ne peut être limitée

que dans les cas d’exception prévus par la loi,

pour des raisons de sécurité nationale, de sûreté

publique, de protection des victimes, des témoins

et des mineurs, lorsque la révélation d’informations

légalement protégées est un risque, ou lorsque le

tribunal estime qu’il existe des raisons fondées

qui le justifient.

Dans les cas de délinquance et de criminalité

organisées, les actes réalisés au cours de l’instruction

Constitution politique des États-Unis du Mexique80

peuvent avoir valeur probante, s’ils ne peuvent

être reproduits au moment du procès ou s’il existe

des risques pour les témoins ou les victimes. Ce qui

précède n’empêche pas le droit de l’accusé à y

faire objection ou à les contester et à apporter des

preuves contraires.

VI. Toutes les données demandées par le prévenu

pour sa défense et qui existent dans le dossier, lui

sont transmises.

Le prévenu et son avocat ont accès aux registres

de l’instruction dès lors que le premier est détenu

et que l’on souhaite recevoir sa déclaration ou

le rencontrer. De même, avant la première

comparution devant le juge, ils peuvent consulter

ces registres, en temps opportun pour préparer

la défense. À partir de ce moment les réserves

sur les pièces de l’instruction ne peuvent être

maintenues, sauf dans des cas exceptionnels

expressément signalés par la loi lorsque cela est

nécessaire pour sauvegarder le succès de

l’instruction et à condition que leur contenu soit

révélé en temps opportun pour ne pas affecter

le droit de la défense.

VII. Il est jugé dans les quatre mois s’il s’agit

d’infractions dont la peine maximale n’excède

Titre Premier 81

pas deux années de prison et dans l’année si

la peine dépasse ce temps, sauf s’il demande une

prolongation du délai pour sa défense.

VIII. Il a droit à la défense appropriée d’un

avocat, choisi librement par lui, dès le moment

même de son arrestation. Dans le cas où il ne peut

ou ne veut nommer un avocat, après qu’on le lui

ait demandé, le juge désigne un défenseur commis

d’office. Le prévenu a le droit de comparaître avec

son avocat à tous les actes du procès et ce dernier

a l’obligation de le faire autant de fois qu’on le lui

demande.

IX. L’emprisonnement ou la détention ne

peuvent en aucun cas se prolonger pour non

paiement des honoraires des avocats ou pour

toute autre question de contribution en argent,

pour cause de responsabilité civile ou tout autre

motif analogue.

La détention provisoire ne peut excéder le temps

de peine maximum fixé par la loi pour l’infraction

ayant motivé le procès et ne peut être supérieure

à deux années, sauf si la prolongation est due à

l’exercice du droit de défense de l’accusé. Si, à la

fin de ce délai, la sentence n’a pas été prononcée,

le prévenu est remis en liberté immédiatement et le

Constitution politique des États-Unis du Mexique82

procès continue ; ceci n’empêche pas l’imposition

d’autres mesures conservatoires.

Pour toute peine de prison infligée par une

sentence, le temps compte à partir de la détention

provisoire.

C. Des droits de la victime ou de la personne agressée :

I. Recevoir un conseil juridique ; être informée

des droits stipulés par la Constitution en sa faveur

et, lorsqu’elle le demande, être informée du

déroulement du procès ;

II. Collaborer avec le Ministère Public ; faire en

sorte que soient reçus toutes les données ou tous

les éléments de preuve dont elle dispose, tant au

cours de l’instruction que du procès, que soient

réalisés tous les actes de procédure. Elle a le droit

d’intervenir pendant le procès et d’exercer des

recours conformément aux termes de la loi.

Si le Ministère Public considère qu’un acte de

procédure n’est pas nécessaire, il doit fonder et

motiver sa décision.

III. Recevoir, dès le moment de l’infraction, des

soins médicaux et psychologiques d’urgence.

Titre Premier 83

IV. Recevoir réparation des dommages. Dans les

cas où cela convient, le Ministère Public est obligé

de demander la réparation des dommages, sans

pour autant empêcher la victime ou la personne

agressée de pouvoir le faire directement et le

juge ne pourra absoudre le condamné pour ce

qui est de cette réparation, s’il a émis un jugement

condamnatoire.

La loi fixe des procédures souples pour exécuter

les jugements en matière de réparation de

dommages.

V. À la protection de son identité et d’autres

données personnelles dans les cas suivants :

lorsqu’il s’agit de mineurs, lorsqu’il s’agit d’un

viol, d’un enlèvement ou de délinquance et de

criminalité organisées, et lorsque, selon l’avis du

juge, cela est nécessaire pour sa protection, tout

en sauvegardant les droits de la défense.

Le Ministère Public doit garantir la protection

des victimes, des personnes agressées, des

témoins et en général de toutes les personnes qui

interviennent dans le procès. Les juges doivent

veiller au respect de cette obligation.

Constitution politique des États-Unis du Mexique84

VI. Demander les mesures conservatoires et les

dispositions nécessaires pour la protection et la

restitution de ses droits.

VII. Contester auprès de l’autorité judiciaire, les

omissions du Ministère Public dans l’enquête sur

les délits ainsi que les décisions de réserve, de

non exercice, de désistement de l’action pénale

ou la suspension du procès lorsque la réparation

des dommages n’a pas eu lieu.

Article 21. Les enquêtes sur les infractions relèvent

du Ministère Public et des forces de police, qui

agissent sous la conduite et direction de celui qui

exerce cette fonction.25

L’exercice de l’action pénale devant les tribunaux

relève du ministère public. La loi détermine les cas

où les particuliers peuvent exercer l’action pénale

devant l’autorité judiciaire.

L’imposition des peines, leur modification et leur

durée sont propres à l’autorité judiciaire et en

relèvent exclusivement.

25 Sur les caractéristiques fondamentales du principe accusatoire, commun aux pays hispaniques, voir GOMEZ COLOMER, Juan Luis et François GONZALVEZ, «La procédure pénale face au principe accusatoire : la position adoptée par le ministère public en Espagne et dans les principaux pays latino-américains», Revue Internationale de Droit Pénal, vol. 68, no. 1-2 (1997), pp. 61-82.

Titre Premier 85

Il revient à l’autorité administrative d’appliquer les

sanctions encourues pour contravention aux règlements

administratif et de police, qui consistent uniquement

en amendes, détention allant jusqu’à trente-six heures

ou travail communautaire ; mais si le contrevenant ne

paie pas l’amende qui lui a été imposée, celle-ci est

transformée en peine de détention correspondante,

qui ne doit en aucun cas dépasser les trente-six heures.

Si le contrevenant aux règlements administratifs et

de police est un travailleur à la journée, ouvrier ou

employé, il ne peut se voir infliger une sanction

d’amende supérieure au montant de son salaire

journalier.

S’agissant de travailleurs non salariés, l’amende infligée

pour contravention aux règlements administratifs et

de police ne dépasse pas l’équivalent du revenu d’une

journée.

Le Ministère Public peut envisager des critères

d’opportunité pour l’exercice de l’action pénale,

conformément aux hypothèses et conditions fixées

par la loi.

Le Pouvoir exécutif fédéral peut, avec l’autorisation

du Sénat dans chaque cas, reconnaître la juridiction de

la Cour pénale internationale.

Constitution politique des États-Unis du Mexique86

La sécurité publique est une fonction qui relève de la

Fédération, du District Fédéral, des États et des

municipalités, et qui inclut la prévention des

infractions, l’instruction et les poursuites qui

garantissent son efficacité, ainsi que les sanctions

pour infractions administratives, aux termes de la loi,

selon les compétences respectives stipulées par cette

Constitution. Les actes des institutions de sécurité

publique sont régis par les principes de légalité,

d’objectivité, d’efficacité, de professionnalisme,

d’honnêteté et de respect des droits de la personne

reconnus par cette Constitution.

Les institutions de sécurité publique ont un caractère

civil, discipliné et professionnel. Le Ministère Public

et les institutions policières des trois échelons de

gouvernement doivent se coordonner afin d’atteindre

les objectifs de la sécurité publique. Ils forment le

Système national de sécurité publique, qui est assujetti

aux bases minimales suivantes :

a) La régulation de la sélection, de l’entrée,

de la formation, du maintien, de l’évaluation,

de la reconnaissance et de l’habilitation des

membres des institutions de sécurité publique.

Le déroulement et le développement de ces

actions relève de la Fédération, du District

Titre Premier 87

Fédéral, des États fédérés et des municipalités,

dans le cadre de leurs attributions respectives.

b) La mise en oeuvre des bases de données

criminalistiques et du personnel pour les

institutions de sécurité publique. Aucune

personne ne peut entrer dans les institutions

de sécurité publique sans avoir été dûment

habilitée et inscrite dans le système.

c) L’élaboration de politiques publiques visant

à prévenir la commission d’infractions.

d) La participation de la communauté qui aide,

entre autres, aux processus d’évaluation des

politiques de prévention des infractions ainsi

que des institutions de sécurité publique, est

précisée.

e) Les fonds d’aide fédérale pour la sécurité

publique, à l’échelon national, sont apportés aux

États fédérés et aux municipalités, pour être

exclusivement destinés à ces fins.

Article 22. Sont interdites les peines de mort, de

mutilation, d’infamie, le marquage, les coups, les

bâtons, la torture quelle qu’elle soit, l’amende excessive,

la confiscation de biens et toute autre peine cruelle

Constitution politique des États-Unis du Mexique88

et inusitée. Toute peine doit être proportionnelle à

l’infraction sanctionnée et au bien juridique affecté.26

L’utilisation des biens d’une personne n’est pas

considérée comme confiscation dès lors qu’elle sert

au paiement d’une amende ou d’un impôt, ou qu’elle

est ordonnée par une autorité judiciaire pour la

réparation de la responsabilité civile découlant de la

commission d’une infraction. N’est pas considérée non

plus comme confiscation, la saisie de biens ordonnée

par l’autorité judiciaire en cas d’enrichissement illicite

aux termes de l’article 109, ni l’utilisation en faveur

de l’État de biens saisis entrainant l’abandon aux

termes des dispositions applicables, ni l’utilisation des

biens dont la propriété est déclarée abolie par une

sentence. Dans le cas de l’extinction de la propriété,

26 Après avoir admis les compétences de la Cour pénale internationale (CPI) en juin 2005, la suppression du dernier alinéa de cet article allait entraîner, en décembre de la même année, la disparition de la peine de mort. Tel que votée en 1917, la peine de mort était prévue par le texte de Constitution, bien qu’interdite en ce qui concerne les délits politiques. La Constituante a voulu par ailleurs que l’applicabilité de cette peine soit restreinte uniquement aux délits de haute trahison en cours de guerre, au coupable du délit de parricide, au responsable du délit d’homicide avec préméditation, aux incendiaires, aux ravisseurs, aux voleurs de grand chemin, aux pirates, ainsi qu’aux responsables de délits graves d’ordre militaire. Or, le législateur ordinaire n’a jamais instauré cette sanction parmi le catalogue des peines du droit commun, ni au niveau fédéral ni dans les législations criminelles des États fédérés.

Titre Premier 89

une procédure est établie, qui est régie par les règles

suivantes :

I. Elle est juridictionnelle et autonome par rapport

à la matière pénale ;

II. Elle est applicable dans les cas de délits relevant

de la délinquance et de la criminalité organisées,

du trafic de stupéfiants, d’enlèvement, de vol de

véhicules et de traite des personnes, pour ce qui

concerne les biens suivants :

a) Les instruments, objets ou produits de

l’infraction, même si le jugement qui détermine

la responsabilité pénale n’est pas encore

prononcé, dès lors qu’il existe des éléments

suffisants permettant de déterminer que les faits

illicites ont été commis.

b) Ceux qui ne sont ni instrument, ni objet, ni

produit de l’infraction, mais qui ont été utilisés

ou destinés à cacher ou à mélanger des biens

produits de l’infraction, à condition que soient

réunis les extrêmes de l’alinéa précédent.

c) Ceux qui sont utilisés pour la commission

d’infractions par un tiers, si leur propriétaire

en a eu connaissance et ne l’a pas signalé à

l’autorité ou n’a rien fait pour l’empêcher.

Constitution politique des États-Unis du Mexique90

d) Ceux qui sont aux noms de tiers mais pour

lesquels il existe suffisamment d’éléments

pour déterminer qu’ils sont le produit d’infractions

contre le patrimoine ou de délinquance et de

criminalité organisées et si la personne accusée

d’avoir commis ces infractions se comporte en

propriétaire.

III. Toute personne qui se considère affectée peut

présenter les voies de recours respectives afin de

démontrer la provenance légale des biens et son

comportement de bonne foi, et prouver qu’elle

n’avait pas la possibilité de connaître l’utilisation

illégale qui était faite de ses biens.

Article 23. Aucun procès pénal ne peut se dérouler

au-delà de trois instances différentes. Personne ne

peut être jugé à deux reprises pour la même infraction,

que le résultat final soit la condamnation ou

l’acquittement de l’inculpé. La pratique de l’extinction

de l’instance est interdite.

Article 24. Chacun est libre de professer la croyance

religieuse de son choix, ainsi que de participer au

cérémonial respectif. Sont exclus de cette permission

les actes de culte ou autres rites susceptibles de

constituer des infractions ou des fautes punies par la loi.

Titre Premier 91

Le Congrès n’est pas autorisé à approuver des lois sur

l’interdiction ou l’établissement d’une croyance

quelconque.27

Les cérémonies de culte religieux à caractère public

sont célébrées dans l’enceinte des temples. Toutes

27 L’affrontement entre les détenteurs du principe de laïcité et ceux qui proclament la liberté des croyances religieuses relève d’un conflit assez enraciné dans la mémoire collective du pays. Les Libéraux du XIXème (dont Benito Juárez, le célèbre Président) avaient combattu la voracité du clergé catholique, devenu le détenteur quasi absolu de la propriété foncière du pays. Comme en France à l’époque de la Loi de 1905, la lutte pour la laïcité devenait une lutte de l’État contre l’Église catholique. Bien avant la France, les mexicains se sont battus pour voter des lois réduisant les multiples privilèges en faveur du clergé (1855), puis la confiscation de l’intégralité des biens détenus par cette entité (1856) et enfin la suppression des privilèges juridictionnels en faveur des ministres du culte (même année). L’interdiction d’ériger une religion officielle était instaurée dans la Constitution libérale de 1857. Les Conservateurs, instigateurs d’un coup d’État vers la fin de cette année, allaient initier un conflit militaire de trois ans (dite “Guerre de la Réforme”, remportée par les Libéraux). Compte tenu que la Constitution de 1917 allait rétablir la laïcité comme étant un principe fondamental de l’État mexicain, le secteur conservateur d’un pays majoritairement catholique allait réagir quelques années après à la promulgation de cette loi fondamentale. Entre 1926 et 1929, une sorte de fondamentalisme catholique a surgi dans les États du centre du pays (dont Michoacán, Jalisco, Guanajuato, Colima, Aguascalientes, Querétaro, Nayarit et le sud Zacatecas), cf. MEYER, Jean A., La Christiade : l’Eglise, l’État et le peuple dans la révolution mexicaine, Paris, Payot (1975), 249 p. Les effets de cette forme de guerre civile, ayant provoqué des dérives sanguinaires des deux côtés des armées (dont les catholiques proclamant mourir au nom du Christ Roi) n’ont pas pour autant disparu à la fin du conflit. Une réaction s’est présentée après la répression du mouvement cristero à la fin des années 1920 présentée par le mouvement «sinarquiste».

Constitution politique des États-Unis du Mexique92

celles qui se réalisent exceptionnellement à l’extérieur

de ces lieux, sont soumises aux dispositions de la loi.

Article 25. L’État fédéral doit diriger le développement

national, et garantir qu’il est à la fois durable et

intégral,28 qu’il renforce la souveraineté de la Nation,

Répandue jusqu’à nos jours dans la même zone géographique, cette tentative manipulatrice du «renouveau spirituel du pays» (censée ne pas représenter ni la gauche ni la droite, mais que l’on pourrait bien identifier d’extrême droite) s’était ralliée à cette occasion derrière la figure du Général Abreu Almazán, chef de la Révolution. Marqué par la défaite de leur cacique aux élections de 1939, ce mouvement proclamant un monisme catholique acharné, a été consolidé vers la fin des années 1940. Voir MEYER, Jean, Le sinarquisme : un fascisme mexicain ? 1937-1947, Paris, Hachette (1977), 237 p. Des épigones de ce type de mouvements idéologiques extrêmes liés à une classe paysanne identifiée avec les intérêts de l’Église catholique (trouvant parfois des liens avec desmouvements fascistes, bien quenon confirmés) ne cessent de se reproduire plus récemment dans certaines régions, MEYER, Jean, «L’église et l’État mexicain au XXème Siècle», Etudes, vol. 390, no. 3, mars 1993, pp. 371-381. 28 La réécriture de cet article, inscrite dans une réforme du 3 février 1983, peut être perçue comme le point de démarrage des politiques néo-libérales mises en place à partir la période du Président Miguel de la Madrid (1982-1988). A côté des articles 26 et 28, de telles dispositions sont conçues par les constitutionnalistes comme le «chapitre économique» de la Constitution de 1917. Pour certains, l’assimilation acharnée des postulats de l’économie de marché au sein des pays latino-américains des années 1980 représente une sorte de contre-révolution envers le contenu social émanant de la Révolution mexicaine. Pour une explication des évolutions préalables, ainsi que des pressions internationales exercées pour rallier le Mexique à ce paradigme économique à partir des années 1980, voir LAPOINTE, Marie, «Antécédents de la crise des années 1930 à celle des années 1980», in FAVRE, Henri et. al. Le Mexique : de la réforme néo-libérale à la contre-révolution : la présidence de Carlos Salinas, 1988-1994, Paris, L’Harmattan (1997), chapitre 1.

Titre Premier 93

ainsi que son régime démocratique et que le

développement de la croissance économique, la

création d’emplois et l’amélioration du système de

redistribution des revenus contribuent au plein

exercice des principes de liberté et de dignité de la

personne humaine,29 des groupes et des classes

sociales, dont la sécurité est protégée par cette

Constitution.

L’État planifie, conduit, coordonne et oriente l’activité

économique du pays. Il assure la régulation et le

développement des activités qu’exige l’intérêt

général,30 dans le cadre des libertés établies par la

Constitution.

Le développement économique national, fondé sur

la responsabilité sociale, doit bénéficier du concours

du secteur public, du secteur social et du secteur

privé, sans exclure toute autre activité économique

susceptible de participer au développement national.

29 L’échec des gouvernements latino-américains dans la résolution des problèmes de paupérisation dans la région, in SALAMA, Pierre, «La pauvreté prise dans les turbulences macro-économiques en Amérique Latine», Problèmes d’Amérique Latine, no. 45, juin (2002). 30 MARCHINI, Geneviève, Crise d’un modèle économique ? Un bilan macroéconomique, Mexico, Centre Français d’Etudes Mexicaines et Centraméricaines (1997), 183 p.

Constitution politique des États-Unis du Mexique94

Le secteur public a le pouvoir exclusif de gestion

des activités classées stratégiques aux termes du

quatrième paragraphe de l’article 28 de la Constitution,

et le Gouvernement fédéral est l’unique responsable

d’exercer les droits de propriété et de contrôle à

l’égard des organes administratifs instaurés afin de

garantir cette fonction.

Par ailleurs, le secteur public sera autorisé à développer

et à organiser les secteurs économiques prioritaires,

avec les secteurs social et privé selon les termes de

la loi, afin de développer et d’organiser les domaines

prioritaires de développement.

Les entreprises du secteur social et du secteur privé

sont soutenues et encouragées sur la base des

modalités d’application qui correspondent à l’intérêt

public, et qui relèvent d’une exploitation des ressources

naturelles tenant compte de leur utilisation rationnelle,

et de la préservation de l’environnement.31

La loi devra pourvoir à l’instauration de mécanismes

susceptibles de gérer l’organisation et le développement

31 Concernant les tensions dues à la pollution transfrontalière, ainsi que le partage de l’eau et la coopération bilatérale Mexique- États-Unis en matière des déchets solides, voir VAGNOUX, Isabelle, Les États-Unis et le Mexique : histoire d’une relation tumultueuse, Paris, L’Harmattan, (2003), pp. 209-218.

Titre Premier 95

de l’activité économique du secteur social, des régimes

spéciaux de terres communales, des organisations

de travailleurs, des sociétés coopératives ou des

entreprises qui appartiennent, de manière totale ou

partielle, aux travailleurs et, d’une manière générale

toutes les formes d’organisation sociale de production,

distribution ou consommation des biens et des services,

socialement nécessaires.

La loi doit promouvoir et protéger l’activité économique

réalisée au sein du secteur privé, et selon les termes

de la Constitution, instaurer des conditions propices

au développement de ce secteur pour qu’il contribue

au développement économique national.

Article 26.

A. L’État organise un système de planification

démocratique du développement national qui

apporte solidité, dynamisme, continuité et équité

à la croissance de l’économie pour l’indépendance

et la démocratisation politique, sociale et culturelle

de la Nation.32

32 Sur le manque de respect des postulats de l’État de Droit dans une partie considérable des processus de démocratisation (voire de réforme économique) en Amérique Latine, voir BLANQUER, Jean-Michel, «Consolidation démocratique ? Pour une approche constitutionnelle», Pouvoirs, no. 98 (2001), pp. 37-43.

Constitution politique des États-Unis du Mexique96

Les buts du projet national contenu dans cette

Constitution déterminent les objectifs de la

planification. La planification est démocratique.

Par le biais de la participation des différents

secteurs, elle rassemble les aspirations et les

revendications de la société pour les incorporer

au plan et aux programmes de développement.

Il y aura un plan national de développement

auquel seront assujettis obligatoirement les

programmes de l’Administration publique fédérale.

La loi habilite le Pouvoir exécutif pour qu’il

établisse les procédures de participation et de

consultation populaires au système national de

planification démocratique ainsi que les critères

pour la formulation, la mise en œuvre, le contrôle

et l’évaluation du plan et des programmes de

développement. De même, elle détermine les

organes responsables du processus de planification

et les bases pour que l’Exécutif fédéral se charge

de la coordination, par le biais d’accords avec les

gouvernements des États fédérés, et s’entende avec

les particuliers sur les actions à lancer et à mener

pour son élaboration et son exécution.

Le Congrès de l’Union intervient dans le système

de planification démocratique conformément aux

termes de la loi.

Titre Premier 97

B. L’État dispose d’un Système national d’information

statistique et géographique dont les données sont

considérées officielles. Pour la Fédération, les États

fédérés, le District Fédéral et les municipalités, les

données contenues dans le Système sont utilisées

obligatoirement dans les termes prévus par la loi.

La responsabilité de normaliser et de coordonner

ce Système relève d’un organisme qui a autonomie

technique de gestion, personnalité juridique et

patrimoine propre, avec les facultés nécessaires pour

réguler la saisie, le traitement et la publication de

l’information produite et pour en assurer le respect.

L’organisme dispose d’un Conseil directeur composé

de cinq membres, dont l’un en est le Président ;

les membres sont désignés par le Président de la

République, après approbation du Sénat ou

pendant ses intersessions, de la Commission

permanente du Congrès de l’Union.

La loi fixe les bases de l’organisation et du

fonctionnement du Système national d’information

statistique et géographique conformément aux

principes d’accès à l’information, de transparence,

d’objectivité et d’indépendance. Les conditions

que doivent remplir les membres du Conseil

Constitution politique des États-Unis du Mexique98

directeur, la durée et l’échelonnement de leur

mandat sont également fixés par la loi.

Les membres du Conseil directeur ne peuvent être

destitués que pour faute grave et ne peuvent

obtenir aucun autre emploi, poste ou mission, à

l’exception de ceux qui ne sont pas rémunérés,

dans des institutions d’enseignement, scientifiques,

culturelles ou de bienfaisance ; et ils sont assujettis

aux dispositions du Titre Quatrième de cette

Constitution.

Article 27. À l’origine la Nation a un droit de propriété

sur les terres et les eaux situées à l’intérieur du

territoire national. La Nation a exercé et exerce son

droit de transmission légale en faveur des particuliers,

constituant ainsi le droit à la propriété privée.

Les expropriations se font sur la base de considérations

d’utilité publique et par l’intermédiaire d’une

indemnisation.

La Nation a à tout moment, le droit d’imposer des

modalités au droit de propriété, en termes de l’intérêt

public. Par ailleurs, la Nation exerce le droit de

réguler les conditions d’exploitation des éléments

naturels susceptibles d’appropriation, afin de rendre

plus équitable le système de distribution de la richesse

Titre Premier 99

publique, permettant ainsi de veiller à sa conservation,33

de permetre le développement équilibré du pays et

l’amélioration des conditions de vie des populations

rurales et urbaines. L’État prend les mesures nécessaires

pour améliorer les conditions de l’aménagement

du territoire, et prévoir les dispositions, usages et

réserves qui correspondent aux modalités et aux

usages particuliers des terres, des eaux et des forêts,34

afin d’exécuter des projets de planification des

travaux publics, et de réglementer la fondation,

l’amélioration et l’expansion de centres de population ;

de préserver et restaurer l’équilibre écologique ; de

fractionner les grandes propriétés ; de disposer, aux

33 La redistribution des terres a démarré à partir des mesures législatives concrètes (dont la Loi Bassols de 1927 ayant accrû les formalités pour participer aux formes d’exploitation collective de la terre, voir infra). De telles intentions législatives ont été concrétisées notamment à partir de la période du président Lázaro Cárdenas (1934-1940), ce dernier étant considéré comme le grand redistributeur de terres. Pour une révision de la révolution agraire mexicaine, ainsi que de la mise en place du programme révolutionnaire, voir GUTLEMAN, Michel, Réforme et mystifications agraires en Amérique Latine ; le cas du Mexique, Paris, François Maspero (1977), pp. 44-55 ; 74 ; 88-96. 34 Sur la manière dont l’industrialisation de l’extraction et de la transformation du pétrole a conditionné l’urbanisation de certaines régions (notamment du Sud-est du pays), agissant parfois comme un élément important de préservation du régime semi-autoritaire en faveur des leaders politiques régionaux, voir CORTEN, André, “Le développement pétrolier au Mexique : une stratégie d’organisation du rapport de la population à l’espace”, Revue Canadienne de Science Politique, vol. 21, no. 3 (1988), pp. 495-511.

Constitution politique des États-Unis du Mexique100

termes de la loi, de l’organisation et de l’exploitation

collective au sein des communautés et d’autres

entités organisées sous forme d’ejido ;35 de développer

la petite propriété rurale, d’encourager l’agriculture,

l’élevage, la foresterie et toute autre activité typique

du domaine rural, et d’éviter la destruction des

éléments naturels, et les dommages à la propriété

au préjudice de la société.

La Nation a le droit de propriété directe sur toutes les

ressources naturelles de la plateforme continentale

et des bases sous-marines des îles ; sur tous les minerais

ou substances situées dans les filons, les gisements,

les bassins miniers, qui constituent un fond dont la

composition est différente des matériaux composant

les terrains, comme les minerais dont on peut extraire

des métaux et des métalloïdes utilisés dans l’industrie ;

les gisements de pierres précieuses, de sel de gemme

et les salines formées par les eaux de mer, les produits

35 Il s’agit d’une forme de propriété collective inaliénable, inspirée des pratiques traditionnelles de production agraire ainsi que de l’influence de la Révolution de 1910 (dont le slogan des armées d’Emiliano Zapata, “tierra y libertad”). Les intentions politiques de redistribution des terres ont néanmoins engendré la consolidation d’une nouvelle bourgeoisie, formée par les familles de chefs militaires des armées révolutionnaires. GUTLEMAN, Michel, Réforme et mystifications agraires en Amérique Latine ; le cas du Mexique, Paris, François Maspero (1977), pp. 109-136.

Titre Premier 101

dérivés de la décomposition des roches, lorsque leur

exploitation nécessite de creuser le sous-sol ; les

gisements de matières minérales ou organiques

susceptibles d’être utilisés comme engrais ; les

matières combustibles solides d’origine minérale ; le

pétrole et tout autre carburant hydrogéné, solide,

liquide ou gazeux, ainsi que, conformément aux

termes du droit international,36 l’espace situé au-dessus

du territoire national.

Les eaux territoriales font partie de la propriété de la

Nation selon l’extension et les termes établis par le

droit international, ainsi que les mers intérieures ; les

lagunes et les étangs qui communiquent avec la mer

de façon régulière ou intermittente ; les lacs, intérieurs

naturels liés à des courants constants ; les fleuves et

leurs affluents directs ou indirects, de la source d’où

jaillissent les eaux permanentes, discontinues ou

torrentielles jusqu’au moment où elles se jettent dans

la mer, les lacs, les lagunes ou les étangs faisant

partie de la propriété nationale. Par ailleurs, font partie

36 A propos des problèmes juridiques complexes dérivés des conventions transfrontalières signées entre le Mexique et les États-Unis sur l’exploitation des gisements du pétrole en commun, voir YACOUBA, Cisse, “Les gisements en mer des hydrocarbures transfrontalières : régime juridique en droit de la délimitation maritime”, Ottawa Law Review, no. 35 (2004), pp. 43-73.

Constitution politique des États-Unis du Mexique102

de la propriété nationale, les courants d’eau, leurs

affluents directs ou indirects lorsque, de manière

permanente ou intermittente, ces derniers servent de

base pour la délimitation d’une frontière au niveau des

entités fédérales ou du territoire national ; le même

cas s’applique aux lacs, aux lagunes ou aux étangs

faisant partie des lignes frontalières entre deux États

fédérés ou entre le pays et un pays voisin. Sont

également comprises parmi ces biens de la Nation

toutes les sources d’eau, à la surface des plages, des

zones maritimes ou des lits, des cours d’eaux et

des rives des fleuves, des lacs, des lagunes ou des

étangs qui font partie de la propriété de la Nation, ainsi

que celles qui coulent des mines et d’autres courants

intérieurs en fonction des conditions établies par la

législation en la matière. Les eaux souterraines peuvent

être librement amenées en surface par des moyens

techniques et technologiques et sont susceptibles

d’appropriation par le propriétaire de la terre.

Cependant, l’Exécutif fédéral peut réglementer

l’emploi de ces ressources, mais aussi restreindre et

même suspendre cette permission lorsque l’intérêt

public exige une limitation de ce genre, de même que

pour toutes les eaux propriété de la Nation. Toutes

les autres catégories d’eaux n’étant pas comprises

dans ce paragraphe, sont considérées comme faisant

Titre Premier 103

partie de la propriété des terrains où celles-ci se

trouvent ou coulent mais si elles se trouvent sur deux

propriétés différentes, l’exploitation de ces eaux est

considérée d’utilité publique, et elles sont régies par

les dispositions adoptées par les États fédérés.

Dans les cas décrits dans les deux paragraphes

précédents, le droit de domaine qu’exerce la Nation

sur ces biens est inaliénable et imprescriptible et

l’exploitation de ces ressources par des personnes

privées ou des sociétés établies conformément aux lois

mexicaines n’est autorisée que par le biais de concessions

accordées par l’Exécutif fédéral, conformément aux

termes et conditions établies par la législation. Les

normes juridiques concernant l’exploitation des minérais

et autres substances citées au paragraphe quatre,

réglementent les conditions de réalisation et de

vérification des travaux effectués ou à effectuer à

partir de leur entrée en vigueur, indépendamment de

la date d’octroi des concessions, et le non-respect de ces

normes donne lieu à l’annulation de l’exploitation.

Le gouvernement fédéral a le droit d’établir des

réserves nationales et de les supprimer librement. Ces

déclarations seront effectuées pas l’Exécutif selon

les termes et les conditions légales applicables. En ce

qui concerne le pétrole et les hydrocarbures solides,

Constitution politique des États-Unis du Mexique104

liquides ou gazeux,37 ainsi que les minerais radioactifs,

aucune concession ou contrat ne sera octroyé ni

conservé et la Nation reste seule responsable de

l’exploitation de ces produits aux termes de la loi.

La Nation est seule habilitée à produire, conduire,

transformer, distribuer et approvisionner l’énergie

électrique dans le cadre du service public. Dans ces

domaines, aucune concession n’est octroyée aux

particuliers et la Nation utilise les ressources naturelles

et les biens nécessaires à cette fin.

L’utilisation des combustibles nucléaires correspond

en exclusivité à la Nation, pour la production de l’énergie

nucléaire et la réglementation de toute autre forme

d’utilisation de ces matières. L’utilisation de l’énergie

nucléaire est strictement réservée à des fins pacifiques.

La Nation exerce sa juridiction, et donc sa souveraineté,

sur une zone économique exclusive, délimitée par

les lois du Congrès. Cette zone s’étend à deux cent

milles nautiques mesurées à partir de la ligne de base

de la mer territoriale. Dans les cas où cettes extension

37 Un bilan sur la production de gaz au niveau latino-américain (et plus spécifiquement à propos des difficultés vécues depuis récemment au Mexique), in PERRIER-BRUSLÉ, Laetitia, “Le gaz en Amérique du Sud”, HARDY, Sébastien et Lucile MEDINA, L’Amérique Latine, Nantes, Editions du Temps (2003), pp. 227-244.

Titre Premier 105

chevauche des zones économiques exclusives

d’autres États, la délimitation des zones respectives

se fait le cas échéant, par accord avec ces États.

La capacité d’acquérir la propriété de terres et d’eaux

nationales, est soumise aux prescriptions suivantes :

I. Seuls les mexicains par naissance ou par

naturalisation et les sociétés mexicaines sont

autorisés à acquérir le droit de propriété sur des

terres, des eaux et leurs accessions ou à obtenir

une concession d’exploitation des mines et des eaux.

L’État peut concéder ces mênes droit aux étrangers,

à condition de signer, devant le Ministère des

Affaires Étrangères, l’abandon du droit à la

protection consulaire de leur gouvernement. Ils

sont considérés comme citoyen d’origine nationale.

Le non respect de cet accord risque d’entraîner, au

détriment de l’étranger concerné, la transmission

de ce droit de propriété en faveur de la Nation.

Les personnes privées d’origine étrangère ne sont

jamais autorisées à accéder, de manière directe,

au droit de propriété sur des terres ni sur des

eaux situées en zones littorales ou limitrophes du

territoire national, se trouvant dans l’intervalle de

cent kilomètres comptés à partir des lignes

Constitution politique des États-Unis du Mexique106

frontalières du pays, ou de cinquante kilomètres

comptés à partir des lignes côtières.38

L’État peut sur avis du Ministère des Affaires

Étrangères concéder une autorisation extraordinaire

en faveur des États étrangers, leur attribuant une

capacité spéciale d’acquisition, sur les lieux

permanents de résidence des Pouvoirs fédéraux,

d’ immeubles nécessaires au service de leurs

ambassades et autres représentations diplomatiques,

conformément à l’intérêt public et au principe de

réciprocité.

II. Les associations religieuses bénéficient d’une

capacité juridique spéciale qui leur permet

d’acquérir, de posséder ou d’administrer les biens

étant strictement indispensables à leur objectif,

si elles sont constituées selon les termes de l’article

130 et de sa loi réglementaire, et elles doivent

respecter les limitations imposées par la loi.

III. Les associations philanthropiques de nature

publique ou privée, consacrées à un objectif caritatif

38 Ce catalogue de limitations sur la propriété des étrangers est, habituellement, contourné de manière légale en faisant appel aux mécanismes juridiques dont le fidéicommis, à condition que le fidéicommissaire soit une banque mexicaine.

Titre Premier 107

ou à la recherche scientifique, à la diffusion de

l’enseignement, à l’aide réciproque entre leur membres

ou à tout autre objet licite, ne sont autorisées à

acquérir que des immeubles indispensables pour

la poursuite directe et immédiate de leur objectif,

conformément à la loi.

IV. Les sociétés commerciales sont autorisées à

acquérir des terrains en zone rurale, dont l’étendue

doit correspondre à leur objectif.

Concernant l’acquisition de terres destinées aux

activités agricoles, forestières ou d’élevage, ces

sociétés commerciales ne peuvent acquérir une

étendue qui dépasse de vingt-cinq fois la limite

établie dans l’alinéa XV de cet article.39 Une loi

réglementaire définira la structure du capital,

39 La réforme à un nombre considérable d’alinéas pour cet article est apparue le 6 janvier 1992, au milieu de la période présidentielle de Carlos Salinas. La raison d’être d’une prétendue transition dans les méthodes de production agricole (y compris l’élevage) était entachée de maintes irrégularités de fait, dont une absence quasi-totale de consultations au sein des secteurs agricoles et d’élevage. La transition foncière, censée engendrer un changement radical des modes de production collective traditionnelle de l’ejido à des formes industrielles, est toujours loin de se généraliser. Cf. LINCK, Thierry, «L’enjeu délaissé de la transition foncière mexicaine : le renouvellement et la mobilisation des ressources collectives de l’ejido», L’ordinaire Latino-américaine, no. 178, octobre-décembre (1999), pp. 33-43 ; Voir infra, note de l’art. 27, al. XV.

Constitution politique des États-Unis du Mexique108

ainsi que le nombre minimum d’associés afin que

l’extension des terres de la société ne dépasse

pas les limites de la petite propriété, en fonction

du nombre d’associés. C’est ainsi que la détention

de titres individuels, correspondant à la propriété

rurale de chacun, est cumulable. La loi fixe les critères

de participation des étrangers à ces sociétés.

La loi fixe les mécanismes de contrôle et

d’enregistrement relatifs aux dispositions de

cet alinéa.

V. Les banques dûment autorisées, selon les lois

des institutions de crédit, peuvent avoir un capital

imposé sur des propriétés urbaines et rurales,

conformément aux dispositions de ces lois, mais

elles ne peuvent posséder ni administrer plus de

biens immobiliers que ceux qui sont absolument

nécessaires à leur objectif direct.

VI. Les États, le District Fédéral et les municipalités

ont tous la capacité légale d’acquérir et de posséder

tous les biens immobiliers nécessaires à la prestation

des services publics.

Les législations fédérales et locales correspondantes

déterminent les formalités requises afin que

l’État puisse s’approprier un bien légitimement

Titre Premier 109

détenu par un particulier, pour des raisons

d’utilité publique. Le prix déterminé comme

dédommagement de la chose expropriée est

fixé en fonction de la valeur cadastrale de la

propriété, telle qu’enregistrée par l’administration

fiscale. Ce montant est estimé valide dans la

mesure où le contribuable l’accepte tacitement, en

payant les taxes relatives à la propriété, ou en fait

la déclaration. L’appréciation ou la dépréciation

de la valeur de l’immeuble exproprié, provoquées

par d’éventuelles améliorations ou dégradations

produites après la date de la dernière estimation

fiscale, sont susceptibles de réclamation devant

les tribunaux. Afin de déterminer le montant des

compensations applicables, le juge demande

l’évaluation du dommage par expertise. La solution

judiciaire est applicable, également, aux

controverses suscitées lorsque le montant du

bien n’a pas été enregistré dans les bureaux fiscaux

correspondants.

La Nation est autorisée à réclamer, devant une

juridiction compétente, tout ce qui relève de

l’efficacité des droits de souveraineté prévus dans

cet article. Dans le terme d’un mois compté à

partir du commencement du procès, les tribunaux

doivent ordonner à l’autorité administrative

Constitution politique des États-Unis du Mexique110

d’occuper, de gérer, de liciter ou de vendre, en

faveur de la Nation, les terres ou les eaux, ainsi que

leurs accessions. Aucune résolution de l’autorité

administrative n’est révocable avant la proclamation

de la décision définitive.

VII. La personnalité juridique des populations

établies au sein des terres rurales et organisées sous

forme de propriété communale, dont lesdits ejidos,

est reconnue. Ces populations bénéficient des

garanties relatives aux droits de propriété de la

terre pour les établissements humains et pour les

activités de production.

La loi protège l’intégrité des terres des populations

autochtones.

Les pratiques traditionnelles, existantes à l’intérieur

de ces communautés et des ejidos, déterminent

les modalités d’utilisation des terres, des eaux et

des forêts à caractère communal. La législation

doit pourvoir à l’amélioration des conditions

relatives à l’aménagement du territoire et réglementer

l’exploitation adéquate de ces ressources, afin

d’améliorer le niveau de vie de leurs habitants.

Concernant la volonté des propriétaires de terres

soumises aux régimes collectifs, dont les ejidos,

Titre Premier 111

d’adopter les meilleures conditions d’exploitation

de leurs ressources, la loi réglemente l’exercice des

droits de l’ensemble des propriétaires sur la terre

ainsi que ceux des travailleurs individuels sur

leur parcelle. La loi fixe aussi les conditions

requises afin de permettre des associations entre

travailleurs individuels et propriétaires de terres

communales différentes, avec l’État ou des tiers

et de transmettre les droits d’exploitation de leurs

parcelles respectives, les partageant ensuite avec

les autres membres de la propriété collective.

Enfin, la loi fixe la procédure selon laquelle,

l’Assemblée de propriétaires de terres communales

définit l’attribution d’un titre de propriété.

Concernant la vente de parcelles, les dispositions

législatives relatives au droit de préférence sont

respectées.

Au sein d’une unité de population, aucun associé

ne peut détenir plus de 5% de l’ensemble de la

propriété collective. Dans tous les cas, les titulaires

de droit collectif doivent se soumettre aux limites

énoncées dans l’alinéa XV de cet article.

L’Assemblée générale est l’organe suprême de

l’unité de population consacrée à la production

communale, elle est organisée et exerce ses

Constitution politique des États-Unis du Mexique112

fonctions conformément à la loi. Le Commissaire

des biens communaux, élu démocratiquement,

représente la propriété collective et exécute les

résolutions prises au sein de l’Assemblée.

La restitution de terres, des eaux et des forêts aux

unités de population, est effectuée conformément

à la loi réglementaire applicable.

VIII. Sont déclarées rulles :

a. Toutes les ventes de terres, d’eaux et de

collines appartenant aux villages, aux hameaux,

aux bourgades ou aux congrégations et

effectuées par des autorités politiques, des

Gouverneurs des États ou de toute autre

autorité locale, en contravention des dispositions

de la Loi du 25 juin 1856 ou d’autres lois et

dispositions relatives.

b. Toutes les concessions, accords ou ventes

réalisées depuis le 1er décembre 1876 et jusqu’à

nos jours, par les ministères du Développement,

des Finances Publiques ou par toute autre

instance fédérale, ayant entraîné, des actes

d’invasion ou d’occupation illégale appartenant

aux villages, hameaux, bourgades ou de toute

autre communauté ou unité de population.

Titre Premier 113

c. Toute les opérations de bornage ou

délimitation effectuée par une autorité judiciaire

ou administrative, locale ou fédérale, et qui

relève d’une transaction, d’une vente ou d’une

licitation pratiquée pendant les périodes

décrites dans le paragraphe antérieur, et ayant

impliqué des actes d’occupation ou d’invasion

illégale des terres, eaux, collines de ces unités

de population consacrées à la production

communale.

Sont exclues des causes de nullité précitées les

terres dont les titres de propriété correspondent

aux répartitions de terre effectuées suivant les

dispositions de la loi du 25 juin 1856, et détenus

en nom propre pendant une période de dix ans,

si l’extension du terrain ne dépasse pas cinquante

hectares.

IX. La division ou la répartition de parcelles

apparemment légitime entre voisins appartenant à

une unité de production communale sont susceptibles

d’annulation. Le déclenchement de la procédure

devra alors être demandé par un quart, parmi les

détenteurs des trois quarts de l’extension totale

de la terre communale. Lors de cette déclaration,

lesdits détenteurs devront manifester que la

Constitution politique des États-Unis du Mexique114

division ou la répartition contestées, auraient été

effectuées en présence d’un vice ou d’une erreur.

La même demande pourra être effectuée par trois

quarts, parmi les détenteurs de la totalité de cette

unité de production, même s’ils ne détiennent

qu’un quart des terrains de la communauté.

X. (Disposition abrogée).

XI. (Disposition abrogée).

XII. (Disposition abrogée).

XIII. (Disposition abrogée).

XIV. (Disposition abrogée).

XV. La grande propriété est strictement interdite

sur le territoire des États-Unis du Mexique.

La petite propriété agricole est celle dont l’extension

ne dépasse pas cent hectares par individu,40 de terres

40 Comme ceci fut le cas d’autres révolutions, les postulats fondamentaux de la Révolution de 1910 ont pris assez de temps pour se voir matérialisés. En fait, la distribution des terres ne sera effectuée efficacement qu’après la pacification du pays, généralisée dans les années 1930. Pendant le sexennat du Général Cardenas (1934-40), 20 millions d’hectares ont été distribués entre 750 000 paysans et plus de 10000 propriétés communales ont été constituées. Ensuite, 31 millions d’hectares avaient été distribués à 1750000 paysans vers la fin des années 1940. Or, à la même époque,

Titre Premier 115

dites d’arrosage, ou d’humidité de haute qualité

ainsi que celles dont les qualités de sol sont

équivalentes.

Dans la détermination des équivalences, un hectare

d’arrosage correspond, respectivement, à deux

hectares d’irrigation saisonnière ; à quatre hectares

de terrain de qualité moyenne ; ainsi qu’à huit

hectares en terrains forestiers, semi-arides appelés

aussi terres d’agostadero, ou en terrains arides.

Est considérée comme petite propriété une surface

ne dépassant pas cent cinquante hectares destinés

à la culture irriguée du coton, et une surface de

trois cents hectares si la terre est consacrée à la

encore un nombre considérable de propriétés foncières individuelles dépassaient les limites permises par la Constitution : 308 propriétaires détenaient¸ à eux seuls, plus de 100 000 hectares, alors que 1200 détenaient des extensions d’entre 10 et 40 000 hectares. GILLY, Adolfo, La Révolution Mexicaine, 1910-1920 ; une révolution interrompue ; une guerre paysanne pour la terre et pour le pouvoir, Paris, Syllepse (2001), p. 298. Le sexennat du président Salinas de Gortari (1988-1994) marquait la fin de toute possibilité institutionnalisée de dotation des terres aux individus. Ceci explique que de nombreux alinéas de cet article, où la procédure de dotation des terres était développée, ont été simplement abrogés. Sur les conséquences des changements économiques néo-libéraux, sur les formes de production agricole, cf. OTERO, Gerardo et Kerry PREIBISCH, «La fin de la réforme agraire et les nouvelles politiques agricoles au Mexique», in FAVRE, Henri et. al. Le Mexique : de la réforme néo-libérale à la contre-révolution : la présidence de Carlos Salinas, 1988-1994, Paris, L’Harmattan (1997), pp. 241 sq.

Constitution politique des États-Unis du Mexique116

culture des bananes, de la canne à sucre, du café,

du sisal, du caoutchouc, des palmiers, des olives, des

vignes, du quinquina, de la vanille, du cacao,

des agaves, des figuiers de Barbarie ou de toute

autre culture fruitière.

Concernant les terres destinées à l’élevage du

bétail, la limite de la petite propriété est fixée à la

surface nécessaire à l’élevage maximum de cinq

cents têtes de gros bétail, ou de son équivalent

pour le petit bétail, selon la capacité fourragère

des terres, conformément à la loi.

En termes de petite propriété, l’amélioration

progressive de la qualité du terrain par des

systèmes d’irrigation artificielle, ou de tout autre

moyen du même genre, n’entraîne pas pour

autant la modification de la catégorie de la terre,

à condition de remplir les formalités établies par

la législation en la matière.

Lorsque les améliorations s’appliquent à une

extension de terre consacrée à l’élevage de bétail,

et que ces travaux visent la production agricole,

les limites contenues dans les paragraphes deux

et trois de cet alinéa sont à nouveau applicables.

L’extension des terres est comptabilisée en fonction

de leur qualité, telle qu’observée avant les travaux.

Titre Premier 117

XVI. (Disposition abrogée).

XVII. La division et la vente des parcelles de

terre qui excèdent les limites signalées dans les

alinéas IV et XV de cet article sont effectuées sur

la base de procédures spéciales, prévues dans

une législation publiée, selon leurs compétences

respectives, par le Congrès de l’Union et par les

Législatures locales.

L’excédent doit être morcelé et vendu par le

propriétaire dans un délai qui ne dépasse pas un

an, compté à partir du moment de la notification

respective. Si après ce terme, la vente n’a pas eu

lieu, celle-ci devra être adjugée aux enchères

publiques. Le droit de préemption, défini par

une loi réglementaire, doit être respecté dans les

mêmes conditions.

Le patrimoine familial sera soumis à la réglementation

des lois locales respectives, qui indiquent qu’il est

inaliénable et insaisissable, et déterminent les biens

qui en font partie.

XVIII. Les contrats et les concessions administratives

ayant provoqué la concentration de terres, des

eaux et d’autres richesses naturelles de la Nation,

sont révisables, si les actes en question ont été

Constitution politique des États-Unis du Mexique118

signés par l’administration depuis l’année 1876,

par un seul bénéficiaire ou une seule société.

L’Exécutif est autorisé à effectuer une déclaration

de nullité lorsque de tels actes portent sérieusement

atteinte à l’intérêt public.

XIX. Sur la base de cette Constitution, l’État doit

instaurer les mesures permettant que la justice

agraire s’effectue de manière honnête et expéditive,

dans le but de garantir la sécurité juridique ainsi

que de fournir des conseils juridiques aux détenteurs

de la petite propriété et aux propriétaires de terre

communale en tout genre.

Les controverses relatives aux détenteurs de terres

communales, y compris du régime spécial d’ejido,

les conflits suscités entre deux unités de population

consacrées à la production communale, les litiges

qui concernent la définition des limites entre

deux terrains destinés à l’exploitation communale,

dépendent tous des compétences exclusives de

l’autorité fédérale. À cet effet et pour l’administration

de la justice agraire, la loi doit instaurer des tribunaux

autonomes, intégrés par des Magistrats,41 désignés

41 A ne pas confondre avec ceux de la Cour Suprême, cf. infra, art. 94.

Titre Premier 119

par le Sénat de la République sur proposition

de l’Exécutif fédéral. Ou, pendant les périodes

d’intersession par la Commission Permanente.

La loi crée le bureau du Procureur général de la

justice agraire.

XX. L’État encourage les conditions favorisant le

développement intégral du secteur rural, dans

le but de créer des emplois, et d’améliorer les

conditions de vie au sein des populations

paysannes, il favorise l’activité agricole, forestière

et d’élevage, pour une utilisation optimale de la terre

grâce à la création d’ ouvrages d’infrastructure, de

financements préférentiels et d’autres subventions,

ainsi qu’à l’assistance technique. Quant à l’activité

agricole et d’élevage, les phases de production,

d’industrialisation et de commercialisation sont

estimées d’intérêt public. L’État doit en promulguer

la législation correspondante.

Article 28. Aux États-Unis du Mexique, les monopoles

et les pratiques monopolistiques sont interdits par la

loi, ainsi que les taxes limitatives du commerce, les

exemptions d’impôts et les politiques protectionnistes

de l’industrie.42

42 Comme dans beaucoup de pays, le gouvernement mexicain n’a pas empêché de mettre en place des politiques visant l’instauration

Constitution politique des États-Unis du Mexique120

Par conséquent, la loi sanctionne rigoureusement

toute pratique qui relève de la concentration ou de

l’accumulation des articles de consommation ayant

pour but de provoquer une augmentation des prix,

toute sorte d’accords frauduleux entre producteurs,

industriels, commerçants ou prestataires de services

lorsqu’ils visent à établir des pratiques aboutissant

à la suppression de la libre concurrence et à obliger

les consommateurs à payer des prix exagérés, ainsi

que tout ce qui profite économiquement à un seul ou

plusieurs individus, au détriment de la population en

général ou d’une classe sociale en particulier.

de mesures protectionnistes dans certains domaines de la production industrielle. Certains industriels mexicains se souviennent encore des répercussions de l’interdiction des importations du thon mexicain, déclarée par un tribunal fédéral d’appel nord-américain sur une prétendue affectation des populations de dauphins lors de la pêche (cf. GATT, Groupe Spécial, Rapport, États-Unis – “Restrictions a l’importation de thon”, décisions DS21/R du 3 septembre 1991 et 33 I.L.M. 839 du 16 juin 1994, in BARTENSTEIN, Kristin et Sophie LAVALLEE, «L’écolabel, est-il un outil de protectionnisme ‘Vert’ ? », Les Cahiers de droit de l’Université de Laval, no. 44, septembre (2003), 361-392. De la même manière, au Mexique, des subventions parfois trop avantageuses, dont celles remises à l’industrie sidérurgique, étaient cependant marquées davantage par un intérêt politique que par un volontarisme économique quelconque. Le maintien des oligopoles de ce genre par le PRI (dont certains jusqu’aux années 1990) relevaient d’un mécanisme clientéliste de préservation du pouvoir par le biais des travailleurs du secteur, GUZMAN, Alenka, «L’industrie sidérurgique mexicaine dans la période de substitution d’importations (1930-1982)», Innovation et mondialisation : le cas de l’acier mexicain, Paris, L’Harmattan (2003), chapitre 3.

Titre Premier 121

Les lois fixent des critères relatifs au plafonnement de

prix de certaines marchandises, matières ou produits

considérés comme nécessaires, pour l’économie

nationale ou la consommation populaire, et imposent

des modalités d’organisation de la distribution de ces

articles, matières ou produits pour éviter que des

interventions superflues ou excessives conduisent

à la hausse généralisée des prix et à des problèmes

d’approvisionnement. La loi protège les consommateurs

et facilite leur organisation et leur protection.

Les fonctions exercées par l’État de manière exclusive

ne font pas partie des monopoles. Il s’agit des secteurs

stratégiques suivants : le service postal, la télégraphie

et la radiotélégraphie ; le pétrole et autres hydrocarbures ;

la pétrochimie primaire ; les minérais radioactifs et la

production d’énergie nucléaire ; l’énergie électrique et

toutes autres activités considérées comme stratégiques

par la législation émanant du Congrès. Selon les termes

de l’article 25 de cette Constitution, les communications

par satellite et les chemins de fer sont considérés

secteurs prioritaires pour le développement

national.

Lorsque l’État exerce sa puissance souveraine, il

protège la sécurité et la souveraineté de la Nation.

Lors de l’attribution de concessions ou de toute autre

Constitution politique des États-Unis du Mexique122

autorisation, l’État maintient ou établit l’exclusivité

sur l’usage des grandes voies de communication,

conformément aux lois en la matière.

L’État dispose, conformément aux lois en la matière,

d’organes ou d’autres entreprises nécessaires au bon

fonctionnement de ces secteurs stratégiques, ainsi qu’aux

activités pour lesquelles l’intervention publique

s’exerce en partenariat avec le secteur social et le

secteur privé.43

L’État possède une Banque Centrale, autonome

dans ses attributions et son administration. L’objectif

prioritaire de cette Banque est de garantir la stabilité

du pouvoir d’achat de la monnaie nationale, contribuer

au développement du pays en renforçant la gestion

43 Le développement industriel du pays a toujours été conditionné par une stratégie redéfinie à chaque nouvelle administration. C’est ainsi que l’intervention étatique (dont le symbole le plus solide était incarné par Pétroles du Mexique (PEMEX), le monopole permis sur la production pétrolière) a marqué la politique d’expansion de l’industrie, notamment jusqu’aux années 1970. Une tendance à augmenter les exportations était par la suite renforcée en raison de l’Accord de Libre Echange d’Amérique du Nord (ALENA), entré en vigueur en 1994. L’économie nationale se serait consacrée à viser la spécialisation intra-branche, à savoir, focalisée sur les compétences les plus avantageuses. Le rattrapage technologique relève l’un des enjeux qui conditionnent la poursuite d’un tel développement aux intérêts des pays les plus industrialisés, DE LA TAILLE, Elisabeth, «Le développement industriels des pays du Sud. Leçons de l’expérience mexicaine», L’ordinaire Latino-américain, no. 178, décembre (1999), pp. 11-25.

Titre Premier 123

du développement national.44 Aucune autorité

ne peut demander à cette Banque d’octroyer un

financement.

Les attributions exercées de manière exclusive par

la Banque Centrale, dont la frappe de la monnaie

ou l’émission du papier-monnaie, font partie des

domaines stratégiques de l’État, et ne constituent

pas des pratiques monopolistiques. Sur la base d’une

collaboration directe avec les autorités compétentes

et selon les termes de la loi, la Banque Centrale

possède les attributions nécessaires pour réglementer

et garantir l’efficacité des mesures concernant, d’une

part, la parité de la monnaie et, d’autre part, les services

financiers et d’intermédiation. La direction de la

Banque est confiée aux personnes désignées par le

Président de la République, et ratifiées par le Sénat

ou, le cas échéant, par la Commission Permanente. Ces

fonctionnaires remplissent leurs mandats respectifs

pendant une période différenciée dont la durée et

l’échelonnement permettent que ses membres

bénéficient d’une totale autonomie. La destitution du

44 Pour une révision historique sur les attributions des institutions financières mexicaines en matière de politique monétaire, voir ARNAUD, Pascal, Amérique Latine : la formation de l’économie nationale, Argentine et Mexique, Paris, Publisud, 1983, pp. 87-101.

Constitution politique des États-Unis du Mexique124

poste dépend exclusivement d’une cause considérée

comme grave par la législation. Hormis les commissions

ou activités qui relèvent d’une représentation de la

Banque, ou bien de toute autre activité non-rémunérée,

exercée au sein des institutions universitaires,

scientifiques, culturelles ou bénévoles, aucune autre

activité ne peut être exercée par ces fonctionnaires.

Les personnes chargées de la direction de la Banque

Centrale, sont soumises au régime de responsabilités

établies selon les termes de l’article 110 de cette

Constitution.

Les associations de travailleurs créées pour protéger

leurs intérêts ainsi que les sociétés coopératives

de producteurs ne sont pas considérées comme des

monopoles. L’objectif des ces associations n’est autre

que de veiller à la protection des intérêts communs,

et elles agissent conformément à l’intérêt général

lorsqu’elles exercent, directement, des activités de

commercialisation de produits nationaux sur les

marchés étrangers. Ces produits doivent être la source

principale des revenus de la région, et ne pas être

des biens de première nécessité. Ces associations sont

soumises à la surveillance du gouvernement local ou

fédéral, dont l’étendue des compétences respectives

est définie par la Législature locale correspondante. Les

Législatures locales, par elles-mêmes ou sur initiative

Titre Premier 125

de l’Exécutif, sont aptes à dissoudre toute association de

travailleurs dont les activités ne sont pas conformes

à l’intérêt public.45

Toute attribution temporaire de prérogatives aux

auteurs et aux artistes leur permettant de se consacrer

à la production d’une œuvre, n’est pas considérée

comme une pratique monopolistique. La même règle

s’applique aux inventeurs afin qu’ils puissent bénéficier

exclusivement des produits dérivés de leurs créations

ou améliorations respectives.

Agissant dans le cadre de l’intérêt général, selon la

loi en la matière, l’État peut donner en concession

la prestation des services publics, ou l’exploitation,

l’usage et l’utilisation de biens faisant partie du

patrimoine de la Fédération sauf dans les cas

d’exception prévus par la loi. La législation garantit

les conditions inhérentes à l’efficacité des services ainsi

qu’à l’utilisation sociale des biens, tout en évitant

45 Dans le cadre de l’ALENA, de nombreuses règles protectrices des marchés nationaux rendent cette disposition d’autant plus susceptible de devenir efficace. Prenant en compte une situation ponctuelle, 62,5% du coût d’une voiture doit provenir de la valeur des pièces et de la main-d’œuvre de la région nord-américaine. Or, l’on pourrait aussi estimer une condition imposée par les entreprises automobiles américaines, soucieuses de voir une prolifération d’entreprises asiatiques s’installer côté mexicain pour exporter vers ce pays, VAGNOUX, Isabelle, op. cit. p. 155.

Constitution politique des États-Unis du Mexique126

les phénomènes de concentration, contraires à l’intérêt

public.

Le régime de service public est conforme aux

dispositions constitutionnelles, et il est réglementé

par la loi.

Les activités estimées prioritaires sont susceptibles

de recevoir des subventions du secteur public, si elles

ont un caractère général, si elles sont limitées à une

durée déterminée, et si elles n’affectent pas les finances

de la Natión. L’État est responsable de contrôler

ces subventions et d’en évaluer les résultats.

Article 29. Dans les cas d’invasion, de troubles graves

de la paix publique ou de toute autre situation

mettant la société en danger ou dans le cas d’un conflit

grave, seul le Président des États-Unis du Mexique,

en accord avec les ministres et le Procureur Général

de la République et avec l’approbation du Congrès de

l’Union et, pendant les intersessions, de la Commission

Permanente, peut suspendre dans la totalité du pays

ou dans des lieux déterminés, les libertés individuelles

qui seraient un obstacle pour faire face, rapidement

et facilement à la situation ; mais il doit le faire pendant

un temps limité, au moyen de dispositions générales

et sans que la suspension soit limitée à un individu

déterminé. Si la suspension se produit pendant une

Titre Premier 127

session du Congrès, ce dernier octroie les autorisations

qu’il juge nécessaires pour que le Pouvoir Exécutif

affronte la situation ; néanmoins si elle a lieu pendant

une période d’intersession, le Congrès est convoqué

sans délai pour les approuver.

129

Chapitre ii Des Mexicains

Article 30. La nationalité mexicaine est acquise par

naissance ou par naturalisation.

A. Est mexicain par naissance celui qui est :

I. Né sur le territoire de la République, quelle que

soit la nationalité de ses parents.

II. Né à l’étranger, de parents mexicains nés sur le

territoire national ; soit d’un père mexicain né sur

le territoire national ou d’une mère mexicaine née

sur le territoire national.

III. Né à l’étranger, de parents mexicains par

naturalisation ; soit dont le père est mexicain

par naturalisation ou dont la mère est mexicaine par

naturalisation.

Constitution politique des États-Unis du Mexique130

IV. Né à bord d’un navire ou d’un aéronef mexicain,

civil ou militaire.

B. Sont mexicains par naturalisation :

I. Les étrangers auxquels le Ministère des Affaires

Étrangères a accordé une lettre de naturalisation.

II. La femme ou l’homme étrangers mariés avec

un homme ou une femme mexicains, ayant établi

leur domicile sur le territoire de la République et

rempli les conditions prévues par la loi.

Article 31. Les mexicains ont les obligations

suivantes:

I. Veiller à ce que leurs enfants ou pupilles

assistent régulièrement aux cours des institutions

publiques ou privées chargées de l’enseignement

préélémentaire, primaire et secondaire. Ils doivent

garantir l’instruction militaire de leurs enfants ou

pupilles conformément aux termes de la législation

en vigueur.

II. Assister personnellement aux réunions

convoquées par la municipalité correspondant à

leur domicile afin de recevoir une instruction

civique et militaire, qui les rendra aptes à l’exercice

de leurs droits de citoyens et à l’emploi des armes

et leur fera connaître la discipline militaire.

Titre Premier 131

III. Rejoindre et servir dans la Garde Nationale,

conformément aux termes de la Loi organique

relative, pour défendre l’indépendance nationale,

le territoire, l’honneur, les droits et les intérêts de la

patrie, ainsi que la paix et l’ordre intérieur du pays.

IV. Contribuer aux dépenses publiques, au niveau

fédéral ou du District Fédéral, des États ou des

municipalités correspondant à leur domicile, de

manière proportionnelle et équitable dans le cadre

des lois en la matière.

Article 32. La loi fixe l’exercice des droits que la lé-

gislation nationale attribue aux mexicains qui ont

une autre nationalité, et précise les normes suscep-

tibles de prévenir toute sorte de conflits inhérents

à la double nationalité.

Cette Constitution réserve l’attribution de certains

postes ou l’exercice de certaines responsabilités aux

individus de nationalité mexicaine par naissance,

n’ayant pas acquis une autre nationalité. D’autres cas

de réserve sont signalés par les lois du Congrès de

l’Union.

En temps de paix, aucun étranger ne peut s’inscrire

au service des Armées, ni aux corps de police ou de

sécurité publique. Pour appartenir aux services actifs

Constitution politique des États-Unis du Mexique132

de l’Armée, de la Marine ou de la Force Aérienne, en

temps de paix, ainsi que pour exercer toute sorte de

mandat ou de mission au sein de ces corporations,

l’intéressé doit être mexicain par naissance.

La même qualité est exigée aux capitaines, aux pilotes,

aux patrons, aux machinistes, aux mécaniciens, et en

général, à toute personne chargée de commander

un navire ou un appareil d’aviation civile battant

pavillon mexicain. La nationalité mexicaine est exigée,

par ailleurs, comme condition pour occuper le poste

de capitaine d’un port ou celui de fonctionnaire

chargé de coordonner les services d’opération et de

direction d’un aérodrome.

En conditions d’égalité de compétences, les mexicains

ont un droit de préférence sur les étrangers pour

l’exercice d’un emploi ou l’attribution d’une concession

et d’une fonction administrative pour laquelle la

qualité de citoyen n’est pas exigée.

133

Chapitre iii Des étrangers

Article 33. Est étranger celui qui ne possède pas

les qualités mentionnées à l’article 30. Tout étranger

a droit à la protection des garanties octroyées par

le Chapitre I, Titre Premier de cette Constitution.

Cependant, l’Exécutif fédéral posséde la faculté

exclusive de faire expulser un étranger du territoire

national immédiatement et sans procès lorsqu’il

estime que sa présence dans le pays est indésirable.

Les étrangers ne peuvent, en aucune façon, être

impliqués dans les affaires politiques du pays.

135

Chapitre iV Des citoyens mexicains

Article 34. Les hommes et les femmes de nationalité

mexicaine, qui réunissent les conditions saivantes sont

considérés citoyens de la République :

I. Avoir atteint l’âge de 18 ans et

II. Avoir un mode de vie honnête.

Article 35. Tout citoyen bénéficie des prérogatives

suivantes :

I. Voter lors des élections.

II. Être éligible à tout mandat. Lorsque le citoyen

remplit les qualités exigées par la loi, il a la

possibilité d’être nommé à un poste public.

III. Jouir du droit d’association, librement et

individuellement, pour participer à la vie politique

du pays, de manière pacifique.

Constitution politique des États-Unis du Mexique136

IV. Prendre les armes, au nom de la défense de la

République et de ses institutions, dans les Armées

ou la Garde Nationale, selon les termes de la loi.

V. Exercer le droit de pétition pour toutes sortes

d’activités.

Article 36. Tout citoyen a les obligations suivantes :

I. S’inscrire au cadastre de la municipalité où il réside,

afin de faire connaître ses propriétés, ainsi que son

activité professionnelle ou commerciale source de

ses revenus. Le citoyen doit aussi s’immatriculer

au Registre national des Citoyens, selon les termes

fixés par la loi en la matière.

L’organisation et le fonctionnement permanent

du Registre national des Citoyens ainsi que

l’émission de la carte nationale d’identité, sont

un service d’intérêt public, et dépendent des

citoyens et de l’État selon les termes de la loi.

II. S’inscrire à la Garde Nationale.

III. Voter lors des élections électorales dans les

termes fixés par la loi.

IV. Exercer les fonctions pour lesquelles il a été

élu, au niveau local et au niveau fédéral. Aucun de

ces mandats ne peut être exercé gratuitement ; et

Titre Premier 137

V. Exercer les responsabilités lui étant confiées

au sein du conseil municipal de sa résidence, de

même que celles de juré.

Article 37.

A. Nul ne sera privé de la nationalité mexicaine si

celle-ci est acquise par naissance.

B. La nationalité mexicaine par naturalisation peut

être révoquée dans les cas suivants :

I. L’acquisition volontaire d’une nationalité

étrangère, ou bien par revendication de la qualité

d’étranger lors de la signature d’un document public,

ou bien, par l’utilisation d’un passeport étranger, ou

l’acceptation d’un titre de noblesse qui entraîne la

soumission à un État étranger.

II. La résidence pendant une durée ininterrompue

de plus de cinq ans dans un pays étranger.

C. La citoyenneté mexicaine est révoquée pour les

raisons suivantes :

I. L’acceptation ou l’usage d’un titre de noblesse

d’un gouvernement étranger.

II. La prestation volontaire de services officiels

à un gouvernement étranger sans l’autorisation

Constitution politique des États-Unis du Mexique138

préalable du Congrès de l’Union ou de sa Commission

Permanente.

III. L’acceptation ou l’usage d’une décoration

étrangère sans l’autorisation préalable du Congrès

de l’Union ou de sa Commission Permanente.

IV. L’acceptation d’un mandat ou d’une distinction

d’un gouvernement étranger sans la permission

du Congrès de l’Union ou de sa Commission

Permanente, à l’exception des distinctions littéraires,

scientifiques ou humanitaires, qui peuvent être

librement acceptées.

V. La collaboration en faveur d’un étranger ou d’un

gouvernement étranger et au détriment de la

Nation, dans le cadre de juridictions internationales

ou de toute autre controverse diplomatique, et

VI. Dans toutes les circonstances prévues par

les lois.

Dans les cas des paragraphes II à IV de cet article,

le Congrès de l’Union fixe, par le biais de la loi

réglementaire relative, les cas d’exception dans

lesquels les autorisations et permis sont octroyés

automatiquement, une fois écoulé le délai prévu

par la loi, sur simple présentation de la demande

de l’intéressé.

Titre Premier 139

Article 38. Les droits et les prérogatives des citoyens

sont suspendus dans les cas suivants :

I. Non respect, sans motif valable, de l’une des

obligations de l’article 36. Cette suspension est

maintenue pendant une période d’un an, et est

indépendante des autres peines applicables

signalées par la loi.

II. Être soumis à un procès criminel, si la sanction

applicable, correspond à la peine de prison,

dès l’émission du mandat d’emprisonnement de

l’accusé.

III. Être en réclusion criminelle.

IV. Pour ivresse ou vagabondage coutumier déclaré

selon les termes de la législation en vigueur.

V. Être évadé de justice, dès l’émission du mandat

d’arrêt et jusqu’à la prescription de l’action pénale.

VI. Faire l’objet d’une sentence exécutoire dont

la peine imposée correspond à la suspension de la

citoyenneté.

La loi fixe les termes et les conditions selon lesquels

les droits des citoyens sont révoqués, et par ailleurs, les

autres causes de suspension de ces droits, ainsi que

la manière de les rétablir.

titre Deuxième

141

Chapitre i De la souveraineté nationale et de la forme de gouvernement

Article 39. La souveraineté nationale réside

essentiellement et originellement dans le peuple.

Tout pouvoir public émane du peuple, au bénéfice

de celui-ci. Le peuple a, en permanence, le droit

inaliénable de modifier ou d’altérer sa forme de

gouvernement.

Article 40. La volonté du peuple mexicain est

d’être constitué en une République représentative,

démocratique et fédérale, composée d’États libres et

souverains en ce qui concerne l’organisation de leurs

régimes intérieurs, mais unis en une Fédération,

établie selon les principes de cette loi fondamentale.46

46 Une révision des notions fondamentales du système fédéral, contenant des différences et des coïncidences utiles pour mieux comprendre le fonctionnement des mécanismes de distribution

Constitution politique des États-Unis du Mexique142

Article 41.47 Le peuple exerce sa souveraineté par les

pouvoirs de l’Union dans le cadre de leur compétence

et par les Pouvoirs des États fédérés pour ce qui touche

à leur régimes internes dans les termes prévus par la

Constitution fédérale et les Constitutions particulières

des États fédérés qui, en aucun cas, ne peuvent

contrevenir aux dispositions du Pacte fédéral.

des compétences à l’égard des systèmes unitaires (dont des allusions directes aux cas français et mexicain), in ROUSILLON, Henri (éd), Les rapports centre-périphérie dans les démocraties modernes, colloque franco-mexicain, Toulouse, Presses de l’Université des Sciences Sociales de Toulouse (2002), 393 p. 47 Cet article incarne la lutte partisane pour la démocratisation du pays. Le coup d’envoi était donné paradoxalement par le Président López Portillo, ayant initié ce parcours suite à l’initiative de la Loi Fédérale d’Organisations politiques et de processus electoraux de 1977. Ensuite, les irrégularités de procédures des présidentielles de 1988 (rendant gagnant le candidat Salinas, du PRI, dans des conditions très redoutables bien que jamais prouvées) allaient accélérer la création d’agences administratives et juridictionnelles de haute technicité, comme l’Institut fédéral electoral et le Tribunal electoral (hormis l’al. III de cette disposition, cf. infra, art. 60). La version en vigueur de cette réglementation (que l’on pourra admettre comme très sophistiquée, en termes de constitutionnalisme comparé) date de la réforme politique de 1996. C’est ainsi que suite aux législatives de 1997 (lorsque le PRI perdait pour la première fois la majorité absolue au Congrès) l’air du temps semblait engendrer un certain volontarisme favorable au réformisme d’État. Cette dynamique des changements, assez répandue à gauche comme à droite, n’est pas passée inaperçue chez les politistes français de l’époque ; cf. LECHNER, Norbert, “Les défis de la régulation politique : le cas du Mexique”, Cahiers des Amériques Latines, no. 26, (1997), pp. 95-115. Pour une lecture d’ensemble sur l’évolution politique des années du réveil démocratique dans ce pays, voir BRANCHET-MARQUEZ, Viviane et Diane DAVIS, “Repenser la démocratie au Mexique”, Cahiers des Amériques Latines, no. 16, (1993), pp. 69-80.

Titre Deuxième 143

Le renouvellement des Pouvoirs législatif et exécutif se fait par élections libres, authentiques et périodiques, conformément aux principes suivants :

I. Les partis politiques sont des entités d’intérêt public ; la loi fixe les normes et les conditions de leur enregistrement légal et les formes spécifiques de leur intervention aux élections. Les partis politiques nationaux ont le droit de participer aux élections des États fédérés, des municipalités et du District Fédéral.

Les partis politiques ont pour objet de promouvoir la participation du peuple à la vie démocratique, de contribuer à l’intégration de la représentation nationale et, en leur qualité d’organisations de citoyens, de permettre l’accès de ces derniers à l’exercice du pouvoir public sur la base des programmes, des principes et des idées qu’ils postulent et par l’expression du suffrage universel, libre, confidentiel et direct. Seuls les citoyens peuvent constituer des partis politiques et s’y affilier librement et individuellement, ce qui exclut l’intervention d’organisations syndicales ou ayant un objectif social différent de celui de la création de partis ainsi que toute forme d’affiliation corporative.48

48 L’opposition (autant de droite que de gauche) détient le palmarès du succès du processus de démocratisation du système

Constitution politique des États-Unis du Mexique144

Les autorités électorales ne peuvent intervenir

dans les affaires internes des partis politiques

qu’aux termes de cette Constitution et de la Loi.

II. La loi garantit que les partis politiques nationaux

disposent, de manière équitable, d’éléments pour

mener à bien leurs activités et fixe les règles

du financement des partis et de leurs campagnes

électorales, en assurant que le financement public

soit plus important que le privé.

Le financement public pour les partis politiques

qui conservent leur registre après chaque élection

est constitué par les fonds destinés au soutien des

activités ordinaires permanentes, celles qui visent

l’obtention de suffrages et celles à caractère

spécifique. Il est accordé conformément à ce qui

suit et aux dispositions de la loi :

a) Le financement public des activités ordinaires

permanentes est fixé tous les ans en multipliant

des partis. S’étant organisés, au temps de la prédominance quasi absolue du PRI, sous forme de mouvements sociaux souvent spontanés, de tels mouvements allaient finir par adoucir la fermeté du système mexicain; pour une analyse des mouvement de gauche et son organisation postérieure comme parti politique, voir COMBES, Hélène, «Le rôle des entrepreneurs politiques dans la construction de la frontière parti-réseaux associatifs : le Parti de la Révolution Démocratique au Mexique, 1989-2000», (Colloque de l’Association Française de Science Politique, 2002), miméo, 26 p.

Titre Deuxième 145

le nombre total de citoyens inscrits sur les listes

électorale par soixante-cinq pour cent du taux

du salaire minimum journalier en vigueur dans

le District Fédéral. Les trente pour cent de cette

somme sont répartis de manière égalitaire

entre les partis politiques et les soixante-dix

pour cent restants sont répartis en fonction

du pourcentage des suffrages obtenus lors de

l’élection précédente de députés.

b) Le financement public des activités visant

l’obtention des suffrages pendant l’année

d’une élection présidentielle, des élections de

sénateurs et de députés fédéraux est égal à

cinquante pour cent du financement public

revenant à chaque parti politique pour les

activités ordinaires réalisées cette même année;

lorsqu’il s’agit d’élire uniquement des députés

fédéraux, le financement sera égal à trente

pour cent du montant de celui des activités

ordinaires.

c) Le financement public destiné à des activités

spécifiques portant sur l’éducation, la formation,

la recherche socio-économique et politique

ainsi que sur des activités d’édition, se monte à

Constitution politique des États-Unis du Mexique146

trois pour cent du montant total du financement

public revenant chaque année aux activités

ordinaires. Les trente pour cent de ce montant

sont répartis entre les partis politiques de manière

égalitaire et les soixante-dix pour cent restants

proportionnellement aux suffrages obtenus à

l’élection précédente de députés.

La loi fixe le plafonnement des dépenses

dans les processus internes d’élection de

candidats et les campagnes électorales des

partis politiques. La loi fixe aussi le plafonnement

du financement militant dont le montant annuel,

pour chaque parti, ne peut dépasser dix pour

cent du plafond des dépenses fixé pour la

dernière campagne présidentielle. La loi

établit aussi les procédures de contrôle et de

surveillance de l’origine et de l’emploi de

toutes les ressources financières disponibles et

précise les sanctions en cas d’infraction de ces

dispositions.

De la même manière la loi précise la procédure

de liquidation des obligations des partis ayant

perdu leur registre et les conditions dans

lesquelles leurs biens et rémanents sont adjugés

à la Fédération.

Titre Deuxième 147

III. Les partis politiques nationaux ont le droit

permanent d’utiliser les moyens de communication

audiovisuelle.

Section A. L’Institut Fédéral Électoral est la seule

institution responsable de gérer le temps d’antenne

à la radio et à la télévision qui revient à l’État pour

ses propres fins et pour l’exercice des droits des

partis politiques nationaux dans les conditions

prévues par les lois et en vertu des dispositions

suivantes :

a) Depuis le début des pré-campagnes et

jusqu’au jour des élections l’Institut Fédéral

Électoral dispose de 48 minutes par jour à être

réparties en spots de 2 à 3 minutes par heure

de transmission à chaque station de radio et

chaque chaîne de télévision dans les horaires

précisés à l’alinéa d) de cette section.

b) Pendant les pré-campagnes, les partis

politiques disposent dans leur ensemble d’une

minute par heure de transmission à la radio et

à la télévision ; le temps restant est employé

dans les conditions prescrites par les lois.

c) Pendant les campagnes électorales quatre-vingt

pour cent au moins du temps total disponible

Constitution politique des États-Unis du Mexique148

en vertu de l’alinéa a) de cette section est destiné

à l’exercice des droits des partis politiques.

d) Les transmissions pour chaque station de radio

et chaque chaîne de télévision sont réparties dans

l’horaire de 6:00 à 24 :00.

e) Le temps d’antenne auquel les partis politiques

ont droit est réparti comme suit: trente pour

cent de manière égale et soixante-dix pour cent

proportionnellement aux résultats de l’élection

précédente des députés fédéraux.

f) Les partis politiques nationaux non représentés

au Congrès de l’Union ont droit uniquement à

la part correspondant au pourcentage réparti

de manière égalitaire conformément à l’alinéa

précédent, et

g) En dehors des pré-campagnes et des campagnes

électorales et indépendamment des dispositions

des Sections A et B de cette base, l’Institut Fédéral

Électoral a droit à un maximum de douze pour

cent du temps d’antenne total à la radio et à la

télévision alloué à l’État dans les conditions

prescrites par les lois et dans n’importe quelle

modalité. Du temps d’antenne total qui lui est

alloué, l’Institut répartit cinquante pour cent

Titre Deuxième 149

de manière égale entre les partis politiques

nationaux. Il utilise le temps restant à ses

propres fins ou à celles d’autres autorités

électorales fédérales ou des États fédérés. Les

partis politiques nationaux utilisent le temps

d’antenne qui leur revient de par cet alinéa dans

un programme mensuel de cinq minutes et le

reste en spots de vingt secondes. Dans tous

les cas, les transmissions faisant l’objet de cet

alinéa se font aux heures stipulées par l’Institut

dans les conditions prescrites par l’alinéa d) de

cette Section. Dans certains cas particuliers

l’Institut peut disposer des temps d’antenne

alloués aux messages des partis en faveur d’un

parti politique particulier si les circonstances

le justifient.

Les partis politiques ne peuvent en aucun cas louer

ou acquérir, pour eux-mêmes ou pour des tiers,

du temps d’antenne dans quelque modalité de

radio ou de télévision que ce soit.

Aucune personne physique ou morale ne peut

faire de publicité à la radio ni à la télévision pour son

propre compte ni pour celui d’un tiers pour

influencer les préférences électorales des citoyens

ni pour favoriser ou nuire à un parti politique ou à

Constitution politique des États-Unis du Mexique150

des candidats à un mandat électoral. Les transmissions

de cette nature, engagées à l’étranger, ne peuvent

être transmises sur le territoire national.

Les dispositions contenues dans les deux paragraphes

précédents sont applicables dans les États fédérés

et le District Fédéral, conformément à la législation

applicable.

Section B. Dans le cas des élections dans les États

Fédérés, l’Institut Fédéral Électoral gère le temps

d’antenne qui revient aux États fédérés à la radio

et à la télévision dans les stations et les chaînes qui

couvrent lesdits États dans les conditions prescrites

par la loi et conformément aux conditions suivantes:

a) Lorsque les élections locales coïncident

avec des élections fédérales, le temps d’antenne

alloué à chaque État fédéré fait partie du total

disponible conformément aux alinéas a), b)

et d) de la Section A de cette base.

b) Pour les autres élections l’affectation du temps

d’antenne se fait dans les conditions prescrites

par la loi et conformément aux critères de cette

base constitutionnelle.

c) Le temps d’antenne est réparti entre les

partis politiques, y compris les partis locaux,

Titre Deuxième 151

conformément aux critères fixés à l’alinéa A

de cette base et dans les conditions prescrites

par la loi.

Quand l’Institut Fédéral Électoral estime que

le temps d’antenne total à la radio et à la

télévision faisant l’objet de cet alinéa et de

l’alinéa précédent est insuffisant pour couvrir ses

besoins ou ceux d’autres autorités électorales,

il prend les mesures nécessaires pour assurer le

temps manquant conformément aux facultés

qui lui sont conférées par la loi.

Section C. Dans leur propagande politique ou

électorale les partis s’abstiennent d’employer

des expressions dénigrant les institutions ou

les autres partis ou calomniant des personnes.

Pendant la durée des campagnes électorales

fédérales et locales et jusqu’à la fin de l’élection,

la diffusion par les moyens de communication

aud iov i sue l l e de tou te p ropagande

gouvernementale, soit au plan fédéral, des

États fédérés, des municipalités, des organes

du District Fédéral et de ses délégations ou

de tout autre organisme public, est interdite.

Les seules exceptions sont les campagnes

d’information des autorités électorales, les

Constitution politique des États-Unis du Mexique152

campagnes en matière d’éducation et de santé

et celles concernant la protection civile en cas

d’urgence.

Section D. Les manquements aux dispositions

de cette base sont sanctionnés par l’Institut Fédéral

Électoral par des procédures expéditives qui

peuvent inclure l’ordre de suspendre immédiatement

les transmissions radiotélévisées de concessionnaires

et de permissionnaires qui violent la loi.

IV. La loi fixe les délais pour les processus de

sélection et la présentation des candidats des

partis à des mandats électoraux ainsi que les règles

des pré-campagnes et des campagnes électorales.

La durée des campagnes l’année où a lieu l’élection

du Président de la République, des sénateurs et des

députés fédéraux est de quatre-vingt-dix jours.

L’année où seuls sont élus les députés fédéraux,

les campagnes durent soixante jours. La durée des

pré-campagnes n’est en aucun cas supérieure aux

deux tiers de la durée prévue pour les campagnes

électorales.

Tout manquement à ces dispositions par les

partis ou par toute personne physique ou morale

est sanctionné conformément à la loi.

Titre Deuxième 153

V. L’organisation des élections fédérales est une

fonction de l’État que réalise un organisme public

autonome, l’Institut Fédéral Électoral, doté d’une

personnalité juridique et d’un patrimoine propres

et dont font partie le Pouvoir législatif de l’Union,

les partis politiques nationaux et les citoyens,

dans les conditions prescrites par la loi. Les

principes recteurs de cette fonction de l’État sont

la certitude, la légalité, l’indépendance, l’impartialité

et l’objectivité.

L’Institut Fédéral Électoral est l’autorité en cette

matière. Ses décisions et son fonctionnement sont

indépendants et sa performance est professionnelle.

Il est composé d’organes directeurs, exécutifs,

techniques et de surveillance. Le Conseil Général

est l’organe directeur suprême. Il est composé

d’un conseiller Président et de huit conseillers

électoraux. Les conseillers du Pouvoir législatif, les

représentants des partis politiques et un Secrétaire

exécutif participent avec voix consultative. La loi

fixe les règles d’organisation et de fonctionnement

des organes ainsi que les relations d’autorité entre

eux. Les organes exécutifs et techniques disposent

du personnel qualifié nécessaire pour la prestation

d’un service électoral professionnel. Le Contrôleur

général, qui est autonome du point de vue technique

Constitution politique des États-Unis du Mexique154

et de gestion, est responsable du contrôle des

recettes et des dépenses de l’Institut. Les relations

avec les fonctionnaires de l’organisme public sont

régies par les dispositions de la loi électorale et par

le Statut approuvé par le Conseil Général sur la

base de ladite loi. Les organes de surveillance des

listes électorales sont composés, dans leur majorité,

par des représentants de partis politiques nationaux.

Les fonctionnaires des bureaux de vote sont des

citoyens.

Le conseiller Président est élu pour six ans et

peut être réélu une fois. Le mandat des conseillers

électoraux est de neuf ans. Ils ne peuvent être

réélus et ils sont remplacés de manière échelonnée.

Selon le cas, ils sont élus successivement par

deux tiers des voix des membres présents de la

Chambre des Députés sur proposition des groupes

parlementaires et après consultation auprès de la

société. Quand il n’y a pas de conseiller Président

ou qu’il manque un conseiller électoral, un suppléant

est élu pour couvrir la durée du mandat. La loi fixe

les règles et les procédures applicables.

Le conseiller Président et les conseillers électoraux

ne peuvent tenir un autre emploi, fonction ou

commission sauf quand ils représentent le Conseil

Titre Deuxième 155

Général ou qu’il s’agit de fonctions non rémunérées

au sein d’associations d’enseignants, scientifiques,

culturelles, de recherche ou de charité. Leur

rémunération est égale à celle des Magistrats de

la Cour suprême de justice de la Nation.

Le Contrôleur général de l’Institut est élu par la

Chambre des Députés par deux tiers des voix

des membres présents. Il est proposé par des

établissements publics d’enseignement supérieur

dans les conditions prescrites par la loi. Son mandat

est de six ans et il peut être réélu une fois. Du point

de vue administratif il relève du Président du

Conseil Général et maintient une coordination

technique avec l’organe supérieur de contrôle

des finances publiques de la Fédération.

Le Secrétaire exécutif est proposé par le Président

du Conseil Général et il est élu par deux tiers des

voix du Conseil Général.

La loi fixe les conditions que doivent remplir le

conseiller Président, les conseillers électoraux,

le Contrôleur général et le Secrétaire exécutif de

l’Institut Fédéral Électoral pour être élus. Le conseiller

Président, les conseillers électoraux et le Secrétaire

Exécutif ne peuvent occuper de fonctions auprès

Constitution politique des États-Unis du Mexique156

des pouvoirs publics à l’élection desquels ils

auraient participé dans les deux ans suivant la fin

de leur mandat.

Les conseillers du Pouvoir Législatif sont proposés

par les groupes parlementaires affiliés à un parti dans

l’une des Chambres. Chaque groupe parlementaire

n’est représenté que par un conseiller même s’il

est présent dans les deux Chambres du Congrès

de l’Union.

L’Institut Fédéral Électoral a la responsabilité

intégrale et directe des activités qui lui sont

attribuées par la loi, en plus des activités en

matière de formation et d’éducation civique, de

géographie électorale, des droits et prérogatives

des groupements et des partis politiques, des listes

électorales, d’impression de matériels électoraux,

de la préparation du jour de l’élection, du scrutin

conformément à la loi, de la déclaration de validité

et d’octroi de certificats de majorité dans les élections

de députés et sénateurs, du comptage des suffrages

de l’élection du Président des États Unis du

Mexique, dans chaque circonscription électorale

uninominale ainsi que de la réglementation du

suivi électoral et des enquêtes et sondages à des

fins électorales. Les séances de tous les organes

Titre Deuxième 157

collégiaux de direction sont publiques dans les

conditions prescrites par la loi.

Le contrôle des finances des partis politiques

nationaux est à la charge d’un organe technique

du Conseil Général de l’Institut Fédéral Électoral

à la gestion autonome et dont le directeur est

proposé par le conseiller Président et élu par deux

tiers des voix du conseil. La loi fixe la composition

et le fonctionnement de cet organe ainsi que les

procédures pour l’application de sanctions par

le Conseil Général. Dans l’exécution de ses

attributions l’organe technique n’est pas limité

par les secrets bancaire, fiduciaire ni fiscal.

L’organe technique permet aux autorités compétentes

en matière du contrôle des finances des partis dans

les États fédérés, de surmonter les contraintes

susmentionnées.

L’Institut Fédéral Électoral assume l’organisation

des campagnes électorales locales à la demande des

États Fédérés, moyennant un accord avec les

pouvoirs compétents et dans les conditions

prescrites par la loi.

VI. Pour garantir les principes de constitutionnalité

et de légalité des actes et des résolutions électorales,

Constitution politique des États-Unis du Mexique158

un système de voies de recours sera créé dans les

conditions prescrites par cette Constitution et par

la loi. Ce système donne le caractère définitif aux

différentes étapes du processus électoral et garantit

la protection des droits politiques des citoyens de

voter, d’être candidat et de s’associer conformément

à l’article 99 de cette Constitution.

En matière électorale l’interposition d’un recours,

constitutionnel ou légal, n’a pas d’effet de suspension

de la résolution ou de l’acte contesté.

159

Article 42. Le territoire national comprend :

I. Celui des parties intégrantes de la Fédération.

II. Celui des îles, des récifs et des hauts-fonds

des mers adjacentes.

III. Celui des îles Guadalupe et Revillagigedo,

situées dans l’Océan Pacifique.

IV. La plate-forme continentale et la surface du

sol sous-marin des îles, des récifs et des hauts-

fonds.

V. Les eaux maritimes intérieures ainsi que celles

des mers territoriales, dans l’étendue et les termes

établis par le Droit international.

Chapitre ii Des parties intégrantes de la Fédération et du territoire national

Constitution politique des États-Unis du Mexique160

VI. L’espace situé sur le territoire national, selon

l’étendue et les modalités fixées par le Droit

international.49

Article 43. Les parties qui intègrent la Fédération sont

les États suivants: Aguascalientes, Basse Californie, Basse

Californie Sud, Campeche, Coahuila, Colima, Chiapas,

Chihuahua, Durango, Guanajuato, Guerrero, Hidalgo,

Jalisco, Mexico, Michoacan, Morelos, Nayarit, Nuevo

León, Oaxaca, Puebla, Querétaro, Quintana Roo, San

Luis Potosí, Sinaloa, Sonora, Tabasco, Tamaulipas,

Tlaxcala, Veracruz, Yucatán, Zacatecas et le District

Fédéral.50

Article 44. La Ville de Mexico est considérée comme

le District Fédéral, siège des Pouvoirs de l’Union et

capitale des États-Unis du Mexique. Cette entité est

intégrée par son territoire actuel; or, si un jour, les

pouvoirs de l’Union sont déplacés vers un autre

État, l’actuel District Fédéral deviendra Estado del

Valle de México. Dans ce cas particulier, le Congrès

déterminera les limites et l’extension du nouvel État.

49 MUSSET, Alain, Géopolitique du Mexique, Paris, Editions Complexe (1988), 143 p. 50 Pour une description des zones géographiques du pays, voir BATAILLON, Claude, Régions géographiques du Mexique, Paris, Institut des Hautes Études d’Amérique Latine (1977), 212 p.

Titre Deuxième 161

Article 45. Les États de la Fédération maintiennent

leur étendue et leurs limites actuelles, tant qu’aucune

difficulté ne se présente à ce propos.51

Article 46. Les États peuvent souscrire, entre eux,

des accords amicaux visant à délimiter leurs frontières

respectives. Cependant, ces accords ne prennent effet

qu’après l’approbation du Sénat.

Faute d’accord, les parties peuvent s’adresser au Sénat,

qui agit conformément aux dispositions de l’alinéa XI

de l’article 76 de cette Constitution.

Le résolutions du Sénat sont définitives et non

susceptibles de recours. La Cour suprême de justice

de la Nation n’est compétente que lorsque la partie

intéressée s’adresse aux conditions d’exécution du

décret émis par le Sénat.

51 L’une des règles non-écrites du système fédéral mexicain (à savoir, l’une des compétences méta-constitutionnelles du président de la République) impliquait l’interprétation centralisatrice des compétences des États de la Fédération. La domination du PRI au niveau fédéral rendait quasi-automatique (au moins jusqu’à l’année 1997, année du premier gouvernement divisé) la collaboration entre les gouvernements sub-nationaux et le pouvoir fédéral du président. Ce ne sera qu’après cette période que le rôle d’arbitre maximum du Président allait être transféré peu à peu aux organes, i.e. juridictionnels, in MODOUX, Magali, op. cit., pp. 25-61.

Constitution politique des États-Unis du Mexique162

Article 47. L’État de Nayarit occupe l’extension actuelle

du territoire de Tepic, ainsi que ses limites frontalières

en vigueur.

Article 48. Le gouvernement fédéral exerce sa

juridiction sur les îles, les hauts-fonds et les récifs des

mers adjacentes faisant partie du territoire national ;

sur la plate-forme continentale, la surface du sol sous-

marin des îles, des hauts-fonds et des récifs ; sur les

eaux maritimes intérieures, les mers territoriales et

l’espace situé sur le territoire national, à l’exception

des îles étant encore soumises à la juridiction des

États.

titre troiSième

Article 49. L’exercice du Pouvoir suprême de la

Fédération est divisé en Législatif, Exécutif et

Judiciaire.

Le cumul de deux ou de plusieurs Pouvoirs ne peut

en aucune façon être réuni en un seul individu ou

une seule collectivité. Le Législatif nepeut être exercé

par un seul individu que s’agissant d’attributions

extraordinaires, mises en place par l’Exécutif fédéral

selon les termes de l’article 29. En aucun autre cas, à

l’exception des dispositions du deuxième paragraphe

de l’article 131, des facultés extraordinaires ne sont

octroyées pour légiférer.

Chapitre i De la division des pouvoirs

163

165

Article 50. Aux États-Unis du Mexique, le Pouvoir

législatif est confié à un Congrès général, divisé en deux

Chambres, dont l’une regroupe les députés et l’autre

les sénateurs.

Section I

De l’élection et de l’installation du Congrès

Article 51. La Chambre des Députés, intégrée par des

représentants de la Nation, est entièrement renouvelée

tous les trois ans par le biais des élections.52 Pour chaque

député propriétaire, un suppléant est élu.

Chapitre ii Du Pouvoir Législatif

52 Toutes les élections s’effectuent au Mexique à un seul tour. Voici l’une des questions qui, parallèlement à l’impossibilité de réélection immédiate des représentants populaires, feront probablement partie de l’agenda des réformes constitutionnelles des années à venir.

Constitution politique des États-Unis du Mexique166

Article 52. La Chambre des Députés est intégrée par

300 députés élus selon le principe de vote majoritaire

relatif, au sein de districts électoraux uninominaux ;

par ailleurs, 200 députés sont élus selon le principe de

représentation proportionnelle, sur la base du système

des listes régionales, votées au sein des circonscriptions

plurinominales.53

Article 53.54 Les démarcations territoriales des 300

districts électoraux uninominaux sont déterminées en

faisant la division de tous les habitants du pays par le

53 Jusqu’aux années 1960, le déséquilibre des moyens pour financer les partis d’opposition était tel qu’il était quasiment impossible de remporter une victoire électorale contre un candidat du PRI. La proportionnelle a été introduite en 1963 dans l’intention de simuler une sorte de pluralité partisane au Congrès. L’on peut lire dans certains textes de l’époque, un désintérêt remarquable sur le rôle des «chambres sans vie». En dehors de quelques partis satellites du PRI (dont certains étaient intégrés par des anciens combattants des armées révolutionnaires, disparus à la même vitesse que le vieillissement des membres), le système électoral rendait quelques sièges au parti de droite, le PAN (Parti d’Action Nationale, identifié aux classes moyennes émergentes et au clergé catholique). La participation au niveau fédéral en faveur des candidats d’opposition (entre 10 et 15% des suffrages) a été progressivement redressée. Le point de démarrage est souvent établi dans le mouvement étudiant de 1968 ; pour une révision des conditions politiques précédant le déclin du PRI, voir WYRWA, Tadeusz, Le Mexique, Paris, LGDJ, 1969, pp. 99-141 et 225-275. 54 Un système électoral mixte, tel que le système mexicain, combine à la fois un aspect majoritaire et un aspect proportionnel pour la méthode de composition de l’Assemblée. MARTIN, Pierre, Les systèmes électoraux et les modes de scrutin, Paris, Monchrestien, Collection “Clefs”, 1997, p. 97.

Titre Troisième 167

nombre de districts mentionnés. La répartition de

districts uninominaux entre les entités de la Fédération

est effectuée sur la base du dernier recensement

général de la population, sans que la représentation

des députés élus à la majorité ne soit jamais inférieure

à deux par État.

Les 200 députés élus à la proportionnelle et suivant le

système les listes constituent cinq circonscriptions

électorales plurinominales régionales. La loi détermine

les modalités de constitution des démarcations

territoriales respectives de chaque circonscription.

Article 54. L’élection des deux cents députés à la

représentation proportionnelle et correspondant au

scrutin de listes régionales est effectuée selon les

conditions et les termes suivants,55 ainsi que par la loi

en la matière :

I. Sur la base des listes électorales, l’obtention du

registre sera réservée aux partis politiques ayant

participé aux élections de députés à la majorité

relative avec un minimum de deux cents candidats.

55 Une analyse des répercussions des indicateurs économiques sur les résultats électoraux des législatives de 2003, in ARES, Mathieu et Gérald CADET, «Des élections dans un contexte de morosité économique au Mexique», Observatoire des Amériques, chronique 03-11 (2003), pp. 1-7.

Constitution politique des États-Unis du Mexique168

II. Les partis politiques ayant atteint au moins 2%

des voix sont susceptibles de se voir attribuer des

représentants selon le principe de la représentation

proportionnelle. Ce pourcentage est estimé sur la

totalité des voix exprimée lors des scrutins de liste.

III. Les candidats figurant sur les listes et ayant

observé les critères établis dans les deux alinéas

précédents, font partie de la nouvelle Législature

à la Chambre des Députés. L’attribution des

sièges à la proportionnelle est indépendante du

nombre de candidats élus à la majorité relative. Le

nombre de députés élus à la proportionnelle est

alors correspondant au taux de participation

favorable au parti politique au niveau national.

L’attribution des sièges est effectuée dans l’ordre de

présentation des candidats sur les listes respectives

et selon la même proportion au sein des cinq

circonscriptions.

IV. Aucun parti politique ne peut avoir plus de 300

sièges à la Chambre des Députés, selon les deux

principes.

V. Le nombre total des députés élus selon les deux

principes ne peut jamais dépasser de huit points

le pourcentage des voix obtenues par leur parti

politique au niveau national. Ceci ne s’applique

Titre Troisième 169

pas aux partis politiques qui, en raison de leurs

triomphes dans les districts uninominaux, obtiennent

à la Chambre, un pourcentage de sièges supérieur à

la somme du pourcentage des voix recueillies plus

huit pour cent ; et

VI. Conformément aux dispositions des alinéas

III, IV et V précédents, les sièges de représentation

proportionnelle restants, après l’assignation de

ceux qui correspondent au parti politique des

cas prévus aux alinéas IV et V, sont attribués aux

autres partis politiques qui y ont droit dans chacune

des circonscriptions plurinominales, en proportion

directe des votes nationaux effectifs reçus par ces

partis. La loi établit les règles et les formules à cet

effet.

Article 55. Les membres de la Chambre des Députés

doivent remplir les conditions suivantes :

I. Être de nationalité mexicaine par naissance et

jouir de ses droits.

II. Avoir vingt et un ans révolus le jour de l’élection.

III. Être né dans l’État siège de l’élection, ou y avoir

établi sa résidence effective au moins pendant la

période de six mois précédant le jour de l’élection.

Constitution politique des États-Unis du Mexique170

Seuls les candidats originaires des États faisant

partie de la circonscription où se déroule l’élection,

ou ceux qu’y accréditent la résidence de six mois

préalables à l’élection, peuvent figurer sur les listes

de la représentation proportionnelle.

La résidence ne s’estime pas interrompue à cause

d’une mutation due à l’exercice d’un mandat

représentatif.

IV. Ne pas faire partie des Armées, de la police ni

de la gendarmerie rurale du district où l’élection

se déroule, pendant une période de quatre-vingt

dix jours avant l’élection.

V. N’être titulaire d’aucun organisme auquel cette

Constitution octroie l’autonomie, ni être Ministre

ou Secrétaire d’État,56 ni titulaire d’aucun des

organismes décentralisés ou déconcentrés de

l’administration publique fédérale, sauf si la

personne quitte ses fonctions définitivement

quatre-vingt-dix jours avant le jour des élections.

56 Dans l’échelle administrative de souche présidentielle, l’on ne parle pas de Ministères, mais de Secrétariats du Président. Tel que l’on utilise le vocable «Ministre et Secrétaire d’État», il serait plus précis d’employer les équivalents de «Secrétaire et de Sous-secrétaire». Or, nous avons préféré garder la terminologie relative aux «Ministères», en étant plus proche de l’administration française.

Titre Troisième 171

Ne pas être Juge (Ministro) de la Cour suprême de

justice de la Nation, ni Magistrat, ni Secrétaire

du Tribunal Électoral du Pouvoir judiciaire de la

Fédération, ni Conseiller Président ou Conseiller

électoral au Conseil Général, aux conseils locaux

ou de district de l’Institut Fédéral Électoral, ni être

Secrétaire exécutif, Directeur exécutif ou personnel

professionnel de direction de l’Institut, à moins

d’avoir quitté ce poste, de manière définitive, trois

ans avant le jour des élections.

LesGouverneursdesÉtatset leChefduGouvernement

du District Fédéral ne peuvent être élus dans les

entités de leurs juridictions respectives pendant la

période où ils occupent leur poste, même s’ils

quittent définitivement leurs fonctions.

Les Ministres du Gouvernement des États57 et du

District Fédéral, les Magistrats et les Juges fédéraux

ou ceux d’un État fédéré ou du District Fédéral,

ainsi que les maires et titulaires d’un organe

politico-administratif dans le cas du District Fédéral,

ne peuvent être élus dans les États de leurs juridictions

57 Ce terme correspond à la dénomination espagnole de «Secretario de gobierno», celui-ci étant le deuxième personnage le plus important d’une entité fédérée, tout juste après le Gouverneur de l’État.

Constitution politique des États-Unis du Mexique172

respectives, s’ils ne quittent pas définitivement

leur poste quatre-vingt-dix jours avant le jour des

élections.

VI. Ne pas être Ministre d’un culte religieux.

VII. Ne pas être inclus dans une des incapacités

signalées à l’article 59.

Article 56. La Chambre des Sénateurs est composée de

cent vingt-huit sénateurs, correspondant à chaque État

et au District Fédéral, deux sont élus selon le principe

de la majorité relative et un est assigné à la première

minorité. Les partis politiques doivent élaborer une

liste constituée par deux formules de candidats.

En ce qui concerne le siège du sénateur de la première

minorité, celui-ci est attribué au candidat dont la

formule du parti politique aura été placé à la deuxième

place des voix exprimées au niveau local.

Les trente-deux sénateurs restants sont élus selon le

principe de la représentation proportionnelle, en

fonction d’un scrutin de liste dont l’élaboration est

nationale. A cet effet, la Loi fixe les modalités et les

règles.58

58 Politiquement parlant, la composition du Sénat avait toujours coïncidé avec le parti du Président de la République. Dans le but d’équilibrer la représentativité du corps, le gouvernement du

Titre Troisième 173

La Chambre des Sénateurs est entièrement renouvelée

tous les six ans.

Article 57. Pour chaque sénateur propriétaire, un

suppléant est élu.

Article 58. Pour être sénateur, les mêmes conditions

sont exigées que celles requises pour être député, à

l’exception de l’âge, le sénateur élu doit avoir 25 ans

révolus au jour de l’élection.

Article 59. Les sénateurs et les députés du Congrès

de l’Union ne peuvent pas être réélus pour la période

électorale suivante.

Les sénateurs et les députés suppléants peuvent être

élus pour la période électorale suivant leur mandat, en

qualité de titulaires à condition de ne pas avoir exercé

leur mandat. Mais les sénateurs et les députés titulaires

président Zedillo a présenté un projet de réforme constitutionnelle (adopté le 22 août 1996), afin d’augmenter le nombre de Sénateurs par État. Désormais, cette chambre est composée par 4 Sénateurs (au lieu de 2), dont 1 élu à la proportionnelle. Ce système de liste (tout à fait inhabituel comme système électoral pour une deuxième chambre), visant un équilibre plus fidèle des intentions de vote, rendait cependant incohérent le caractère nettement territorial de la représentativité de cette chambre. Pour la première fois, la LIX Législature (2000-2006) mettait le parti du Président en minorité (à raison de 47 sénateurs du PAN, le parti du Président Fox, contre 58 du PRI ; 15 du PRD et 3 des Verts).

Constitution politique des États-Unis du Mexique174

ne peuvent pas se représenter aux prochaines

élections même en tant que suppléants.

Article 60. Conformément aux dispositions législatives

en vigueur, l’organisme public prévu par l’article 41

de cette Constitution doit déclarer la validité des

élections des députés et des sénateurs, telles qu’elles

sont effectuées dans chacune des circonscriptions

uninominales et dans chacun des États, donner les

certificats respectifs aux formules des candidats ayant

obtenu la majorité des voix et définir les élus dans le

cadre du système de liste prévu à l’article 56 ; et sur la

base de l’article 54 de cette Constitution et de la Loi,

cet organe déclare la validité ainsi que la distribution

de chacun des sièges de députés élus à la

proportionnelle.

Les actes de l’organe électoral sont susceptibles

d’une voie de recours devant les chambres régionales

du Tribunal Électoral du Pouvoir judiciaire de la

Fédération :59 la déclaration de validité des élections ;

59 “Salas Regionales”, dont les compétences résident dans le traitement des recours remettant en cause la légalité de l’autorité électorale, et notamment des Conseils par district de l’Institut Fédéral Electoral. Les cinq Cabinets régionaux sont créés à présent et se situent dans plusieurs villes importantes du pays, comme Toluca, le District Fédéral, Xalapa, Monterrey et Guadalajara.

Titre Troisième 175

la remise des certificats et l’assignation de sièges de

sénateurs et de députés élus.

Les arrêts prononcés par les chambres précitées sont

susceptibles d’un pourvoi devant la Chambre Haute

du même Tribunal. Les arguments exprimés par les

parties doivent modifier le résultat final de l’élection.60

Les décisions de l’instance supérieure du Tribunal

définitives et sont inattaquables. La loi définit les

présupposés, les critères d’admissibilité ainsi que

la procédure applicable à une telle voie de recours.

Article 61. Les députés et les sénateurs sont inviolables

quant aux idées manifestées lors de l’exercice de leur

mandat.

Le Président de chaque Chambre veille au respect du

droit constitutionnel de ses membres ainsi qu’à

60 Cette disposition relève du même contenu normatif par rapport au contentieux constitutionnel français. Lors de la résolution des voies de recours concernant les présidentielles du 2 juillet 2006, le Tribunal Electoral mexicain prenait, sur cette base, l’une des décisions judiciaires les plus attendues de l’histoire judiciaire du pays. Bien que la coalition perdante de centre-gauche avait invoqué la proximité des résultats comme raison pour recompter toutes les voix (l’écart des résultats était de 250 000 voix, correspondant au 0,5% du total), le Tribunal a ordonné de recompter seulement 9% des bureaux de vote. Cette proportion correspondait aux voies de recours électoraux ayant été déclarés admissibles parmi ceux qui ont été présentés, Le Monde, le 6 août 2006.

Constitution politique des États-Unis du Mexique176

l’inviolabilité des lieux habilités comme sièges du

Pouvoir Législatif.

Article 62. Les députés et les sénateurs titulaires ne

peuvent exercer aucune autre fonction rémunérée

au sein de la Fédération ou des États, sans permission

spéciale attribuée par la Chambre correspondante.

Or, dans ce cas en particulier et pendant la durée

de l’exercice des nouvelles responsabilités, le

législateur est privé de ces fonctions représentatives.

La même disposition sera applicable aux députés

et aux sénateurs suppléants se trouvant en exercice.

La transgression de cette disposition est sanctionnée

par la perte de la qualité de député ou de sénateur.

Article 63. Aucune Chambre ne peut initier des

séances ni prendre de décision sans la présence de

la moitié des membres de l’assemblée. Néanmoins, les

législateurs des deux assemblées doivent se réunir, le

jour prévu par la législation fédérale et contraindre

les absents à comparaître dans les trente jours suivants,

faute de quoi les absents perdent leur mandat en faveur

des suppléants respectifs, et si ces derniers ne se

présentent pas dans les mêmes délais, leur siège est

déclaré vacant. Si le siège vacant se présente en début

de législature ou pendant le déroulement des séances

suivantes, celui-ci sera pourvu à nouveau selon les

Titre Troisième 177

termes de la procédure suivante : concernant les

députés ou les sénateurs élus à la majorité relative, la

Chambre concernée convoque à des élections

extraordinaires sur la base de l’alinéa IV de l’article

77. Les sièges vacants concernant les députés élus à

la proportionnelle sont pourvus sur la base de l’ordre

établi originellement dans la liste régionale du même

parti. Lorsque des sièges sénatoriaux correspondant

à la proportionnelle sont vacants, la suppléance est

assurée en fonction de la liste nationale des candidats

du même parti. Concernant la suppléance des

sénateurs de la première minorité, celle-ci est assurée

par les candidats du même parti enregistrés au sein

de la liste correspondante à l’État du siège vacant, et

figurant à la position suivante de cette liste.

Il est également entendu que les députés ou les

sénateurs absents pendant dix jours consécutifs, sans

justification ou autorisation préalable du Président de

leur Chambre respective, renoncent à siéger jusqu’à

la session suivante et leurs suppléants sont appelés

à les remplacer.

En l’absence de quorum, soit au moment de l’installation

de l’assemblée, soit lors de l’exercice des fonctions

législatives, les suppléants sont immédiatement

convoqués afin qu’ils puissent prêter leurs services à

Constitution politique des États-Unis du Mexique178

l’assemblée dans les plus brefs délais pendant les trente

jours mentionnés ci-dessus.

Tout représentant populaire absent sans justification

pendant le terme établi dans le premier paragraphe

de cet article est soumis au régime de responsabilités

prévu par la loi en la matière. Tout député ou sénateur

qui ne se présente pas à exercer le mandat pour lequel

il aura été élu est donc l’objet de sanctions. Les Partis

politiques nationause sont, quant à eux, l’objet du

même type de sanctions lorsque, ayant postulé des

candidats aux élections législatives ou sénatoriales,

ceux-ci imposent à leurs candidats de ne pas se

présenter pour exercer leurs mandats.

Article 64. Faute d’autorisation ou de cause justificative,

les députés ou les sénateurs absents pendant le

déroulement d’une séance n’ont pas le droit de toucher

la rémunération correspondante à leur journée

d’absence.

Article 65. Le Congrès se réunit à partir du 1er

septembre de chaque année afin de tenir une première

session ordinaire ; le 1er février de chaque année

marque le début de la seconde session ordinaire.

Pendant ces deux sessions, le Congrès s’occupe de

l’analyse du débat ainsi que du vote des initiatives

de loi qui lui sont soumises. Celui-ci s’occupe par ailleurs

Titre Troisième 179

d’autres questions qui le concernent conformément à

cette Constitution.

À chacune des sessions ordinaires, le Congrès est

chargé d’abord d’examiner les questions spécifiées

par sa Loi organique.

Article 66. Chacune des sessions ordinaires se

prolonge aussi longtemps que nécessaire afin de

traiter les questions mentionnées à l’article précédant.

La première session ne peut dépasser le 15 décembre

de la même année, sauf lorsque, sur la base de l’article

83, le début de la session ordinaire coïncide avec

l’entrée en fonctions du Président de la République,

auquel cas les séances peuvent se dérouler jusqu’au

31 décembre de la même année. La seconde session

ordinaire ne peut se prolonger au-delà du 30 avril de

la même année.

Lorsque les deux Chambres ne parviennent pas à un

accord à propos du terme de la session ordinaire, la

décision est prise par le Président de la République.

Article 67. Sur la base de leurs compétences

respectives, autant le Congrès que chacune des deux

Chambres peuvent se réunir dans le cadre de séances

extraordinaires. Si elles sont convoquées par la

Commission Permanente. Toute séance extraordinaire

Constitution politique des États-Unis du Mexique180

sera limitée à analyser les aspects définis par la

Commission, et précisés sur la convocation respective.

Article 68. Les deux Chambres du Congrès sont

situées au même endroit, et ne peuvent être transférées

qu’après un accord entre les deux organes, indiquant

les modalités et les conditions temporaires d’une telle

délocalisation, ainsi que la désignation d’un seul

endroit pour la réunion des deux assemblées. Lorsque

les deux Chambres parviennent à un accord sur la

délocalisation, mais pas sur les questions de temps

et de lieux, le Pouvoir exécutif tranche sur la base de

l’une des deux alternatives. Aucune Chambre ne peut

ajourner ses séances pendant plus de trois jours sans

l’accord de l’autre.

Article 69. À l’ouverture de la première session

ordinaire de chaque année d’exercice du Congrès, le

Président de la République présente un rapport par

écrit, dans lequel il indique l’état de l’administration

publique du pays. À l’ouverture des sessions

extraordinaires du Congrès de l’Union, ou d’une seule

des deux chambres, le Président de la Commission

Permanente informe des motifs ou des raisons qui

sont à l’origine de la convocation.61

61 Cette compétence peut être assimilée à l’obligation du chef de l’Exécutif fédéral au sein des systèmes présidentiels qui consiste à

Titre Troisième 181

Chacune des chambres fait l’analyse du rapport et

peut demander au Président de la République

d’approfondir l’information par le biais d’une question

écrite et convoquer les ministres, le Procureur Général

adresser un message annuel au Congrès (et donc, faisant partie du discours annuel du Président nord-américain présentant son «État de l’Union»). Jusqu’au Président Zedillo (1994-2000), cette disposition de la Constitution mexicaine avait engendré l’instauration d’une compétence méta-constitutionnelle du Président de la République. Comparable au défilé du 14 juillet suivi de l’entretien télévisé du Président de la République Française, sous la Vè République, le Président mexicain pouvait trouver une situation additionnelle tant qu’il bénéficiait à ce sujet du concours du leader du Congrès. Or, son exercice pouvait être assimilé, comme en France, à une sorte de messe républicaine. Pendant le mandat des présidents préalables, le message du Président mexicain n’était pas remis par écrit au Congrès, mais il était lu publiquement. Les ministères travaillaient en amont pendant des mois afin de rédiger une partie de la version du rapport final, d’emblée très peu critique à l’égard de la réalité institutionnelle de chaque secteur de l’administration. Faisant confiance au fait que le parti du président allait emporter les prochaines élections, l’objet du rapport consistait à rendre légitime la parole du “Prince” face aux électeurs. Un défilé coloré était organisé en voiture décapotable ; toutes les chaînes de radio et de télévision transmettaient comme seule option cet événement. A la fin du discours (parfois long de plus de trois heures) le représentant des législateurs adressait une sorte de réponse au Président (rarement remettant en cause les affirmations présidentielles). Cette situation a changé de manière radicale après l’élection contestée du Président Salinas, en 1988, et d’autres situations inhérentes aux gouvernements divisés seraient désormais monnaie courrante, pour la première fois en 1997, du fait que le Président de la République ne bénéficiait plus de la majorité du Congrès. Pour un exemple du rapport élaboré dans les époques de domination du PRI, voir DE LA MADRID, MIGUEL, Cinquième rapport du gouvernement, soumis à l’Honorable Congrès de l’Union, Mexico, Presidencia de la República (1987), 158 p.

Constitution politique des États-Unis du Mexique182

de la République et les directeurs des entités

parapubliques, qui sont tenus de comparaître et de

faire rapport sous serment. La loi du Congrès et ses

règlements stipulent l’exercice de cette faculté.

Article 70. Toute résolution du Congrès prend

l’appellation de loi ou de décret. Les lois ou décrets

sont communiqués à l’Exécutif accompagnés des

signatures des présidents et des secrétaires des deux

Chambres. La promulgation de ces textes doit être

formulée de la manière suivante : «Le Congrès des

États-Unis du Mexique décrète : (texte de la loi ou du

décret)».

Le Congrès doit approuver la loi chargée de

réglementer sa structure et son fonctionnement

interne.

La loi détermine les modalités et les procédures

permettant aux députés de se rassembler en fonction

de leur appartenance à un parti afin de garantir

l’expression des courants idéologiques représentés au

sein de la Chambre des Députés.

Cette loi ne fait l’objet d’ aucun veto et sa promulgation

pas l’Exécutif Fédéral n’est pas exigée pour son entrée

en vigueur.

Titre Troisième 183

Section II

De l’initiative et de la formation des lois

Article 71. Le droit d’initiative des lois ou des décrets

revient :

I. Au Président de la République.

II. Aux députés et aux sénateurs du Congrès de

l’Union.

III. Aux législatures des États.

Les initiatives présentées par le Président de la

République, par les législatures des États ou par

les Assemblées locales sont transmises aux

commissions respectives. Les initiatives présentées

par les députés ou par les sénateurs sont soumises

aux procédures fixées par le Règlement des débats

législatifs.

Article 72. Tout projet de loi ou de décret dont le

vote ne soit pas exclusif de l’une des deux Chambres,

est discuté successivement au sein de ces deux

assemblées, en observant le Règlement des débats

sur les modalités, les formalités et les intervalles pour

les débats et le vote des résolutions.

Constitution politique des États-Unis du Mexique184

a) Dès qu’un projet est approuvé par la Chambre

d’origine, il est débattu dans l’autre assemblée. Si le

texte est voté au sein de la deuxième Chambre,

l’initiative est transmise à l’Exécutif qui, s’il n’a pas

d’observation, publie la résolution immédiatement.

b) Si dix jours après le vote d’une initiative au sein

des deux assemblées, la Chambre d’origine ne

reçoit aucune observation formulée par l’Exécutif,

le projet sera présumé approuvé par ce dernier, à

moins que le délai ne soit interrompu par une

suspension ou la clôture des séances du Congrès,

auquel cas l’Exécutif est autorisé à faire parvenir

ses observations au plus tard le premier jour de

réunion du Congrès.

c) Le projet totalement ou partiellement rejeté par

l’Exécutif, est renvoyé à la Chambre d’origine, avec

ses observations respectives. Cette assemblée rouvre

le débat. Si le texte est voté à la majorité des deux

tiers du total des voix exprimées, l’initiative est

retransmise à la Chambre de révision. Si le texte

est voté par une majorité identique, le projet

devient décret ou loi envoyé à l’Exécutif, afin qu’il

se charge de sa promulgation.

Les votes sur une loi ou un décret sont exprimées

nominalement.

Titre Troisième 185

d) Lorsque la totalité d’un projet de loi ou de décret

est rejetée par la Chambre de révision, le texte

retourne à la Chambre d’origine, accompagné des

observations effectuées. Si le texte est à nouveau

approuvé à la majorité absolue des membres

présents, l’initiative revient à la Chambre ayant

rejeté le texte. Cette dernière reprend l’examen du

texte, et le soumet au vote. Si l’initiative est votée

à la même majorité, elle est transmise à l’Exécutif

afin de poursuivre la procédure signalée à l’alinéa

a) de cet article. Le rejet du texte implique en

revanche l’impossibilité de représenter l’initiative

pendant la même session.

e) Si, au sein de la Chambre de révision, le projet de

loi ou de décret est partiellement rejeté, modifié ou

lorsque la Chambre de révision propose de rajouter

d’autres dispositions au texte initial, le nouveau

débat au sein de la Chambre d’origine est circonscrit

à ces questions de rejet, de modification ou de

complément du texte. Quant aux dispositions étant

déjà approuvées, celles-ci ne peuvent nullement

être modifiées. Si les observations élaborées au

sein de la Chambre de révision sont admises à la

majorité absolue des voix présentes à la Chambre

d’origine, ces modifications ou compléments du

texte sont transmis à l’Exécutif, qui donne suite à

Constitution politique des États-Unis du Mexique186

la procédure selon les termes de l’alinéa a) de cet

article. En revanche, si après avoir été formulées,

les observations de la Chambre de révision sont

rejetées à la majorité des voix de la Chambre

d’origine, cette dernière exprime de nouveaux

commentaires aux observations de la Chambre

de révision, qui sont retransmis à la Chambre de

révision, afin qu’elle se prononce sur ces questions.

Lorsque de telles observations sont rejetées une

deuxième fois par la Chambre de révision, seule la

partie du texte n’ayant pas subi l’opposition de cette

assemblée est transmise à l’Exécutif afin de

poursuivre la phase de promulgation de l’alinéa a).

Si par un vote à la majorité, la Chambre de révision

insiste sur les observations rejetées par la Chambre

d’origine, l’approbation définitive deces dispositions

par les deux assemblées ne peut avoir lieu pendant

la même session, à moins d’un accord entre les deux

assemblées, à la majorité absolue des membres

présents au sein des deux Chambres pour ordonner

la publication d’une loi ou décret contenant

exclusivement les articles approuvés, alors que le

Congrès se réserve le droit de poursuivre, lors des

séances futures, le débat sur les modifications et

les compléments du texte.

Titre Troisième 187

f) Dans la phase d’interprétation, d’amendement ou

d’abrogation des lois ou des décrets, la procédure

applicable pendant la phase de création reste en

vigueur.

g) Tout projet de loi ou décret étant rejeté au sein

de la Chambre d’origine, entraîne l’impossibilité de

présentation de l’initiative au cours des séances

restantes pendant l’année en cours.

h) La formation des lois ou des décrets peut être

initiée, indistinctement, dans les deux assemblées,

à l’exception des matières suivantes : les emprunts

publics, les impôts ou contributions de toute sorte

ou le recrutement des troupes. Ces questions doivent

être discutées en premier au sein de la Chambre

des Députés.

i) Les initiatives de lois ou de décrets sont discutéres

de préférence au sein de l’assemblée qui les a

présentées, sauf si, un mois après la présentation

de l’initiative, la Commission chargée d’élaborer le

rapport respectif ne donne aucune réponse. Dans

ce cas, le projet de loi ou de décret peut être

présenté et débattu au sein de l’autre Chambre.

j) L’Exécutif fédéral n’est pas autorisé à effectuer des

observations aux résolutions du Congrès ou de l’une

Constitution politique des États-Unis du Mexique188

des deux Chambres, dans les cas où les organes

législatifs exercent la fonction de corps électoral

ou de jury, et où la Chambre des Députés estime

que l’un des hauts fonctionnaires de la Fédération

doit être accusé pour infraction officielle.

Il ne peut faire d’observation au décret de convocation

officielle aux sessions extraordinaires, formulée

par la Commission permanente.

Section III

Des facultés du Congrès

Article 73. Le Congrès a la faculté :

I. D’admettre des nouveaux États au sein de l’Union

fédérale.

II. (Disposition abrogée).

III. De former de nouveaux États dans le cadre de

ceux qui existent déjà. Il sera nécessaire pour cela :

1e. Que la population établie dans la fraction

territoriale qui demande à être érigée sous forme

d’un nouvel État compte, au minimum, cent

vingt mille habitants ;

2e. Que l’entité en question soit capable de

prouver, devant le Congrès de l’Union, qu’elle

Titre Troisième 189

détient tous les éléments lui permettant de

justifier politiquement de son existence ;

3e. Que les Législatures locales dont les territoires

sont concernés, soient entendues à propos de la

pertinence ou de l’inconvenance de la création

du nouvel État, et fassent parvenir leurs rapports

respectifs au plus tard six mois après la réception

de la communication ;

4e. Que soit aussi entendu l’Exécutif fédéral qui

doit transmettre, dans les sept jours, son rapport

sur la question.

5e. Que l’instauration du nouvel État soit proclamée

à la majorité des deux tiers des députés et des

sénateurs présents dans chacune des deux

assemblées.

6e. Que la décision du Congrès soit ratifiée à la

majorité des Législatures locales, après analyse

de la copie du dossier respectif, à condition

qu’elle soit approuvée par les Législatures dont

le territoire est concerné.

7e. Sans le consentement des Législatures où se

trouvent les territoires en question, la ratification

mentionnée au paragraphe précédent n’est

possible que si elle est effectuée à la majorité des

Constitution politique des États-Unis du Mexique190

deux tiers du nombre total des Législatures des

autres États.

IV. (Abrogée).

V. De changer le siège des Pouvoirs suprêmes de

la Fédération.

VI. (Abrogée).

VII. D’imposer les contributions permettant de

remplir les besoins budgétaires.

VIII. D’établir les bases sur lesquelles l’Exécutif

peut avoir recours aux emprunts au nom de la

Nation,62 d’approuver, reconnaître et payer la dette

62 La Constituante de 1917 a été très concernée par l’imposition des restrictions au Président de la République, afin de prévenir le surendettement. Historiquement parlant, cette question relève l’un des aspects qui expliquent le sous-développement du pays jusqu’à présent. La deuxième moitié du XIXème siècle était marquée par la confrontation entre Conservateurs et Libéraux, attisée par le conflit religieux dérivé des lois anti-cléricales (voir infra, art. 130). La conséquence de ces affrontements fut l’éclatement d’une guerre de trois ans initiée l’année qui a suivi la publication de la Constitution de 1857. Une crise économique avait empêché le gouvernement des Libéraux de poursuivre leurs engagements financiers concernant des dettes à l’égard des banques étrangères. Après une déclaration unilatérale de suspension de paiements, la France, l’Espagne et l’Angleterre signaient la Convention de Londres en 1861. Grâce à l’impulsion des Conservateurs mexicains ainsi que des troupes de Napoléon III (cf. supra, art. 24), l’imposture monarchique dirigée par Ferdinand Maximilien d’Habsbourg (et

Titre Troisième 191

nationale. Aucun emprunt n’est fait si ce n’est pour

l’exécution des œuvres dont la répercussion

immédiate est une hausse des recettes publiques.

Sont exclues de cette interdiction les mesures qui

visent à contrôler le flux monétaire, les taux de

change des devises ou tout autre engagement pris

en urgence par le Président de la République

aux termes de l’article 29. D’approuver également

les montants d’endettement à inclure dans la loi

des recettes, demandés, le cas échéant, par le

gouvernement du District Fédéral et les entités du

secteur public, conformément aux bases de la loi

correspondante. L’Exécutif fédéral informe

annuellement le Congrès de l’Union de l’exercice de

cette dette et, à cette fin, le Chef de Gouvernement

du District Fédéral lui transmet le rapport sur

l’exercice des ressources correspondantes. Le Chef

du District fédéral communique ces résultats à

dont le but principal était de rembourser 260 millions de francs pour dédommager les dépenses dérivées de l’intervention française), a été imposée en 1864. Après la fin de la Guerre de Sécession, les Américains ont fait pression afin que Maximilien quitte le pouvoir. Vaincu par les Libéraux, il a été fusillé en 1867 à côté des généraux Conservateurs mexicains, Miramon et Mejia. Pour un historique concernant ce personnage de légende (ayant même changé d’avis, favorisant les libéraux vers la fin de son mandat), voir CORTI, Egon César, Maximilien et Charlotte du Mexique, Paris, Plon, 1927, 2 volumes.

Constitution politique des États-Unis du Mexique192

l’Assemblée des représentants du District Fédéral

lors de la présentation du bilan annuel des comptes

publics.

IX. D’empêcher l’apparition de restrictions

commerciales au niveau des États de la

Fédération.63

X. De légiférer dans toute la République sur

les hydrocarbures, les mines, les substances

chimiques, les explosifs, la pyrotechnie, l’industrie

cinématographique, le commerce, les jeux de pari

et de hasard, l’intermédiation et les services

63 Contrairement à la stricte réglementation que le constitutionalisme nord-américain avait mise en place afin de renforcer l’autonomie des États, le constitutionnalisme mexicain n’avait pas empêché que l’Exécutif fédéral agisse systématiquement en faveur des instances économiques à caractère fédéral. CABRERO, Enrique, “Mexique : les dilemmes de la décentralisation”, Problèmes d’Amérique Latine, No. 37, avril-juin (2000). Alors que les représentants des niveaux sub-nationaux nord-américains étaient dépourvus de toute limite afin d’intéresser les investisseurs privés régionaux, les liens entre le gouvernement mexicain et les entrepreneurs se jouaient plutôt par le biais des fonctionnaires fédéraux qui, par la suite, dirigeaient les investissements dans les régions leur étant électoralement plus rentables. Si la levée d’impôts aux États-Unis a toujours été conférée aux niveaux les plus décentralisés, l’activité des administrations fiscales régionales du Mexique était en revanche marquée par la ligne de conduite définie par le bureau du Ministre des finances au niveau fédéral, cf. BELLON, Bertrand, “Des acteurs économiques majeurs : États fédérés et régions”, in TOINET, Marie France (éd.), L’État en Amérique, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (1989), pp. 208-215.

Titre Troisième 193

financiers, l’énergie électrique et nucléaire et

d’approuver les lois du travail réglementaires de

l’article 123.

XI. D’ordonner la création et la suppression des

emplois publics de la Fédération ainsi que de

fixer, d’augmenter et de diminuer leurs revenus

respectifs.

XII. De déclarer la guerre sur la base des données

fournies par l’Exécutif.

XIII. De légiférer afin de déterminer les conditions

afin que les proies de mer et de terre soient déclarées

aptes ou inaptes à la chasse ou à la pêche,64 et

d’approuver les lois relatives au droit maritime de

paix et de guerre.

XIV. De maintenir et de pourvoir au développement

des forces armées du pays, à savoir l’Armée, la

Marine et la Force Aérienne, ainsi que réglementer

leur organisation et leurs services respectifs.

64 Sur l’exploitation de certaines espèces protégées se trouvant au Mexique, et de leur insuffisante protection au niveau des normes internationales, voir ARBOUR, Maurice, “La sécurité alimentaire des peuples autochtones quant à la réglementation internationale de la chasse à la baleine : un avenir mal assuré”, Les Cahiers de droit de l’Université de Laval, no. 44, (2002), pp. 597-666.

Constitution politique des États-Unis du Mexique194

XV. D’élaborer les règlements qui concernent

l’organisation, l’armement et la discipline de la

Garde Nationale, dont les citoyens qui la composent

sont chargés de la désignation des chefs et des

officiers ; les États, quant à eux, sont responsables

de la formation conformément aux règlements

relatifs à la discipline prescrite.

XVI. D’approuver les lois relatives à la nationalité ;

à la qualité juridique des étrangers ; aux droits

de citoyenneté et de naturalisation ; aux questions de

colonisation ; aux aspects concernant l’immigration

et l’émigration65 ainsi qu’aux aspects relatifs à la

salubrité générale de la République.

1e. Le Conseil de Salubrité générale dépend

directement de l’autorité exclusive du Président

65 Cet alinéa a été rajouté en 1934 afin de rendre plus flexible le droit d’Asile. Sous l’impulsion du Président Cardenas, l’accueil des vagues d’immigrants espagnols échappant à la guerre civile en 1936 (dont une partie importante de militants républicains) allait être mise en place sur des bases juridiques solides. Le Mexique a alors bénéficié de ce flux migratoire dont une partie était issue des universités espagnoles (et souvent aux idées de gauche, faisant bon ménage avec le gouvernement du moment). Ce groupe a été assimilé quelques années plus tard aux activités inhérentes au développement du pays. C’est ainsi que le gouvernement fédéral a financé l’impulsion des universités publiques ainsi que des centres de recherche (notamment à Mexico) afin de rendre un espace propice au travail scientifique de ces élites intellectuelles venues de loin.

Titre Troisième 195

de la République. Aucun ministère ne peut

intervenir et les dispositions générales ont un

caractère obligatoire sur tout le territoire

national.

2e. En cas d’épidémie grave ou de danger de

propagation de maladies exotiques dans le pays,

le ministère de la Santé a l’obligation de prendre

immédiatement les mesures préventives

indispensables, sous réserve qu’elles soient ensuite

ratifiées par le Président de la République.

3e. Les décisions prises par l’autorité sanitaire ont

un caractère exécutif. Les dispositions prises

ont un caractère obligatoire pour les autorités

administratives du Pays.

4e. Les mesures mises en vigueur par le

Conseil dans le cadre de la Campagne contre

l’alcoolisme et la vente de substances toxiques

ou dégénératives doivent être, ultérieurement,

contrôlées par le Congrès de l’Union. Cette règle

est applicable également aux mesures visant à

la prévention et à la lutte contre la pollution de

l’environnement.

XVII. D’approuver les lois relatives aux voies

générales de communication, aux services de

Constitution politique des États-Unis du Mexique196

l’administration postale et des courriers, et

à l’approbation de lois relatives à l’usage et à

l’exploitation des eaux à caractère fédéral.

XVIII. De créer des établissements consacrés à la

fabrication de la monnaie, d’en fixer les conditions

et les règles pour déterminer la valeur des devises

étrangères, et adopter un système général de

poids et mesures.

XIX. De fixer les règles applicables au régime

d’occupation et d’appropriation des terrains vagues,

ainsi que leurs prix.

XX. D’approuver les lois applicables à l’organisation

du Corps Diplomatique ainsi que du Corps

Consulaire mexicain.

XXI. De définir les délits et les fautes commises

contre la Fédération et de fixer les peines

correspondantes encourues, d’approuver une loi

générale en matière d’enlèvement qui fixe, au

minimum, les types criminels et leurs sanctions, la

répartition des compétences et les formes de

coordination entre la Fédération, le District Fédéral,

les États et les municipalités ; et de légiférer en

matière de criminalité et de délinquance organisées.

Titre Troisième 197

L’autorité fédérale peut, par ailleurs, s’occuper des

délits de l’ordre commun lorsque ceux-ci sont liés

à des délits fédéraux.

Concernant les matières annexes prévues par

cette Constitution, la législation fédérale établit les

situations dans lesquelles les autorités locales sont

compétentes pour enquêter et résoudre les délits

de l’ordre fédéral.

XXII. D’accorder l’amnistie aux responsables de

délits dont la juridiction correspond aux tribunaux

de la Fédération.

XXIII. D’approuver des lois qui fixent les bases de

coordination entre la Fédération, le District Fédéral,

les États et les municipalités, ainsi que créer et

organiser les institutions de sécurité publique en

matière fédérale, aux termes de l’article 21 de cette

Constitution.

XXIV. D’élaborer la loi relative à l’organisation de

l’Organe supérieur de Contrôle de la Fédération,

ainsi que les lois relatives à la gestion, au contrôle

et à l’évaluation des Pouvoirs de l’Union ainsi que

des entités publiques fédérales.

XXV. De créer, organiser et entretenir des écoles

à caractère rural, élémentaire, supérieur, secondaire

Constitution politique des États-Unis du Mexique198

et professionnel, de recherche, de Beaux-Arts,

d’enseignement technique ; des écoles pratiques

d’agriculture, des mines et des Arts et métiers, les

musées, les bibliothèques, les observatoires ainsi

que toute autre institution chargée de la culture

générale de la population. De légiférer aussi en

matière de protection des vestiges qui contiennent

des espèces fossiles ainsi que de toute autre

institution qui relève de la protection des monuments

archéologiques, artistiques et historiques ; ainsi que

d’approuver les lois visant à répartir, de manière

appropriée, entre la Fédération, les États et les

municipalités, l’exercice de la fonction éducative

et les contributions économiques correspondantes

à ce service public, en cherchant à unifier et

coordonner l’enseignement dans tout le pays. Les

diplômes émis par les établissements en question

ont la même validité dans toute la République.

XXVI. D’octroyer au Président de la République un

congé et de s’ériger en Collège électoral afin de

désigner le citoyen devant remplacer le Président

de la République dans ses fonctions, sous forme de

substitut, de provisoire ou d’intérimaire, sur la base

des articles 84 et 85 de cette Constitution.

XXVII. D’accepter la démission du Président de la

République.

Titre Troisième 199

XXVIII. D’approuver des lois en matière de

comptabilité gouvernementale, qui régissent

la comptabilité publique et la présentation

homogène de l’information financière, des recettes

et des dépenses, ainsi que du patrimoine, pour

la Fédération, les États, les municipalités, le District

Fédéral et les organes politico-administratifs de leurs

circonscriptions territoriales, afin de garantir leur

harmonisation à l’échelon national.

XXIX. D’établir des contributions :

1e. Relatives au commerce extérieur.

2e. Relatives à l’utilisation et à l’exploitation des

ressourcesnaturellesmentionnées auxparagraphes

4 et 5 de l’article 27 de la Constitution.

3e. Relatives aux établissements de crédit ainsi

qu’aux sociétés d’assurances.

4e. Relatives aux services publics, soit fournis

sous forme de concessions administratives soit

assurés directement par la Fédération.

5e. Spéciales qui relèvent :

a. De l’énergie électrique.

b. De la production et de la consommation du

tabac.

Constitution politique des États-Unis du Mexique200

c. Des carburants et d’autres produits dérivés

du pétrole.

d. De la fabrication des allumettes.

e. Des boissons alcoolisées dérivées de

l’agave, dont l’aguamiel, et les produits de sa

fermentation.

f. De l’exploitation des forêts.

g. De la production et de la consommation de

bière.

Les États de la Fédération participent à la perception

de ces contributions spéciales sur la base du

pourcentage fixé dans la loi secondaire fédérale

en la matière. Les législatures locales fixent, dans

leurs recettes au titre de l’impôt sur l’énergie

électrique, le pourcentage correspondant aux

municipalités.

XXIX-B. De légiférer sur les caractéristiques et les

modes d’utilisation du drapeau, du blason et de

l’hymne nationaux.

XXIX-C. D’élaborer une législation qui détermine

les modalités du partage des compétences entre le

Gouvernement fédéral, les États et les municipalités

en matière d’aménagement du territoire, en

Titre Troisième 201

respectant les finalités prévues au 3ème paragraphe

de l’article 27 de cette Constitution.66

XXIX-D. D’élaborer les lois applicables à la

planification du développement économique et

social du pays, ainsi qu’en matière d’information

statistique et géographique d’intérêt national.

XXIX-E. D’élaborer des lois pour la programmation,

la promotion, la coordination et l’application des

décisions économiques, notamment celles qui

relèvent de l’approvisionnement des marchandises,

ainsi que de la production suffisante de biens de

consommation et des services estimés comme

nécessaires du point de vue social et national.

XXIX-F. D’approuver des lois qui tendent à la

promotion des investissements nationaux, à

la réglementation des investissements provenant

de l’extérieur,67 au transfert de technologie, à la

66 Le processus inachevé de création du service civil au sein des assemblées législatives (dont le fonctionnement efficace est attendu pour les années à venir) a entraîné une planification urbaine assez précaire. Pour mieux comprendre les crises urbaines dérivées des défauts structurels sur les questions d’aménagement du territoire et le lien de cet état des choses par rapport à la hausse de la pauvreté dans le milieu urbain, voir MACIAS, Maria del Carmen, “Les villes”, in ALBRECHT, David, et. al, (éds.), L’Amérique Latine, Paris, Sedes- CNED (2006), pp. 235-265. 67 Depuis la fin des années 1980, la politique de développement économique du pays a été marquée par des déréglementations

Constitution politique des États-Unis du Mexique202

production, la diffusion et la mise en place de

connaissances scientifiques et technologiques

nécessaires au développement national.

XXIX-G. D’élaborer des lois qui déterminent les

modalités du partage des compétences entre le

(à savoir, des privatisations) touchant de multiples secteurs de l’économie. Cette tendance allait aboutir, au début de la période du président Salinas (1988-1994) à la négociation de l’Accord de Libre Echange d’Amérique du Nord, qui représentait l’enjeu principal de cette administration. Faute d’alternative, les investissements étrangers devaient relancer l’économie. C’est ainsi que les conditions pour investir étaient à tel point ouvertes, que de multiples capitaux (plutôt spéculatifs) se sont multipliés. Par conséquent, de telles ressources représentaient minoritairement des investissements directs (i.e. sur des ouvrages d’infrastructure). La fragilité du système financier mexicain des années 1990 s’explique donc, en grande mesure, par ce constat, in CORDONNIER, Christophe et Xavier SANTISO, «Investissement étranger direct et développement : le retour du débat» Problèmes d’Amérique Latine, no. 53, juin (2004). Au niveau législatif, l’investissement étranger était jadis encadré par une loi très restrictive, datée du 9 mars 1973. Dès le début de l’administration Salinas, l’une des priorités annoncées par le nouveau gouvernement était de promouvoir l’entrée des capitaux étrangers. Cette administration proposait donc une révision approfondie de la loi mentionnée. La réforme, entrée en vigueur le 16 mai 1989, déclenchait, par ailleurs, d’autres adaptations importantes touchant les domaines fiscal, commercial et administratif. A l’heure actuelle, d’autres questions sont encore à mettre sur la table de la discussion, dont des règles pour favoriser le transfert technologique ou la réglementation de l’avancée irrémédiable des usines de sous-traitance, dites “maquiladoras” (cf. infra, art. 123). MINDA, Alexandre, «Le rôle des investissements étrangers dans le nouveau modèle de développement», FAVRE, Henri et al., op. cit., chapitre 3.

Titre Troisième 203

Gouvernement fédéral, les États et les municipalités

dans le domaine de la protection de l’environnement

ainsi que de la préservation et du rétablissement de

l’équilibre écologique.

XXIX-H. Pour approuver des lois qui instituent des

tribunaux administratifs, dotés de pleine autonomie

pour prononcer leurs sentences, chargés de régler

les différends suscités entre l’Administration

publique fédérale et les particuliers, ainsi que

d’imposer des sanctions aux fonctionnaires pour

responsabilité administrative selon les termes de

la loi, en fixant les normes de leur organisation,

de leur fonctionnement, les procédures et les

voies de recours contre leurs résolutions.68

68 La tradition des juridictions administratives (dont la réglementation relève d’une compétence du législateur fédéral, telle que l’on peut lire dans cet alinéa) remonte aux influences françaises et espagnoles du XIXème siècle. Se démarquant de la common law, cette dernière mettait l’administration au même rang que les particuliers (et donc les soumettait aux tribunaux de droit commun), la juridiction administrative mexicaine se rapproche plutôt de la tradition juridictionnelle du civil law. Tel que l’on peut le vérifier autant dans l’arrêt Blanco du Tribunal des conflits français (1873) ou de la Loi à influence espagnole, dite de Lares (1853), la dotation d’une juridiction et d’un statut spécial à l’administration correspond à la nécessité de concilier les droits de l’État avec les droits des personnes privées. L’administration se place dans une échelle différente de celle des particuliers ; les conflits entre les deux catégories ne peuvent donc être soumis aux normes du Code civil. Loin d’être considérée comme un particulier

Constitution politique des États-Unis du Mexique204

XXIX-I. D’élaborer des lois visant à établir un

système de coordination en matière de protection

civile, instauré entre la Fédération, le District

Fédéral, les États et les municipalités.

XXIX-J. De légiférer en matière de sport, en

définissant les critères généraux de coordination

à propos de la répartition des attributions entre

la Fédération, les États, le District Fédéral et les

municipalités, ainsi que de l’intervention des secteurs

social et privé.

XXIX-K. D’élaborer des lois concernant le tourisme,

définissant les critères généraux de coordination

des attributions de la Fédération, des États, du

District Fédéral et des municipalités, ainsi que les

critères généraux d’intervention des secteurs social

et privé.

XXIX-L. De définir les critères de coordination

des attributions de la Fédération, des États et des

quelconque, l’administration mérite, dans l’intérêt général, une juridiction spécialisée. C’est ainsi que la création du premier Tribunal administratif autonome (le Tribunal Fiscal de la Federación) date de 1937. L’innovation inhérente à cette juridiction consistait à distinguer l’administration contentieuse de l’administration active (à savoir, du gouvernement). GONZÁLEZ COSSÍO, Arturo, «Le contentieux administratif au Mexique», Revue Internationale de Droit Comparé, vol. 33 (1981), no. 3, pp. 803-804.

Titre Troisième 205

municipalités en matière de pêche et d’aquaculture,

ainsi que les critères généraux d’intervention des

secteurs social et privé.

XXIX-M. D’approuver des lois en matière de

sécurité nationale, fixant les conditions et les limites

inhérentes aux enquêtes correspondantes.

XXIX-N. D’approuver des lois en matière de

création, d’organisation, de fonctionnement et

de cessation d’activité des sociétés coopératives.

Ces lois fixent les bases pour la concurrence en

matière de croissance et de développement durable

de l’activité coopérative de la Fédération, des États

et Municipalités, ainsi que du District Fédéral, dans

le domaine de leurs compétences respectives.

XXIX-Ñ. D’approuver les lois qui fixent les bases

sur lesquelles la Fédération, les États, les municipalités

et le District Fédéral coordonnent leurs actions en

matière de culture, à l’exception des dispositions

de la fraction XXV de cet article. Les mécanismes de

participation des secteurs social et privé seront fixés

dans le respect des objectifs prévus au paragraphe

neuvième de l’article 4 de cette Constitution.

XXIX-O. De légiférer en matière de protection des

données personnelles en possession des particuliers.

Constitution politique des États-Unis du Mexique206

XXX. D’élaborer les lois nécessaires afin de rendre

effectives toutes les attributions mentionnées dans

cet article, ainsi que toutes celles qui sont conférées

par cette Constitution aux Pouvoirs de l’Union.

Article 74. Les attributions exercées de manière

exclusive par la Chambre des Députés sont les

suivantes :

I. L’approbation de la Déclaration solennelle du

Président élu, préalablement effectuée par

le Tribunal Électoral du Pouvoir judiciaire de la

Fédération.

II. La coordination et l’évaluation des activités

réalisées par l’Organe supérieur de Contrôle de la

Fédération, effectuées sur la base des termes de la loi

en la matière, sans modifier le statut d’autonomie

technique et de gestion de cet Organe fédéral de

Contrôle.

III. (Disposition abrogée).

IV. Approuver annuellement le budget des

dépenses de la Fédération, après examen, débat

et, le cas échéant, modification du projet envoyé

par l’Exécutif fédéral, une fois approuvées les

contributions qui, selon son opinion, doivent être

décrétées pour le couvrir. Elle peut de même

Titre Troisième 207

autoriser, dans ce budget, les dépenses pluriannuelles

pour les projets d’investissements en infrastructures

décidés conformément à ce que stipule la loi

réglementaire ; les dépenses correspondantes

doivent être incluses dans les budgets ultérieurs

des dépenses.

L’Exécutif Fédéral fait parvenir à la Chambre, au

plus tard le 8 septembre de chaque année, le Projet

d’Initiative budgétaire des recettes et des dépenses

publiques. Le ministre concerné comparaît devant

les législateurs afin de rendre compte du contenu

de ce projet législatif. La Chambre des Députés doit

approuver le budget des dépenses publiques, au

plus tard, le 15 novembre de chaque année.

Concernant l’entrée en fonction du Président de la

République, prévue par l’article 83, l’Exécutif fédéral

fait parvenir le projet législatif, concernant les

recettes et les dépenses publiques, au plus tard le

15 décembre de l’année en question.

Il ne peut exister, dans le même budget, d’autres

fonds secrets, en dehors de ce qui est considéré

comme nécessaire, en tant que tel ; les ministres

les utilisent sur accord écrit du Président de la

République.

Constitution politique des États-Unis du Mexique208

Le délai de présentation du projet de Loi des

Recettes et du projet de budget des dépenses ne

peut être prolongé qu’à la suite d’une demande

du Pouvoir exécutif, suffisamment justifiée par la

Chambre ou la Commission Permanente, et le

ministre concerné doit comparaître afin d’informer

des raisons qui le motivent.

(Sixième paragraphe abrogé)

(Septième paragraphe abrogé)

V. Déclarer la conformité ou la non-conformité des

infractions commises par les fonctionnaires selon

les termes de l’article 111 de cette Constitution.

Donner suite aux accusations élaborées contre les

fonctionnaires public et qui émanent de l’article 110

de cette Constitution, et se constituer en organe

d’accusation des procès politiques instaurés

contreux.

VI. Réviser les Comptes publics de l’année

précédente, dans le but d’évaluer les résultats de

la gestion financière, de contrôler si les critères

indiqués par le Budget ont été appliqués et de

vérifier l’accomplissement des objectifs contenus

dans les programmes.

Titre Troisième 209

La révision des Comptes Publics est faite par la

Chambre des Députés, par l’organe supérieur de

contrôle de la Fédération. Si, à partir de l’examen

réalisé, apparaissent des différences entre les

quantités correspondantes aux recettes ou aux

dépenses, en relation avec les concepts et les postes

respectifs, ou si les recettes obtenues ou les

dépenses réalisées n’étaient pas justifiées ou

exactes, les responsabilités sont déterminées

conformément à la Loi. Dans le cas de la révision

de la réalisation des objectifs des programmes, cet

organe ne peut que faire des recommandations pour

l’amélioration des résultats, dans les conditions

prévues par la Loi.

LesComptesPublics de l’exercice fiscal correspondant

doivent être présentés à la Chambre des Députés

au plus tard le 30 avril de l’année suivante. Le délai

de présentation ne peut être prolongé qu’aux

termes de la fraction IV, dernier paragraphe, de

cet article ; la prorogation ne peut excéder trente

jours calendaires et, dans ce cas, l’organe supérieur

de contrôle de la Fédération dispose du même

temps supplémentaire pour la présentation du

rapport des résultats de la révision des Comptes

publics.

Constitution politique des États-Unis du Mexique210

La Chambre achève la vérification des Comptes

Publics au plus tard le 30 septembre de l’année

suivant celle de sa présentation, sur la base de

l’analyse de son contenu et des conclusions

techniques du rapport du résultat de l’organe

supérieur de contrôle de la Fédération, auquel fait

référence l’article 79 de cette Constitution, sans

empêcher que les démarches d’observations, de

recommandations et d’actions promues par

l’organe supérieur de contrôle de la Fédération

suivent leur cours conformément aux termes des

dispositions de cet article.

La Chambre des Députés évalue l’efficacité de

l’organe supérieur de contrôle de la Fédération

et peut lui demander à cet effet de l’informer de

l’évolution de ses travaux de contrôle.

VII. (Disposition abrogée)

VIII. Toutes celles attribuées par cette Constitution.

Article 75. Lors du vote du Budget, la Chambre des

Députés doit signaler les revenus attribués à chacun

des emplois publics créés par la loi. Dans l’éventualité

où cette mention n’est pas présente dans le texte voté,

la rémunération applicable sera déterminée en

Titre Troisième 211

fonction du salaire ayant été valable pendant l’exercice

budgétaire de l’année écoulée, ou sur la base des

termes de la loi ayant créé l’emploi correspondant.

Dans tous les cas, cette disposition doit respecter les

bases prévues à l’article 127 de la présente Constitution

ainsi que les lois adoptées en la matière par le Congrès

général.

Les pouvoirs fédéraux législatif, exécutif, et judiciaire,

ainsi que les organismes dont l’autonomie est reconnue

par la présente Constitution et qui administrent les

ressources du budget des dépenses de la Fédération,

doivent inclure dans leurs projets de budget, les grilles

indiciaires détaillées des rémunérations proposées pour

leurs fonctionnaires. Pour l’approbation du budget

des dépenses, ces propositions doivent respecter la

procédure prévue à l’article 74 fraction IV de la présente

Constitution ainsi que les autres dispositions légales

en vigueur.

Article 76. Les attributions exercées de manière

exclusive par le Sénat sont les suivantes :

I. Analyser la politique extérieure menée par

l’Exécutif fédéral sur la base des rapports annuels

que le Président de la République et le ministre

concerné présentent au Congrès.

Constitution politique des États-Unis du Mexique212

En outre, approuver les traités internationaux et les

conventions diplomatiques souscrites par l’Exécutif

fédéral, ainsi que sa décision de dénoncer, suspendre,

modifier, amender, retirer des réserves et de formuler

les déclarations interprétatives relatives.69

II. Ratifier les nominations faites par le Président de

la République, dont celles du Procureur Général

de la République, des Magistrats qui siègent à

la Cour suprême, des agents diplomatiques, des

Consuls généraux, des hauts fonctionnaires du

ministère de Finances, des colonels et d’autres

chefs de la hiérarchie militaire, de l’Armée, de la

Marine et de la Force Aérienne, sur la base de la loi

en la matière.

69 Compte tenu de la traditionnelle coïncidence des Sénateurs à l’égard des intérêts politiques du Président de la République (cf. supra, art. 56), la ratification des traités n’avait jamais représenté une difficulté majeure pour chaque nouvelle administration. Pour cette raison, l’on peut estimer qu’un traité d’une importance fondamentale (comme l’ALENA) fut élaboré, quasi exclusivement, avec l’accord des technocrates du ministère de l’économie du Mexique. Ceci explique par ailleurs que nos partenaires canadiens et nord-américains ont dû affronter de plus âpres réticences au sein de leurs instances parlementaires et sociales respectives. Souvent, les secteurs de l’économie mexicaine étaient informés sur l’étendue des règles tripartites du partenariat commercial le jour même de l’entrée en vigueur du Traité. Pour comprendre les différences dans la négociation de l’accord entre les trois pays, cf. BERNIER, Ivan et Martin ROY, «Les conséquences de l’ALENA sur les relations du Canada avec le Mexique», in FAVRE, Henri et al., op. cit., pp. 169-189.

Titre Troisième 213

III. Autoriser le Président de la République à

ordonner la sortie de troupes du territoire national,

le passage de troupes étrangères par le territoire

national, et l’ancrage de navires de guerre d’une

puissance militaire étrangère pendant plus d’un

mois dans les eaux territoriales.

IV. Autoriser le Président de la République à faire

appel à la Garde Nationale hors des démarcations

respectives de chaque État, en fixant les effectifs

nécessaires.

V. Dans le cadre de la disparition des pouvoirs

constitutionnels d’un État, le Sénat détermine le

moment précis où un Gouverneur intérimaire doit

être nommé pour convoquer aux élections selon

les termes de la Constitution de chaque État. Cette

nomination sera effectuée par le Sénat, sur

proposition de trois candidats par le Président de

la République ; après approbation des deux tiers

des membres présents à l’assemblée. Hormis les

sessions ordinaires, cette ratification est effectuée

par la Commission Permanente suivant les mêmes

règles. Le fonctionnaire ainsi nommé, est exclu de

toute participation aux élections qu’il est lui-même

censé convoquer. Cette disposition est applicable

aux cas où la Constitution de l’État correspondant

n’a rien prévu.

Constitution politique des États-Unis du Mexique214

VI. Résoudre les différences politiques entre deux

pouvoirs du même État. Une telle intervention ne

sera justifiée que si elle est précédée d’une

demande manifeste de l’un des Pouvoirs concernés,

ou bien d’une interruption de l’ordre constitutionnel

dans cette entité, par un conflit armé. Dans cette

situation, le Sénat prend sa décision sur la base

de la Constitution générale de la République et de

celle de l’entité concernée.

La loi réglemente l’exercice de cette faculté ainsi

que de la précédente.

VII. S’ériger en Jury devant trancher en définitive sur

des questions relatives au procès politique.

Cette procédure, réglementée par l’article 110 de cette

Constitution, s’applique aux fautes ou aux omissions

commises par des fonctionnaires publics, ayant des

répercussions sur les intérêts publics fondamentaux.

VIII. Désigner les Magistrats de la Cour suprême

à partir de la liste élaborée par le Président de la

République, et de valider les permissions temporaires

de s’absenter, demandées par ces Magistrats, ainsi

que leurs demandes de démission du poste.

IX. Nommer et destituer le Chef du Gouvernement

du District Fédéral dans les cas prévus par cette

Constitution.

Titre Troisième 215

X. Autoriser, par décret voté par les deux tiers des

membres présents, les accords à l’amiable souscrits

par deux ou plusieurs entités fédérées au sujet de

leurs limites territoriales respectives.

XI. Résoudre de manière définitive les conflits

relatifs aux limites territoriales entre des entités

fédérées, par décret approuvé par deux tiers des

membres présents.

XII. Toutes celles attribuées por cette Constitution.

Article 77. Les deux assemblées, sans intervention de

l’autre, peuvent exercer les attributions suivantes :

I. Approuver des résolutions économiques relatives

à leurs régimes intérieurs respectifs.

II. Communiquer à travers les diverses commissions

qui l’intègrent, avec la Chambre agissant comme

co-législateur ainsi qu’avec l’Exécutif de l’Union.

III. Nommer les personnes devant intégrer leur

Secrétariat et élaborer leurs règlements intérieurs

respectifs.

IV. Publier, dans les 30 jours, la convocation aux

élections extraordinaires, justifiées par une vacance

Constitution politique des États-Unis du Mexique216

de siège. La convocation concerne les postes vacants

des députés et sénateurs selon le principe de la

majorité relative, réglementée par l’article 63 de

cette Constitution. Le scrutin sera effectué dans les

90 jours suivant la convocation respective, sauf si

la vacance se présente dans la dernière année de

fonctions du législateur correspondant.

Section IV

De la Commission Permanente

Article 78. En dehors des sessions ordinaires du

Congrès de l’Union, une Commission Permanente

est installée, composée de 37 membres, dont 19

Députés et 18 Sénateurs, nommés la veille de la clôture

des sessions ordinaires des Chambres respectives. Ces

assemblées nomment, parmi leurs membres actifs, un

suppléant pour chaque titulaire de la Commission.

En dehors des compétences conférées par cette

Constitution, la Commission Permanente a les

attributions suivantes :

I. Valider la procédure de l’alinéa IV de l’article 76

concernant l’appel à la Garde Nationale.

II. Recevoir, le cas échéant, le serment de prise de

fonctions du Président de la République.

Titre Troisième 217

III. Résoudre les questions de sa compétence ;

recevoir les initiatives et les propositions législatives

présentées en dehors de la session ordinaire du

Congrès de l’Union ; transmettre ces dernières à

l’évaluation des Commissions respectives afin

qu’elles puissent être traitées lors de la prochaine

session ordinaire.

IV. Lancer la convocation aux sessions extraordinaires,

d’uneseuleChambreouduCongrès.Cesconvocations,

émanant de sa propre initiative ou de celle de

l’Exécutif, doivent être confirmées par les deux

tiers des membres présents. La convocation

mentionne l’objet ou les objets de chacune des

séances extraordinaires.

V. Ratifier ou annuler la désignation du Procureur

Général de la République, proposée par l’Exécutif

fédéral.

VI. Accorder une permission d’une durée de 30

jours au Président de la République et nommer un

Président par intérim en son absence.

VII. Ratifier les désignations effectuées par le

Président de la République, des Magistrats, des agents

diplomatiques, des Consuls généraux, des hauts

fonctionnaires du ministère de Finances, des colonels

Constitution politique des États-Unis du Mexique218

et d’autres chefs de la plus haute hiérarchie militaire,

de l’Armée, de la Marine et des Forces Aériennes

nationales, sur la base des dispositions législatives

applicables.

VIII. Analyser et trancher en matière de demandes

de permissions temporaires présentées par les

législateurs des deux Chambres.

Section V

Du contrôle supérieur de la Fédération

Article 79. L’Organe supérieur de contrôle de la

Fédération, de la Chambre des Députés, est autonome,

autant en matière de technique que de gestion de ses

attributions, ainsi que des décisions sur son organisation

interne, son fonctionnement et sur les décisions prises

dans le cadre de la loi.

La fonction de contrôle est exercée conformément

aux principes de postériorité, d’annualité, de légalité,

d’irrévocabilité, d’impartialité et de confiabilité.

Cet Organe supérieur de contrôle de la Fédération est

responsable de :

I. Contrôler a posteriori les recettes et les dépenses,

la gestion, la surveillance et l’utilisation des fonds

et des ressources des Pouvoirs de l’Union et des

Titre Troisième 219

organismes publics fédéraux, ainsi que réaliser des

audits sur l’efficacité dans la réalisation des objectifs

contenus dans les programmes fédéraux, par le

biais des rapports qui sont présentés dans les

conditions prévues par la loi.70

Il contrôle aussi directement les ressources fédérales

gérées ou exercées par les États, les municipalités,

le District Fédéral et les organes politico-administratifs

de leurs circonscriptions territoriales, à l’exception

des participations fédérales ; il contrôle de même les

ressources fédérales octroyées et exercées par toute

entité, personne physique ou morale, publique ou

privée et celles qui sont transférées à des fidéicommis,

mandats, fonds spéciaux ou toute autre figure

70 L’article 79 en vigueur a été entièrement rajouté au texte constitutionnel le 30 juillet 1999. L’intervention du Pouvoir législatif relève d’un changement de critère assez important, dans la mesure où le modèle présidentiel a tendance à restreindre cette activité aux mécanismes internes de contrôle de l’administration. Exercé jadis sous la forme de Ministère du Contrôle et du développement administratif (SECODAM pour ses sigles en espagnol), le chapitre de l’administration chargé de ces questions a été transformé en Ministère de la Fonction Publique. Désormais, l’Exécutif ne peut plus agir par lui-même, devant par conséquent trouver le partenariat de la nouvelle instance législative de vigilance, afin de mettre en place toutes sortes de responsabilités des fonctionnaires. Pour une révision de la situation administrative précédente et la compréhension de l’actuelle, voir MONSIVAIS, Guillermo, “La lutte contre la corruption des fonctionnaires”, Revue Française d’Administration Publique, no. 94, avril-juin (2000), pp. 231-240.

Constitution politique des États-Unis du Mexique220

juridique, conformément aux procédures établies

par les lois et sans préjudice de la compétence

d’autres autorités et des droits des utilisateurs du

système financier.

Les entités auditées auxquelles fait référence le

paragraphe précédent doivent assurer le contrôle et

le registre comptable, patrimonial et budgétaire des

ressources de la Fédération qui leur sont transférées

et allouées, conformément aux critères prévus par

la Loi.

Sans préjudice du principe d’annualité, l’organe

supérieur de contrôle de la Fédération peut

demander et réviser, de manière occasionnelle et

concrète, l’information d’exercices antérieurs à

celui des Comptes Publics en cours de révision,

sans que pour autant on considère ouverts, pour

tous les effets juridiques, les Comptes Publics de

l’exercice auquel appartient l’information sollicitée,

exclusivement lorsque le programme, le projet ou

les dépenses, contenus dans le budget en cours

de révision recouvre, pour son exécution et

paiement, divers exercices fiscaux ou s’il s’agit de

révisions de l’accomplissement des objectifs des

programmes fédéraux. Les observations et

recommandations émises par l’organe supérieur

Titre Troisième 221

de contrôle de la Fédération ne peuvent se référer

qu’à l’exercice des finances publiques des Comptes

Publics en cours de révision.

De même, sans préjudice du principe de postériorité,

dans les situations exceptionnelles prévues par la

Loi, à la suite de dénonciations, l’organe de contrôle

peut demander aux entités auditées de procéder

à la révision, pendant l’exercice fiscal en cours,

des concepts dénoncés et de lui en faire rapport.

Si cette requête n’est pas satisfaite dans les délais

et formes prescrits par la Loi, les sanctions prévues

par la loi sont infligées. L’organe supérieur de contrôle

de la Fédération présente un rapport spécifique à la

Chambre des Députés et, le cas échéant, détermine

les responsabilités correspondantes ou établit

d’autres responsabilités auprès des autorités

compétentes.

II. Remettre le rapport des résultats de la révision

des Comptes publics à la Chambre des Députés,

au plus tard le 20 février de l’année suivant sa

présentation. Ce rapport est soumis à l’examen de

la plénière de la Chambre et sera public. Dans ce

rapport sont inclus les audits pratiqués, les avis

émanant de la révision, les alinéas correspondants

au contrôle de la gestion des finances fédérales

Constitution politique des États-Unis du Mexique222

par les entités auditées auxquelles fait référence

le paragraphe précédent, et la vérification de

l’efficacité dans la poursuite des objectifs des

programmes fédéraux, ainsi qu’un paragraphe

spécifique portant les observations de l’organe

supérieur de contrôle de la Fédération incluant les

justifications et éclaircissements que, le cas échéant,

les entités auditées auraient présentés.

À cet effet, préalablement à la présentation du

rapport contenant le résultat, les entités auditées

prennent connaissance des résultats de la vérification

dont elles ont fait l’objet, afin qu’il leur soit possible

de présenter les justifications et éclaircissements

correspondants, qui doivent être évalués par l’organe

supérieur de contrôle de la Fédération en vue de

l’élaboration du rapport du résultat de la révision

des Comptes publics.

Le titulaire de l’organe supérieur de contrôle

de la Fédération envoie aux entités auditées, au

plus tard dix jours ouvrables après la remise

du rapport du résultat à la Chambre des Députés,

les recommandations et actions promues

correspondantes afin que, dans un délai allant

jusqu’à trente jours ouvrables, elles présentent

l’information et fassent les commentaires pertinents,

Titre Troisième 223

sous peine de se voir infliger les sanctions prévues

par la loi. Ce qui précède ne s’applique pas aux

rapportsd’auditni à ladéterminationderesponsabilités,

qui sont assujettis aux procédures et aux termes

prévus par la loi.

L’organe supérieur de contrôle de la Fédération

doit se prononcer dans un délai de cent vingt jours

ouvrables sur les réponses données par les entités

auditées, faute de quoi les recommandations et

actions prévues sont considérées comme satisfaites.

Dans le cas des recommandations en matière

d’efficacité, les entités auditées doivent préciser

devant l’organe supérieur de contrôle de la Fédération

les améliorations apportées ou, le cas échéant, justifier

que cela n’était pas nécessaire.

L’organe supérieur de contrôle de la Fédération

doit remettre à la Chambre des Députés, le premier

jour des mois de mai et novembre de chaque année,

un rapport sur la situation relative aux observations,

recommandations et actions promues.

L’organe supérieur de contrôle de la Fédération

doit réserver ses procédures et observations jusqu’à

présenter son rapport des résultats à la Chambre

des Députés ; la Loi fixe les sanctions applicables

aux contrevenants à cette disposition.

Constitution politique des États-Unis du Mexique224

III. Enquêter sur les actes ou omissions impliquant

une irrégularité ou une conduite illégale dans

l’encaissement, les dépenses, la gestion, la surveillance

et l’utilisation de fonds et ressources fédérales et

effectuer des visites domiciliaires, uniquement pour

exiger de se faire présenter les livres, documents ou

archives indispensables à la réalisation des enquêtes,

dans le respect des lois et des formalités prévues pour

les perquisitions, et

IV. Déterminer les dommages et préjudices qui

affectent le Trésor public fédéral ou le patrimoine

des organismes publics fédéraux et infliger

directement aux responsables les indemnités et

peines pécuniaires correspondantes, ainsi que

dénoncer d’autres responsabilités auprès des

autorités compétentes ; promouvoir les actions de

responsabilité auxquelles fait référence le Titre

Quatrième de cette Constitution et présenter les

plaintes pénales, dans les procédures desquelles

l’organe de contrôle intervient conformément à la

loi.

Des recours peuvent être présentés contre les

sanctions et autres résolutions de l’organe supérieur

de contrôle de la Fédération par les entités auditées

Titre Troisième 225

et, le cas échéant, par les fonctionnaires affectés qui

en font partie, devant l’organe de contrôle lui-même

ou devant les tribunaux auxquels fait référence

l’article 73, fraction XXIX-H de cette Constitution,

dans les conditions prévues par la loi.

La Chambre des Députés désigne le titulaire de

l’organe de contrôle par le vote des deux tiers de ses

membres présents. La loi détermine la procédure

de sa désignation. Ce contrôleur conserve son poste

pendant huit ans et peut être nommé à nouveau

une seule fois. Il ne peut être destitué que pour

les fautes graves stipulées par la loi, avec le même

nombre de voix que pour son élection, ou pour

les causes et conformément aux procédures prévues

au Titre quatrième de cette Constitution.

Le titulaire de l’organe supérieur de contrôle de la

Fédération remplit, outre les conditions prévues

aux fractions I, II, IV, V et VI de l’article 95 de cette

Constitution, celles que la loi stipule. Pendant

l’exercice de son mandat, il ne peut faire partie d’aucun

parti politique, ni occuper un autre poste, emploi

ou mission, sauf ceux qui ne sont pas rémunérés,

dans des associations scientifiques, d’enseignement,

artistiques ou de bienfaisance.

Constitution politique des États-Unis du Mexique226

Les Pouvoirs de l’Union, les États fédérés et autres

entités auditées fournissent l’aide nécessaire à

l’organe supérieur de contrôle de la Fédération

pour l’exercice de ses fonctions et, dans le cas

contraire, ils encourent les sanctions prévues par

la Loi. De même, les fonctionnaires fédéraux et

locaux, ainsi que toute entité, personne physique

ou morale, publique ou privée, fidéicommis,

mandat ou fonds spécial ou toute autre figure

juridique, qui reçoivent ou exercent des ressources

publiques fédérales, doivent fournir l’information

et les documents requis par l’organe supérieur de

contrôle de la Fédération, conformément aux

procédures établies dans les lois et sans préjudice

de la compétence d’autres autorités et des droits des

utilisateurs du système financier. Dans le cas où

l’information n’est pas fournie, les responsables

sont sanctionnés dans les conditions prévues par

la Loi.

Le Pouvoir exécutif Fédéral applique la procédure

administrative d’exécution pour percevoir les

indemnisations et peines pécuniaires auxquelles

fait référence la fraction IV du présent article.

227

Article 80. L’exercice du Pouvoir exécutif suprême

est attribué à un seul individu désigné comme «Président

des États-Unis du Mexique».71

Chapitre iii Du Pouvoir exécutif

71 «A l’origine plus ou moins directement inspirés par la Constitution des États-Unis mais aussi tributaires de considérations régionales (idéologie bolivarienne, pratiques du caudillisme et du caciquisme), les gouvernements présidentiels latino-américains ont rapidement dérivé vers des formes diversifiées de présidentialisme personnalisé. Modèle dominant, le présidentialisme se caractérise par une hypertrophie accentuée des pouvoirs d’un président élu, chef unique de l’Exécutif, sur façade démocratique», MODERNE, Franck, «Avatars du présidentialisme dans les États latino-américains», Pouvoirs, no. 98 (2001), p. 87. La structure partisane a favorisé l’efficacité du principe unipersonnel du système présidentiel mexicain. Entre 1929 et 1997, représentant l’intervalle entre la fin de la révolution mexicaine et la parution du premier “gouvernement divisé” (présentant pour la première fois une majorité législative défavorable au parti du Président de la République), la réalité institutionnelle mexicaine était qualifiée de structure de “parti dominant”. Une certaine volonté, acceptant de bon gré la concentration des pouvoirs dans la seule personne du président de la République, s’était ainsi configurée dès que toutes les armées de la Révolution

Constitution politique des États-Unis du Mexique228

Article 81.Conformément aux termes de la loi électorale,

le système d’élection du Président est direct.

Article 82. Pour être Président, il est exigé :

I. D’être citoyen mexicain par naissance ; de profiter

du plein bénéfice de ses droits ; d’être fils de père

ou de mère mexicains et d’avoir résidé dans le pays

pendant une période minimale de vingt ans.

II. D’avoir 35 ans au moment des élections.

III. D’avoir résidé dans le pays durant l’année

préalable à l’élection. Une absence de trente jours

ou moins n’implique pas l’interruption de la

résidence.

IV. De ne pas faire partie de la hiérarchie eclésiastique

ni être ministre d’un culte religieux.

V. De ne pas se trouver en service actif des armées,

six mois avant les élections.

se sont volontairement rassemblées autour de la figure du Chef de la Révolution, le Général P. Elías Calles, dans le Parti National Révolutionnaire, (antécédent direct du PRI). Voir COSSIO VILLEGAS, Daniel et al., Petite histoire du Mexique (tr. par Monique Legros), Paris, Armand Colin, 1981, p. 131-158. L’un des textes descriptifs les plus intéressants sur la formation du présidentialisme mexicain, in GONZALEZ CASANOVA, Pablo, La démocratie au Mexique (tr. par M. Jimeno), Paris, Anthropos (1969), 371 p.

Titre Troisième 229

VI. De ne pas être ministre ou Secrétaire d’État,

Procureur Général de la République, gouverneur

d’un État ni Chef du Gouvernement du District

Fédéral, à moins d’avoir quitté ce poste six mois

avant le jour des élections ; et

VII. De ne pas se trouver parmi les individus ayant

des causes d’incapacité prévues par l’article 83.

Article 83. Le Président est appelé à exercer ses

fonctions le 1er décembre pendant une période de six

ans. Le citoyen ayant exercé la fonction de Président

de la République, aprés élection populaire, ou bien

aprés désignation sous forme de substitut, provisoire

ou intérimaire, ne peut, en aucun cas et pour aucune

raison, exercer à nouveau cette fonction.

Article 84. La séparation définitive du Président de

la République est soumise aux termes de la procédure

suivante : lorsque cette séparation se présente dans

les deux premières années de fonction du Président, le

Congrès est aussitôt érigé en Collège électoral, lorsque

celui-ci se trouve en période de session et, en présence

des deux tiers du total des membres du Congrès, il élit

un Président intérimaire au scrutin secret et à la majorité

absolue des présents. Dans les dix jours suivant cette

désignation, le Congrès convoque à l’élection d’un

président censé compléter le mandat présidentiel. Ces

Constitution politique des États-Unis du Mexique230

élections ont lieu, au plus tôt, dans les quatorze mois

suivant la convocation mentionnée et au plus tard,

dix-huit mois après.

En dehors des périodes de sessions, la Commission

Permanente désigne aussitôt un président provisoire,

et convoque le Congrès à une session extraordinaire, afin

de procéder à la désignation du président intérimaire

et à la convocation d’élections présidentielles.

Lorsque le Président cesse ses fonctions pendant les

quatre dernières années de son mandat, le Congrès de

l’Union est chargé de désigner un président substitut,

qui termine le mandat. Si le Congrès se trouve en dehors

de la période de sessions ordinaires, la Commission

Permanente désigne un président provisoire, et

convoque le Congrès à une session extraordinaire afin

d’installer le Congrès en Collège Électoral, pour

procéder à l’élection du président substitut.

Article 85. Si au début d’une période constitutionnelle

le président élu ne se présente pas ou si l’élection n’a

pas conclu ou n’est pas déclarée valable au 1er

décembre, le mandat du Président sortant prend fin.

Toutefois le Congrès de l’Union désigne un Président

intérimaire pour assumer le Pouvoir exécutif ou bien

la Commission Permanente désigne un Président

Titre Troisième 231

provisoire conformément aux dispositions de l’article

précédent.

Lorsque l’absence du président est temporaire, le Congrès

de l’Union, ou à défaut, la Commission Permanente,

désigne un président intérimaire devant exercer cette

fonction pendant la durée de cette absence.

Lorsque l’absence du président est de plus de trente

jours et que le Congrès ne se trouve pas en session, la

Commission Permanente convoque à une session

extraordinaire du Congrès, chargé de décider de

l’autorisation ou de la désignation, le cas échéant, d’un

président intérimaire.

Lorsque l’absence temporaire devient définitive les

termes de l’article précédent sont appliqués.

Article86.Le Président de la République n’est susceptible

de démissioner qu’en raison d’une cause grave, définie

par le Congrès de l’Union, devant lequel, le Président

présente sa démission.

Article 87. Le Président, lors de sa prise de fonction,

prononce le serment suivant devant le Congrès ou devant

la Commission Permanente, en période d’intersession :

«Je jure de respecter et de faire respecter la Constitution

politique des États-Unis du Mexique et les lois qui en

Constitution politique des États-Unis du Mexique232

émanent et d’exercer, de façon loyale et patriotique,

la fonction de Président de la République, que le peuple

m’a confiée, pour le bien et la prospérité de l’Union ;

j’en répondrai devant la Nation».

Article 88. Le Président de la République peut s’absenter

du territoire national jusqu’à sept jours, s’il informe au

préalable le Sénat ou la Commission Permanente le

cas échéant, des motifs de son absence, ainsi que du

résultat des démarches réalisées. Pour une absence

de plus de sept jours, l’autorisation du Sénat ou de la

Commission Permanente est exigée.

Article 89. Les obligations et les attributions du Président

de la République sont les suivantes :72

72 Pendant lapériodede «parti dominant» (1929-1997), le régimepolitique mexicain avait établi, en dehors des attributions constitutionnelles, dont voici le catalogue, d’autres attributions «méta-constitutionnelles». Ces dernières, donnant assez d’éléments pour parler d’une forme de «modèle de dictature parfaite» (selon la formule de l’écrivain Péruvien Mario Vargas Llosa), relevaient du contrôle exercé par l’Exécutif fédéral par le biais du PRI. Cette symbiose impliquait notamment que le Président devenait l’arbitre indiscutable de toutes les controverses. Grâce à ces attributions non écrites, le Président désignait non seulement son successeur, mais aussi la haute hiérarchie du parti ainsi que la liste des candidats aux postes d’élection. COUFFIGNAL, Georges, «Le PRI : crépuscule d’une hégémonie ? », in Problèmes d’Amérique Latine, no. 38, 1988. Parmi d’autres attributions de ce genre, la désignation des Magistrats de la Cour suprême de l’alinéa XVIII s’est produite, jusqu’à 1995, sans pour autant prendre en considération véritablement l’opinion des sénateurs. La «dictature»

Titre Troisième 233

I. Promulguer et exécuter les lois approuvées par

le Congrès de l’Union, en veillant à leur respect strict

dans l’administration.

II. Désigner et révoquer librement les ministres, les

agents diplomatiques et les hauts fonctionnaires du

Ministère des Finances, ainsi que les employés

de l’Union n’étant pas soumis à un statut particulier

mentionné dans cette Constitution ou dans la

législation ordinaire.

III. Nommer les ministres, les agents diplomatiques

et les consuls généraux, avec l‘approbation du

Sénat.

IV. Nommer, avec l’approbation du Sénat, les

Colonels ainsi que d’autres officiers de la plus haute

hiérarchie de l’Armée, de la Marine et de la Force

Aérienne, les hauts fonctionnaires du Ministère des

Finances.

était parfaite dans la mesure où toutes les formalités légales étaient respectées. En réalité, la décision était, plus ou moins, concentrée sur la structure du président de la République. Pour une description assez précise de ces attributions (y compris leurs évolutions postérieures entre les années 1930 et les dernières administrations du Parti de la Révolution des années 1990, bien que quittant le pouvoir en 2000), voir CHEVALIER, François, «La démocratie mexicaine et son parti dominant : genèse et développements», RFSP, vol. 38, no. 2 (1988), pp. 241-242.

Constitution politique des États-Unis du Mexique234

V. Nommer les officiers de l’Armée, la Marine ou

la Force Aérienne, selon les procédures établies

par les lois.

VI. Préserver la sécurité nationale selon les termes

de la loi respective. Afin de sauvegarder la sécurité

nationale ainsi que la défense extérieure de la

Fédération, le Président dispose de la totalité des

Forces Armées permanentes, à savoir de l’Armée,

de la Marine et de la Force Aérienne.

VII. Disposer de la Garde Nationale, dans le même

but, selon les termes de l’alinéa IV de l’article 76.

VIII. Déclarer la guerre au nom des États-Unis du

Mexique, une fois approuvée par le Congrès de

l’Union.

IX. Désigner le Procureur Général de la République,

après ratification du Sénat.

X. Diriger la politique extérieure et signer les traités

internationaux, ainsi qu’interrompre, dénoncer,

suspendre, modifier, amender, retirer des réserves

et formuler des déclarations interprétatives sur ces

traités, en les soumettant à l’approbation du Sénat.

Dans la conduite de cette politique, le titulaire du

Titre Troisième 235

Pouvoir exécutif observe les principes suivants :

l’autodétermination des peuples, la non ingérence,73

le règlement pacifique des différents, la proscription

de la menace ou de l’utilisation de la force dans les

relations internationales, l’égalité juridique entre

les États, la coopération internationale pour le

développement et la lutte pour la paix et la sécurité

internationales.74

XI. Convoquer le Congrès aux séances extraordinaires,

après accord de la Commission Permanente.

XII. Apporter au Pouvoir Judiciaire l’aide nécessaire

à l’exercice de ses fonctions.

73 Pour avoir un repère sur l’étendue du principe de non- intervention (impulsé en premier, au niveau international, par le Mexique) et son statut face aux questions humanitaires, voir KERVAREC, Gaëlle, «L’intervention d’humanité dans le cadre des limites au principe de non-intervention», Revue juridique Themis (1998), pp. 81-136 74 L’Exécutif fédéral doit affronter l’une des questions les plus complexes lors de l’exercice de cette attribution constitutionnelle ; notamment en prenant en considération les pressions diplomatiques exercées par les États-Unis pour certains sujets concrets. Le combat contre le trafic des drogues a été mené par les autorités mexicaines prenant en compte des directives souvent conçues à Washington. Pour une analyse d’un tel parcours conflictuel marqué par le processus de «certification» imposé aux autorités mexicaines depuis 1987, cf. VAGNOUX, Isabelle, op. cit., pp. 296-330.

Constitution politique des États-Unis du Mexique236

XIII. Habiliter toute sorte de ports ; établir des

douanes maritimes et frontalières et définir leur

emplacement.75

XIV. Prononcer, conformément aux lois respectives,

la grâce des détenus qui purgent une condamnation

relative aux infractions qui relèvent de la compétence

des tribunaux fédéraux et des condamnés pour

infractions de droit commun dans le District Fédéral.

XV. Accorder, pendant une période de temps

limité, le bénéfice de privilèges exclusifs, attribués

sur la base des lois respectives aux inventeurs.

XVI. En dehors des périodes de sessions du

Sénat, le Président de la République est autorisé

à effectuer les désignations mentionnées dans les

alinéas III, IV et IX, avec approbationde laCommission

Permanente.

XVII. (Disposition abrogée)

75 Sur les négociations préalables à l’adoption de l’ALENA (et notamment de l’homologation des tarifs douaniers dans le cadre des règles du GATT), voir LACASSE, Nicole «La libre circulation de marchandises dans l’Accord Trilatéral de Libre Echange : analyse des barrières tarifaires et non-tarifaires», in PERRET, Louis et Nicole LACASSE, Faire affaires au Mexique : les défis du libre échange, Québec, Wilson & Lafleur Itée (1993), pp. 16-33.

Titre Troisième 237

XVIII. Saisir le Sénat d’une liste de noms afin que cette

assemblée effectue la désignation des Magistrats

de la Cour suprême de justice, et soumettre à son

approbation les permissions et les éventuelles

démissions de ces juges.

XIX. (Disposition abrogée)

XX. Exercer les autres compétences conférées

expressément par cette Constitution.

Article 90. L’Administration publique fédérale est

centralisée et parapublique dans les conditions prévues

par la Loi organique approuvée par le Congrès, qui

répartit les affaires de l’ordre administratif de la

Fédération relevant des Ministères,76 et définit les bases

76 A propos de l’Administration dite «semi-contrôlée» par l’État («paraestatal» en espagnol), cette disposition fait allusion notamment aux entités qui fonctionnent sous la structure d’entreprise publique. Ayant observé une prolifération pendant les années 1970, l’organisation de ces dernières faisait partie du butin que chaque Président de la République était censé utiliser afin de rendre des postes aux amis politiques sur des bases souvent très opaques (il faut dire que la politique d’entreprise publique a été soldée, comme en France, par une intense politique de privatisations, coïncidant avec la fin des années 1980). L’inexistence d’un véritable service civil dans l’administration fédérale (en dehors du service extérieur et des armées) impliquait que «les fonctionnaires, au moment de leur prise de fonctions, signaient une lettre de démission en blanc qui, au plus tard, serait remplie à la fin du mandat présidentiel». Au niveau des administrations locales et municipales, cette situation

Constitution politique des États-Unis du Mexique238

générales de la création des entités parapubliques

et l’intervention de l’Exécutif fédéral dans leurs

fonctionnement.

Les lois déterminent les relations entre les entités

parapubliques et l’Exécutif fédéral, ou entre celles-ci

et les ministères.

Article 91. Pour être ministre du Gouvernement, il

faut avoir la qualité de citoyen mexicain par naissance,

bénéficier du plein exercice de ses droits et avoir trente

ans révolus.

Article 92. Tous les règlements, décrets, accords et

ordres du Président de la République doivent être

signés par le ministre compétent, faute de quoi ils ne

sont pas contraignants

Article 93. Les ministres, après ouverture de la session

ordinaire, font rapport au Congrès de la situation de

leur ministère.

est toujours d’actualité dans la plupart des entités sub-nationales, COUFFIGNAL, Georges, «Mexique», in MENY, Yves et DUHAMEL, Olivier, Dictionnaire Constitutionnel, Paris, Presses Universitaires Françaises, 1992, p. 636. Au niveau fédéral, un système concernant le service civil se met en place au fur et à mesure, depuis le début du sexennat du Président Fox (2000-2006).

Titre Troisième 239

Chacune des deux Chambres peut convoquer les

ministres, le Procureur Général de la République,

les directeurs et administrateurs des entitésparapubliques,

ainsi que les titulaires des organes autonomes, afin

qu’ils déclarent, sous serment, lors d’un débat sur une

loi ou lorsqu’est étudiée une question concernant leurs

ministères ou activités respectives, ou pour qu’ils

répondent à une interpellation ou à des questions.

Chacune des deux Chambres a la faculté de

convoquer des commissions d’enquête, à la demande

d’un quart des membres la Chambre des députés

ou de la moitié des membres du Sénat. Les rapports

de ces commissions, relatifs au fonctionnement des

organes décentralisés ainsi que des entreprises à

participation publique, sont communiqués à l’Exécutif

Fédéral.

Les Chambres peuvent solliciter de l’information ou

des documents aux ministres et aux titulaires d’entités

du gouvernement fédéral, par le biais d’une question

écrite, dont la réponse doit parvenir au plus tard 15

jours calendaires après sa réception.

L’exercice de ces attributions se fait dans les conditions

prévues par la loi du Congrès et ses règlements.

241

Article 94. L’exercice du Pouvoir judiciaire de la

Fédération est confié à la Cour suprême de justice,

au Tribunal Électoral, aux Tribunaux collégiaux et

unitaires de Circuit ainsi qu’aux Tribunaux de

District.77

Selon les termes de cette Constitution ainsi que des

lois applicables, le Conseil de la Magistrature fédérale78

est chargé de l’administration, de la surveillance et de

Chapitre iV Du Pouvoir judiciaire

77 Pour une explication du système des tribunaux fédéraux et de leur distinction par rapport aux juridictions ordinaires, à savoir, locales, cf. GARCIA RAMIREZ, Sergio, “La justice : évolutions récentes”, Revue Française d’Administration Publique, no. 94, avril- juin (2000), pp. 241-247. 78 Nous avons utilisé la dénomination la plus commune pour désigner cette institution dans le contexte européen. Une dénomination plus approximative au droit mexicain pourrait correspondre à «Conseil de la Magistrature Fédérale».

Constitution politique des États-Unis du Mexique242

la discipline du Pouvoir judiciaire de la Fédération, à

l’exception de la Cour suprême de justice de la Nation.

La Cour suprême de justice de la Nation est composée

de onze Magistrats79 et fonctionne autant sous forme

d’une Assemblée plénière que de Chambres.

Sur la base des modalités prévues par la loi, les séances de

l’Assemblée plénière ainsi que celles des chambres sont

publiques. Exceptionnellement, les séances concernant

la résolution de situations touchant aux mœurs ou à

l’intérêt public, se déroulent à huis clos.

Les compétences de la Cour suprême, son

fonctionnement en Assemblée plénière ou sous forme

de chambres, les compétences des Tribunaux de

Circuit, des Tribunaux de District ou du Tribunal Electoral

ainsi que le régime de responsabilités applicable aux

fonctionnaires du Pouvoir judiciaire de la Fédération,

sont réglementés selon les dispositions législatives ;

ces dernières, conformément aux bases établies par cette

Constitution.

79 De même que pour le cas de la référence antérieure, nous avons opté pour le terme «Magistrat» au lieu d’employer un mot plus rapproché du terme employé dans la Constitution, à savoir celui de «Ministre de la Cour Suprême». Cette dénomination (présente dans d’autres pays latino-américains, comme le Chili) nous semble équivoque pour le lecteur francophone. En effet, il semble bien plus commun de faire allusion aux Ministres comme faisant partie de la branche exécutive ; cf. supra, art. 55.

Titre Troisième 243

Le Conseil de la Magistrature fédérale fixe le nombre

des Tribunaux de Circuit et de District, leurs divisions

respectives en circuits, leurs compétences territoriales

et, le cas échéant, leur spécialité par matière.

L’Assemblée plénière de la Cour suprême est autorisée

à élaborer des accords généraux visant à distribuer sa

charge de travail entre les chambres, ainsi qu’à saisir

les Tribunaux collégiaux de Circuit, afin d’accélérer les

démarches, des questions ayant fait jurisprudence

ou des questions qui, conformément aux accords

mentionnés, exigent une meilleure administration de

la justice. Ces accords entrent en vigueur après leur

publication.

La loi détermine les conditions rendant obligatoire la

jurisprudence établie par les tribunaux du Pouvoir

judiciaire fédéral, sur l’interprétation de la Constitution,

des lois et des règlements locaux et fédéraux ainsi

que des traités internationaux signés par l’État

mexicain,80 ainsi que les conditions de son interruption

et de sa modification.

80 Suite à l’adoption de l’Accord de Libre Echange d’Amérique du Nord (ALENA) en 1994, les controverses commerciales suscitées entre des ressortissants des pays membres (le Canada, le Mexique et les États-Unis) pouvaient être résolues sous forme de panels d’arbitrage, rendant plus agiles les transactions commerciales internationales. Voir FIX FIERRO, Héctor et Sergio LOPEZ AYLLÓN, “Globalisation et changement juridique au Mexique : l’ALENA”, Droit

Constitution politique des États-Unis du Mexique244

La rémunération correspondante aux services rendus

par les Magistrats de la Cour suprême, les Juges

Titulaires des Tribunaux de Circuit et des Cours de

District, les Conseillers de la Magistrature fédérale et

les magistrats électoraux, ne peut être diminuée

pendant la durée de leur mandat.

Les Magistrats de la Cour suprême de justice sont

désignés pour une durée de quinze ans, et ne peuvent

être destitués qu’aux termes du Titre IV de cette

Constitution. Suite à l’échéance de leur fonction, ils

ont droit à une pension à vie.

Aucun Magistrat de la Cour suprême ne peut être

désigné pour exercer la même fonction lors d’un

nouveau mandat, sauf s’il a exercé au titre de Magistrat

provisoire ou par intérim.

Article 95. Pour être élu Magistrat (Ministro) de la

Cour suprême, il est nécessaire de :

et Société, no. 37, pp. 37-46. La résolution des conflits par voie arbitrale est connue, dans le cadre de l’ALENA, selon la section respective du traité, à savoir, le Chapitre 11. Sur les controverses les plus représentatives à présent (dont l’affaire Mexique c. Metalclad du 2 mai 2001), et notamment, sur la manière d’insérer ce système d’arbitrage dans le cadre des tribunaux nationaux, voir LEMIEUX, Denis et Sabine MEKKI, «La révision judiciaire des décisions en vertu du chapitre 11 de l’ALENA», Les Cahiers de droit de l’Université de Laval, no. 45 (2004) pp. 791-821.

Titre Troisième 245

I. Être citoyen mexicain par naissance, bénéficiant

du plein exercice de ses droits politiques et civils.

II. Avoir 35 ans révolus le jour de la désignation.

III. Être titulaire d’une licence en droit depuis au

moins dix années, octroyé par une institution

d’enseignement ou par une autorité dûment

autorisée.

IV. Avoir une bonne réputation et n’avoir jamais

commis une infraction passible d’une peine de

prison de plus d’un an. Toutefois, le vol, la fraude,

la contrefaçon, l’abus de confiance ou tout autre

conduite considérée comme contraire à la bonne

réputation dans l’exercice d’un emploi public,

justifie l’impossibilité d’exercer cette fonction.

V. Avoir établi sa résidence dans le pays pendant les

deux années précédant le jour de la désignation, et

VI. Ne pas avoir, pendant l’année précédant la

désignation, occupé un poste de ministre, de

Procureur Général de la République, de Procureur

de justice du District Fédéral, de sénateur, de député

fédéral, de gouverneur d’un État ou de Chef du

Gouvernement du District Fédéral.

Les désignations des Magistrats de la Cour suprême

sont, de préférence, effectuées parmi les individus

Constitution politique des États-Unis du Mexique246

ayant travaillé de manière, efficace et honorable dans

les domaines de l’administration de la justice, ou les

personnes dont la capacité, l’honneur, l’efficacité

et les antécédents professionnels dans des domaines

juridiques s’avèrent exceptionnels.

Article 96. Afin de désigner les Magistrats de la Cour

suprême, le Président de la République propose

au Sénat une liste qui contient le nom des candidats au

poste vacant. Après avoir fait comparaître les candidats,

le Sénat désigne le Magistrat. Cette désignation est

effectuée au plus tard trente jours après la présentation

de la liste par un vote des deux tiers des membres

présents au Sénat. Si, après ce délai, le poste n’est pas

encore pourvu, le Président de la République désigne

lui-même le Magistrat devant remplir le poste vacant,

parmi les noms de la liste.

Sur la base des dispositions du paragraphe antérieur,

lorsque le Sénat rejette la totalité des aspirants de la

liste, le Président de la République en présentera une

nouvelle. Si cette deuxième liste était également

rejetée, le poste vacant sera occupé par une personne

désignée par le Président de la République sur cette

liste.

Article 97. Les magistrats titulaires des Tribunaux de

Circuit ainsi que les Juges de District sont désignés et

Titre Troisième 247

assignés à chacune des démarcations territoriales par

le Conseil de la Magistrature fédérale, sur la base de

critères objectifs ainsi que des termes et des conditions

établies par la loi. Ces désignations sont effectuées pour

une période de six ans. Au terme de cette période,

les magistrats et les juges sont susceptibles de

ratification ou de promotion aux postes supérieurs,

et ils ne peuvent être privés de leurs fonctions que

suivant les procédures établies par la loi en la matière.

En cas de violation grave d’une garantíe individuelle,

la Cour suprême est autorisée à désigner un ou

plusieurs agents commissionnés spéciaux, chargés

d’enquêter sur la question. Le fonctionnaire judiciaire

choisi sera l’un des membres de la Cour suprême, ou

un Juge de District ou un Magistrat des Tribunaux de

Circuit. Un tel choix relève d’une décision interne de la

Cour suprême, ou d’une demande de l’Exécutif

fédéral, de l’une des Chambres du Congrès ou du

Gouverneur d’un État. La Cour Suprême peut, par

ailleurs, demander au Conseil de la Magistrature

fédérale une enquête sur la conduite des juges ou

magistrats fédéraux.

La Cour suprême désigne et destitue son Secrétaire

Général et ses autres fonctionnaires. Concernant les

juges de district et les magistrats des Tribunaux de

Constitution politique des États-Unis du Mexique248

Circuit, ceux-ci seront autorisés à nommer et à

destituer leurs fonctionnaires et leurs employés

conformément à la loi de la fonction judiciaire.

Le Président de la Cour suprême est élu tous les quatre

ans par ses pairs, réunis en Assemblée plénière. Il ne

peut être réélu pour la période suivante.

Le jour de leur entrée en fonction, les Magistrats de la

Cour suprême prononcent le serment suivant devant

le Sénat :

Le Président du Sénat : «Jurez-vous d’accomplir de

manière loyale et patriotique la fonction de Magistrat

de la Cour Suprême qui vous á été attribuée, de

respecter et de faire respecter la Constitution politique

des États-Unis du Mexique et les lois qui en émanent,

dans le respect du bien et de la prospérité de

l’Union ?».

Le Magistrat : «Oui, je le jure».

Le Président du Sénat : «En cas de manquemenr à ces

obligations, vous en répondrez devant la Nation».

Les Juges de District et les Magistrats des Tribunaux

de Circuit prêtent serment devant la Cour suprême et

le Conseil de la Magistrature fédérale.

Titre Troisième 249

Article 98. Lorsque l’absence temporaire d’un Magistrat

de la Cour suprême dépasse un mois, le Président de

la République propose la désignation un Magistrat

intérimaire, soumise à l’approbation du Sénat selon

les termes de l’article 96 de cette Constitution.

Si un Magistrat fait défaut pour cause de décès ou

autre, le Président soumet une nouvelle nomination

à l’approbation du Sénat, selon les termes de l’article

96 de cette Constitution.

Les démissions des Magistrats de la Cour Suprême ne

sont recevables que pour cause grave, elles sont

soumises à l’Exécutif fédéral qui, après les avoir

évaluées, demande la ratification du Sénat.

Les autorisations temporaires d’absence des Magistrats

ne dépassant pas un mois, sont acordées par la Cour

suprême. Les demandes dépassant cette période ne

sont accordées que par le Président de la République

aprés accord du Sénat. Aucune autorisation ne peut

dépasser le terme de deux ans.

Art. 99. Le Tribunal Électoral, sous réserve des

dispositions de la fraction II de l’article 105 de cette

Constitution, est l’autorité juridictionnelle suprême en

la matière et l’organe spécialisé du Pouvoir judiciaire

de la Fédération.

Constitution politique des États-Unis du Mexique250

Pour l’exercice de ses attributions le Tribunal compte,

de manière permanente, une Chambre supérieure

et des Chambres régionales. Les séances de résolution

sont publiques conformément à la loi. Il dispose du

personnel juridique et administratif nécessaire à son

bon fonctionnement.

La Chambre supérieure est composée de sept Magistrats

électoraux. Le Président du Tribunal est élu par la

Chambre Haute parmi l’un des membres et son mandat

est de quatre ans.

Le Tribunal Électoral statue de manière définitive et

sans appel, dans les conditions prescrites par cette

Constitution et en vertu des dispositions de la loi :

l. Les recours contre les élections fédérales de députés

et de sénateurs.

II. Les recours contre l’élection du Président des

États-Unis du Mexique qui sont résolus en instance

unique par la Chambre Supérieure.

Les Chambres supérieure et régionales du Tribunal

déclarent la nullité des élections uniquement pour

les causes expressément établies par les lois.

La Chambre supérieure réalise le décompte final

des suffrages de l’élection du Président des États-

Titre Troisième 251

Unis du Mexique après avoir statué sur les recours

présentés. Elle déclare, le cas échéant, la validité de

l’élection et désigne comme Président élu le candidat

ayant obtenu le plus grand nombre de voix.

III. Les recours contre les actes ou résolutions de

l’autorité électorale fédérale autres que celles

mentionnées dans les deux fractions précédentes

et qui violent des normes constitutionnelles ou

juridiques.

IV. Les recours contre les actes ou résolutions

définitifs des autorités compétentes des États

fédérés pour organiser ou déclarer la validité d’une

élection ou pour statuer sur les recours présentés

pendant une élection, qui peuvent être décisifs pour

le déroulement des campagnes ou pour le résultat

des élections.

Ce recours est valable uniquement lorsque la réparation

demandée est possible du point de vue matériel

et juridique dans les délais électoraux et avant la

date constitutionnelle ou juridiquement fixée pour

l’installation des organes ou l’entrée en fonctions

des fonctionnaires élus.

V. Les recours contre les actes et les résolutions

qui violent les droits politiques électoraux des

Constitution politique des États-Unis du Mexique252

citoyens de voter, d’être candidat et de s’associer

librement et pacifiquement pour participer aux

affaires politiques du pays dans les conditions

prescrites par cette Constitution et par la législation.

Pour qu’un citoyen puisse recourir au Tribunal

dans le cas de violation de ses droits par le parti

politique dont il est membre, il doit épuiser d’abord

les instances de règlement de différends prévues

par les normes intérieures du parti dont la loi fixe

les règles et les délais applicables.

VI. Les conflits et les différends en matière de travail

entre le Tribunal et ses fonctionnaires.

VII. Les conflits et les différends en matière de travail

entre l’Institut Fédéral Électoral et ses fonctionnaires.

VIII. La fixation et l’imposition de sanctions par

l’Institut Fédéral Électoral aux partis ou associations

politiques et aux personnes physiques ou morales,

mexicaines ou étrangères qui violent les dispositions

de cette Constitution et la législation.

IX. Toute autre action prévue par la loi.

Les Chambres du Tribunal Électoral utilisent les

moyens de pression nécessaires pour l’exécution

expéditive de leurs décisions et leurs résolutions

dans les conditions prévues par la loi.

Titre Troisième 253

Sans préjudice des dispositions de l’article 105 de

cette Constitution, les Chambres du Tribunal Électoral

peuvent décider de la non application des lois en

matière électorale si elles sont contraires à cette

Constitution. Les décisions prises dans l’exercice

de cette faculté sont limitées aux causes concrètes

faisant l’objet de la procédure. Dans ces cas, la

Chambre supérieure en informe la Cour suprême

de justice de la Nation.

Si une Chambre du Tribunal Électoral défend une

jurisprudence sur l’inconstitutionnalité d’un acte

ou d’une résolution ou bien sur l’interprétation

d’un précepte de cette Constitution, et si ladite

jurisprudence peut être en contradiction avec

une jurisprudence soutenue par les Chambres ou

par la plénière de la Cour suprême de justice, les

ministres, les Chambres ou les parties peuvent

dénoncer la contradiction dans les termes fixés par

la loi, pour que la plénière de la Cour suprême de

justice de la Nation statue en dernier ressort sur

la jurisprudence qui doit prévaloir. Les résolutions

adoptées dans ces cas n’ont pas d’effet sur les affaires

déjà résolues.

L’organisationduTribunal, la compétencedesChambres,

les procédures pour le règlement des affaires relevant

Constitution politique des États-Unis du Mexique254

de sa compétence ainsi que les mécanismes de

définition des critères de jurisprudence obligatoires

en la matière, sont déterminés par cette Constitution et

par la législation.

La Chambre supérieure, d’office ou à la demande

d’une partie ou d’une des Chambres régionales, peut

statuer sur les affaires dont celles-ci sont saisies. Elle

peut ordonner le renvoi aux Chambres régionales des

affaires de sa compétence. La loi établit les règles et

les procédures pour l’exercice de ces facultés.

La gestion, la surveillance et le régime disciplinaire

au sein du Tribunal Électoral, dans les conditions

prescrites par la loi, relèvent d’une Commission

du Conseil de la Magistrature fédérale composée du

Président du Tribunal Électoral, qui la présidera, d’un

Magistrat électoral de la Chambre Supérieure désigné

par tirage au sort et trois membres du Conseil de la

Magistrature fédérale. Le Tribunal propose son budget

au Président de la Cour suprême de justice de la

Nation. Le budget est intégré au projet de budget du

Pouvoir judiciaire de la Fédération. Le Tribunal définit

son règlement intérieur et les accords généraux pour

assurer son bon fonctionnement.

Les Magistrats électoraux des Chambres supérieure

et régionales sont proposés par la Cour suprême

Titre Troisième 255

de justice de la Nation et élus par deux tiers des

voix des membres présents du Sénat. L’élection est

échelonnée conformément aux règles et aux

procédures définies par la loi.

Les Magistrats électoraux de la Chambre supérieure

satisfont aux conditions prescrites par la loi. Ces

conditions ne peuvent pas être inférieures à celles

exigées pour les Magistrats (Ministros) de la Cour

suprême de justice de la Nation. Leur mandat est

de neuf ans et ne peut être prorogé. Les démissions,

absences et licences des Magistrats électoraux de

la Chambre supérieure sont gérées, couvertes et

accordées par ladite Chambre en vertu de l’article

98 de cette Constitution.

Les Magistrats électoraux des Chambres régionales

satisfont aux conditions prescrites par la loi.

Ces conditions ne peuvent pas être inférieures

à celles exigées pour les Magistrats du Tribunal

collégial de Circuit. Leur mandat est de neuf ans

et n’est pas prorogé sauf s’ils sont promus à des

fonctions supérieures.

Si un poste reste vacant de manière définitive, un

nouveau Magistrat est nommé pour y pourvoir

jusqu’à la fin du mandat original.

Constitution politique des États-Unis du Mexique256

Les relations des fonctionnaires du Tribunal, en

matière de travail, sont régies par les dispositions

applicables au Pouvoir judiciaire de la Fédération

et par les règles particulières et les exceptions

marquées par la loi.

Article 100. Le Conseil de la Magistrature Fédérale

est un organe du Pouvoir judiciaire de la Fédération,

qui jouit d’indépendance et de capacité de gestion

pour prendre des décisions.

Le Conseil est composé de sept membres, dont le

Président de la Cour suprême, qui préside en même

temps cet organe. Trois membres du Conseil sont

désignés par l’Assemblée plénière de la Cour suprême

parmi des Juges et Magistrats qui font partie des

Tribunaux de Circuit et des Cours de District, à la

majorité d’au moins huit voix. La désignation de deux

Conseillers sera confiée au Sénat, et le Président de

la République désigne un troizième Conseiller.

Tous les membres du Conseil doivent réunir les

conditions signalées à l’article 95 de cette Constitution

et être des personnes honnêtes et honorables, et

ayant fait preuve de capacités professionnelles

et administratives. Les Conseillers désignés par la Cour

suprême doivent par ailleurs, être reconnus dans le

milieu judiciaire.

Titre Troisième 257

Le Conseil de la Magistrature fonctionne en Assemblée

plénière et en commissions. Hormis les aspects définis

par la loi en la matière, l’Assemblée plénière est

compétente pour résoudre les questions relatives à

la désignation, à l’assignation, à la ratification et à la

destitution des juges et magistrats fédéraux.

À l’exception du Président du Conseil, les Conseillers

restent en poste pendant une période de cinq ans non

renouvelable. La substitution des Conseillers s’effectue

de manière échelonnée.

Les Conseillers ne représentent pas ceux qui les ont

désignés, leur fonctionest exercéeen toute indépendance

et impartialité. Aucune destitution ne sera applicable en

dehors de la procédure établie par le Titre IV de cette

Constitution.

La loi spécifie les termes et les conditions de la formation

professionnelle et de la mise à jour des connaissances

indispensables au personnel du Pouvoir judiciaire, régi

par les principes d’excellence, d’objectivité, d’impartialité,

de professionnalisme et d’indépendance.

Conformément aux termes de la loi, le Conseil de la

Magistrature fédérale est autorisé à approuver des accords

généraux lui permettant d’exercer correctement ses

fonctions. La Cour suprême pent demander au Conseil

Constitution politique des États-Unis du Mexique258

de la Magistrature d’approuver des accords généraux,

dans la mesure où elle les considère comme étant

nécessaires à la fonction juridictionnelle fédérale.

L’Assemblée plénière de la Cour suprême peut

également soumettre ces accords à une révision, et

éventuellement les révoquer. Les révocations sont

approuvées à la majorité de huit voix, conformément

aux termes et aux procédures concernant l’exercice

de ces fonctions.

Les décisions du Conseil de la Magistrature sont

définitives et incontestables. Hormis les résolutions

concernant la désignation, l’assignation, la ratification

et la destitution des juges fédéraux, ces dernières étant

susceptibles de révision devant la Cour suprême,

aucune de ses décisions ne sont susceptibles de faire

l’objet d’une voie de recours. Toutefois, la Cour suprême

ne peut que vérifier si les résolutions du Conseil de

la Magistrature ont été adoptées conformément aux

termes et aux conditions établies par la loi organique

respective.

La Cour suprême élabore son propre budget. Le

Conseil de la Magistrature exerce la même attribution

pour le reste des instances du Pouvoir judiciaire

de la Fédération, en tenant compte des dispositions

de l’article 99 paragraphe sept de cette Constitution.

Titre Troisième 259

Les budgets ainsi élaborés sont transmis par le

Président de la Cour suprême, pour inclusión dans

le Projet du Budget fédéral. L’administration de la

Cour suprême est attribuée à son Président.

Article 101. Les Magistrats de la Cour suprême,

les Magistrats des Tribunaux de Circuit ainsi que les

Juges de District, les secrétaires respectifs, les membres

du Conseil de la Magistrature fédérale ainsi que les

Magistrats de la Chambre Haute du Tribunal Électoral

ne peuvent, sous aucun prétexte, accepter ni exercer

des responsabilités ou d’autres emplois dépendants de

la Fédération, des États, du District Fédéral ou des

particuliers, sauf les responsabilités non rémunérées

au sein des associations scientifiques, littéraires,

bénévoles ou d’enseignement.

Les personnes ayant exercé la fonction de Magistrat de

la Cour suprême, de Magistrats des Tribunaux de

Circuit, de Juge de District, de membre du Conseil de

la Magistrature fédérale ainsi que celle de Magistrat

de la Chambre Haute du Tribunal Électoral, ne peuvent

exercer le métier d’avocat ou de représentants devant

les organes du Pouvoir judiciaire de la Fédération,

pendant les deux années suivant leur séparation du

Pouvoir judiciaire.

Constitution politique des États-Unis du Mexique260

Pendant la même période, les Magistrats de la Cour

suprême ne peuvent exercer les postes décrits dans

l’alinéa VI de l’article 95 de cette Constitution, sauf

s’ils ont exercé leurs fonctions à titre provisoire ou

intérimaire.

Les réserves établies par cet article sont, par ailleurs,

applicables aux fonctionnaires judiciaires qui bénéficient

d’une permission temporaire.

La sanction correspondant à toute transgression des

dispositions précitées est la destitution du poste respectif

au sein du Pouvoir judiciaire de la Fédération, ainsi que,

indépendemment des conséquences diverses contenues

dans la législation applicable, la perte des prestations

et des bénéfices correspondantes.

Article 102.

A. La loi organise le Ministère Public de la Fédération

dont les fonctionnaires sont désignés et destítués par

l’Exécutif fédéral sur la base des dispositions de la

loi respective. Le Ministère Public de la Fédération

est présidé par le Procureur Général de la République,

désigné par l’Exécutif fédéral, et ratifié par le Sénat,

ouendehorsdes sessionsordinaires, par laCommission

Permanente. La désignation du Procureur Général

de la République sera restreinte aux candidats devant

Titre Troisième 261

accomplir les formalités suivantes : être mexicain

par naissance, avoir 35 ans révolus le jour de la

désignation, être diplômé de droit depuis un

minimum de dix ans, avoir une bonne réputation et

ne jamais avoir été condamné pour une infraction

intentionnelle. Le Procureur pourra être librement

destitué par l’Exécutif.

Le Ministère Public traite la poursuite des infractions

de l’ordre fédéral devant les tribunaux. Il est chargé de

la demande des mandats d’arrêt, à l’encontre des

inculpés, de la présentation des preuves concernant

la responsabilité des inculpés, de veiller à ce que la

régularité des procès soit accomplie de façon

à répondre aux exigences d’une administration de

justice efficace et expéditive, de veiller à ce que

les peines soient appliquées et d’intervenir dans les

cas déterminés par la loi.

Le Procureur Général de la République intervient

personnellement dans les controverses et les

actions d’inconstitutionnalité de prévues par

l’article 105 de cette Constitution.

Le Procureur Général sera autorisé à intervenir

dans le cadre des affaires qui relèvent de la

compétence du Ministère Public fédéral, soit de

manière personnelle ou par l’intermédiaire de ses

Constitution politique des États-Unis du Mexique262

agents. De telles affaires incluent toute affaire où

la Fédération est directement concernée ; les cas

relatifs aux Consuls généraux et à toute autre

question directement réglementée par la loi.

Le Procureur Général de la République et ses agents

sont responsables des fautes, des omissions ou des

transgressions dans l’exercice de leurs fonctions.

La fonctiondeConseiller juridiqueduGouvernement

est exercée par l’organe du Pouvoir exécutif instauré

par la loi.

B. Le Congrès de l’Union ainsi que les législatures

locales instaurent, dans le cadre de leurs compétences

respectives, des instances chargées de protéger

le régime des droits de l’homme reconnu par l’ordre

juridique mexicain. L’étendue des compétences de

ces organes concerne, par ailleurs, la prise en charge

des plaintes formulées par les individus à l’égard des

actes ou des omissions administratives de toute

autorité ou fonctionnaire public, à l’exception des

violations qui relèvent des actes ou des omissions

du Pouvoir judiciaire.

Les organes instaurés selon les termes du

paragraphe précédent, sont chargés d’élaborer des

recommandations publiques qui ne sont pas

Titre Troisième 263

contraignantes ; ils formulent, par ailleurs, des

plaintes et des dénonciations auprès des autorités

respectives.

Les décisions qui relèvent des questions électorales,

des questions juridictionnelles ainsi que des conflits

du droit du travail sont exclues des compétences de

ces organes.

L’organeétabli dansces termespar leCongrèsde l’Union

est désigné comme Commission nationale des

Droits de l’Homme. Cette Commission est créée sur

la base d’un régime d’autonomie administrative et

budgétaire, d’une personnalité juridique individuelle

ainsi que d’un patrimoine propre.

La Commission nationale des Droits de l’Homme

a un Comité consultatif composé de dix Conseillers

élus à la majorité des deux tiers du Sénat, ou de

la Commission Permanente en dehors des sessions

ordinaires. La loi détermine la procédure applicable

à la présentation des candidats de la Chambre.

Chaque année, les deux Conseillers ayant exercé

leurs responsabilités pendant le plus de temps

seront remplacés, à moins qu’ils ne soient à nouveau

proposés et ratifiés pour une deuxiéme session.

Le Président de la Commission nationale des Droits

de l’Homme, étant à la fois Président du Comité

Constitution politique des États-Unis du Mexique264

consultatif, est désigné selon les mêmes termes du

paragraphe précédent. La durée de cette fonction

est de cinq ans, susceptible d’une seule réélection et

sa destitution ne peut être prononcée qu’aux termes

du Titre IV de cette Constitution.

Le Président de la Commission nationale des Droits

de l’Homme présente un rapport annuel devant les

Pouvoirs de l’Union. A cet effet, il comparaît devant

les Chambres du Congrès selon les termes établis

par la loi.

La Commission nationale des Droits de l’Homme

est chargée de résoudre les recours présentés à

l’encontre des recommandations, des accords ou des

omissions des organismes équivalents au niveau

des entités fédérées.

Article 103. Les Tribunaux fédéraux sont chargés de

résoudre toute controverse qui dérive :

I. Des lois ou d’actes émanant d’une autorité, qui

violent les garanties individuelles.81

81 Cet alinéa (ainsi que les dispositions de l’art. 107) relève l’un des préceptes les plus cités dans des conflits de toute sorte, transmis par cette voie procédurale aux tribunaux fédéraux du pays. Le pourvoi spécial de protection des droits fondamentaux, connu sous le nom de “juicio de amparo”, a toujours été utilisé comme le meilleur moyen

Titre Troisième 265

II. Des lois ou d’actes de l’autorité fédérale, qui

portent atteinte ou restreignent les attributions

souveraines des États ou l’étendue des compétences

du District Fédéral.

III. Des lois ou d’actes des autorités locales ainsi que

du District Fédéral, qui empiétent sur les compétences

constitutionnelles de l’autorité fédérale.

Article 104. Les Tribunaux fédéraux traitent les

questions suivantes :

pour combattre les décisions des tribunaux de la juridiction locale (à savoir, ceux émanant des 31 entités fédérées et du District Fédéral). Faute de véritables juridictions suprêmes au niveau de la plupart des États, la pratique judiciaire du pays avait impliqué que la suprématie constitutionnelle devait être assurée devant un organe juridictionnel à caractère de la Fédération, et ceci par voie d’action. Cette voie de recours est recevable en cas de violation commise par des lois ou des actes d’autorité qui lèsent des droits fondamentaux ou des compétences locales ou fédérales. Ses effets sont concrets, comme quoi, seul le plaignant en bénéficie. C’est-à-dire que la résolution n’engendre aucunement un précédent pour un jugement ultérieur. GONZÁLEZ COSSÍO, Arturo, op. cit., p. 802. La situation actuelle semble cependant évoluer, de telle sorte que les tribunaux des États acquièrent de plus en plus de notoriété tant qu’ils améliorent considérablement leur fonctionnement interne. La création progressive des Cours suprêmes au niveau local (tel que le modèle juridictionnel nord-américain adopté très partiellement au Mexique) pourrait contribuer à diminuer la concentration des décisions dans les juridictions fédérales. Un tel mouvement risquerait néanmoins de produire une prolifération de critères jurisprudentiels difficiles à maîtriser même par le juriste spécialisé dans ce type de litiges. Ceci concerne l’un des sujets les plus controversés des années à venir.

Constitution politique des États-Unis du Mexique266

I. Les controverses de l’ordre civil et pénal qui

dérivent de l’application d’une loi fédérale ou d’un

traité international légalement souscrit par l’État

mexicain.Lorsquecesquestionsaffectentexclusivement

les intérêts des particuliers, les parties concernées

sont autorisées à faire un choix entre la juridiction

fédérale et la juridiction locale. Les décisions de la

première instance sont susceptibles de recours en

appel devant l’instance immédiatement supérieure

au juge compétent.

I-B. Les recours en révision présentés à l’encontre

des décisions définitives desTribunaux administratibs,

auxquels fait réference l’alinéa XXIX-H de l’article

73 ainsi que l’alinéa IV paragraphe de l’article 122 de

cette Constitution, uniquement dans les cas indiqués

par les lois. Ces recours en révision sont présentés

devant les Tribunaux collégiaux de Circuit et sont

soumis à la procédure établie selon les termes de

la loi réglementaire des articles 103 et 107 de cette

Constitution. Ils sont établis dans le cadre de la

procédure d’amparo indirect. Les décisions ainsi

prises par les Tribunaux collégiaux sont prononcées

en dernier ressort.

II. Les controverses relatives au droit maritime.

Titre Troisième 267

III. Les controverses où la Fédération intervient

directement en tant que partie.

IV. Les controverses et les actions encadrées par

l’article 105, dont se charge exclusivement la Cour

suprême de justice de la Nation.

V. Les controverses suscitées entre un État de la

Fédération et un habitant de l’un des États voisins.

VI. Les controverses concernant les membres du

Corps diplomatique et consulaire.

Article 105. La Cour suprême est compétente

pour résoudre, sur la base des dispositions de la loi

réglementaire, les litiges suivants :

I. Les controverses constitutionnelles, tant que

celles-ci n’incluent pas des questions électorales

ou mentionnées à l’article 46 de cette Constitution,

entre :

a) La Fédération et un État, ou le District Fédéral.

b) La Fédération et une municipalité.

c) Le Pouvoir exécutif et le Congrès de l’Union ;

le Pouvoir exécutif et l’une des deux assemblées

du Congrès de l’Union, dont la Commission

Constitution politique des États-Unis du Mexique268

Permanente, qu’il s’agisse d’entités fédérales ou

d’entités faisant partie du District Fédéral.

d) Un État et un autre.

e) Un État et le District Fédéral.

f) Le District Fédéral et une municipalité.

g) Deux municipalités se trouvant dans des États

différents.

h) Deux Pouvoirs du même État, à l’égard des actes

d’autorité ou des dispositions générales émanant

de ces Pouvoirs.

i) Un État et l’une de ses municipalités, à l’égard

de la constitutionalité des actes d’autorité ou

dispositions générales émanant de ces entités.

j) Un État et l’une des municipalités d’un autre État,

à l’égard des actes d’autorité ou des dispositions

générales émanant de ces entités.

k) Deux organes du gouvernement du District

Federal, à l’égard de la constitutionnalité des actes

ou des dispositions générales.

Dans le cas des controverses relevant des

conflits touchant des dispositions générales

Titre Troisième 269

élaborées au sein des États ou des municipalités,

et ayant été mises en cause par la Fédération,

ou des dispositions générales issues des

municipalités et mises en cause par les États,

des dispositions relatives aux situations prévues

par les paragraphes c), h) et k) précédents, et

déclarées invalides par la Cour suprême ; cette

décision ne produit des effets généraux que

lorsqu’elle est prise à la majorité de huit voix.

Dans les autres cas, les décisions de la Cour

suprême exercent leurs effets uniquement à

l’égard des parties.

II. Les actions d’inconstitutionnalité ayant pour

objet de signaler l’existence d’une contradiction

entre la Constitution fédérale et une norme à

caractère général.

Des telles procédures pourront être instaurées dans

les trente jours postérieurs à la publication de la

norme, par les entités suivantes :

a) 33% des membres de la Chambre des députés

du Congrès de l’Union pour la mise en cause

des lois fédérales ou des lois du District Fédéral,

approuvées par le Congrès de l’Union.

Constitution politique des États-Unis du Mexique270

b) 33% des membres du Sénat, pour la mise

en cause des lois fédérales ou des lois du

District Fédéral approuvées par le Congrès de

l’Union, ou des traités internationaux signés par

l’État mexicain.

c) Le Procureur Général de la République contre

les lois fédérales, locales ou du District Fédéral,

ou des traités internationaux signés par l’Etat

mexicain.

d) 33% des membres des Congrès des États, pour

la mise en cause des lois approuvées par ces

Congrès.

e) 33% des membres de l’Assemblée des

Représentants du District Fédéral pour la mise

en cause des lois approuvées par cette Assemblée.

f) Les partis politiques qui bénéficient du registre

officiel devant l’Institut Fédéral Électoral, à

travers leurs dirigeants nationaux, pour mettre

en cause la constitutionnalité des lois électorales

au niveau fédéral ou au niveau local. Les partis

politiques enregistrés uniquement au niveau

local, sont susceptibles de mettre en cause

l’inconstitutionnalité des lois électorales des

entités fédérées où ils ont leur registre officiel.

Titre Troisième 271

g) La Commission nationale des Droits de l’Homme,

à l’encontre de lois à caractère fédéral, des États

fédérés et du District Fédéral, ainsi que des traités

internationaux signés par l’Exécutif fédéral et

approuvés par le Sénat, qui portent atteinte aux

droits de l’homme inscrits dans cette Constitution.

De même les organismes équivalents de protection

desdroitsde l’hommedans lesÉtatsde laRépublique,

à l’encontre de lois promulguées par les législatures

locales et la Commission des Droits de l’Domme

duDistrict Fédéral, à l’encontre de lois promulguées

par l’Assemblée législative du District Fédéral.

La seule façon de faire valoir la non-conformité

des lois électorales à la Constitution est celle

qui est prévue dans cet article.

Les lois électorales fédérales et locales doivent

être promulguées et publiées au moins quatre-

vingt-dix jours avant les élections auxquelles elles

s’appliqueront et, durant le cours des élections,

aucune modification légale de fond ne peut être

apportée.

Les résolutions de la Cour suprême de Justice

ne peuvent déclarer l’invalidité des normes

contestées que si elles sont approuvées par une

majorité d’au moins huit voix.

Constitution politique des États-Unis du Mexique272

III. Les recours en appel qui relèvent des litiges

où la Fédération est partie et dont l’intérêt et

l’ampleur justifient l’intervention de la Cour Suprême

sont présentés contre les arrêts des Cours de

District. La question sera transmise à la juridiction

de la Cour suprême, soit à initiative du même

tribunal, soit du Tribunal collégial de Circuit ou du

Procureur Général de la République.

Les déclarations d’annulation prévues par les alinéas

I et II de cet article n’ont pas d’effets rétroactifs,

sauf pour les questions criminelles, qui sont

tranchées sur la base des principes généraux et des

dispositions légales applicables dans ce domaine.

Concernant le non-respect des décisions judiciaires

des alinéas I et II précités, les procédures développées

dans les deux premiers paragraphes de l’alinéa XVI de

l’article 107 de cette Constitution sont applicables.

Article 106. Le Pouvoir judiciaire de la Fédération

doit résoudre les questions émanant des conflits de

compétence entre juridictions, entre deux Tribunaux

Fédéraux, entre ces derniers et un tribunal local ou

du District Federal, entre les tribunaux d’un État ;

entre les compétences d’un État et d’un autre État

ou entre un État et le District Fédéral.

Titre Troisième 273

Article 107. Les controverses décrites à l’Article 103

sont soumises aux normes et aux formalités procédurales

déterminées par la loi,82 conformément aux règles

générales suivantes :

I. La procédure d’amparo est toujours mise en place

à l’initiative de la partie lésée.

II. La décision concernant cette procédure est

applicable uniquement aux sujets individuels. Elle

est limitée à leur seule protection et verse

exclusivement sur les aspects mentionnés, sans

déclaration générale à propos de la loi ou de l’acte

en question.

82 La procédure d’amparo (dont la Constitution du Yucatán de 1841 s’attribue la paternité) semble avoir changé d’esprit après son instauration comme moyen générique de protection de la cohérence normative de l’ordre constitutionnel à partir du respect des droits individuels. Faute de crédibilité à propos des mécanismes de révision judiciaire au niveau de la justice judiciaire locale, la procédure devenait ainsi, après plus d’un siècle d’utilisation, une sorte de mécanisme de cassation formelle. A l’heure actuelle, la technicité de la procédure rend impossible au citoyen commun d’assister directement pour plaider sa cause sans l’assistance d’un procureur. Voici plus d’une trentaine d’années que cette procédure “appartient à une technique purement défensive contre les activités de l’administration, alors que notre époque exige aussi des prestations qui ne sauraient être demandées efficacement avec la procédure de l’amparo. En effet, c’est une action de protection des libertés publiques classiques et non une action visant le respect de la totalité du système constitutionnel”. GONZÁLEZ COSSÍO, Arturo, op. cit., p. 819.

Constitution politique des États-Unis du Mexique274

Lors de la prise d’une décision relative à la procédure

d’amparo, la suppléance argumentative en faveur

du plaideur est mise en place par les tribunaux sur

la base des dispositions des Articles 103 et 107 de la

Constitution.

Le tribunal chargé de résoudre les controverses

d’amparo concernant des questions agraires doit

ordonner la présentation des preuves ainsi que de

tout autre acte procédural estimé comme nécessaire

à la définition de l’étendue des droits revendiqués

ainsi qu’à la précision des actes réclamés dans la

plainte. Une telle contrainte est applicable également

aux litiges dont la partie affectée relève d’une entité

de production agraire ainsi que de toute sorte

d’unité de population soumise, par des règles légales

ou coutumières, au régime communal de propriété

dite ejido. Cette suppléance argumentative en faveur

du plaideur est applicable lorsque la résolution

peur entraîner, pour le plaideur, une privation des

droits de propriété, de possession ou de jouissance

des terres, des eaux, des pâturages ou de collines.

Concernant les procès mentionnés dans le paragraphe

précédent, autant ladéclarationdecaducitéde l’instance

que la déclaration de non-lieu de l’amparo, ne

seront pas applicables lorsque de telles résolutions

Titre Troisième 275

émanent de l’inactivité procédurale des intéressés.

Cette réserve ne sera cependant pas applicable

lorsque de telles déclarations entraînent un

quelconque bénéfice au plaideur. Lorsque la

procédure en question relève des intérêts collectifs

lésés de l’unité de population agraire, ni le

renoncement de l’instance ni la reconnaissance

expresse des actes imputables au plaideur ne sont

reconnus, sauf si les actes en question émanent de

l’Assemblée générale de l’unité de population

concernée.

III. Pour contrôler les actes émanant des tribunaux

judiciaires, administratifs ou du travail la procédure

d’amparo est restreinte aux cas suivants :

a) Elle est applicable à l’encontre de toute sorte

de décision mettant fin à la procédure, sous réserve

que l’aspect invoqué ne puisse être combattu par

le biais d’une voie ordinaire de recours. L’amparo

est ainsi utilisé par le plaideur afin de restaurer

des violations aux garanties procédurales lui ayant

entraîné des effets non prévus dans le résultat

définitif de la résolution en question. En matière

civile, une deuxième procédure de ce genre peut

être initiée lorsque le plaideur estime que des

violations procédurales sont apparues au cours

Constitution politique des États-Unis du Mexique276

des premières étapes de l’amparo. À cette occasion,

la plainte respective sera effectuée selon les

termes d’un recours ordinaire d’appel prévu par

la législation en la matière. Lorsque de telles

violations émanent du tribunal de première

instance, la pertinence des griefs signalée par

le plaideur est déterminée dans l’instance en

appel. Les formalités décrites ci-dessus ne sont

pas exigées lorsque la procédure d’amparo en

question relève des controverses relatives à l’État

civil ou aux questions qui touchent à la stabilité

de la famille.

b) Elle est applicable à l’encontre de l’exécution

des décisions judiciaires suivantes : lorsque la

réparation de l’acte invoqué s’avère impossible ;

lorsque les questions invoquées sont externes à

la procédure, et lorsque les phases de la procédure

sont toutes accomplies et que les recours applicables

à la controverse ont été déjà mis en place.

c) Elle est applicable à l’encontre des actes

susceptibles d’affecter des personnes externes à

la procédure.

IV. En matière administrative, l’amparo est

applicable à l’encontre des résolutions qui

provoquent un grief n’étant pas susceptible de

Titre Troisième 277

réparation par le biais des recours ordinaires. Dans

le cadre de la procédure de suspension immédiate

des conséquences de l’acte invoqué, le plaideur

prendra l’option entre l’amparo et toute autre voie

de recours lorsque les formalités de la procédure

ordinaire relèvent d’une plus grande complexité à

l’égard de la procédure d’amparo.

V. L’amparo contre des décisions, prises en dernier

ressort par des tribunaux judiciaires, administratifs

ou du travail, est présenté devant le Tribunal collégial

du circuit compétent. A propos des questions

invoquées, il faudra que le grief du plaideur relève

d’une violation commise lors du procès ou de la

prise de la décision du tribunal. La compétence

du Tribunal de Circuit est définie, conformément

à la Loi organique du Pouvoir judiciaire de la

Fédération, dans les cas suivants :

a) En matière pénale, contre des décisions en

dernier ressort prises par des tribunaux judiciaires,

de l’ordre fédéral, de l’ordre commun ou de l’ordre

militaire.

b) En matière administrative, un tel recours est

applicable contre des décisions en dernier

ressort issues des juridictions administratives ou

Constitution politique des États-Unis du Mexique278

judiciaires, à condition que le grief invoqué par

le particulier en question ne soit pas réparable

par l’intermédiaire d’un autre type de recours

ou de défense.

c) En matière de droit civil, un tel recours est

applicable contre des décisions en dernier

ressort de l’ordre commun ou fédéral, ou en

matière commerciale, même si la décision

provient d’une juridiction fédérale ou locale.

Dans les procès qui relèvent du droit civil, les

décisions des tribunaux concernant l’ordre

fédéral sont susceptibles d’être contestées par

voie d’amparo, tant par l’une des parties de la

procédure que par la Fédération, dans le cadre

de la protection de ses intérêts patrimoniaux.

d) En matière de droit du travail, la procédure

d’amparo est applicable à l’encontre des décisions

prises par les Assemblées de conciliation et

d’arbitrage, tant au niveau fédéral que local. Cette

disposition est applicable aux décisions émanant

du Tribunal fédéral de conciliation et d’arbitrage

pour les travailleurs au service de l’administration.

Lorsqu’une controverse en amparo direct relève

d’un intérêt particulier, la Cour suprême sera

autorisée à prendre en main le dossier en question.

Titre Troisième 279

L’exercice d’une telle attribution est promu par

le Procureur Général de la République, ou par le

Tribunal collégial respectif.

VI. Concernant les décisions des instances

juridictionnelles décrites dans l’alinéa précédent,

la loi réglementaire des articles 103 et 107 de la

Constitution détermine les termes et les conditions

devant être remplies par des telles instances. Ces

règles sont ainsi applicables aux Tribunaux

collégiaux de Circuit et, le cas échéant, à la Cour

suprême.

VII. La procédure d’amparo à l’encontre d’actes

en jugement, hors jugement ou après résolution, ou

qui affectent des personnes étrangères au jugement,

à l’encontrede lois oud’actes d’autorité administrative,

est interjeté auprès du juge de District dans la

juridiction duquel se trouve le lieu d’exécution ou

de tentative d’exécution de l’acte incriminé, et son

pourvoi se limite au rapport de l’autorité, à une

audience dont la convocation fait partie du mandat

sollicitant le rapport. Les parties intéressées sont

entendues, les preuves présentées et examinées et la

sentence est prononcée au cours de cette audience.

VIII. Les décisions prononcées à la fin de la procédure

d’amparo sont susceptibles de révision, si celles-ci

Constitution politique des États-Unis du Mexique280

sont prises par une Cour de District ou par un

Tribunal unitaire de circuit. Cette procédure de

révision est tranchée par la Cour suprême lorsque

les situations suivantes se présentent :

a) Lorsqu’un juge de district, après avoir tranché

unecontroverseémanantd’uneprocédured’amparo

direct, estime que des aspects d’inconstitutionnalité

persistent. La décision définitive déterminera la

conformité ou l’inconstitutionnalité des lois

fédérales ou locales, des traités internationaux

ou des règlements de l’alinéa I de l’Article 89 de

cette Constitution ainsi que des règlements

émanant des lois locales, tels qu’ils sont approuvés

por les Gouverneurs des États ou du Chef du

District Fédéral.

b) Lorsque la décision concerne l’un des cas

décrits par les alinéas II et III de l’article 103 de

cette Constitution.

La Cour suprême de justice connaît, d’office ou

à la demande fondée du Tribunal collégial de

circuit correspondant, ou du Procureur Général

de la République, les procédures d’amparo en

cours d’examen, si leur intérêt et leur importance

le justifient.

Titre Troisième 281

Concernant les cas nonprévusdans les paragraphes

précédents, la révision sera effectuée par les

Tribunaux collégiaux de circuit. Les décisions de

ces tribunaux sont prononcées en dernier ressort.

IX. Les décisions des Tribunaux collégiaux de circuit,

prononcées en dernier ressort, sont néanmoins objet

d’une dernière révision, strictement limitée aux

questions de constitutionnalité émanant de la loi

remise en cause. La même règle est applicable

aux décisions de ces tribunaux qui relèvent de

l’interprétationdirecte d’unprécepte de laConstitution.

Cette révision est conditionnée au fait que la Cour

suprême ait établi, dans le cadre d’un accord général,

que la situation reconnue par le Tribunal collégial

entraîne la détermination d’un nouveau critère

interprétatif permettant une meilleure compréhension

du texte constitutionnel. Le dossier est transmis à la

Cour suprême, et cette dernière prononce la décision

définitive, en se limitant aux aspects strictement

constitutionnels.

X. Les actes d’inconstitutionnalité exprimés sont

susceptibles de suspension, restreintes aux cas et

aux situations prévues par la loi respective. Afin

d’octroyer le droit de suspension, le tribunal

compétent devra prendre en considération les

Constitution politique des États-Unis du Mexique282

aspects suivants : le genre de violation invoquée,

la difficulté inhérente à la réparation des dommages

et intérêts lorsque l’acte s’avère confirmé au détriment

du plaideur, enfin, les effets que cette suspension

peut engendrer à l’encontre des tiers ou de l’intérêt

public.

Le droit de suspension est octroyé à l’égard des

décisions en dernier ressort selon les termes et les

conditions suivantes. Concernant la matière pénale,

ce droit est prononcé au moment de rendre publique

l’interposition de l’amparo en faveur du plaideur.

Quant à la matière civile, la suspension sera

conditionnée au fait que le plaideur présente une

caution garantissant les conséquences qu’une telle

suspension peut entraîner aux contreparties, aux tiers

et aux intéressés. Cette suspension sera néanmoins

susceptible d’annulation lorsque la contrepartie

présente une caution équivalente, censée garantir

au plaideur la restitution des dommages et intérêts

à la fin du procès, dans l’éventualité où le tribunal

lui donne raison.

XI. S’agissant des procédures d’amparo direct, résolus

en dernier ressort par les Tribunaux collégiaux de

Circuit, la suspension est invoquée auprès de l’autorité

Titre Troisième 283

responsable de l’acte réclamé. Cette dernière est

chargée de se prononcer sur l’octroi d’une telle

suspension. Le plaideur présente ainsi sa requête

d’amparo devant l’autorité responsable, et présente

des photocopies respectivement adressées aux

parties de la procédure, au Ministère Public, et au

dossier du Tribunal. S’agissant des autres modalités

de la procédure d’amparo, l’octroi de la suspension

est confié aux Cours de District ainsi qu’aux Tribunaux

unitaires de circuit.

XII. La violation des garanties constitutionnelles,

dont celles de l’article 16 en matière pénale, mais

aussi celles des articles 19 et 20, est denoncée devant

l’instance supérieure de la juridiction responsable

des violations ou devant le Juge de District ou le

Tribunal unitaire de circuit de cette juridiction.

Dans ces deux situations, le plaideur est susceptible

de contester ces décisions sur la base des termes

signalés à l’alinéa VIII.

Si le Juge de District ou le Tribunal unitaire de circuit

ne résident pas là où réside l’autorité responsable, la

loi détermine le juge ou le tribunal devant lesquels

doit être présenté le document d’amparo et qui peut

suspendre provisoirement l’acte dénoncé, dans les

cas et selon les termes fixés par la loi.

Constitution politique des États-Unis du Mexique284

XIII. Lorsque les Tribunaux collégiaux de circuit

soutiennent des jurisprudences contradictoires au

cours des procédures d’amparo de leur compétence,

les Magistrats de la Cour suprême de justice, le

Procureur Général de la République, les parties ou

lesdits tribunaux étant intervenus lorsque ces thèses

ont été défendues, peuvent dénoncer la contradiction

devant la Cour suprême de justice afin que la plénière

ou la chambre respective, selon le cas, décident de

la jurisprudence qui doit prévaloir.

Lorsque les chambres de la Cour suprême de justice

soutiennent des critères jurisprudentiels contradictoires

dans le cadre de la procédure d’amparo dont elles

sont saisies, n’importe laquelle de ces Chambres, le

Procureur Général de la République ou les parties

étant intervenues dans la procédure, peuvent dénoncer

la contradiction devant la Cour suprême de justice qui

décide alors, en plénière des critères qui doivent

prévaloir.

La résolution prononcée, dans le cadre des cas prévus

aux deux paragraphes précédents, par les Chambres

ou par la plénière de la Cour Suprême n’a pour effet

que de fixer les critères jurisprudentiels à retenir

et n’affecte en aucune façon les situations juridiques

concrètes émanant des sentences prononcées dans

les jugements où la contradiction s’est produite.

Titre Troisième 285

XIV. Tant la déclaration de non-lieu de l’amparo

que la déclaration de caducité de l’instance, fondée

sur l’inactivité du plaideur, sont applicables en

matière civile et administrative. Sont exclues de

ces déclarations, les situations établies dans l’alinéa

II de ce article. Quant à la déclaration de caducité

de l’instance, la résolution respective implique le

caractère de la chose jugée.

XV. Le Procureur Général de la République ou

l’Agent du Ministère Public désigné par celui-ci, a

la qualité de partie dans la procédure d’amparo.

Il est cependant autorisé à ne pas intervenir lorsque

la controverse en question ne relève pas, à son avis,

de questions d’intérêt public.

XVI. Lorsque la justice fédérale octroie l’amparo en

faveur d’un individu, et que l’autorité responsable

insiste sur la répétition de l’acte dénoncé, cette

autorité est aussitôt séparée de son poste et mise

à la disposition du juge de district correspondant.

La même sanction est imposée aux autorités qui

tentent de ne pas obéir aux résolutions prises par

la justice fédérale en matière d’amparo. À cette

occasion, la Cour suprême doit déterminer que

l’application des décisions respectives relève du

caractère inexcusable. En revanche, lorsque l’acte

Constitution politique des États-Unis du Mexique286

en question relève du caractère excusable et que

l’infraction de l’autorité a été formellement

répertoriée, la Cour suprême détermine un nouveau

délai estimé comme prudent afin de permettre à

l’autorité d’accomplir le contenu de la décision

judiciaire respective. Si à la suite du nouveau délai,

l’exécution d’une telle décision n’est toujours pas

assurée par l’autorité en question, la Cour suprême

agit conformément aux termes et aux conditions

signalées dans la première partie de cet alinéa.

Après avoir constaté que la réparation d’un acte

peut entraîner la configuration d’une situation

défavorable au détriment du plaideur, la Cour

suprême est autorisée à déterminer, en fonction

des situations particulières, le bien-fondé d’une

éventuelle réparation de rechange. De telles situations

se présentent lorsque la restitution de l’acte dénoncé,

dans l’état, représente un dommage sensible aux

intérêts de la collectivité. Lorsque les conditions

inhérentes à chacun des actes dénoncés se présente

comme propice et convenable, le plaideur peut

également faire valoir la substitution de la réparation

respective.

Concernant la procédure tendant à ordonner

le respect d’une décision d’amparo, l’inactivité

Titre Troisième 287

procédurale de l’intéressé est susceptible d’engendrer

la caducité de l’instance sur la base des termes et

des conditions de la loi réglementaire respective.

XVII. Lorsque la suspension de l’acte est prononcée,

l’autorité responsable, censée suspendre l’acte en

question, est mise à la disposition de l’instance

compétente. Lorsque cette autorité s’avère responsable

d’avoir accepté une caution illusoire ou insuffisante,

celle-ci est solidaire de la responsabilité civile, avec

l’institution financière ayant offert la caution

respective.

XVIII. (Disposition abrogée)

titre Quatrième De la responsabilité des fonctionnaires

289

Article 108. Aux effets des responsabilités faisant l’objet

de ce Titre, sont considérés comme fonctionnaires les

représentants élus par le vote populaire, les membres

du Pouvoir judiciaire fédéral et du Pouvoir judiciaire du

District Fédéral, les cadres et employés et, en général,

toute personne occupant un emploi, une fonction ou

une mission de quelque nature que se soit au Congrès

de l’Union, à l’Assemblée législative du District Fédéral,

dans l’Administration publique fédérale ou celle du

District Fédéral, ainsi que les fonctionnaires des

organismes dotés d’autonomie par cette Constitution et

qui sont responsables de leurs actes ou omissions

dans l’exécution de leurs fonctions.

Pendant la durée de son mandat, le Président de la

République ne peut subir aucune accusation en dehors

des cas de haute trahison ou des délits classés comme

graves par la législation pénale du droit commun.

Constitution politique des États-Unis du Mexique290

Les Gouverneurs des États ; les Députés des Législatures

locales ; les Magistrats des Tribunaux supérieurs de

justice au niveau local et, le cas échéant, les membres

des Conseils de la Magistrature au niveau local, sont

responsables des violations commises contre cette

Constitution et contre les lois fédérales, ainsi que

des irrégularités commises dans l’administration des

fonds et des ressources de la Fédération.

Les Constitutions respectives des États de la République

déterminent, sur la base des termes établis par le

premier paragraphe de cet article, les caractéristiques

requises pour détenir la qualité de fonctionnaire

public au niveau des États ainsi que des municipalités.83

Cette définition est prise en compte en matière de

responsabilités publiques au niveau local et municipal.

Article 109. Le Congrès de l’Union et les Législatures

locales, en fonction de l’étendue de leurs compétences

respectives, approuvent les lois de responsabilités

applicables aux fonctionnaires publics et les normes

menant à sanctionner les responsables conformément

aux dispositions suivantes :

83 Cf. HARO BELCHEZ, Guillermo, “La fonction publique de carrière”, Revue Française d’Administration Publique, no. 94, avril- juin (2000), pp. 205-211.

Titre Quatrième 291

I. Dans le cadre du procès politique, les sanctions

de l’article 110 sont appliquées aux fonctionnaires

publics mentionnés lorsque leurs actes ou leurs

omissions, commises lors de l’exercice de leurs

attributions, entraînent un préjudice contraire à

l’intérêt public fondamental.

Il ne peut y avoir procès politique pour la simple

expression de la pensée.

II. Les délits commis par un fonctionnaire public

sont poursuivis et sanctionnés sur la base des termes

de la législation criminelle en vigueur.

III. Concernant les fautes dérivées des actes ou des

omissions d’un fonctionnaire public, les sanctions

administratives applicables visent à condamner les

attentats à la légalité, à l’honorabilité, à la loyauté,

à l’impartialité et à l’efficacité, dont ceux-ci sont

censés faire preuve lors de l’exercice de leurs

attributions.

La procédure qui mène à l’imposition des sanctions

est déclenchée de manière automatique. L’on ne

pourra pas infliger deux sanctions du même

genre au détriment du même fonctionnaire à partir

de l’évaluation d’une seule conduite.

Constitution politique des États-Unis du Mexique292

La législation en la matière détermine les cas et

les circonstances pour sanctionner pénalement un

fonctionnaire public pour enrichissement illicite

pendant l’exercice de ses fonctions. Cette sanction

est applicable si le fonctionnaire agit seul ou par

l’intermédiaire d’un tiers, et porte sur les biens dont

l’origine légitime n’est pas susceptible d’être justifiée

par le fonctionnaire responsable. La législation

pénale détermine les termes et les conditions

requises afin de saisir les biens respectifs. Bien que

d’autres peines établies par la législation criminelle

en vigueur puissent être infligées à l’encontre du

fonctionnaire responsable, la moindre sanction

est la privation de la propriété de ses biens.

Tout individu peut, dans le cadre de sa responsabilité

personnelle, présenter une accusation relative aux

conduites mentionnées dans cet article, devant la

Chambre des Députés.

Article 110. Les sénateurs et députés du Congrès de

l’Union, les Magistrats (ministros) de la Cour Suprême

de Justice de la Nation, les membres du Conseil de la

Magistrature fédérale, les ministres du Gouvernement,

les députés de l’Assemblée du District Fédéral, le

Chef du Gouvernement du District Fédéral, le Procureur

Général de la République, le Procureur Général de

Titre Quatrième 293

justice du District Fédéral, les magistrats qui siègent

aux Tribunaux de Circuit et les juges de District, les

magistrats et juges du District Fédéral, les membres

du Conseil de la Magistrature du District Fédéral,

le conseiller Président, les conseillers électoraux et le

secrétaire exécutif de l’Institut Fédéral Électoral,

les magistrats du Tribunal Électoral, les directeurs

généraux et leurs homologues des organismes

décentralisés, les entreprises à participation publique

majoritaire, les sociétés et associations assimilées

ainsi que les fidéicommis publics, peuvent être mis

en accusation.

Les Gouverneurs des États, les Députés des Législatures

locales, les Magistrats des Tribunaux supérieurs de

justice locale, et, le cas échéant, les membres des Conseils

de la Magistrature des États ne sont susceptibles de

procès politique dans les termes de ce Titre, que dans

les cas de violations graves de la Constitution et des lois

fédérales.

Ce régime de responsabilité vise à sanctionner les

irrégularités commises par ces fonctionnaires dans

l’administration de fonds et de ressources de la

Fédération. Les résolutions prises dans le cadre de ce

paragraphe, ont un contenu uniquement déclaratif.

Ces résolutions doivent être communiquées aux

Constitution politique des États-Unis du Mexique294

Législatures locales, qui sont chargées de donner suite

à la procédure de responsabilité des fonctionnaires,

sur la base de leurs attributions.

Les sanctions imposées entraînent la destitution du

fonctionnaire public, ainsi que la déclaration d’inhabilité

pour exercer un poste public, un emploi ou un service

dans la fonction publique.

Afin de mettre en place les sanctions décrites dans cet

article, la Chambre des Députés doit, après constat de

majorité absolue de ses membres présents, transmettre

l’accusation respective devant le Sénat. L’accusation ne

sera rédigée qu’une fois les formalités de la procédure

observées au sein de cette assemblée et après avoir

entendu l’accusé.

Une fois l’accusation transmise au Sénat, érigé en jury

et après avoir accompli les formalités procédurales et

entendu l’accusé, la sanction correspondante est

proclamée au vote des deux tiers des membres

présents.

Les déclarations et les résolutions du Sénat et de la

Chambre des Députés ne sont susceptibles d’aucun

recours.

Article 111. Pour entamer des poursuites contre les

députés et sénateurs du Congrès de l’Union, les juges

Titre Quatrième 295

(ministros) de la Cour suprême de justice de la Nation,

les Magistrats de la Chambre Haute du Tribunal

Électoral, les membres du Conseil de la Magistrature

Fédérale, les ministres, les députés de l’Assemblée

du District Fédéral, le Chef du Gouvernement du

District Fédéral, le Procureur Général de la République

et le Procureur Général de justice du District Fédéral,

ainsi que le conseiller Président et les conseillers

électoraux du Conseil Général de l’Institut Fédéral

Électoral, pour la commission d’infractions pendant

l’exercice de leurs fonctions, la Chambre des Députés

déclare à la majorité absolue de ses membres présents

en séance, s’il y a lieu ou non d’entamer des poursuites

contre l’inculpé.

Si la résolution de la Chambre des Députés est

négative, les étapes ultérieures de la procédure ne

sont pas poursuivies. Ce qui n’empêche pas pour autant

de continuer l’investigation et les phases postérieures

de la procédure criminelle lorsque le mandat de

l’accusé arrive à son terme, car la détermination

de cette instance procédurale n’implique rien à l’égard

des fondements de l’éventuelle imputation pénale de

l’accusé.

Lorsque la résolution de la Chambre de Députés

détermine que l’accusation est légale, l’accusé est

Constitution politique des États-Unis du Mexique296

mis à disposition des autorités compétentes afin que

ces dernières continuent la procédure conformément

à la législation applicable.

Concernant le Président de la République, celui-ci

n’est susceptible d’aucune accusation en dehors des

dispositions de l’article 110. Dans ce cas, le Sénat est

chargé de résoudre la question sur la base de la

législation pénale applicable.

Afin d’agir en matière des délits de l’ordre fédéral

à l’encontre des Gouverneurs, des Députés des

Législatures locales, des Magistrats des Tribunaux

supérieurs de justice locale et, le cas échéant, des

membres des Conseil de la Magistrature des États, la

procédure établie dans cet article est applicable.

La déclaration de recevabilité effectuée dans ce cas vise

à ce que les Législatures locales respectives procèdent

conformément à leurs attributions.

Les déclarations et les décisions émises par le Sénat

et par la Chambre des Députés ne sont susceptibles

d’aucun recours.

A l’égard de l’inculpé, la conséquence immédiate de

la déclaration de recevabilité de la procédure est la

séparation temporaire de son poste pendant la durée

de la procédure. Si la fin de cette procédure est

Titre Quatrième 297

marquée par l’absolution de l’inculpé, celui–ci peut

aussitôt reprendre ses fonctions. En revanche, si la

résolution est marquée par la condamnation de l’accusé

et s’il s’agit d’une infraction commise pendant l’exercice

de ses fonctions, l’inculpé n’est pas susceptible de

bénéficier de la grâce de l’autorité administrative.

Concernant les plaintes de l’ordre civil présentées à

l’encontre d’un fonctionnaire public, aucune déclaration

de recevabilité n’est requise.

Les sanctions de l’ordre pénal sont appliquées

conformément aux dispositions de la législation

pénale applicable. Concernant les infractions dont la

commission entraîne des conséquences économiques,

la sanction est adaptée au bénéfice économique obtenu

par l’inculpé ainsi qu’à l’ampleur des dommages et

intérêts infligés au patrimoine de la victime.

Les sanctions économiques ne peuvent dépasser trois

fois la somme correspondant aux bénéfices obtenus

ou aux dommages et intérêts infligés au patrimoine de

la victime.

Article 112. La déclaration de recevabilité n’est

pas demandée à la Chambre des Députés lorsque le

fonctionnaire public se trouvant dans l’une des situations

décrites par l’article 111, commet une infraction alors

qu’il n’occupe pas son poste.

Constitution politique des États-Unis du Mexique298

Lorsque le fonctionnaire public revient à l’exercice

de ses fonctions ou s’il a été nommé ou élu pour

l’exercice d’une responsabilité différente, la même

procédure est à nouveau applicable, dans le cadre

des dispositions de l’article 111.

Article 113. Afin de protéger la légalité, l’honorabilité,

la loyauté, l’impartialité et l’efficacité des fonctionnaires

publics lors de l’exercice de leurs fonctions, la

législation concernant la responsabilité administrative

de ces fonctionnaires détermine les attributions devant

être remplies par ceux-ci. Cette législation détermine

par ailleurs les sanctions applicables aux actes ou

aux omissions de ces fonctionnaires, ainsi que les

autorités et les procédures applicables. Ces sanctions

impliquent la suspension, la destitution, la déclaration

d’incapacité pour exercer de telles attributions ainsi

que des sanctions économiques. Le montant de ces

dernières est établi en fonction des bénéfices obtenus

ainsi que des dommages et préjudices infligés au

patrimoine de la victime, auxquels fait référence le

paragraphe III de l’article 109. Il ne peut toutefois

être supérieur à trois fois les bénéfices obtenus, ou les

dommages et préjudices causés.

La responsabilité de l’État dérivée d’une activité

administrative irrégulière est objetive et directe et

Titre Quatrième 299

implique la restitution des dommages infligés au

patrimoine des particuliers. Ces compensations sont

calculées conformément aux bases, aux limitations

et aux procédures déterminées par la législation en

la matière.

Article 114. Le déclenchement de la procédure de

jugement politique est conditionné au fait que le

fonctionnaire poursuivi se trouve effectivement dans

l’exercice de ses fonctions. L’action correspondante

peut être initiée également tout au long de l’année

suivante. L’application des sanctions correspondantes,

a lieu dans le délai maximum d’un an, à partir du

moment où la procédure a été initiée.

La responsabilité d’un fonctionnaire public, pour une

infraction commise dans l’exercice de ses fonctions, est

délimitée en fonction des règles générales relatives à

la prescription en matière pénale, et jamais inférieure

à trois ans. Les termes ainsi établis sont interrompus dès

que le fonctionnaire exerce l’une des responsabilités

auxquelles l’article 111 fait référence.

La loi détermine les cas de prescription de la responsabilité

administrative en fonction de l’alinéa III de l’article

109. Le fonctionnaire est sanctionné en fonction de la

qualité des actes et des omissions commis ainsi que

des conséquences engendrées par de telles conduites.

Constitution politique des États-Unis du Mexique300

Lorsque de tels actes ou omissions sont considérés

comme graves par la législation, le laps de temps requis

pour l’extinction de l’action publique est toujours

supérieur à trois ans.

titre CinQuième Des États de la Fédération et du District Fédéral

301

Article 115. Les États de la Fédération adoptent,

pour leurs régimes intérieurs respectifs, la forme de

gouvernement républicain, représentatif et populaire.

La base de leur organisation politique et administrative

est le cadre territorial de la municipalité libre,

conformément aux termes suivants :

I. Chaque municipalité est gouvernée par un

Conseil municipal, après élection populaire directe.

Le Conseil municipal est intégré par un Président

municipal ainsi que par des régisseurs et des

syndics, conformément à la loi en la matière. Les

attributions que cette Constitution confère au

gouvernement municipal sont exercées par le

Conseil municipal de manière exclusive, et aucune

autorité intermédiaire ne peut interférer entre la

municipalité et le gouvernement local de l’État

concerné.

Constitution politique des États-Unis du Mexique302

Les présidents municipaux, les régisseurs et les

syndics du Conseil municipal sont élus au

suffrage universel direct ; néanmoins, la réélection

immédiate est interdite. Les individus exerçant ces

fonctions par élection directe ou par désignation

de l’autorité respective, ne peuvent pas se présenter

aux élections suivantes afin d’occuper le même

poste. Indépendamment de l’appellation du poste

respectif, aucun fonctionnaire municipal exerçant

sa fonction comme titulaire ne peut se présenter

aux prochaines élections pour exercer la même

fonction, pas même comme suppléant du poste

en question. Cependant, les fonctionnaires ayant

occupé un poste au titre de suppléant, peuvent se

présenter aux prochaines élections afin d’exercer

la même fonction, en qualité de titulaire, sauf si

le suppléant exerce, à un moment donné, les

fonctions de titulaire.

Les Législatures locales sont autorisées à déclarer

la suspension ou la disparition temporaire des

Conseils municipaux. Elles sont, par ailleurs,

autorisées à suspendre ou à révoquer le mandat

des membres du Conseil municipal en justifiant

cette décision sur la base de causes graves

déterminées par la loi locale respective. La décision

définitive, prise à la majorité des deux tiers de la

Législature concernée est conditionnée au fait

Titre Cinquième 303

que les membres du Conseil municipal concernés

puissent comparaître ainsi qu’apporter les preuves

qu’ils estiment pertinentes pour leur défense.

Les membres du Conseil municipal, qui ne

remplissent pas leurs fonctions, sont substitués

par les suppléants respectifs, conformément à la

loi en la matière.

Lorsque l’absence de Conseil municipal émane

de la déclaration de disparition des pouvoirs

municipaux, de la démission ou de la faute

absolue de ses membres, ou si l’entrée en fonction

des suppléants ou la convocation aux nouvelles

élections est estimée contraire aux dispositions

législatives applicables, les Législatures locales

désignent entre les habitants du lieu les membres

du Conseil municipal. Le nombre des membres du

Conseil est déterminé par la loi en la matière. Ils

doivent remplir les mêmes formalités que celles

exigées pour l’exercice du poste de régisseur, et

leur fonction dure jusqu’à la fin de la période du

Conseil municipal.

II. Les municipalités sont investies d’une personnalité

juridique et gèrent leur patrimoine conformément

à la législation respective.

Constitution politique des États-Unis du Mexique304

Dans le cadre de l’organisation de l’administration

publique municipale, les Conseils municipaux

sont autorisés à voter les arrêtés municipaux de

police et de gouvernement, les règlements, les

ordonnances et toute autre disposition d’ordre

général qui relève de leurs compétences respectives.

Ces normes, produites dans l’intention de garantir

la participation citoyenne, visent à réguler les

matières, les procédures, les fonctions et les

services publics qui relèvent de la juridiction de

ces instances. Ces dispositions sont conformes aux

termes et aux conditions des lois municipales

élaborées préalablement par chacune des

législatures locales.

L’objetif des normes décrites dans l’alinéa précé-

dent est de fixer :

a) Les fondements généraux de l’administration

publique municipale ainsi que sa procédure

administrative. Ces fondements, soumis aux

principes d’égalité, d’audience publique et de

légalité, portent sur les voies de recours et

les organes compétents dans la résolution des

controverses entre lesparticuliers et l’administration

municipale.

Titre Cinquième 305

b) Les cas dans lesquels les décisions prises

par le Conseil municipal doivent être votées à

la majorité des deux tiers. Ces cas relèvent des

décisions en matière du patrimoine immobilier

et de celles qui entraînent la possibilité d’ un

engagement qui dépasse de la période d’exercice

de la municipalité concernée.

c) Les règles municipales d’application générale,

pour signer les accords mentionnés dans les

alinéas III et IV de cet article ainsi que dans

le second paragraphe de l’alinéa VII de l’article

116 de cette Constitution.

d) Les conditions et la procédure applicable

aux situations où le gouvernement local assume

par lui-même l’une des attributions destinées

originellement aux municipalités, lorsque la

législature respective détermine que la municipalité

en question se trouve dans l’incapacité d’exercer

ces attributions par elle-même. Cette déclaration

doir être précédée d’une demande effectuée à

la majorité des deux tiers du Conseil municipal

concerné.

e) Les dispositions devant être appliquées au

sein des municipalités qui ne disposent pas de

telles règles dans des arrêtés ou des règlements

municipaux correspondants.

Constitution politique des États-Unis du Mexique306

À propos des actes dérivés des paragraphes c)

et d), les législatures locales promulguent les

règles relatives aux procédures applicables aux

conflits entre municipalités ou entre municipalités

et le gouvernement local.

III. Les municipalités sont chargées de mettre en

place les fonctions et les services publics suivants :

a) L’eau potable ; le tout à l’égout, le traitement

des eaux usées et leur élimination.

b) L’éclairage public.

c) Le ramassage, la collecte, le transport, le dépôt

et le recyclage des ordures ménagères.

d) Les marchés et les halles.

e) Les cimetières.

f) Les abattoirs.

g) Les chaussées, les parcs et les jardins publics

et leur mobilier.

h) La sécurité publique, la police municipale et

de la circulation, conformément aux dispositions

de l’article 21 de cette Constitution.

Titre Cinquième 307

i) Toute autre activité que les Législatures locales

estiment comme devant faire partie des activités

municipales, selon les conditions territoriales et

socio-économiques ainsi que les capacités

administratives et financières des municipalités.

Hormis le cadre constitutionnel des compétences

leur étant inhérentes, les municipalités veillent au

respect des dispositions fédérales et locales lors

de l’exercice de leurs attributions.

Les municipalités peuvent exercer un droit

d’association afin de faciliter la prestation des

services publics ou de partager les tâches leur étant

attribuées avec d’autres entités municipales ou

locales. À ce propos, une autorisation des Législatures

respectives est exigée lorsque l’accord se fait

entre municipalités appartenant à différents États.

Enfin, les municipalités peuvent signer des accords

avec l’État concerné pour que celui-ci, directement

ou par l’organisme correspondant, prenne en

charge temporairement ces fonctions ou les assume

conjointement avec la municipalité.

Dans le cadre des normes municipales, les

communautés autochtones sont autorisées à

coopérer et à s’associer pour accomplir les mêmes

finalités.

Constitution politique des États-Unis du Mexique308

IV. Les municipalités sont chargées d’administrer

librement leurs finances. Les finances publiques

municipales viennent des bénéfices émanant des

biens municipaux ainsi que des contributions et

tout autre revenu déterminé en leur faveur par les

Législatures locales respectives. Les municipalités

sont autorisées à :

a) Percevoir les contributions établies par la

législation locale à l’égard de la propriété

immobilière, et les taxes suplémentaires qui

relèvent du morcellement, de la division, de la

consolidation, de la transmission, des changements

de valeur ainsi que de l’amélioration des

immeubles.

Les municipalités sont autorisées à signer des

accords avec l’État compétente afin de transmet-

tre certaines des fonctions qui touchent à

l’administration des ces contributions.

b) Exercer les tranches budgétaires établies au

niveau fédéral. Ces montants sont définis sur

la base des sommes, des conditions et délais

déterminés annuellement par les Législatures

locales.

c) Percevoir les revenus provenant de la prestation

des services publics municipaux.

Titre Cinquième 309

À propos des contributions émanant des

paragraphes a) et c), aucune loi fédérale ne

peut ni restreindre la compétence législative des

États ni concéder des exemptions. La législation

locale ne peut instaurer aucune exception ou

subvention en faveur d’un individu ou d’une

institution en particulier. Sont exclus les biens

qui rentrent dans la propriété de la Fédération,

des États ou des municipalités, sauf si ces biens

sont utilisés par des entreprises publiques ou

des particuliers, dans un but administratif autre

qu’une finalité publique.

Les Conseils municipaux peuvent proposer

aux législatures locales respectives, les taux et

les tarifs de la taxe foncière. Ces montants

sont applicables aux impôts, aux droits, aux

contributions relatives à l’amélioration de la

propriété du bien, ainsi qu’aux barèmes relatifs

à la valeur unitaire des sols et des bâtiments.

Les Congrès des États approuvent les lois de

revenus des municipalités, examinent et

contrôlent leurs comptes publics. Les budgets

de dépenses sont approuvés par les municipalités

sur la base des revenus disponibles, et doivent

inclure les barèmes détaillés des rémunérations

Constitution politique des États-Unis du Mexique310

perçues par les fonctionnaires municipaux,

conformément à l ’art icle 127 de cette

Constitution

Les ressources qui intègrent les finances

publiques municipales sont directement

exercées par les Conseils municipaux, ou bien

par tous ceux qui sont mandatés par les

Conseils municipaux.

V. Sur la base des lois fédérales et locales

respectives, les municipalités sont autorisés à :

a) Formuler, approuver et administrer les plans

relatifs à la sectorisation et au développement

urbain municipal.

b) Participer à la création ainsi qu’à l’administration

de leurs réserves territoriales.

c) Participer à la formulation de plans relatifs à

l’aménagement du territoire, tout en veillant à ce

que ceux-ci soient conformes aux plans globaux

de développement. Lorsque la Fédération ou

les États mettrent en place des projets de

développement régional, la participation des

municipalités est assurée.

Titre Cinquième 311

d) Contrôler, autoriser et surveiller tout ce qui

concerne l’aménagement du territoire dans le

cadre de leurs compétences respectives et de

leur juridiction territoriale.

e) Intervenir dans la régularisation de la pro-

priété du sol urbain.

f) Émettre des autorisations ainsi que des permis

de construction.

g) Participer à la création ainsi qu’à l’administration

des réserves écologiques et à l’élaboration des

programmes d’aménagement dans ce domaine.

h) Intervenir dans la formulation et la mise en

place des programmes de transport en commun

lorsque ceci relève de leurs compétences

territoriales.

i) Signer des accords relatifs à l’administration et

à la surveillance des zones fédérales.

Conformément aux finalités signalées par le

troisième paragraphe de l’article 27 de cette

Constitution, les municipalités promulguent les

règlements et autres dispositions relatives à ces

questions.

Constitution politique des États-Unis du Mexique312

VI. Lorsque deux agglomérations urbaines, situées

au sein de territoires de municipalités appartenant

à des États fédérés différents, forment une continuité

démographique, l’aménagement urbain proposé

est issu du concours de la Fédération, des États et

des municipalités concernées ; ceux-ci proposent,

dans le cadre de leurs compétences respectives, les

termes et les conditions de cette réglementation

conjointe.

VII. La police préventive relève du président

municipal conformément aux termes de la Loi de

Sécurité Publique de l’État. Elle obéit aux ordres

que lui donne le Gouverneur de l’État dans les cas

jugés par ce dernier comme étant de force majeure

ou de troubles graves de l’ordre public.

Le Président de la République commande les forces

de police des lieux de sa résidence, temporaire ou

définitive.

VIII. La législation respective de chaque État

introduit le principe de la représentation

proportionnelle aux élections municipales.

Les rapports professionnels entre les municipalités

et leurs employés sont gérés sur la base des lois

émanant des Législatures locales ; ces dernières

Titre Cinquième 313

étant conformes aux dispositions réglementaires

de l’Article 123 de cette Constitution.

IX. (Disposition abrogée)

X. (Disposition abrogée)

Article 116. Le pouvoir public des États de la

Fédération, est divisé en Pouvoirs exécutif, législatif

et judiciaire, qui ne peuvent être concentrés en une

seule personne ou une corporation. Le Pouvoir

législatif, quant à lui, ne peut être exercé par un seul

individu.

Les pouvoirs des États sont organisés sur la base

de leur Constitution locale respective, et ils obéissent

aux dispositions suivantes :

I. Aucun gouverneur d’un État ne peut exercer son

mandat pendant une durée supérieure à six ans.

L’élection des gouverneurs des États ainsi que celle

des Législatures locales est directe, conformément

aux lois électorales respectives.

Le gouverneur d’un État dont l’origine du poste

est l’élection populaire, ordinaire ou extraordinaire,

ne peut, en aucune façon exercer cette fonction

une seconde fois même lorsque le caractère de la

Constitution politique des États-Unis du Mexique314

fonction à remplir est celle de gouverneur par

intérim, provisoire, remplaçant ou chargé du

bureau.

Sont exclus de toute possibilité de réélection im-

médiate :

a) Le gouverneur dont le caractère de substitut

provient de la Constitution, ou le gouverneur

ayant été désigné pour remplir l’absence

définitive du gouverneur élu jusqu’à la fin de

sa période constitutionnelle.

b) Le gouverneur intérimaire, le gouverneur

provisoire ou le citoyen qui, à quelque titre

que ce soit, supplée les absences temporaires

du gouverneur, à condition qu’il occupe le poste

pendant les deux dernières années du mandat.

Seul peut être Gouverneur constitutionnel d’un

État, un citoyen mexicain par naissance y étant

né ou y ayant résidé pendant plus de cinq années

immédiatement antérieures au jour des élections,

âgé d’au moins trente ans au jour de l’élection, ou

moins si la Constitution politique de cet État le

prévoit.

II. Le nombre de représentants de chacune des

Législatures locales est proportionnel au nombre

Titre Cinquième 315

d’habitants de chaque État. Lorsque l’État a une

population inférieure à 400000 habitants, la

législature locale est composée au minimum de

sept membres. Si la population oscille entre 400000

et 800000 habitants, le nombre de membres de la

législature est de neuf membres. Les assemblées

des États de plus de 800000 habitants sont com-

posées de 11 membres.

Les députés qui siègent au sein des législatures

locales ne sont pas susceptibles de réélection im-

médiate. Les députés suppléants n’ayant pas exercé

leurs attributions pendant la période électorale

écoulée, peuvent se présenter aux prochaines

élections afin d’obtenir un siège de député titulaire.

En revanche, les députés titulaires ne peuvent se

présenter aux prochaines élections afin d’acquérir

la qualité de députés suppléants.

Les législatures locales sont composées des

députés élus à la majorité relative et, pour une

partie, sur la basede la représentationproportionnelle,

conformément a leurs lois.

Les législatures des États sont chargées d’approuver

le budget des dépenses correspondantes. Pour fixer

les rémunérations des fonctionnaires, elles doivent

Constitution politique des États-Unis du Mexique316

respecter les bases prévues à l’article 127 de la

présente Constitution.

Les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire locaux,

ainsi que les organismes dont l’autonomie est

reconnue par les constitutions locales, doivent

inclure dans leur projet de budget, les grilles

indiciaires détaillées des rémunérations proposées

pour leurs fonctionnaires. Ces propositions doivent

respecter la procédure prévue par les dispositions

constitutionnelles et légales en vigueur en matière

d’approbation des budgets des dépenses des États.

Les législatures des États disposent d’organes de

contrôle qui possèdent une autonomie technique

et de gestion dans l’exercice de leurs attributions, de

même que pour décider de leur organisation interne,

de leur fonctionnement et de leurs résolutions, aux

termes prévus par leurs lois. La fonction de contrôle

s’effectue conformément aux principes de

postériorité, d’annualité, de légalité, d’impartialité

et de confiabilité.

Le titulaire de l’organe de contrôle des États fédérés

est élu par les deux tiers des membres présents

dans les législatures locales, pour des périodes

non inférieures à sept ans et il doit posséder une

Titre Cinquième 317

expérience de cinq années en matière de contrôle,

d’audit financier et de responsabilités

III. Le Pouvoir judiciaire des États est exercé

par l’intermédiaire des tribunaux établis par les

constitutions locales respectives.

L’indépendance des juges et des magistrats est

garantie par les Constitutions locales et par les Lois

organiques de chaque État, qui fixent les conditions

relatives à l’accès aux postes, à la formation continue

et à la stabilité de la fonction judiciaire au niveau

local.

Les Magistrats faisant partie des Pouvoirs judiciaires

au niveau local doivent remplir les conditions

indiquées dans les alinéas I à V de l’article 95 de

cette Constitution. Les Ministres et les Procureurs

de Justice ou Députés locaux ne peuvent assumer

le poste de Magistrat, pendant l’année précédant

cette désignation.

Les désignations relatives aux juges et aux

magistrats faisant partie des Pouvoirs judiciaires

locaux seront effectuées, de préférence, parmi les

personnes ayant exercé des responsabilités dans

l’administration de la justice. Ces candidats et tous

ceux qui proviennent d’autres branches de l’activité

Constitution politique des États-Unis du Mexique318

juridique, doivent attester d’un exercice honorable,

efficace et compétent des responsabilités accomplies

dans le passé.

La fonction de magistrat, susceptible de réélection

est exercée pendant la durée établie par chacune

des Constitutions locales. La fonction des magistrats

ne peut être interrompue que par l’intermédiaire

d’une procédure établie par les Constitutions

locales ainsi que par les lois relatives à la

responsabilité des fonctionnaires publics au

niveau local.

Les magistrats et les juges ont droit à une rémunération

convenable sans possibilité de renoncement ni de

diminution.

IV. Les Constitutions et les lois des États en matière

électorale garantissent :

a) que les gouverneurs, les membres des

législatures locales et des municipalités soient

élus au suffrage universel, libre, secret et direct ;

l’élection a lieu le premier dimanche de juillet

de l’année correspondante. Les États fédérés qui

organisent leurs élections la même année que les

élections fédérales mais à une date différente

ne sont pas contraints de respecter cette dernière

disposition ;

Titre Cinquième 319

b) que les principes recteurs des autorités

électorales dans l’exercice de leurs fonctions

électorales soient la certitude, l’impartialité,

l’indépendance, la légalité et l’objectivité.

c) que les autorités électorales chargées de

l’organisation des élections et les autorités

juridictionnelles qui statuent sur les recours en

la matière, jouissent d’autonomie dans leur

fonctionnement et d’indépendance dans leurs

décisions ;

d) que l’Institut Fédéral Électoral prenne à sa

charge l’organisation des élections locales à la

demande des autorités électorales administratives

compétentes ;

e) que les partis politiques ne soient composés

que de citoyens, sans intervention des organisations

syndicales ni d’organisations ayant un objectif

social différent et sans affiliation corporative.

De même que les partis politiques aient le droit

exclusif de demander l’enregistrement de

candidats à des mandats électoraux, à l’exception

des dispositions de l’article 20, section A, alinéas

III et VII, de cette Constitution ;

f) que les autorités électorales ne puissent

intervenir dans les affaires internes des partis

Constitution politique des États-Unis du Mexique320

que conformément aux termes expressément

signalés ;

g) que les aides publiques soient réparties de

manière équitable entre les partis politiques pour

leurs activités ordinaires permanentes et pour les

activités visant l’obtention des suffrages pendant

les élections ; qu’une procédure soit établie pour

la liquidation des partis qui perdent leur registre

et pour disposer de leurs biens et fonds ;

h) que des critères soient définis pour le

plafonnement des dépenses des partis politiques

pendant les pré-campagnes et les campagnes

électorales ainsi que pour fixer le montant

maximum du financement militant, dont le

montant total ne doit pas être supérieur à dix

pour cent du plafond des dépenses pour l’élection

du gouverneur ; pour les procédures de contrôle

et de surveillance de l’origine et l’utilisation de

toutes les ressources mises à disposition des

partis politiques ; que des sanctions soient fixées

en cas d’infraction aux dispositions prévues dans

ces domaines.

i) que les partis politiques aient accès à la radio

et à la télévision, conformément aux normes

stipulées dans la section B de la base III de

l’article 41 de cette Constitution ;

Titre Cinquième 321

j) que soient fixées les règles des pré-campagnes

et campagnes électorales des partis politiques

ainsi que les sanctions en cas d’infractions. Dans

tous les cas, la durée des campagnes ne dépasse

pas quatre-vingt-dix jours pour l’élection d’un

gouverneur, ni soixante jours lorsque les élections

portent sur des députés locaux ou des conseils

municipaux ; les pré-campagnes ne peuvent durer

plus des deux tiers du temps des campagnes

électorales respectives ;

k) que soient créées les bases obligatoires pour

la coordination entre l’Institut Fédéral Électoral

et les autorités électorales en matière de contrôle

des finances des partis politiques, dans les termes

établis aux deux derniers paragraphes de la base

V de l’article 41 de cette Constitution ;

l) qu’un système de voies de recours soit

établi pour que tous les actes et les résolutions

électorales répondent invariablement au

principe de la légalité ; que soient définies

les bases et les règles, dans les domaines

administratif et juridictionnel, pour la réalisation

de recomptages totaux ou partiels des voix ;

m) que soient fixées les causes de nullité des

élections pour les mandats de gouverneur,

Constitution politique des États-Unis du Mexique322

députés locaux et conseils municipaux, ainsi

que les délais pour résoudre les recours, compte

tenu du caractère définitif des étapes des

élections, et

n) que soient typifiés les délits et les fautes en

matière électorale, et que soient définies les

sanctions correspondantes.

V. Les Constitutions et les lois locales peuvent

instaurer des Tribunaux administratifs pleinement

indépendants pour émettre des décisions

juridictionnelles, et chargés de résoudre les

controverses suscitées entre l’Administration

publique locale et les particuliers, en fixant les

normes procédurales d’organisation interne et de

fonctionnement, ainsi que les voies de recours contre

les décisions de ces tribunaux.

VI. Les rapports du droit de travail entre les États

et leurs employés sont soumis aux lois promulguées

par les législatures locales, sur la base de l’article

123 de la Constitution et de ses dispositions

réglementaires.

VII. Sur la base de la législation applicable, la

Fédération et les États fédérés peuvent accorder

le transfert de compétences de l’un à l’autre en

Titre Cinquième 323

matière de services publics, d’exécution et

d’opérations de travaux publics, lorsque les

conditions du développement économique rendent

cette opération pertinente.

Aux termes du paragraphe précédent, les États

sont autorisés à établir des accords avec leurs

municipalités respectives afin qu’elles assument les

attributions et les fonctions mentionnées ci-dessus.

Article 117. Les États de la Fédération ne peuvent en

aucun cas :

I. Signer une alliance, un traité ou une coalition

avec un autre État ou avec un Pays étranger.

II. (Disposition abrogée).

III. Frapper la monnaie ou émettre des billets, des

timbres-poste et du papier timbré.

IV. Taxer le transit des biens ou des personnes qui

traversent leur territoire.

V. Empêcher ou taxer directement ou indirectement

l’entrée ou la sortie des produits nationaux ou

étrangers.

VI. Taxer la circulation ou la consommation des

produits nationaux ou étrangers dont l’exonération

Constitution politique des États-Unis du Mexique324

est effectuée par les instances douanières locales,

ou qui exigent un droit d’inspection, de registre ou

de documentation accompagnant les marchandises.

VII. Élaborer ou maintenir en vigueur des lois ou

d’autres dispositions fiscales susceptibles d’entraîner

des différences en matière d’impôts ou d’autres

formalités relatives à l’introduction des produits

nationaux ou étrangers dans l’enceinte de leur

territoire, qu’il s’agisse du même type de produits

en provenance de la région ou d’autres lieux.

VIII. Prendre en charge, directement ou

indirectement, des obligations ou des emprunts

auprès de gouvernements étrangers, de sociétés

ou de particuliers étrangers ; ou lorsque ces

obligations doivent être payées en monnaie

étrangère ou en dehors du territoire national.

Les États et les municipalités ne peuvent assumer

des obligations ou des emprunts n’étant pas destinés

à des projets productifs d’investissement public,

y compris les obligations et les emprunts établis

par des organismes décentralisés et des entités

publiques, conformément à la loi. Les contenus

et les montants des transactions, sont déterminés

annuellement dans le cadre du budget local. Les

titulaires de l’Exécutif local rendront compte

Titre Cinquième 325

des opérations lors de la vérification annuelle des

comptes publics.

IX. Taxer la production, la récolte ou la vente de

tabac, différemment de ce qu’autorise le Congrès

de l’Union.

Le Congrès de l’Union et les Législatures locales

promulguent les lois de lutte contre l’alcoolisme.

Article 118. Sans autorisation du Congrès de l’Union,

aucun État de la Fédération ne peut :

I. Fixer des droits de pesage de marchandises

ou tout autre impôt au niveau des ports, ou à

l’importation ou à l’exportation de marchandises.

II. Entretenir, à aucun moment, des troupes armées

ou des bâtiments militaires.

III. S’engager en guerre contre un pays étranger,

à l’exception des cas d’invasion et de danger

imminent obligeant l’entité concernée à intervenir

immédiatement.

Article 119. Les Pouvoirs de l’Union ont le devoir de

protéger les États fédérés contre toute invasion ou

contre toute violence infligée de l’extérieur. En cas

de soulèvement populaire ou de révolte intérieure, la

Constitution politique des États-Unis du Mexique326

même protection est garantie si la Législature de

l’État concerné fair appel à une intervention fédérale.

En dehors des sessions de l’Assemblée locale, la

demande peut être effectuée par l’Exécutif local.

Les États et le District Fédéral sont contraints à remettre

les accusés, les prévenus et les détenus dans les plus

brefs délais à toute autre autorité locale le demandant.

De même, les résultats des perquisitions ainsi que la

saisie des objets ayant servi à commettre des infractions

est autorisée dès la présentation de la demande

effectuée par l’autorité de l’entité fédérée compétente.

Sur la base des accords de coopération signés entre

les entités fédérées, les démarches décrites sont

effectuées moyennant l’intervention des bureaux des

procureurs généraux de justice au niveau local. Ces

accords de coopération peuvent être signés également

entre les États, le District Fédéral et le Gouvernement

Fédéral, qui agit par l’intermédiaire du bureau du

Procureur Général de la République.

L’extradition requise par un gouvernement étranger

relève de la compétence du Pouvoir exécutif fédéral,

sur intervention des autorités judiciaires selon les termes

et les conditions énoncées par cette Constitution,

conformément aux traités internationaux ainsi

qu’aux lois applicables. L’ordre judiciaire ordonnant

Titre Cinquième 327

l’exécution du réquisitoire relative à un procès

d’extradition suffit à l’autorité compétente pour

motiver la détention provisoire pendant une période

allant jusqu’à soixante jours calendaires.

Article 120. Les Gouverneurs des États sont chargés

de publier et d’appliquer les lois fédérales.

Article 121. Chaque État sera contraint à reconnaître

la validité des actes émanant des autorités locales des

autres entités fédérées, en matière de registres publics

er d’actes judiciaires. Sur la base de la législation

applicable, le Congrès de l’Union détermine les

modalités probatoires autorisées ainsi que les effets

produits dans chaque cas. Cette reconnaissance des

actes, des registres et des procédures est soumise aux

termes et aux conditions suivantes :

I. L’application des lois locales est restreinte au

territoire de l’État en question ; par conséquent,

aucune loi locale n’est jamais contraignante en

dehors de cette entité.

II. Le régime juridique applicable aux meubles et

aux immeubles est celui du lieu où ils se trouvent.

III. Les sentences prononcées par les tribunaux locaux

sur des droits réels ou des biens immobiliers situés

Constitution politique des États-Unis du Mexique328

dans un autre État ne seront exécutoires dans cet

État, que si la législation locale de ce dernier le

prévoit.

Les sentences sur les droits personnels ne sont

appliquées dans un autre État que si la personne

condamnée a été soumise, expressément ou pour

des raisons de domicile, à la justice qui les a

prononcées et à condition que la personne ait été

convoquée personnellement au jugement.

IV. Les actes de l’État civil conformes à la législation

d’un État sont valables dans les autres États

fédérés.

V. Les diplômes universitaires, validés par les

autorités compétentes d’un État, sont reconnus

dans les autres États de la Fédération.

Article 122.84 Au regard du statut juridique attribué

au District Fédéral par l’article 44, le gouvernement

de cette entité de la Fédération est à la charge des

organes qui émanent des Pouvoirs fédéraux, et

des instances qui incarnent les Pouvoirs exécutif,

84 Une description sociologique et historique assez exacte de la ville de Mexique, in GRUZINSKY, Serge, Histoire de Mexico, Paris, Fayard (1996), 446 p.

Titre Cinquième 329

législatif et judiciaire au niveau local, conformément

aux dispositions de cet article.

Les autorités locales du District Fédéral sont

l’Assemblée législative, le Chef du Gouvernement du

District Fédéral, et le Tribunal supérieur de justice.

L’Assemblée législative du District Fédéral est intégrée

par un nombre de députés élus au suffrage universel

direct, à la majorité relative et à la représentation

proportionnelle, selon le système de listes votées par

circonscription plurinominale, défini sur la base des

modalités fixées par la Constitution et le Statut de

Gouvernement du District Fédéral.

Le Chef du Gouvernement du District Fédéral est

chargé du Pouvoir exécutif ainsi que de l’administration

publique locale au sein de l’entité. Cette fonction est

attribuée à un seul individu, élu au suffrage universel

direct, libre et secret.

Le Tribunal supérieur de justice, le Conseil de la

Magistrature ainsi que les institutions établies à ce

sujet par le Statut de Gouvernement, exercent la

fonction judiciaire locale au sein du District Fédéral.

La répartition des compétences entre les Pouvoirs

de l’Union et les autorités locales du District Fédéral

est soumise aux dispositions suivantes :

Constitution politique des États-Unis du Mexique330

A. Le Congrès de l’Union est chargé des attributions

suivantes :

I. Légiférer dans tout ce qui relève du District

Fédéral, à l’exception des matières réservées

expressément à l’Assemblée législative.

II. Promulguer le Statut de Gouvernement du

District Fédéral.

III. Légiférer en matière de dette publique du

District Fédéral.

IV. Promulguer les dispositions générales inhérentes

au fonctionnement efficace et opportun des Pouvoirs

de l’Union.

V. Exercer toute autre attribution lui étant conférée

par cette Constitution.

B. Le Président des États-Unis du Mexique est chargé

de :

I. Proposer l’initiative des lois concernant le

District Fédéral, devant le Congrès de l’Union.

II. Proposer au Sénat un candidat susceptible

d’occuper la fonction de Chef du Gouvernement du

District Fédéral en cas d’absence du titulaire.

Titre Cinquième 331

III. Envoyer, tous les ans, au Congrès de

l’Union, la proposition des taux d’endettement

nécessaires au financement du chapitre de dépenses

correspondantes au budget annuel du District

Fédéral. À cet effet, le Chef du Gouvernement

du District Fédéral soumet au Président de la

République la proposition correspondante, selon

les termes de la loi.

IV. Pourvoir à l’exacte application des lois élaborées

au sein du Congrès de l’Union, dans le cadre du

District Fédéral.

V. Exercer toute autre attribution lui étant conférée

par cette Constitution, le Statut de Gouvernement

et les lois.

C. Le Statut de Gouvernement du District Fédéral85

est assujetti aux bases normatives suivantes :

85 L’intention de réformer les règles fondamentales relatives au fonctionnement du District Fédéral fut initiée en 1988, date de l’instauration de la première Assemblée des Représentants élus. Depuis 1928, la population du territoire censée avoir pour seul but l’accueil des pouvoirs fédéraux (tel que le District de Columbia à Washington) avait même vu disparaître les pouvoirs municipaux. C’est ainsi que la possibilité de compter avec des représentants populaires élus (et non seulement désignés sans entraves par le Président de la République, comme ce fut le cas pour toute autorité administrative de la ville) relevait d’un poids symbolique très important. Cette Assemblée avait cependant des pouvoirs limités. Ce n’est qu’en 1994

Constitution politique des États-Unis du Mexique332

PREMIÈRE. Concernant l’Assemblée législative :

I. Les Députés qui siègent au sein de l’Assemblée

législative sont élus tous les trois ans au suffrage

universel direct, libre et secret selon les termes de

la loi en la matière, qui doit, en matière d’organisation

des élections, de la détermination des résultats ainsi

que des voies de recours en matière électorale,

prendre en considération les dispositions des

articles 41, 60 et 99 de cette Constitution.

II. Les conditions exigées pour être élu député à

l’Assemblée législative sont, au moins, équivalentes

à celles requises pour l’élection des députés

fédéraux. De plus, dans la mesure où ils sont

compatibles, les articles 51, 59, 61, 62, 64 ainsi que

l’alinéa IV de l’article 77 de la Constitution, sont

applicables à cette Assemblée et à ses membres.

que la législation a changé, et que des pouvoirs législatifs ont été octroyés à cet organe législatif, alors que des Conseillers citoyens étaient désormais élus par arrondissement (à savoir, des départements administratifs). Enfin, l’élection directe du chef du gouvernement du District Fédéral allait être votée en 1996, et mise en place pour la première fois en 1997 ; les responsables administratifs de chaque arrondissement seraient, quant à eux, directement élus à partir des élections locales de 2000. A propos de modalités administratives en vigueur sur le fonctionnement de la ville, voir MATHIEU, Dominique, «Gestion urbaine et démocratie locale à Mexico : petite chronique d’une modernité annoncée», L’ordinaire Latino-américain, no. 176, juin (1999), pp. 54-59.

Titre Cinquième 333

III. Le parti politique ayant obtenu par lui-même

le plus grand nombre de certificats de majorité doit

obtenir, par voie du principe de représentation

proportionnelle, autant de députés lui permettant

d’avoir la majorité absolue à l’Assemblée. Le parti

en question doit avoir obtenu au moins trente

pour cent des votes dans le District Fédéral.

IV. L’Assemblée fixe les dates correspondantes

au début et à la fin des sessions ordinaires, et

définit les modalités correspondantes à l’intégration

d’un organe interne agissant en dehors de ces

sessions, ainsi que de ses attributions respectives.

La convocation aux sessions extraordinaires est

confiée à l’initiative de l’organe interne, sur demande

formulée par la majorité de ses membres ou par

le Chef du Gouvernement du District Fédéral.

V. Sur la base du Statut de Gouvernement,

l’Assemblée législative a les attributions suivantes :

a) Approuver sa loi organique, laquelle est

transmise au Chef du Gouvernement du District

Fédéral, qui en ordonne la promulgation.

b) Examiner, discuter et approuver, tous les

ans, le budget des dépenses et la loi sur les

revenus du District Fédéral, en approuvant

Constitution politique des États-Unis du Mexique334

d’abord les contributions nécessaires à garantir

le budget. Les rémunérations proposées pour les

fonctionnaires sont assujetties aux bases prévues

à l’article 127 de la présente Constitution.

Les organes législatif, exécutif et judiciaire

du District Fédéral, ainsi que les organismes

jouissant d’autonomie reconnue par leur Statut de

gouvernement, doivent inclure dans leur projet

de budget, les grilles indiciaires détaillées des

rémunérations proposées pour les fonctionnaires.

Ces propositions doivent respecter la procédure

établie par les dispositions du Statut de

gouvernement et les lois en vigueur, pour

l’approbation du budget des dépenses du

District Fédéral.

Dans le cadre de la Loi sur les revenus, aucun

montant d’endettement supérieur à celui ayant

été autorisé préalablement par le Congrès de

l’Union afin de financer le budget du District

Fédéral, n’est autorisé.

Le droit d’initiative des lois budgétaires, revient

exclusivement au Chef du Gouvernement du

District Fédéral. Ce projet doit être présenté,

avant le 30 novembre de chaque année.

Exceptionnellement, ce terme est fixé au 20

Titre Cinquième 335

décembre pour l’année qui coïncide avec

l’election ordinaire du Chef du Gouvernement

du District Fédéral.

L’Assemblée législative élabore annuellement

son projet de budget, et le fait parvenir au

Chef du Gouvernement du District Fédéral afin

que celui-ci puisse l’inclure dans l’initiative

correspondante.

Dans tout ce qui s’avère compatible avec le

statut et le régime interne de gouvernement,

les dispositions du deuxième alinéa du

paragraphe c) de l’alinéa IV de l’article 115

de cette Constitution sont applicables aux

finances du District Fédéral.

c) Réviser les comptes publics de l’année

précédente, par le biais de l’organe de contrôle

du District Fédéral de l’Assemblée législative,

conformément aux critères prévus à la fraction

VI de l’article 74, dans la mesure où ils sont

applicables.

Les comptes publics de l’année précédente

sont transmis à l’Assemblée législative au plus

tard pendant la première dizaine de jours du

mois de juin. Ce délai, de même que les autres

Constitution politique des États-Unis du Mexique336

termes établis pour la présentation des initiatives

concernant le projet de budget, ne peuvent être

augmentés qu’à la suite d’une demande faite, à

ce sujet, par le titulaire de l’Exécutif du District

Fédéral, et suffisament justifiée aux yeux de

l’Assemblée.

Le titulaire de l’organe de contrôle du District

Fédéral est élu par les voix des deux tiers des

membres présents de l’Assemblée législative

pour une période non inférieure à sept ans et

doit posséder une expérience de cinq années

en matière de contrôle, audit financier et

responsabilités ;

d) Désigner éventuellement un Chef du

Gouvernement du District Fédéral, suite à

l’absence définitive du titulaire.

e) Approuver les dispositions légales pour

organiser les finances publiques, le budget et la

comptabilité du District Fédéral, ainsi que

l’organe de contrôle en le dotant d’autonomie

technique et de gestion dans l’exercice de ses

attributions, et pour décider de son organisation

interne, de son fonctionnement et de ses

résolutions. La fonction de contrôle est exercée

Titre Cinquième 337

conformément aux principes de postériorité,

d’annualité, de légalité, d’impartialité et de

confiabilité ;

f) Approuver les dispositions garantissant des

élections libres et authentiques dans le District

Fédéral au suffrage universel, libre, secret et

direct et dans les conditions prescrites par les

bases définies par le Statut du Gouvernement.

Ces bases répondent aux principes et aux règles

définis aux alinéas b) à n) de la fraction IV de

l’article 116 de cette Constitution. Les références

aux élections de gouverneurs, députés locaux

et municipalités, alinéas j) et m), s’appliquent,

respectivement, pour le District Fédéral, au Chef

du Gouvernement, aux députés de l’Assemblée

législative et aux maires des arrondissements.

g) Élaborer les lois en matière d’Administration

publique locale, son régime intérieur ainsi que

les procédures administratives.

h) Élaborer les lois en matière civile et pénale,

instaurer un órgane chargé de la protection des

droits fondamentaux, de la participation civique,

du système de défenseurs publics, du notariat

et du registre public de la propiété et du

commerce.

Constitution politique des États-Unis du Mexique338

i) Réglementer la protection civile et le système

de justice civique relative aux fautes commises

par la police et le gouvernement ; réglementer

les services de sécurité proposés par des

entreprises privées, la prévention et la réinsertion

des détenus, la sécurité sociale et l’assistance

sociale et la protection sociale des travailleurs.

j) Élaborer les lois relatives à la planification

du développement économique, dans les

domaines de l’aménagement du territoire, de la

préservation de l’environnement ou de l’écologie

en général, du logement, des travaux publics,

de la voierie, de la construction des rues et des

stationnements pour véhicules, des achats publics

ainsi que de l’exploitation et l’utilisation des

biens appartenant au District Fédéral.

k) Réglementer les concessions administratives

relatives aux services publics ; légiférer, également,

dans les domaines des transports en commun,

de la collecte des ordures, du tourisme et des

services d’hébergement, des marchés, des abattoirs

et des cimetières.

l) Élaborer les lois relatives à la promotion du

développement économique, à la protection de

l’emploi, au développement de l’agriculture et

Titre Cinquième 339

de l’élevage, aux établissements de commerce,

à la protection des animaux, aux spectacles

publics, à la promotion de la culture, de la vie

en commun et du sport ainsi que de la fonction

sociale éducative sur la base de l’alinéa VIII de

l’article 3 de cette Constitution.

m) Approuver la Loi organique des tribunaux

chargés de la fonction judiciaire dans le

District Fédéral, incluant ce qui relève des

responsabilités des fonctionnaires de ces organes.

n) Approuver la Loi organique du Tribunal

administratif du District Fédéral.

ñ) Présenter au Congrès de l’Union les initiatives

de lois relatives au District Fédéral.

o) Toute autre attribution conférée par cette

Constitution.

DEUXIÈME. Le Chef du Gouvernement du District

Fédéral :

I. Exerce sa fonction pendant une période de six

ans, à partir du 5 décembre de l’année de son élection,

effectuée conformément à la législation électorale

en vigueur.

Constitution politique des États-Unis du Mexique340

Il doit réunir les conditions décrites par le Statut

de Gouvernement du District Fédéral pour être

élu, à savoir : avoir la nationalité mexicaine par

naissance, bénéficier pleinement de ses droits, et

avoir sa résidence effective dans le District Fédéral,

depuis trois ans avant le jour de l’élection pour les

individus originaires du District Féderal ou de cinq

ans sans interruption pour les individus nés dans

un autre État ; avoir au moins trente ans le jour

de l’élection et ne pas avoir exercé la fonction de

Chef du Gouvernement du District Fédéral avant

ces élections. L’exercice de postes publics dans

d’autres entités de la Fédération n’entraîne pas

l’interruption de cette résidence.

En cas de destitution du Chef du Gouvernement,

le Sénat désigne, sur proposition du Président de la

République, un substitut qui demeure au poste

jusqu’à la fin de son mandat. En cas d’absence

temporaire, la fonction de substitut est remplie par

le fonctionnaire déterminé par le Statut de

Gouvernement. En cas d’absence définitive, due

à sa démission ou à n’importe quelle autre cause,

l’Assemblée législative désigne un substitut

censé accomplir la période du mandat. La démission

du Chef du Gouvernement du District Fédéral

ne peut être acceptée que pour causes graves. Les

Titre Cinquième 341

permissions temporaires sont réglementées sur

la base du Statut de Gouvernement.

II. Le Chef du Gouvernement du District Fédéral

a les attributions et les contraintes suivantes :

a) Respecter et faire appliquer les lois élaborées

au sein du Congrès de l’Union dans le domaine

des compétences de l’organe exécutif du District

Fédéral.

b) Approuver, publier et faire appliquer les

lois émanant de l’Assemblée législative. Afin de

pourvoir à leur application concrète dans le cadre

de la sphère administrative, l’Exécutif du District

Fédéral est chargé d’élaborer des règlements,

décrets et accords administratifs. Lorsque

l’Assemblée législative lui transmet des lois

en vue de leur promulgation, le Chef du

Gouvernement est autorisé à présenter, dans les

dix jours ouvrables, toutes les observations qu’il

estime pertinentes. Si le projet en question est

confirmé à la majorité des deux tiers des

membres présents à l’Assemblée législative,

l’Exécutif du District Fédéral promulgue le texte.

c) Présenter des projets de lois ou de décrets

devant l’Assemblée législative.

Constitution politique des États-Unis du Mexique342

d) Désigner et destituer librement les

fonctionnaires dépendant de l’organe Exécutif

local et dont le statut de désignation ou de

destitution n’est pas fixé par les dispositions

législatives ou constitutionnelles applicables.

e) Exercer les fonctions de direction des

services de sécurité publique, conformément

aux dispositions du Statut de Gouvernement.

f) Toute autre attribution conférée par la

Constitution, le Statut de Gouvernement et les

lois applicables.

TROISIÈME. Concernant l’organisation de

l’Administration publique locale du District

Fédéral :

I. Elle détermine des lignes générales permettant

de répartir les compétences entre les organes

centraux, déconcentrés et décentralisés.

II. Elle instaure les organes politico-administratifs

au sein de chacune des démarcations territoriales

qui forment le District Fédéral.

Elle définit les critères applicables à la délimitation

territoriale du District Fédéral, la détermination des

compétences exercées par chacun des organes

Titre Cinquième 343

politico-administratifs concernés, les modalités de

leur formation, leur fonctionnement et les rapports

entre ces organes et le Chef du Gouvernement du

District Fédéral.

Les fonctionnaires exerçant le poste de titulaires

des organes politico-administratifs des diver

arrondissements sont élus au suffrage universel,

libre, direct et secret, conformément aux dispositions

de la loi.

QUATRIÈME. Le Tribunal supérieur de justice ainsi

que les autres organes judiciaires au niveau local

dans le District Fédéral sont soumis aux normes

suivantes :

I. Les conditions requises pour devenir magistrat

du Tribunal supérieur sont équivalentes à celles

requises par la Constitution pour devenir magistrat

de la Cour suprême. De surcroît, les candidats doivent

être des représentants exceptionnels dans l’exercice

de leurs professions, ou dans le domaine judiciaire,

de préférence dans le District Fédéral. Le Tribunal

supérieur de justice est composé du nombre de

magistrats déterminé par la loi organique respective.

Les postes vacants de magistrats du District Fédéral

sont remplis par le Chef du Gouvernement qui

Constitution politique des États-Unis du Mexique344

élabore une proposition, soumise à la ratification

de l’Assemblée législative. La durée du mandat des

magistrats du District Fédéral est de six ans, et

les magistrats peuvent être ratifiés par l’Assemblée.

Dans ce cas ils ne peuvent être destitutés qu’aux

termes du Titre Quatrième de cette Constitution.

II. L’administration, la surveillance et la discipline

du Tribunal Supérieur du District Fédéral, des

tribunaux ainsi que d’autres instances juridictionnelles,

sera chargée au Conseil de la Magistrature du

District Fédéral. Le Conseil de la Magistrature sera

intégré par sept membres, dont le Président du

Tribunal Supérieur, qui présidera aussi le Conseil.

Les autres membres seront: un Magistrat et deux

juges élus á la majorité au sein de l’assemblée

plénière des Magistrats. Un membre sera désigné

par le Chef du Gouvernement du District Fédéral,

et les deux derniers seront nommés par l’Assemblée

Législative. Tous les Conseillers devront remplir tous

les critères exigés pour être nommés Magistrats et

seront choisis parmi des personnalités connues par

leurs capacités professionnelles et administratives

ainsi que par leur honorabilité et honnêteté dans

l’exercice des fonctions. Ceux qui ont été désignés

par l’assemblée plénière des Magistrats devront

compter sur la reconnaissance des mérites

Titre Cinquième 345

professionnels dans le domaine de la juridiction.

La durée de la fonction sera de cinq ans non

renouvelables, et chacun des membres sera

substitués de manière échelonnée.

Le Conseil désignera les juges du District Fédéral,

selon les termes prévus en matière de carrière

judiciaire. Cet organe sera chargé par ailleurs de

définir le nombre et la spécialisation des tribunaux

et des Cabinets du Tribunal Supérieur en raison

des matières connus par chaque tribunal.

III. Les normes et les attributions du Conseil de la

Magistrature du District Fédéral sont déterminées

sur la base des dispositions de l’article 100 de la

Constitution.

IV. Des critères sont fixés conformément auxquels

la loi organique fixe les normes relatives à la

formation et l’actualisation des fonctionnaires

ainsi que l’avancement tout au long de la carrière

judiciaire.

V. Les empêchements et les sanctions fixées par

l’article 101 de cette Constitution sont applicables

aux membres du Conseil de la Magistrature ainsi

qu’aux magistrats et aux juges.

VI. Le Conseil de la Magistrature est chargé

d’élaborer le budget des Tribunaux de justice du

Constitution politique des États-Unis du Mexique346

District Fédéral, et de le faire parvenir au Chef

du Gouvernement, qui devra, par la suite,

l’inclure dans le projet de dépenses transmis,

pour approbation, à l’Assemblée législative.

CINQUIÈME. Un Tribunal administratif du District

Fédéral est créé, bénéficiant de pleine autonomie

pour trancher les controverses suscitées entre

les particuliers et les autorités de l’administration

publique du District Fédéral.

Les normes devant réglementer le fonctionnement

de cette juridiction sont fixées par une loi

organique.

D. Le Ministère Public du District Fédéral est présidé

par un Procureur Général de justice, désigné selon

les termes établis par le Statut de Gouvernement.

La détermination de son organisation, sa compétence

et ses normes de fonctionnement sont régies par

ce Statut et par la loi organique respective.

E. Au District Fédéral, les dispositions de l’alinéa VII

de l’article 115 de cette Constitution sont applicables

au Président de la République. La désignation et

la destitution du titulaire des organes chargés de la

force publique, sont effectuées conformément aux

termes du Statut de Gouvernement.

Titre Cinquième 347

F. Le Sénat du Congrès de l’Union, ou la Commission

Permanente en dehors des sessions ordinaires

sont autorisés à ordonner la destitution du Chef

du Gouvernement du District Fédéral pour causes

graves, affectant les rapports entre les Pouvoirs

de l’Union, ou l’ordre public du District Fédéral.

La demande de destitution doit être formulée par la

moitié des membres du Sénat, ou le cas échéant,

par la Commission Permanente.

G. Les niveaux de gouvernement autres que la

Fédération sont autorisés à signer des accords

administratifs, en vue de la création de commissions

métropolitaines susceptibles de coopérer entre

elles, pour créer une coordination efficace entre

divers niveaux de gouvernement, locaux ou

municipaux. Ces commissions, conformément à

l’alinéa VI de l’article 115 de cette Constitution,

cherchent l’amélioration de la planification urbaine,

notamment dans les zones limitrophes du District

Fédéral,86 en matière d’aménagement du territoire,

de protection de l’environnement, de préservation

86 Pour une description du développement urbain désordonné de la ville de Mexico ainsi que des efforts de restructuration réglementaire de 1997 (marquée par la réserve des nombreux traits de centralisation administrative), voir BANZON, Mayté, “Mexico : de la ville à la mégalopole”, Autrepart, no. 11 (2001), pp. 7-25.

Constitution politique des États-Unis du Mexique348

et de restauration de l’équilibre écologique, de

transports en commun, de sécurité publique, d’eau

potable,87 de systèmes d’égouts ainsi que de la

collecte, du traitement et de l’élimination des

résidus solides.

Les commissions sont constituées après l’accord

conjoint des participants. L’instrument de création

fixe les règles relatives aux questions d’intégration,

de structure et de fonctions.

Par l’intermédiaire de ces Commissions, sont

fixées :

a) Les bases des accords selon lesquels les

commissions arrivent aux accords internes, en

matière de compétence territoriale et de

fonctions inhérentes à l’exécution et à l’opération

des projets, à la prestation de services publics

ou à des actions mentionnées dans le premier

paragraphe de cette section.

b) Les modalités acceptées par les parties membres

des commissions afin de définir les tâches

87 Une analyse sur l’intervention des partis politiques au sein de ces commissions, in JANETTI, Maria Emilia, “Les partis politiques face au devenir du système hydraulique de la zone métropolitaine de la ville de Mexico”, Revue Française d’Administration Publique, no. 94, avril-juin (2000), pp. 253-264.

Titre Cinquième 349

spécifiques de chacun, ainsi que les contributions

respectives en ressources matérielles, humaines

et financières nécessaires à leur mise en place.

c) Toutes les autres règles relatives à la

réglementation conjointe et coordonée du

développement des zones limitrophes du District

Fédéral, de la prestation de services et des

actions décidées par les membres de ces

commissions.

H. Les réserves et les interdictions fixées par cette

Constitution à l’égard des États de la Fédération

sont applicables aux autorités du District

Fédéral.

titre Sixième Du travail et de la sécurité sociale88

351

Article 123. Toute personne a droit à un travail digne

et socialement utile ; à cet effet la création d’emplois et

l’organisation sociale du travail sont encouragées,

conformément à la Loi.89

Le Congrès de l’Union, sans contrevenir aux bases

suivantes, doit approuver les lois sur le travail, qui

régissent :

88 Des traits assez généraux, applicables aux particularités et aux similitudes des régimes juridiques latino-américains, voir RENDÓN- VÁZQUEZ, Jorge, “Le droit du travail en Amérique Latine”, Revue internationale de Droit Comparé, no. 2 (1991), pp. 442-463. 89 Un tel caractère collectif entraîne la reconnaissance des droits en faveur de toute une classe de travailleurs. Cf. REYNOSO CASTILLO, Carlos, “Les droits collectifs du travail en Amérique Latine et au Mexique”, Relations Internationales, vol. 55, no. 14 (2000), pp. 59-79. Cet article, étant l’un des postulats fondamentaux de la Constitution de 1917 (connue de ce fait comme la première constitution sociale du XXème Siècle) relève d’une spécificité (à savoir, d’une longueur) inhabituelle dans le cadre d’une constitution contemporaine.

Constitution politique des États-Unis du Mexique352

A. La réglementation de tout contrat de travail

qui relève du régime du travail des ouvriers, des

employés, des travailleurs domestiques ainsi

que de tous les autres individus subordonnés à un

employeur. Les règles générales applicables à un tel

régime sont les suivantes :

I. La durée maximale de la journée de travail est

de huit heures.

II. La durée maximale de la journée de travail

nocturne est de sept heures. Concernant le régime

du travail applicable aux mineurs de moins de seize

ans, sont interdits les emplois à caractère insalubre

ou dangereux, le travail industriel nocturne ainsi

que tout autre emploi devant se dérouler après

dix heures du soir.

III. L’emploi de travailleurs de moins de quatorze

ans est strictement interdit. La journée des travai-

lleurs de plus de quatorze ans et de moins de seize

ne peut, en aucun cas, dépasser six heures.

IV. Le travailleur doit bénéficier, au moins, d’un

jour de congé pour six jours de travail.

V. Les femmes enceintes n’effectuent aucun emploi

qui entraîne un effort physique considérable, et donc

un risque pour leur grossesse. Elles bénéficient au

Titre Sixième 353

moins d’une période de douze semaines de

congé maternité, à raison de six semaines avant

l’accouchement et six semaines postérieures à

celui-ci. Pendant cette période, l’intéressée

perçoit l’intégralité de son salaire et conserve les

droits acquis dans le cadre de la relation de travail.

Pendant l’étape d’allaitement, elle a droit à deux

pauses supplémentaires par journée à raison

d’une demie heure chacune.

VI. Le salaire minimum correspondant aux

travailleurs, est du type général ou professionnel.

Le premier type est applicable dans une zone

géographique préalablement définie, alors que le

second est applicable aux domaines particuliers

de l’activité économique, aux professions, aux

travaux ou aux métiers qui relèvent d’une activité

professionnelle spécifique.

D’une part, les salaires minima généraux doivent

suffire à un chef de famille afin de pourvoir aux

besoins normaux de ses proches, dans le domaine

matériel, social et culturel, et lui permettre de

garantir l’éducation obligatoire reçue par ses enfants.

Les salaires minima professionnels sont fixés sur

la base des diverses activités économiques.

Constitution politique des États-Unis du Mexique354

Les salaires minima sont fixés par une commission

nationale, intégrée par des représentants des

travailleurs, des patrons et du gouvernement.

Cette commission bénéficie du soutien d’autres

commissions spéciales à caractère consultatif.

VII. À travail égal, salaire égal sans différence liée

au sexe ou à la nationalité.

VIII. Le salaire minimum ne peut, aucunement, être

saisi, ni soumis à aucun type de compensation ou

d’indemnité.

IX. Les travailleurs ont droit à participer,

périodiquement, aux bénéfices de leurs entreprises,

sur la base des dispositions suivantes :

a) Le pourcentage, correspondant aux profits

soumis à la répartition entre les travailleurs, est

fixé par une Commission nationale, composée

des représentants des travailleurs, des patrons

et du Gouvernement.

b) La Commission nationale est chargée

d’effectuer les études et les enquêtes appropriées

afin de déterminer les conditions générales de

l’économie nationale. Elle prendra en considération

la nécessité de promotion du développement

Titre Sixième 355

industriel, l’intérêt devant être perçu par le

capital, ainsi que la nécessité de réinvestissements

périodiques.

c) Les révisions et les adaptations subséquentes

des pourcentages déterminés par la Commission

sont fondés sur la base des études les justifiant.

d) Pendant une période limitée de temps, la

loi peut exclure du régime de partage de leurs

bénéfices les entreprises récemment créées.

La Loi peut également exclure les travaux

d’exploration et d’autres activités dès lors que

leur nature et leurs conditions le justifient.

e) Sur la base de la loi de l’Impôt sur le revenu,

la détermination des montants de participation

applicables à chaque entreprise est effectuée

sur la base du revenu imposable respectif. Les

travailleurs sont autorisés à effectuer les

réclamations qu’ils estiment pertinentes auprès

du ministère des Finances de la Fédération, selon

les procédures établies par la loi en la matière.

f) Le droit des travailleurs à participer aux

bénéfices de l’entreprise n’implique pas pour

autant le droit d’intervenir directement sur la

direction ou l’administration des entreprises.

Constitution politique des États-Unis du Mexique356

X. Le salaire est payé en monnaie courante, il n’est

pas permis de le remplacer pas des marchandises,

des bons, des fiches ou toute autre signe estimé

équivalent à la monnaie nationale.

XI. Lorsque, pour des circonstances exceptionnelles,

la journée de travail est prolongée, le salaire dû

aux employés en raison du travail supplémentaire

est de 100% de plus par rapport au tarif fixé pour

le travail ordinaire. Le travail extraordinaire ne peut

en aucune façon dépasser trois heures par jour, ni

trois journées successives. Les moins de seize ans

ne sont pas autorisés à effectuer ce genre de travail.

XII. Toute entreprise agricole, industrielle, minière

ou autre est contrainte à fournir aux travailleurs

un logement confortable et salubre. Cette obligation

est remplie en faisant des versements périodiques

en faveur des travailleurs ; versements déposés

dans un fonds national pour les logements sociaux,

en vue d’établir un système de financement

susceptible de négocier des emprunts individuels

à bas prix afin que les travailleurs puissent

acquérir ces logements en propriété.

L’approbation d’une loi relative à la création d’un

organe gérant les ressources du fonds national de

logements sociaux, composé des représentants

Titre Sixième 357

du Gouvernement Fédéral, des travailleurs et des

patrons, est considérée d’utilité publique. Cette loi

doit fixer les modalités et les procédures grâce

auxquelles les travailleurs peuvent acquérir la

propriété des immeubles mentionnés.

Lorsque les négociations mentionnées au début

du présent alinéa se situent en dehors des

agglomérations urbaines, elles sont contraintes

de créer des écoles, des centres hospitaliers ainsi

que d’autres services nécessaires à la collectivité.

Lorsque la population établie autour d’un tel

centre d’emploi dépasse les deux cents habitants,

un terrain d’au moins cinq mille mètres carrés doit

être réservé, pour l’établissement de marchés, la

construction de locaux destinés aux services publics

municipaux et aux centres de loisirs.

La vente de boissons alcoolisées et les jeux de hasard

sont interdits à l’intérieur du centre de travail.

XIII. Indépendamment du secteur de production,

les entreprises sont responsables de la formation

professionnelle de leurs employés. La loi

réglementaire respective détermine les systèmes,

méthodes et procédures suivant lesquels les

patrons remplissent cette obligation.

Constitution politique des États-Unis du Mexique358

XIV. Les patrons sont responsables des accidents

du travail ainsi que des maladies professionnelles

de leurs employés, à savoir celles dont l’origine

est l’exercice de la profession pour laquelle ils

ont été embauchés. De telles conséquences

impliquent, en faveur du travailleur ou de ses

descendants , le paiement d ’ indemni tés

correspondantes à son incapacité, temporaire ou

permanente, ou à son décès, conformément aux

lois. Cette responsabilité du patron subsiste même

si le travailleur été embauché par un intermédiaire.

XV. Dans le cadre des activités de chaque

entreprise, le patron est obligé d’observer les

dispositions légales relatives à l’hygiène et à la

sécurité des installations de son établissement, et

d’adopter les mesures de prévention des accidents

afin que la santé et la vie des travailleurs ne

soient pas menacées, notamment dans le cadre de

l’utilisation des machines, d’instruments et

d’autres matériaux de travail. La femme enceinte

est également protégée ainsi que son enfant a naître.

La législation respective détermine les sanctions

applicables dans chaque cas.

XVI. Tant les travailleurs que les patrons ont le

droit de s’associer sous forme de syndicats ou

Titre Sixième 359

d’associations professionnelles dans le but de dé-

fendre leurs intérêts respectifs.90

XVII. La législation en la matière reconnaît, aux

travailleurs et aux patrons, le droit à la grève ou

aux arrêts de travail.91

90 Le modèle de contrôle politique impulsé par le PRI depuis les années 1930 avait fait appel aux organisations centralisées d’ouvriers et de patrons comme interlocuteurs du «projet de la Révolution». En fait, le Parti du Président était structuré, dans son enceinte, par trois «secteurs» regroupant toute sorte d’activités professionnelles : un secteur paysan, un secteur ouvrier et un secteur populaire (ce dernier, où tout le monde pouvait entrer, sauf les deux premières catégories). Côté syndicats, ceux-ci s’étaient ralliés traditionnellement au Parti du Président, même si d’autres secteurs plus autonomes gardaient une certaine distance par rapport au politique. Même lors du changement de paradigme dans les années 1980 (dont le virage avec les politiques néo-libérales impulsées par le Président Salinas), la marge de manœuvre du gouvernement était fondée sur des «pactes» entre secteurs économiques, négociés dès le début à travers les leaders syndicaux.Bénéficiant encore aujourd’hui des espacesd'impunité absolue concernant la gestion interne des ressources, la question syndicale relève d’un des grands enjeux de la réforme sociale des années à venir. BIZBERG, Alán, «Le syndicalisme mexicain face à la décomposition du régime politique», Travaux et Recherches dans les Amériques du Centre, no. 36, décembre (1999), pp. 37-49. Pour comprendre les dysfonctionnements d’un modèle extrêmement éloigné des intérêts des travailleurs (dont l’un des plus pernicieux étant l’exemple du syndicat des Pétroles du Mexique, PEMEX) voir PREVOT-SHAPIRA, Marie-France, «Travailleurs du pétrole et pouvoir syndical au Mexique», Cahiers des Amériques Latines, no. 20, 2ème semestre (1989), pp. 76-94. 91 Les mouvements ouvriers ne se sont pas développés au Mexique sur les mêmes traits que le schéma européen. Manifestant cette idée sur l’usage tout à fait exceptionnel du droit de grève, l’on ne peut pas s’empêcher de constater que les syndicats ont une action moins autonome, plus liée à L’État et aux partis politiques. Or, le mouvement ouvrier semble stagner depuis une bonne trentaine d’années. Pour

Constitution politique des États-Unis du Mexique360

XVIII. Les grèves sont estimées comme licites

lorsque leur objet vise à équilibrer les facteurs de

production, dans l’harmonisation des intérêts du

travail et ceux du capital.92 Les employés chargés

des services publics doivent rendre compte aux

assemblées de conciliation et d’arbitrage de leurs

intentions de faire grève, dix jours au moins avant

le début du mouvement social. Les grèves sont

considérées comme illicites lorsque la majorité des

grévistes infligent des violences à l’encontre des biens

ou des personnes, ou lorsqu’en période de guerre,

les grévistes appartiennent aux établissements ou

aux services gouvernementaux.

une révision assez précise de ce constat au niveau des principaux pays latino-américains, TOURAINE, Alain, “L’évolution du syndicalisme en Amérique Latine”, Revue Française de Sociologie, no. XXIX (1988), pp. 117-142. 92 Le déficit de représentativité qui touche une partie importante des syndicats. Le contrôle gouvernemental des entreprises, autant publiques que privées, s’exerce par le biais de la mainmise des leaders syndicaux. Malgré le virage politique à droite des présidentielles de 2000, puis confirmé en 2006, cette situation semble demeurer en vigueur au sein du système politique mexicain contemporain. Comme corollaire de la difficile évolution du mouvement ouvrier (i.e., la rareté des mouvements syndicaux efficaces peut s’attribuer aux fréquentes déclarations d’illégalité des grèves, et donc de la suspension concomitante des salaires pendant les journées d’arrêts de travail), les mouvements sociaux non-institutionnels ont accueilli, depuis les années 1980, un nombre important de demandes sociales non-véhiculées par des moyens procéduraux visant à la protection des travailleurs par voie légale. AGUILAR, Martin, Mouvements sociaux et démocratie au Mexique, 1982-1998 : un regard du point de vue régional, Paris, L’Harmattan, 2005.

Titre Sixième 361

XIX. Les arrêts de travail sont licites uniquement

lorsque la production excessive exige une suspension

temporaire de l’activité de l’établissement en

question pour maintenir des limites acceptables du

fonctionnement de l’entreprise, après autorisation

de l’Assemblée de conciliation et d’arbitrage

compétente.

XX. Les différences ou les controverses entre le capital

et le travail sont présentées devant une Assemblée

de conciliation et d’arbitrage, composée d’autant de

représentants des travailleurs que des patrons, plus

un représentant du Gouvernement.

XXI. Si le patron refuse de soumettre une controverse

à l’arbitrage de l’Assemblée ou d’accepter ses

résolutions, il est obligé de payer des indemnités

à l’employé à raison de trois mois de salaire.

Le contrat de travail est résilié et le patron as-

sume ses responsabilités issues du conflit. Cette

disposition n’est pas applicable dans les cas

établis à l’alinéa suivant. Dans le cas d’un refus de

l’employé, le contrat de travail prend fin aussitôt.

XXII. Le licenciement d’un employé sans cause

justifée ou sur le fait qu’il appartient à une

association ou à un syndicat, ou qu’il a participé

à un mouvement de grève licite, entraîne la

Constitution politique des États-Unis du Mexique362

responsabilité du patron. Cette dernière sera

sanctionnée, au choix du travailleur, soit par le

respect du contrat, soit des indemnités en faveur

de l’employé à raison de trois mois de salaire. La loi

détermine les situations dans lesquelles le patron

peut étre exempté de remplir le contrat par le

paiement d’une indemnité en faveur de l’employé.

Le travailleur bénéficie, par ailleurs, d’une indemnité

de trois mois lorsque le manque de probité ou des

mauvais traitements infligés par le patron l’auraient

obligé à quitter son travail. La même conséquence

favorable au travailleur s’applique lorsque la faute

du patron s’adresse à l’époux, à ses descendants,

à ses parents ou à ses frères et soeurs. Le patron

ne peut échapper à ses responsabilités lorsque

les mauvais traitements subis par le travailleur

proviennent de ses dépendants ou des membres

de sa famille, agissant avec son consentement ou

sa permission.

XXIII. Concernant les cas de faillite d’une société,

toutes les prestations dues à ses travailleurs, soit

à titre de salaire, soit à titre de compensations

dérivées du produit de leur travail de l’année

précédente, ou d’indemnisations, sont payées en

priorité aux employés.

Titre Sixième 363

XXIV. Les prêts que les patrons concèdent aux

travailleurs n’engagent que ces derniers, et en

aucure façon les membres de leur famille. Ces

dettes aux patrons ne sont exigibles, en aucun

cas, au-delà du montant du salaire mensuel du

travailleur.

XXV. Le service rendu aux demandeurs d’emploi,

dans des établissements municipaux ou des agences

pour l’emploi, est toujours gratuit.

Les demandes d’emplois sont prises en

considération, de telle sorte que parmi les

candidats considérés comme étant à égalité de

conditions, ceux qui représentent la seule source

de revenus pour la famille ont priorité.

XXVI. Tout contrat de travail signé entre un

employé mexicain et une entreprise étrangère

doit être légalisé par l’autorité de la municipalité

compétente,93 et déclaré : auprès du Consulat du

pays d’accueil. En plus des clauses accordées

93 Sur l’homologation des règles en matière de droit de travail (ainsi que sur leur incompatibilité), notamment en matière de la protection des ressortissants des pays signataires de l’ALENA, voir VERGE, Pierre, “Mondialisation et fonctions du droit du travail national”, Les Cahiers de Droit de l’Université de Laval, no. 40, juin (1999), pp. 437-457.

Constitution politique des États-Unis du Mexique364

ordinairement dans le cadre d’un tel contrat,

celui-ci doit spécifier qu’en cas de rapatriement de

l’employé en question, les coûts sont à la charge

du patron.

XXVII. Les conditions mentionnées ci-dessous sont

estimées nulles, même si elles sont incluses dans

le contrat :

a) Une journée de travail excessive, inhumaine,

en raison du type de travail effectué.

b) La détermination d’un salaire insuffisamment

rémunéré selon les critères fixés par l’Assemblée

de conciliation et d’arbitrage compétente.

c) La stipulation d’un délai supérieur à une

semaine pour le paiement du salaire à la

journée.

d) Le paiement du salaire dans un centre de

loisirs, un café, bistrot, bar ou magasin lorsque

l’employé n’y travaille pas.

e) L’obligation directe ou indirecte d’acquisition

d’articles de consommation dans un magasin

en particulier ou dans des établissements

déterminés.

Titre Sixième 365

f) La déduction d’amendes sur le salaire de

l’employé.

g) L’abandon de la part de l’employé de toute

compensation relative aux accidents du travail

et aux maladies professionnelles, aux préjudices

engendrés por le non-respect du contrat ou par

son licenciement.

h) La stipulation de toute autre condition

entraînant la diminution des garanties consacrées

en faveur du travailleur dans des lois relatives

à la protection de l’emploi.

XXVIII. La législation en la matière détermine

l’ensemble des biens devant faire partie du

patrimoine familial, à caractère inaliénable, non

susceptibles d’être saisis ni d’être assujettis à

une taxe ; leur transmission s’effectue à titre

héréditaire, et la procédure de succession en est

allégée.

XXIX. La loi de la Sécurité Sociale est d’utilité

publique. Elle contient les dispositions d’assurances

concernant les aspects suivants : invalidité, vieillesse,

vie, cessation involontaire du travail, maladies et

accidents du travail, services de crèche et autres

éléments destinés à la protection et au bien-être

Constitution politique des États-Unis du Mexique366

des travailleurs, des paysans non salariés, d’autres

secteurs sociaux et des membres de leurs familles.

XXX. Sont par ailleurs estimées d’utilité publique

les coopératives destinées à la construction des

logements sociaux dont l’acquisition de la

propriété est destinée aux travailleurs, en plusieurs

paiements.

XXXI. L’application des lois du travail relève des

autorités locales dans leurs juridictions respectives,

mais les domaines suivants sont de la compétence

exclusive des autorités fédérales :

a) Les branches industrielles et les services

suivants :

1. L’industrie textile.

2. L’industrie électrique.

3. L’industrie cinématographique.

4. L’industrie du caoutchouc.

5. La production du sucre.

6. L’industrie minière.

7. L’industrie métallurgique et sidérurgique,

y compris l’industrie lourde et celle de la

Titre Sixième 367

transformation ; les opérations de fonderie,

de démoulage ainsi que l’obtention du fer

métallique et de l’acier sous toutes ses formes,

ainsi que les produits laminés.

8. L’industrie des hydrocarbures.

9. La pétrochimie.

10. L’industrie du ciment.

11. L’industrie de la chaux.

12. L’industrie automobile, y compris les pièces

détachées de type mécanique ou électrique.

13. L’industrie chimique, y compris la chimie

pharmaceutique et les médicaments.

14. La fabrication du papier et de la cellulose.

15. La production des huiles et des graisses

végétales.

16. La production alimentaire, dont l’étendue

se limite à l’élaboration des produits destinés

à être mis en conserve.

17. L’élaboration de boissons en cannette ou en

bouteille.

Constitution politique des États-Unis du Mexique368

18. Les chemins de fer.

19. L’industrie primaire du bois, la scierie,

la fabrication des panneaux agglomérés,

contreplaqués ou en lamelles.

20. L’industrie du verre ; exclusivement la

fabrication des panneaux de verre, du verre

étiré, du verre filé et du verre à bouteilles.

21. La production du tabac sous toutes ses

modalités.

22. Les services bancaires et de crédit.

b) Les entreprises suivantes :

1. Toutes celles qui sont gérées, de manière

directe ou décentralisée, par le Gouvernement

Fédéral.

2. Toutes celles dont le fonctionnement découle

d’une concession administrative ou d’un contrat

signé entre la Fédération et les industries

connexes.

3. Toutes celles qui exécutent des travaux sur

les terres ou les eaux dans les zones faisant

partie de la juridiction fédérale, ou de la zone

économique exclusive de la Nation.

Titre Sixième 369

L’application de la législation du travail relève

également des autorités fédérales lors de la

résolution des controverses qui affectent

deux ou plusieurs entités fédérées, les contrats

collectifs ayant été déclarés obligatoires au

sein de plusieurs Entités fédérées, ou lorsque

les conflits en question impliquent pour le

patron des obligations en matière éducative, de

formation professionnelle ainsi que de sécurité

industrielle et de salubrité des centres de travail.

Lorsque de telles controverses touchent aux

compétences locales, les autorités fédérales

bénéficient de la collaboration des autorités

locales selon les termes de la loi réglementaire

respective.94

B. La réglementation de tout contrat de travail qui

relève des rapports entre les Pouvoirs de l’Union,

le Gouvernement du District Fédéral et leurs

employés. Les règles générales applicables sont

les suivantes :

94 Pour un survol affligeant des conditions de travail au sein des usines de sous-traitance et de la manière dont celles-ci contreviennent, parfois systématiquement, aux postulats de la Section A de l’article 123 que l’on vient de lire, voir “MACIAS, Maria del Carmen, “L’industrie maquiladora en Amérique Latine, le cas de la frontière nord du Mexique”, in ALBRECHT, David, et al., (éds.), L’Amérique Latine, Paris, Sedes-CNED (2006), pp. 180-186.

Constitution politique des États-Unis du Mexique370

I. La durée maximale de la journée de travail

diurne et nocturne est respectivement de huit

heures et sept heures. Les heures supplémentaires,

tenues pour extraordinaires, sont payées à raison

de cent pour cent de plus que la rémunération fixée

pour le service ordinaire. Le travail extraordinaire

ne peut en aucune façon dépasser trois heures

par jour, ni trois journées consécutives.

II. Le travailleur bénéficie au moins d’un jour de

repos rémunéré intégralement pour six jours de

travail.

III. Les travailleurs bénéficient d’un régime de

vacances jamais inférieur à vingt jours par an.

IV. Les salaires sont fixés dans les budgets respectifs,

sans que leur montant ne puisse être diminué

pendant la période concernée par ces derniers,

en respectant les dispositions de l’article 127 de la

présente Constitution et de la loi.

Ces salaires ne peuvent, en aucun cas, être inférieurs

au salaire minimum général du District Fédéral et

des entités de la Fédération.

V. À travail égal salaire égal ; sans différence liée

au sexe.

Titre Sixième 371

VI. Le salaire ne peut être saisi ni soumis à des

déductions, à des rétentions ou à des remises

que dans les cas prévus par la législation en la

matière.

VII. La désignation du personnel s’effectue par

l’intermédiaire de systèmes qui permettent

l’appréciation des connaissances et des aptitudes

des candidats aux postes respectifs. L’État met

en place des écoles d’administration publique.

VIII. Les travailleurs bénéficient du droit à

l’avancement, en fonction des connaissances, des

aptitudes et de l’ancienneté de chaque employé.

À égalité de conditions, ceux qui représentent

la seule source de revenus pour leur famille

bénéficient de l’avancement en priorité.

IX. Les travailleurs ne peuvent être suspendus ou

renvoyés que pour une cause justifiée, aux termes

de la loi.

En cas de renvoi injustifié, le travailleur a le choix

d’être réintégré à son poste ou d’obtenir les in-

demnités correspondantes, après procédure légale.

Le travailleur peut demander l’attribution d’un

poste équivalent ou les indemnités respectives.

Constitution politique des États-Unis du Mexique372

X. Les travailleurs ont le droit de s’associer dans

le but de défendre leurs intérêts communs. Après

avoir observé les dispositions prévues par la

législation, ils ont le droit de faire grève, notamment

lorsque les droits consacrés dans cet article sont

violés de manière générale et systématique.

XI. La sécurité sociale est organisée conformément

aux dispositions minimales suivantes :

a) Elle couvre les accidents et les maladies

professionnelles, lesmaladies non-professionnelles

et la maternité, la retraite, l’invalidité, la vieillesse

et le décès.

b) En cas de maladie ou d’accident, le droit au

travail est conservé pendant la période prévue

par la législation.

c) Les femmes enceintes ne réalisent aucun travail

qui entraîne un effort physique considérable et

donc un risque pour leur grossesse. Elles doivent

bénéficier d’un mois de congé maternité avant

la date prévue pour l’accouchement, ainsi que de

deux mois postérieurs à celui-ci. Pendant cette

période, l’intéressée doit percevoir l’intégralité

de son salaire, conserver son emploi et les droits

acquis dans le cadre de la relation de travail.

Titre Sixième 373

Pendant la durée de l’allaitement, elle a deux

pauses extraordinaires par journée de travail à

raison d’une demie heure chacune. De surcroît,

elle bénéficie d’une assistance au niveau

médical et obstétrique, à l’approvisionnement

en médicaments, à des aides à l’allaitement ainsi

qu’au service de crèches pour enfants.

d) Les membres de la famille du travailleur

ont le droit à l’assistance médicale ainsi qu’aux

médicaments, dans les cas et la proportion

prévus par la loi en la matière.

e) Des magasins à prix réduits ainsi que des

centres de vacances et de loisirs sont créés

pour les travailleurs et leurs familles.

f) Conformément aux programmes approuvés

préalablement, des logements sociaux sont

proposés aux travailleurs, en location ou en vente.

L’État, à travers les versements effectués en

faveur des travailleurs, créé un fonds national

de logements sociaux. A partir de ces fonds,

l’État doit, en premier lieu, mettre en place un

système d’épargne en faveur de ses travailleurs.

En second lieu, l’État doit établir un système

de financement suffisant pour la négociation

Constitution politique des États-Unis du Mexique374

des emprunts individuels à bas prix afin que

les travailleurs puissent acquérir, construire,

réparer ou améliorer des logements confortables

et salubres.

Les contributions effectuées en faveur de ce

fonds sont transmises à l’organe chargé de la

sécurité sociale. La législation en la matière,

réglemente le fonctionnement de cet organe et

fixe les modalités et les procédures applicables

à la gestion de ce fonds ainsi qu’à l’attribution

des crédits respectifs.

XII. Les conflits individuels, collectifs ou entre

syndicats sont soumis à un Tribunal fédéral de

conciliation et d’arbitrage, constitué selon les

termes de la loi réglementaire.

Les conflits entre le Pouvoir judiciaire de la

Fédération et ses fonctionnaires sont tranchés

par le Conseil de la Magistrature fédérale. Ceux

qui existent entre la Cour suprême et ses employés

le sont par la Cour elle-même.

XIII. Les militaires, les marins, le personnel du

service extérieur, les agents du Ministère Public,

les experts et les membres des institutions de

police, sont régis par leurs propres lois.

Titre Sixième 375

Les agents du Ministère Public, les experts et les

membres des institutions policières de la Fédération,

du District Fédéral, des États et municipalités

peuvent être suspendus de leurs fonctions s’ils

ne respectent pas les conditions stipulées par les

lois en vigueur leur permettant de rester dans

ces institutions, ou être déplacés pour encourir

une responsabilité dans l’exercice de leurs

fonctions. Si l’autorité juridictionnelle conclut

que le licenciement, la destitution, la révocation ou

toute autre forme de renvoi est injustifiée, l’État

n’est contraint que de payer l’indemnisation et les

autres prestations auxquelles la personne a droit,

sans qu’à aucun moment il y ait lieu de procéder

à une réintégration au service, quelque soit le

résultat du jugement ou la voie de recours

invoquée.

Afin de favoriser le renforcement du système de

sécurité sociale du personnel du ministère public,

des corps de police et des services d’experts, de

leurs familles et de leurs dépendants, les autorités

de l’ordre fédéral, municipal, des États et du

District Fédéral mettent en place des systèmes

complémentaires de sécurité sociale.

L’État fournit aux membres en activité de l’armée,

de la force aérienne et de la marine, les prestations

Constitution politique des États-Unis du Mexique376

visées à l’alinéa f) de la fraction XI de cette section,

dans des termes semblables et par l’organisme

chargé de la sécurité sociale des membres de ces

institutions.

XIII-bis. La banque centrale et les entités de

l’administration publique fédérale, appartenant

au système bancaire mexicain, organisent leurs

relations de travail conformément aux dispositions

précédentes.

XIV. La loi détermine les postes considérés comme

de confiance. Les personnes exerçant ces fonctions

bénéficient des mesures de protection du salaire

et de la protection de la sécurité sociale.

Article 124. Les compétences n’étant pas conférées

explicitement aux fonctionnaires fédéraux par cette

Constitution, sont réservées aux États de la Fédération.

Article 125. Personne ne peut exercer, de façon

simultanée, deux fonctions issues d’une élection ; soit

que celles-ci appartiennent à l’ordre Fédéral, ou que

l’une d’entre elles corresponde à l’ordre local. L’élu

peut choisir, entre les deux, la fonction qu’il préfère

exercer.

Article 126. Toutes les dépenses publiques doivent

être fondées sur le budget annuel ou prévues par une

loi postérieure.

Article 127. Les fonctionnaires de la Fédération, des

États fédérés, du District Fédéral et des municipalités,

de leurs entités et dépendances, ainsi que de leurs

titre SePtième Dispositions générales

377

Constitution politique des États-Unis du Mexique378

administrations parapubliques et paramunicipales, des

fidéicommis gouvernementaux, des institutions et

organismes autonomes et tout autre organisme

public, reçoivent, pour leur fonction, emploi, poste

ou commission, une rémunération adéquate et

irrenonçable, qui doit être proportionnelle à leurs

responsabilités.

Cette rémunération est déterminée tous les ans et de

manière équitable, dans les budgets des dépenses

correspondantes, conformément aux bases suivantes :

I. Est considérée comme rémunération ou

rétribution toute perception en espèces ou en

nature, y compris traitements, primes de fin d’année,

gratifications, primes indiciaires, récompenses,

bonifications, incitations, commissions, indemnités

et autres, à l’exception des aides et dépenses

assujetties à la vérification d’un lien direct avec

le travail concerné, et les frais de voyage lors

d’activités officielles.

II. Au titre de sa fonction, de son emploi, de son

poste ou de sa commission, aucun fonctionnaire

ne peut percevoir de rémunération, aux termes de

la fraction précédente, qui soit supérieure à celle

fixée pour le Président de la République, dans le

budget correspondant.

Titre Septième 379

III. Aucun fonctionnaire ne peut recevoir une

rémunération égale ou supérieure à celle de son

supérieur hiérarchique, à moins que la différence

ne soit la conséquence de la réalisation de plusieurs

emplois publics, que leur rémunération soit le

produit des conditions générales de travail, que

cela découle d’un travail technique qualifié, ou

en raison de la spécialisation de sa fonction, et la

somme de ces rétributions ne doit pas dépasser

la moitié de la rémunération fixée pour le Président

de la République dans le budget correspondant.

IV. Aucune pension de retraite, pension vieillesse

ni prime de retraite, ni de liquidation pour services

rendus, ne sera accordée ni, aucun prêt ou crédit, sans

que ceux-ci ne soient prévus par la loi, par un décret

législatif, un contrat collectif ou par les conditions

générales du travail. Ces concepts ne font pas

partie des rémunérations. Sont exclus les services

de sécurité liés au type de fonction.

V. Les rémunérations et leurs grilles sont publiques

et doivent détailler et différencier la totalité de

leurs éléments fixes et variables, tant en espèces

qu’en nature.

VI. Le Congrès de l’Union, les législatures des États

et l’Assemblée législative du District Fédéral, dans

Constitution politique des États-Unis du Mexique380

95 La défaite des conservateurs suite à la guerre de la Réforme (1857-60) les ont amenés à faire appel aux troupes de Napoléon III.

le cadre de leurs compétences, approuvent les lois

qui rendent effectif le contenu du présent article

et les dispositions constitutionnelles relatives, et qui

sanctionnent, en matière pénale et administrative,

les comportements qui impliquent une infraction

aux dispositions de cet article.

Article 128. Tout fonctionnaire public, sans exception,

avant son entrée en fonction, prête serment de respecter

la Constitution et les lois qui en émanent.

Article 129. En temps de paix, aucune autorité militaire

ne peut exercer d’autres fonctions que celles qui émanent

de la discipline militaire. Les seuls postes permanents

autorisés du commandement militaire sont situés dans

les châteaux, les forteresses ou les hangars dont la

gestion dépend directement du Gouvernement de

l’Union, ou dans les quartiers généraux, dans les camps

militaires ; dans les terrains militaires ou les entrepôts

établis en dehors des centres de population et consacrés

au stationnement de troupes.

Article 130. Les dispositions établies par cet article

correspondent au principe historique de la séparation

entre l’État et l’Église.95 Les églises et tout autre groupe

à caractère religieux sont soumis à la loi.

Titre Septième 381

Les Libéraux, dirigés par Benito Juarez, mettaient en place un gouvernement itinérant qui, siégeant à Veracruz en 1859, publiait les célèbres Lois de Réforme. De telles dispositions impliquaient un condensé des restrictions à la conduite des groupes religieux de toutes sortes (cf. supra, art. 24). Suite au succès de l’invasion militaire des troupes françaises en 1862 (dont l’intervention serait condamnée par Victor Hugo à la tribune du Palais de Luxembourg, en 1863, in Ecrits Politiques, Paris, Librairie Générale Française, Livres de Poche, pp. 223-227), les Conservateurs mexicains ont réussi à installer le Second Empire. Maximilien, paradoxalement Libéral, allait ainsi gouverner jusqu’à sa défaite définitive, en 1867 (cf. supra, art. 73 al. VIII). La victoire des Libéraux entraînait le passage des Lois de Réforme au niveau constitutionnel. Par la suite, la dictature de Porfirio Díaz (1876-1910) a eu tout intérêt à tempérer l’application de ces règles, susceptibles de fragiliser les liens si nécessaires avec la classe conservatrice du pays. C’est ainsi que les chefs de la Révolution de 1910 allaient réagir contre la période précédente, marquée par la cooptation des représentants du clergé catholique comme mécanisme de stabilité de la dictature de Porfirio Diaz, in HARDING, Bertita, Maximilien, Empereur du Mexique 1832-1867, (tr. Par M. Soulié), Paris, Payot (1935), 354 p. 96 Cette loi, du 15 juillet 1992, émane de l’importante réforme constitutionnelle du 28 janvier de la même année. Depuis la publication des lois de Réforme, le manque de réglementation en matière d’organisations religieuses avait prédominé au sein des institutions juridiques mexicaines. Les contacts avec l’organisation religieuse quasi unique du pays, à savoir, l’Église catholique, avait existé, bien que de manière tout à fait cachée. Suite à son élection dans des circonstances redoutables, le président Salinas annonçait, lors de son investiture, une question qui devait convaincre les militants ayant voté à droite sur une attitude de réconciliation du nouveau Président à l’égard des institutions religieuses. Une description de la nouvelle loi, ainsi que de la situation précédant l’actuelle, in SOBERANES, Jose Luis, «Le phénomène religieux dans la Constitution Mexicaine», Revue Générale de Droit, vol. 28, no. 1 (1997), pp. 30-34.

Seul le Congrès de l’Union est autorisé à légiférer

en matière de culte public, d’églises ainsi que de

groupements religieux. La loi réglementaire relative

à ces questions,96 d’ordre public, doit développer et

mettre en place les dispositions suivantes :

Constitution politique des États-Unis du Mexique382

a) Les églises et les groupements religieux ont

une personnalité juridique après avoir obtenu le

registre correspondant. La loi réglemente ces

entités, et fixe les conditions que celles-ci doivent

remplir afin de se constituer en associations

religieuses.

b) Aucune autorité ne peut intervenir dans la

vie interne des associations religieuses.

c) Tout Mexicain est autorisé à exercer les fonctions

sacerdotales de son choix dans n’importe quel

culte religieux. Tant les Mexicains que les étrangers

doivent remplir les conditions exigées par la loi.

d) Selon les termes établis par cette législation

réglementaire, les prêtres de toutes religions ne

peuvent exercer aucune fonction publique.

Néanmoins, ils ont le droit de vote en tant

que citoyens, mais pas celui d’être élus. Par

contre, s’ils cessent leurs fonctions religieuses,

dans les délais et les conditions prescrites par la

loi, ils peuvent bénéficier du droit de se présenter

aux élections.

e) Ces ministres du culte ne peuvent aucunement

exercer le droit d’association dans un but politique,

ni faire de prosélitisme en faveur ou contre des

Titre Septième 383

candidats, des partis politiques ou des associations

politiques de quelque sorte. En rassemblement,

ces représentants religieux ne peuvent s’opposer

aux lois nationales, aux institutions ni offenser

les symboles patriotiques. Ceci s’applique également

à la propagande religieuse et aux publications à

caractère religieux.

Dans le cadre de la constitution d’une association

politique, l’inclusion d’un mot ou d’un élément

qui laisse soupçonner la moindre présence d’une

association religieuse, est strictement interdite.

Aucune réunion à caractère politique ne peut

avoir lieu dans l’enceinte des locaux destinés aux

cultes.

La seule promesse de dire la vérité et de remplir

ses obligations assujettit la personne, en cas de

manquement, aux sanctions prévues par la loi.

Les prêtres de toutes religions, leurs ascendants,

descendants, conjoints, frères et sœurs, ainsi que les

associations dont ils font partie ne peuvent bénéficier

de l´héritage des personnes ayant été assistées

spirituellement par ces derniers, ou n’ayant pas de lien

de parenté au quatrième degré.

Les actes de l’État civil des personnes sont du ressort

exclusif de l’autorité administrative, conformément aux

Constitution politique des États-Unis du Mexique384

lois respectives, et ils ont la force et la validité que

ces lois leur confèrent.

Les autorités fédérales, locales et municipales sont

soumises au régime de compétences et de

responsabilités établies par la loi en la matière.

Article 131. La Fédération a la faculté exclusive de taxer

les marchandises d’importation ou d’exportation,

ainsi que les articles se trouvant en transit sur le

territoire national, ainsi que de réglementer et même

d’interdire la circulation de marchandises de toutes

provenances à l’intérieur du pays, pour raisons de police

ou de risques concernant la sécurité nationale, sans que

la Fédération puisse instaurer des impôts ni approuver

les lois des alinéas VI et VII de l’article 117, sur le

territoire du District Fédéral.

L’Exécutif peut être autorisé par le Congrès de l’Union

à augmenter, diminuer ou supprimer les quotas des

tarifs d’exportation et d’importation fixés par ce dernier

et à en créer de nouveaux ainsi qu’à restreindre et

interdire les importations, les exportations et le transit

de marchandises, produits et effets, dès lors qu’il en

voit l’urgence, afin de réguler le commerce extérieur,

l’économie du pays, la stabilité de la production

nationale ou de répondre à tout autre objectif, pour

Titre Septième 385

le bénéfice du pays. L’Exécutif soumet à l’approbation

du Congrès l’usage fait de cette faculté, en lui envoyant

le budget fiscal de chaque année.

Article 132. Conformément à la législation établie

par le Congrès de l’Union, les forteresses, les casernes,

les entrepôts et tout autre immeuble destiné par le

Gouvernement de l’Union à un service public ou à

l’usage commun, sont soumis à la juridiction des

Pouvoirs fédéraux. Cependant, les acquisitions

ultérieures dans des territoires des États fédérés, sont

conditionnées à l’autorisation de la législature locale

respective.

Article 133. La Constitution, les lois du Congrès

de l’Union émanant de cette dernière et les traités

internationaux conformes à la norme suprême,

approuvés par le Sénat et signés par le Président

de la République, sont la Loi suprême de l’Union. Les

autorités judiciaires de chaque État de la Fédération

s’adaptent à la Constitution, aux traités et aux lois,

même s’il existe des normes contraires en vigueur au

sein des constitutions ou des lois des États.97

97 Cet article développe l’un des aspects le plus controversés à propos de la conception du système des tribunaux (cf. supra, arts. 103 et 107). Certains théoriciens ont voulu extraire de cette disposition l’autorisation constitutionnelle de la reconnaissance d’un système

Constitution politique des États-Unis du Mexique386

Article 134. Les ressources économiques dont disposent

la Fédération, les États, les municipalités, le District

Fédéral et les organes politico-administratifs de leurs

circonscriptions territoriales, sont gérées avec efficacité,

efficience, économie, transparence et honnêteté

afin d’atteindre les objectifs auxquels elles sont

destinées.

de contrôle constitutionnel de type diffus. Un tel système (en vigueur aux États-Unis et opposé à celui des pays européens, dit “concentré”) entraîne le fait de rendre à tout organe juridictionnel (judiciaire ou administratif, local ou fédéral) la capacité de se prononcer sur la constitutionnalité des lois que l’on applique au cas concret. Suivant cette interprétation, les tribunaux locaux pourraient se prononcer sur la constitutionnalité d’une nouvelle loi (après avoir observé le principe de Stare decisis,bien entendu). Or, la Cour suprême mexicaine a établi que seuls les tribunaux fédéraux peuvent connaître de telles controverses par le biais de l’amparo. Cet esprit centralisateur des juridictions fédérales a été accentué tant que d’autres éléments normatifs (dont certains développés par la jurisprudence nord- américaine) n’ont pas été élaborés en droit mexicain. Le mieux connu relève de la notion de State Action, impliquant la participation préférentielle des autorités des entités sub-nationales face à la transgression d’un droit individuel, y compris par une entité de droit privé, cf. MASLOW-ARMAND, Laura, “La double inconsistante ; la Cour Suprême et le concept de State Action”, in TOINET, Marie France (éd.), L’État en Amérique, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (1989), pp. 88-98. Contrairement à la tradition constitutionnelle qui l’inspirait (à savoir, l’américaine), la réglementation de cet article de la Constitution mexicaine finit par instaurer de cette manière une “clause de suprématie de la Fédération”. Récemment, un mouvement assez structuré se dirige à construire des mécanismes de contrôle de constitutionnalité au niveau des entités fédérées. Après quelques exemples (dont l’État de Veracruz), nous allons probablement témoigner de la prolifération des vraies Cours suprêmes au niveau des États dans les années à venir.

Titre Septième 387

Les résultats de l’exercice de ces ressources sont évalués

par les instances techniques créées respectivement par

la Fédération, les États et le District Fédéral, dans le but

d’inciter à ce que les ressources économiques soient

allouées aux budgets respectifs dans les termes du

paragraphe précédent. Ce qui précède, sans préjudice

des dispositions des articles 74, fraction VI et 79.

L’acquisition, la location et la vente de toute sorte de

biens, la prestation des services, ainsi que l’engagement

pour la réalisation d’une œuvre déterminée sont

soumises aux appels d’offres publics, après convocation

des intéressés à la présentation d’une offre, dont les

spécificités sont remises à l’entité publique respective

dans une enveloppe fermée. Par la suite, l’enveloppe

sera ouverte publiquement et les différentes offres seront

analysées, afin de permettre de choisir l’offre la plus

adéquate du point de vue des conditions générales, du

prix, de la qualité du service proposé, du financement,

de l’opportunité du projet et autres circonstances

pertinentes.

Lorsque les appels d’offres mentionnés dans le

paragraphe précédent ne sont pas viables afin de

garantir les conditions requises, la législation en la

matière fixe les bases, les procédures, les normes,

les formalités, et toutes les autres conditions visant

Constitution politique des États-Unis du Mexique388

à assurer, en faveur de l’État, que les conditions

d’économie, d’efficacité, d’efficience, d’impartialité

et de probité sont remplies.

La gestion des ressources économiques fédérales par

les États, les municipalités, le District Fédéral et les

organes politico-administratifs de leurs circonscriptions

territoriales, relève des bases de cet article et des lois

réglementaires. L’évaluation de l’exercice de ces

ressources est faite par les instances techniques des

États fédérés auxquels fait référence la section

deuxième de cet article.

Les fonctionnaires publics sont responsables du

respect de ces dispositions, selon les termes du Titre

Quatrième de cette Constitution.

Les fonctionnaires de la Fédération, des États fédérés

et des municipalités ainsi que ceux du District Fédéral et

de ses arrondissements ont l’obligation permanente de

mettre en œuvre avec impartialité les ressources

publiques qui sont à leur charge, sans influencer la

concurrence entre les partis politiques.

Toute propagande diffusée en tant que telle par

quelque moyen de communication sociale que ce soit

par les pouvoirs publics, les organes autonomes, les

organismes et entités de l’administration publique et

Titre Septième 389

par n’importe quelle autre entité des trois niveaux de

gouvernement doit avoir un caractère institutionnel

et des fins d’information, d’éducation ou d’orientation

sociale. Cette propagande ne contient en aucun cas

des noms, des images, des voix ou des symboles

ayant pour but de promouvoir un fonctionnaire en

particulier.

Les lois, dans leurs domaines de compétence,

garantissent l’application stricte des dispositions

prescrites dans les deux paragraphes précédents y

compris le régime des sanctions encourues.

titre Huitième Des réformes de la Constitution

391

Article 135. La présente Constitution peut être

amendée ou réformée. Afin que ces modifications

du texte puissent entrer en vigueur, le Congrès doit

les adopter à la majorité de deux tiers des présents

à l’Assemblée et la majorité des Législatures locales

doit ensuite les approuver.

Le Congrès de l’Union ou la Commission Permanente,

selon le cas, sont chargés de faire le décompte des

voix exprimées au sein des Législatures locales, et

font la déclaration d’adoption de l’amendement ou

des réformes.

titre neuvième De l’inviolabilité de la Constitution

393

Article 136. Cette Constitution ne perd ni sa force ni

sa validité, même si une rébellion interrompt son

application. Si des troubles sociaux remettent en cause

la stabilité du pays, et si après cette turbulence, un

gouvernement contraire aux principes constitutionnels

est instauré, l’application du texte constitutionnel ainsi

que de celui des lois en vigueur est rétablie dès

l’instant où le peuple récupère sa liberté. Dans ces

termes, autant les rebelles que leurs partisans sont

jugés conformément a la Constitution et aux lois

promulguées dans son cadre.

artiCleS tranSitoireS

395

Article Premier. Cette Constitution sera aussitôt

publiée. Des serments solennels seront prononcés,

afin que le respect du texte soit garanti dans toute la

République. Les dispositions concernant l’élection des

Pouvoirs suprêmes de la Fédération et des États entrent

immédiatement en vigueur. Les dispositions restantes

entreront en vigueur le 1er mai 1917, date à laquelle

le Congrès de l’Union sera installé solennellement

afin d’entendre le serment prononcé par la personne

élue au poste de Président de la République, lors des

prochaines élections.

Lors de la convocation aux élections, réglementée

par l’article suivant, l’alinéa V de l’article 82 ne sera pas

applicable, et l’appartenance active aux forces armées,

ne sera pas un empêchement pour l’élection des

députés et des sénateurs à condition que l’intéressé

Constitution politique des États-Unis du Mexique396

n’ait pas un poste de commandement dans la

démarcation électorale du poste en question. Les

ministres et les vice-ministres sont également auto-

risés à se présenter aux élections, à conditions qu’ils

démissionnent de leurs postes au plus tard le jour de

la publication de la convocation électorale.

Article Deuxième. Dès la publication de cette

Constitution, la personne chargée du Pouvoir exécutif

de l’Union doit convoquer à l’élection des Pouvoirs

fédéraux, en s’assurant que le Congrès soit installé en

temps opportun pour le décompte des voix, et pour

émettre la déclaration officielle de la personne élue au

poste de Président de la République, conformément

aux dispositions de l’article précédent.

Article Troisième. Le début du mandat constitutionnel

des Députés et des Sénateurs est fixé au 1er septembre

et celui du Président de la République au 1er décembre

1916.

Article Quatrième. Dans le but de renouveler

partiellement le Sénat tous les deux ans à partir de la

prochaine Législature, les Sénateurs ayant été

identifiés avec un numéro pair, exercent leur mandat

pendant deux ans seulement.

Article Cinquième. Le Congrès de l’Union désigne

les Magistrats de la Cour suprême au plus tard

397Articles transitoires

pendant le mois de mai prochain, de telle sorte que

cette haute Institution soit constituée le 1er juin.

Lors des premières élections, la disposition de l’article

96 relative à la proposition des candidats par les

Législatures locales ne sera pas applicable. Néanmoins,

conformément aux dispositions de l’article 94, les

candidats ainsi désignés exercent leurs fonctions

pendant une première période de deux ans.

Article Sixième. A partir du 15 avril 1917, le Congrès

de l’Union se réunit dans le cadre d’une session

extraordinaire afin de s’ériger en Collège électoral devant

faire le décompte des voix et certifier l’election du

Président de la République. Le Congrès devra alors

élaborer la Loi organique des Cours de District et des

Tribunaux de Circuit, ainsi que celle des Tribunaux

du District Fédéral, afin que la Cour suprême,

aussitôt, désigne les titulaires de ces tribunaux et

que le Congrès de l’Union organise l’élection des

Juges de première instance dans le District Fédéral

et les Territoires. Les fonctionnaires du Pouvoir

judiciaire fédéral doivent assumer leurs fonctions

avant le 1er juillet 1917. À ce moment-là, tous ceux

ayant été désignés par le Président de la République

actuel cessent leurs fonctions.

Constitution politique des États-Unis du Mexique398

Article Septième. Pour ces élections seulement, le

décompte des voix concernant l’élection des sénateurs

est effectuée par le Comité collégial électoral du

premier district électoral de chaque entité fédérée,

créée pour le décompte des voix des députés. Le Comité

est chargé de remettre le certificat respectif de chaque

sénateur élu.

Article Huitième. La Cour suprême est chargée

de résoudre les controverses en suspens, dans les

procédures d’amparo en cours, conformément aux

lois en vigueur.

Article Neuvième. Le Premier Chef de l’Armée

Constitutionnaliste, chargé du Pouvoir exécutif de

l’Union, a le pouvoir de publier la loi électorale

devant réglementer, pour cette occasion, l’élection des

représentants des Pouvoirs de l’Union.

Article Dixième. En dehors des amnistiés, les

individus ayant collaboré ou exercé des fonctions

dans le Gouvernement dérivé de la rébellion contre

le Gouvernement Constitutionnaliste seront jugés

conformément aux lois en vigueur.

Article Onzième. En attendant la législation en

matière de travail et d’agriculture produite au sein du

Congrès de l’Union ainsi que des Législatures locales,

les dispositions constitutionnelles devant servir de

98 Cette disposition transitoire semble illustrer le summum des paradoxes normatifs dérivés de la Révolution mexicaine. Pour comprendre la manière dont la dotation des terres n’a pas obéit aux principes de «terre et liberté» prôné par Emiliano Zapata, mais ayant en revanche favorisé en premier les familles des chefs militaires de la Révolution (et d’où la célèbre phrase des «armées mexicaines», cf. supra, art. 27). Faisant appel à «l’ unité révolutionnaire», le nouveau président allait exprimer, notamment dans cet article à caractère transitoire, combien il était convenable, pour n’importe quel individu, d’appartenir à l’Armée considérée comme la faction «gagnante» de la Révolution mexicaine. Ses amis politiques seraient susceptibles d’accéder en priorité à l’attribution des terres. In MEISTER, Albert, Le système mexicain : les avatars d’une participation populaire au développement, Paris, Anthropos, 1971, 190 p.

399Articles transitoires

base à ces lois entrent en vigueur immédiatement dans

toute la République.

Article Douzième. Les Mexicains engagés dans l’Armée

Constitutionnaliste, leurs enfants et leurs veuves, ont

un droit de préférence à l’égard de l’acquisition des

terres de l’article 27 ainsi que de toute remise accordée

par la loi.98Cette disposition sera applicable, également,

aux individus ayant travaillé dans le domaine de

l’enseignement, ou servi la cause de la Révolution.

Article Treizième. Les endettements dérivés de la

relation de travail entre un employé et son patron, les

membres de sa famille ou d’autres intermédiaires, sont

définitivement abrogés. Cette disposition s’applique

jusqu’à la publication de cette Constitution.

Article Quatorzième. Le Ministère de la Justice est

supprimé.

Constitution politique des États-Unis du Mexique400

Article Quinzième. La personne chargée du Pouvoir

exécutif est autorisée à publier la loi de responsabilité

civile applicable aux individus ayant agi en tant

qu’auteurs ou complices des délits commis contre l’ordre

constitutionnel pendant le mois de février de 1913, et

contre le Gouvernement Constitutionnaliste.

Article Seizième. Le Congrès Constitutionnel doit

publier les lois organiques n’étant pas encore publiées

lors de la session extraordinaire mentionée à l’article

sixième transitoire. Cette assemblée se consacre à

ces questions dès le début de la session ordinaire

à savoir le 1er septembre. Le Congrès doit légiférer en

premier sur les questions concernant les garanties

fondamentales, ainsi que les lois émanant des articles

30, 32, 33, 35, 36, 38, 107 et le dernier alinéa de

l’article 111 de cette Constitution.

Article Dix-septième. Tous les temples et autres biens

religieux stipulés dans l’alinéa II de l’article 27 réformé

par ce Décret, font partie du patrimoine national et

gardent leur situation juridique actuelle.

Article Dix-huitième. (Disposition abrogée).

Article Dix-neuvième. (Disposition abrogée).

Cette Constitution a été approuvée dans la Salle des

séances du Congrès Constituant, à Querétaro, le 31

janvier 1917.

DeS DiSPoSitionS ProviSoirement en vigueur (2008-2016)*

Article 16. Nul ne peut être dérangé, ni au niveau de

sa personne, ou bien de sa famille, de ses documents

ou de ses possessions personnelles, si ce n’est qu’en

justifiant cette gêne sur un ordre écrit expédié par

une autorité compétente. Un tel mandat doit

impérativement contenir la motivation ainsi que les

* Des nombreuses modalités devront conditionner l’entré en vigueur des amendements á la Constitution du 18 juin 2008 (concernant notamment l’implantation des réformes en matière criminelle, et plus précisément, des procès menés devant les tribunaux sous la forme orale). Des telles conditions devront être définies au sein de chacune des législatures des états fédérés dans les années à venir. Vu que les dispositions citées par la suite vont demeurer en vigueur tant que des telles adaptations ne se produiront, les éditeurs de cet ouvrage ont décidé de reproduire l’intégralité des dispositions constitutionnelles ainsi demeurant en vigueur provisoirement. Or, le lecteur francophone peut constater que la validité de ces dispositions ne devra, en aucun cas, dépasser le 18 juin 2016. Pour une compréhension plus précise des telles conditions d’entrée en vigueur, voir infra pp. 477 ss.

401

Constitution politique des États-Unis du Mexique402

fondements juridiques principaux de la cause à

poursuivre.

Nul mandat d’arrêt ne sera ordonné autre que par

l’autorité judiciaire. Une plainte en justice ou bien une

dénonciation devra précéder systématiquement à un

mandat d’arrêt. La conduite ainsi dénoncée par le

plaideur devra coïncider avec les éléments constitutifs

d’un délit. L’autorité devra constater l’existence

d’éléments qui rendent probable la responsabilité de

l’accusé, ces derniers constituant en même temps

le corps du délit dont la peine correspond au moins

à la privation de la liberté.

L’autorité responsable d’exécuter un mandat d’arrêt

devra, immédiatement et sans délai, mettre l’inculpé à

la disposition du juge compétent. Toute désobéissance

à un tel mandat, exécuté sous la stricte responsabilité

de l’autorité, sera sanctionnée par la législation pénale.

Concernant les cas de flagrant délit, chacun a le droit

d’arrêter l’infracteur, pour le mettre de suite à la

disposition de l’autorité la plus proche de l’endroit de

la détention. Cette autorité devra, à son tour et sans

délai, mettre l’accusé à la disposition du Ministère

Public.

Rien que dans les cas considérés urgents, vu la

coïncidence entre un fait illicite et la classification

403Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

légale de délits à caractère grave, vu la possibilité réelle

d’évasion de l’accusé, le Ministère Public est lui-même

autorisé à ordonner un mandat d’arrêt à l’encontre de

l’infracteur. A ce propos, le Ministère Public devra,

par ailleurs, constater l’impossibilité d’exécuter la

détention par l’intermédiaire d’un ordre judiciaire en

raison de l’heure, de l’endroit ou des circonstances

concernant la commission du fait délictuel. Le mandat

d’arrêt, ainsi exécuté sous la stricte responsabilité du

Ministère Public, devra contenir les fondements et les

motivations d’une telle décision exceptionnelle.

Le juge ayant reçu l’inculpé d’un délit qualifié de

flagrant ou d’urgent devra immédiatement prononcer

la ratification d’un tel ordre de détention. Si ce n’est

pas le cas, le juge devra dicter, en faveur de l’inculpé,

un ordre de relâchement qui prendra en considération

les réserves légales correspondantes.

Aucune détention exécutée par le Ministère Public ne

pourra excéder le terme péremptoire de quarante-huit

heures. Avant l’expiration de ce délai, le Ministère

Public sera contraint, soit d’ordonner la liberté de

l’inculpé, soit de mettre l’inculpé à la disposition

de l’autorité judiciaire compétente. Le délai ainsi établi

pourra être prolongé jusqu’à quatre-vingt seize heures

lorsque le délit poursuivi relève de ce que la loi pénale

Constitution politique des États-Unis du Mexique404

définit en termes de délinquance organisée. Tout

excès de pouvoir présent lors de l’exécution des

dispositions précitées sera sanctionné par la législation

pénale.

Le mandat de perquisition sera toujours formulé par

écrit, par une autorité judiciaire qui devra énoncer

ponctuellement le lieu de l’inspection, le nom de la

personne ou des personnes devant être détenues

ainsi que les objets recherchés. L’enquête se limitera

exclusivement aux actions décrites dans le corps d’un

tel mandat ; et pour conclure cette procédure, un acte

minutieux sera rédigé vers la fin de l’investigation.

L’écriture de cet acte devra être effectuée en présence

de deux témoins proposés par l’habitant du lieu

inspecté. Faute d’une telle proposition, l’autorité qui

effectue la perquisition proposera les témoins à sa

place.

Les communications privées de tout genre sont

inviolables. La législation pénale sanctionnera tout

attentat contre la liberté et la confidentialité de ces

dernières. Seule l’autorité judiciaire fédérale peut

restreindre la confidentialité de certaines communications

privées. A ce propos, une autorisation devra être

préalablement formulée par le titulaire du Ministère

Public de l’entité fédérée en question, ou bien par

l’autorité fédérale compétente en termes de la loi en

405Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

la matière. Cette autorisation, réalisée par écrit, devra

fonder et motiver les causes de l’inspection, déterminant

en même temps le type d’intervention, les sujets

autorisés et la durée d’une telle opération. Sont

exclues de ce genre d’autorisation les questions qui

relèvent des affaires électorales, fiscales, commerciales,

civiles, administratives ou du droit du travail, ainsi que

toute autre qui concerne les communications privées

entre un détenu et son défenseur.

Les interventions ainsi autorisées devront s’adapter

aux formalités et aux limites prévues par la législation

applicable. Lorsque de telles contraintes ne sont pas

accomplies par l’autorité, les informations produites

manqueront de toute valeur probatoire.

L’autorité administrative peut réaliser des inspections

dans un domicile privé uniquement pour vérifier

l’obéissance aux règlements sanitaires et de police.

Cette permission s’applique également à la vérification

des livres et d’autres documents nécessaires pour

attester l’accomplissement des dispositions fiscales.

De tels actes devront cependant respecter les lois

applicables ainsi que les formalités concernant les

perquisitions.

La correspondance privée qui circule sous tout forme

de courrier ne sera susceptible d’aucun type de contrôle

Constitution politique des États-Unis du Mexique406

ou d'obstruction. La transgression d’un tel précepte sera

sanctionnée par la législation pénale applicable.

En temps de paix, aucun militaire ne peut exiger d’être

hébergé dans un foyer privé contre la volonté du

propriétaire, ni de l’exiger une quelconque prestation.

Cependant, en temps de guerre, les militaires peuvent

exiger d’être hébergés, nourris, fournis en matériels

et bagages, ainsi que de toute autre prestation prévue

dans le cadre de la législation martiale applicable.

Article 17. Nul ne peut se faire justice à soi-même ;

aucun ne peut non plus employer la violence afin de

revendiquer son droit.

Chacun détient le droit d’accès à l’administration de

la justice. La garantie d’un tel droit sera confiée aux

tribunaux, ces derniers étant prompts à résoudre

les controverses en respectant les délais et les termes

établis par la loi. Les résolutions ainsi produites seront

rendues de manière expéditive, complète et impartiale.

La gratuité du service des tribunaux sera assurée, et

donc, les frais de justice seront interdits.

Les lois fédérales et locales devront établir tous les

moyens nécessaires, non seulement au maintien de

l’indépendance des tribunaux, mais aussi de l’efficacité

d’exécution des arrêts.

407Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

Aucun ne peut être mis en prison à cause de dettes

à caractère strictement civil.

Article 18. La détention provisoire sera autorisée

uniquement lors de l’investigation des délits dont la

sanction correspond à la peine d’emprisonnement.

Les lieux de la détention provisoire seront différents

à ceux étant normalement destinés à l’extinction d’une

peine. Les prévenus seront donc complètement

séparés des détenus.

Le système pénal sera organisé par les gouvernements

locaux et fédéraux en fonction de leurs compétences

juridictionnelles respectives. Un tel système intègre

la gestion du travail, des ressources humaines et de

l’éducation; ces derniers structurant la base de la

réadaptation sociale du détenu. Les femmes devront

purger leurs peines dans des endroits séparés des

détenus de sexe masculin.

Les Gouverneurs des entités fédérées pourront signer

des accords administratifs avec la Fédération afin que

certains délinquants de l’ordre commun puissent

purger leurs peines dans le cadre du système carcéral

fédéral. De tels accords devront être soumis aux

dispositions légales applicables au niveau local.

La Fédération, les Etats et le District Fédéral établiront,

chacun en veillant au respect de leurs compétences

Constitution politique des États-Unis du Mexique408

respectives, un système intégral d’administration de

justice. Ce système sera applicable contre tout celui qui,

ayant entre douze et dix-huit ans, soit considéré comme

responsable de la réalisation d’une conduite conçue

comme un délit par la législation criminelle. Ce système

devra garantir aux mineurs tous les droits fondamentaux

reconnus par cette Constitution, ainsi que tous ceux qui

émanent de leur condition de personnes en période

de développement individuel. Les individus de moins

de douze ans ayant commis une conduite prévue par

la législation criminelle comme un délit ne pourront

être soumis qu’à la réhabilitation et a l'assistance

sociale.

Dans chaque niveau de gouvernement, l’opération d’un

tel système sera confiée aux institutions, aux tribunaux

ainsi qu’aux autorités spécialisées dans la procuration

et l’administration de justice pour adolescents. Tout

en regardant au sens de protection ainsi qu’aux

intérêts supérieurs des tels adolescents, des mesures

d’orientation, de protection et de traitement différencié

seront appliquées en regardant aux situations des cas

spécifiques.

Lorsque ceci apparaît comme viable, des mécanismes

de justice alternative devront être mis en place dans

l’application d’un tel système. Dans toutes les

409Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

procédures encourus contre des tels adolescents, sera

garantie autant le droit d’accès aux tribunaux que

la séparation entre les autorités responsables de

l’investigation ainsi que de l’imposition des mesures

indiquées. Ces dernières seront proportionnelles à la

conduite réalisée et devront avoir comme objectif

la réintégration sociale et familiale de l’adolescent,

tout en regardant au développement personnel de

ses capacités. L’internement ne sera conçu que comme

une mesure extrême, étendue pendant la durée la

plus courte applicable au cas spécifique. Des telles

mesures ne seront appliquées qu’aux adolescents de

plus de 14 ans dont la commission des conduites

antisociales soit considérée comme grave par la

législation.

Les détenus de nationalité mexicaine encourant une

peine dans un pays étranger, pourront être transférés

sur le territoire de la République afin d’accomplir leur

condamnation sur la base du système de réadaptation

sociale prévu par cet article. Les détenus de nationalité

étrangère soumis à l’imposition des peines de l’ordre

fédéral ainsi que ceux ayant commis un délit de

l’ordre commun sur le territoire du District Fédéral,

pourront aussi être transférés dans leurs pays d’origine

ou de résidence. Dans les deux cas, la procédure

relative devra respecter les dispositions prévues à ce

Constitution politique des États-Unis du Mexique410

sujet au sein des traités internationaux applicables en la

matière. Les Gouverneurs des Etats peuvent demander

que les détenus de l’ordre commun soient également

soumis aux effets de tels traités. Une telle demande,

effectuée devant l’Exécutif fédéral, devra se soumettre

aux dispositions applicables au niveau local. Dans tous

les cas, de tels transferts internationaux ne pourront

être effectués sans l’accord manifeste du détenu.

Tout condamné à l’emprisonnement a le droit

d’accomplir sa peine dans l’établissement pénitentiaire

le plus proche de son domicile. Une telle mesure,

devant être adaptée aux cas par cas et par rapport aux

conditions prévues par la loi, vise à favoriser autant

la réadaptation sociale du détenu que sa réintégration

à la communauté.

Article 19. Aucune détention provisoire, telle que

réalisée devant une autorité judiciaire, ne peut dépasser

soixante-douze heures. La commutation de ce terme

sera prise en compte à partir du moment où le prévenu

ait été mis à la disposition du juge compétent. Avant la

fin de cette échéance, le juge devra justifier la détention

sur la base d’un acte d’internement formel de l’inculpé.

Ce document devra stipuler ponctuellement le délit

que l’on impute au prévenu, le lieu, le moment et les

circonstances de commission du fait délictueux,

411Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

ainsi que toute autre donnée dérivée de l’instruction

préparatoire. Les éléments contenus au sein d’une telle

instruction seront donc suffisants pour déterminer

que le corps du délit existe et que la responsabilité

de l’inculpé s’avère probable.

Ce délai ne sera prolongé autre que par une requête

formelle de l’inculpé, cette dernière étant effectuée

selon les termes de la loi pénale en vigueur22. Toute

prolongation injustifiée du terme portant préjudice à

l’inculpé sera par ailleurs sanctionnée pénalement.

Le fonctionnaire responsable de l’établissement

pénitentiaire où le prévenu se trouve incarcéré devra

veiller à ce que l’acte d’internement formel ou bien

que la demande de prolongation du terme de soixante-

douze heures se soient produits avant l’échéance

constitutionnelle indiquée. Faute de réception d’une

copie conforme des documents mentionnés à l’instant

même où le terme arrive à échéance, l’autorité

pénitentiaire devra communiquer cette situation au

juge de la cause. Si trois heures après ce rappel,

l’autorité judiciaire n’aurait pas encore retransmis

les documents relatifs à la responsabilité du détenu, le

directeur de l’établissement le mettra en liberté.

Aucun procès pénal ne peut concerner des délits autres

que ceux étant signalés dans l’acte d’internement formel

Constitution politique des États-Unis du Mexique412

de l’inculpé, ou bien dans l’acte de sujétion formelle

à un procès pénal. Si pendant le procès, de nouveaux

éléments laissent entrevoir la probable commission

d’un délit différent ou supplémentaire par rapport à

ceux qui concernent l’instruction préparatoire, une

nouvelle instruction préparatoire devra être initiée.

Dans ces cas, rien n’empêche au régime de cumul des

peines d’être appliqué conformément à la législation

en vigueur.

Toute gêne occasionnée contre un détenu sans

justification, dont les mauvais traitements infligés à

partir de sa détention provisoire et jusqu’à l’instant

même de sa libération, sera sanctionnée par la

législation pénale. Les gabelles ou toute autre

contribution imposée dans le cadre de l’exécution

d’une peine, relèvent des fautes qui seront également

corrigées par les autorités compétentes.

Article 20. Concernant les procès de l’ordre pénal,

l’inculpé ainsi que la victime ou la personne agressée

détiendront l’exercice des garanties suivantes :

A. De l’inculpé

I. Dès la présentation d’une requête à ce sujet, le

juge devra ordonner sa liberté conditionnelle, en

signalant à ce propos l’établissement d’une caution.

413Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

Ceux qui ont été accusés d’avoir commis l’un des

délits définis comme graves par la législation

pénale sont exclus de cette garantie. En dehors de

ces cas, le Ministère Public peut demander au juge

de ne pas accorder cette garantie lorsque l’inculpé

ait subi une condamnation préalable relevant d’un

délit défini comme grave par la législation. Cette

limitation s’applique également lorsque le Ministère

Public apporte au juge les éléments qui justifient

suffisamment cette négative, et ce puisque la

remise en liberté conditionnelle de l’inculpé

semble représenter des risques imminents contre

la victime ou même contre la société.

Le montant et la forme de la caution fixée par le

juge devront être abordables du point de vue des

revenus de l’inculpé. L’autorité judiciaire pourra

modifier le montant de la caution en fonction des

circonstances prévues par la loi. C’est ainsi que

lors de la définition du montant et de la forme

de la caution, le juge devra prendre en considération

les modalités, les circonstances et le genre de délit

poursuivi. Ensuite, le juge devra évaluer les

caractéristiques inhérentes à l’inculpé ainsi que

les possibilités réelles d’obéissance que ce dernier

offre à l’égard des obligations procédurales

imposées. Enfin, le juge devra prendre en

Constitution politique des États-Unis du Mexique414

considération les dommages et intérêts qui

pourront être dus à la victime et aux personnes

agressées, ainsi que la peine pécuniaire susceptible

d’être appliquée à la fin du procès.

La loi déterminera les cas dont la gravité permet

au juge, lui-même et au détriment de l’inculpé, de

révoquer le bénéfice de la liberté conditionnelle.

II. Celui-ci ne pourra être obligé de faire aucune

déclaration publique. Toute sorte d’intimidation,

de torture ou de tout autre mode d’isolement

individuel seront interdits et sanctionnés par la

législation pénale. Tout aveu rendu par l’inculpé,

soit devant une autorité autre que le Ministère

Public ou le juge, soit devant ces derniers mais en

absence de son défenseur, sera complètement

dépourvu d’effets probatoires.

III. Sera informé ponctuellement, dans une

audience publique, à propos du nom de son

accusateur, du type d’accusation et de la cause

invoquée. Dans le même acte, il sera susceptible

de se renseigner sur le fait dénoncé, ce dernier

devant être répréhensible en termes de la loi

pénale. Cette audience, ayant lieu dans le but de

répondre à l’accusation, doit avoir lieu avant

l’échéance de quarante-huit heures à compter

415Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

de la mise à disposition de l’inculpé devant

l’autorité judiciaire. La décharge de telles questions

correspond à la prise de la déclaration provisoire

de l’inculpé.

IV. Lorsque celui-ci présente une requête à ce sujet,

l’accusé sera susceptible de confrontation avec les

témoins qui déclarent contre lui. Cette confrontation,

effectuée toujours en présence du juge de la cause,

devra exclure les cas signalés dans l’aliéna V

section B de cet article.

V. Sera autorisé à présenter toute sorte de témoins

et des preuves qu’il proposera, sauf si ces derniers

ne se trouvent pas dans les lieux du procès. A ce

sujet, l’autorité compétente devra fournir toutes les

facilités ainsi que le temps estimé nécessaire afin

d’entendre des tels éléments procéduraux.

VI. Lorsque la peine qui correspond à un délit qui

dépasse un an de prison ferme, l’inculpé sera jugé

après la célébration d’une audience publique.

Une telle audience sera effectuée, soit devant un

juge, soit devant un jury. Quant au jury, celui-ci

sera composé de citoyens qui savent lire et écrire

et qui habitent le quartier correspondant à la

juridiction du tribunal de la cause. Toute sorte de

conduite délictueuse, actualisée par l’intermédiaire

Constitution politique des États-Unis du Mexique416

de la presse écrite et qui relève d’un attentat contre

l’ordre public ou la sécurité intérieure ou extérieur

du pays, devra être jugée par un jury.

VII. Dans le cadre de sa défense, celui-ci pourra

avoir recours à toutes les données contenues parmi

les actes de la procédure afin de prouver son

innocence.

VIII. Lorsque la peine maximale du délit imputé

correspond à deux ans de réclusion criminelle, son

jugement devra être prononcé avant l’arrivée d’une

échéance de quatre mois. Dans les cas où la peine

imputée dépasse de deux ans de réclusion

criminelle, le procès ne pourra être prolongé

au-delà de douze mois. Dans les deux cas,

l’échéance signalée n’est pas susceptible de

prolongation, autre que par une demande

ponctuelle du propre accusé.

IX. Dès le début du procès, celui-ci sera informé

des prérogatives que cette Constitution a instaurées

en sa faveur. Il détiendra par ailleurs le droit de la

défense, pouvant être exercée soit par soi-même,

soit par l’intermédiaire d’un avocat ou d’une

personne de confiance. Ne voulant ou ne pouvant

pas nommer un défenseur, le juge désignera un

défenseur à sa place. L’inculpé détiendra ainsi le

417Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

droit de demander l’assistance du défenseur

pendant tous les actes de la procédure. Le

défenseur devra, quant à lui, comparaître devant

le tribunal à chaque fois que l’on demande sa

présence.

X. Le terme de la détention ou de l’emprisonnement

ne pourra jamais être prolongé, soit sous prétexte

d’une faute de paiement d’honoraires ou d’une

quelconque prestation monétaire au défenseur,

soit pour un motif qui relève de la responsabilité

civile de l’inculpé, ou pour toute autre raison

analogue.

La détention provisoire ne pourra jamais être

prolongée au delà de la peine maximale attribuable

au délit de la cause.

Dans tout arrêt imposant une peine corporelle, le

tribunal devra compter la période écoulée pendant

la détention provisoire.

Sur la base des formalités et des limitations établies

par la législation pénale, les garanties prévues au

sein des alinéas I, V, VII et IX précités, seront

également applicables à l’instruction préparatoire.

Concernant l’alinéa II, une telle garantie ne sera

soumise à aucune condition.

Constitution politique des États-Unis du Mexique418

B. De la victime ou la personne agressée

I. Ils seront susceptibles de recevoir de l’expertise

juridique ; dès l’expression d’une demande à ce

sujet, ceux-ci devront alors être renseignés à propos

des garanties établies à leur profit par la Constitution

ainsi que du développement successif de la cause

pénale initiée.

II. Ils seront autorisés à collaborer parallèlement

au Ministère Public. Une telle collaboration relève

de la vérification de régularité de tous les actes

procéduraux, et notamment de la bonne réception

ainsi que de la décharge appropriée des éléments

probatoires. Cette garantie s’étale de l’instruction

préparatoire jusqu’à la fin du procès.

Le Ministère Public peut ne pas observer un acte

prévu dans la procédure lorsqu’il considère que

celui-ci n’est pas pertinent. Il devra cependant

fonder et motiver cette omission.

III. Dès l’actualisation du fait délictueux, ceux-ci

devront recevoir de l’attention médicale et

psychologique d’urgence estimées nécessaires.

IV. Ils doivent être dédommagés. La loi établit les

termes et les conditions selon lesquels, le Ministère

Public est contraint à effectuer une telle demande

419Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

de réparation. Le juge ne peut exonérer l’inculpé du

remboursement de cette charge, même lorsque

l’arrêt définitif a été rendu sans détermination de

dommages et intérêts dus à la victime.

Des procédures expéditives seront établies par

la loi afin que les arrêts définitifs en matière de

dédommagement puissent être exécutés

efficacement.

V. Lorsque la victime ou la personne agressée d’un

viol ou d’une séquestration sont des mineurs,

aucune sorte de confrontation avec l’inculpé ne

sera obligatoire. Concernant l’investigation de

ces délits, les déclarations pertinentes seront

entendues selon les termes de la loi en vigueur.

VI. Ils peuvent avoir recours à l’application de

précautions ou de toute autre mesure provisoire

susceptible d’assurer les conditions de leur sécurité

personnelle.

Article 21. L’imposition des peines appartient

exclusivement à l’autorité judiciaire. Par ailleurs,

l’investigation et l’enquête des délits correspond au

Ministère Public, celui-ci étant assisté par la police

judiciaire. Ce corps policier sera subordonné à la

hiérarchie ainsi qu’à l’autorité immédiate du Ministère

Constitution politique des États-Unis du Mexique420

Public. L’application des sanctions issues des

ordonnances et des règlements de police correspond

à l’autorité administrative. De telles sanctions ne

peuvent excéder, au choix de l’infracteur, d’une amende

ou d’une arrestation administrative dont le terme

maximum sera de trente-six heures. Si l’infracteur

ne paye pas l’amende, une arrestation administrative

qui ne dépassera pas de trente-six heures sera donc

livrée en échange.

Lorsque l’infracteur est ouvrier journalier ou travailleur

précaire, l’amende ne pourra pas dépasser le montant

de son salaire correspondant à une journée de travail.

Concernant les travailleurs non-salariés, l’amende ne

pourra excéder à un revenu équivalent à une journée

de travail.

Les résolutions prises par le Ministère Public à propos

du non-exercice ainsi que du désistement de l’action

publique seront susceptibles de révision devant

l’autorité judiciaire et dans les termes de la loi

applicable.

Suite à l’émission d’un accord préalable du Sénat sur

cette question, l’Exécutif fédéral sera autorisé à

reconnaître la juridiction de la Cour Pénale

Internationale.

421Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

La Fédération, le District Fédéral, les Etats et les

Municipalités seront responsables de veiller à la bonne

marche de la sécurité publique, et ce en fonction

de leurs compétences constitutionnelles respectives.

Le fonctionnement des divers corps policiers sera

fondé sur la base des principes de légalité, d’efficacité,

de professionnalisme et d’honnêteté.

La Fédération, le District Fédéral, les Etats et les

Municipalités devront instaurer un Système National

de Sécurité Publique. Ce système sera établi sur une

base de coordination parmi les entités concernées.

Une telle démarche de coordination devra respecter

les termes établis par la loi en la matière.

Article 22. La peine de mort, les peines infamantes

ou autres pouvant entraîner de la mutilation, des fouets,

des marques sur la peau, ainsi que celles impliquant

l’inflexion de coups de tout genre sur un individu,

sont interdites28. La torture de toute espèce, la

condamnation à une amende excessive, les peines

confiscatoires ainsi que toute autre peine inusitée

ou censée transcender aux personnes autres que

l’infracteur, sont également bannies.

La saisine judiciaire des biens de l’infracteur sera

autorisée lorsque celle-ci s’applique totalement ou

partiellement au dédommagement de la victime, à

Constitution politique des États-Unis du Mexique422

l’acquittement des impôts ou au paiement des

amendes. L’émanation d’une telle contrainte,

inséparable de la responsabilité civile qui dérive de

la commission d’un délit, n’impliquera pas pour autant

l’imposition d’une peine confiscatoire. Concernant les

procès qui relèvent de l’enrichissement sans cause

de l’article 109, la mainmise d’un bien ordonnée par

l’autorité judiciaire ne sera pas assimilée aux peines

confiscatoires. La même situation sera applicable aux

objets saisis lors de l’investigation des délits commis

dans le cadre de la délinquance organisée, ainsi

que dans la commission d’autres conduites illicites où

l’infracteur qui agit en propriétaire légitime se manifeste

incapable de justifier l’origine de la chose saisie.

Les appropriations réalisées en faveur de l’Etat, et

lorsque ce droit s’avère provenant d’une saisine de

biens considérés comme abandonnés en termes des

dispositions applicables, ne seront pas estimées

confiscatoires. Si après l’achèvement d’un procès, le

fond de l’affaire configure un cas de criminalité

organisée, et lorsque la résolution du litige n’apporte

aucun élément pour déterminer le destin des objets

saisis, l’autorité judiciaire devra veiller à ce que le

titulaire définitif de ces biens ne soit autre que l’Etat.

Une telle décision devra correspondre à une procédure

réalisée séparément. A la fin de cette procédure, le

423Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

tribunal devra prouver la présence des éléments

du délit relatif, et comment ceux-ci encadrent la

délinquance organisée. Le tribunal prouvera,

également, que le droit d’audience a été respecté en

faveur des tiers intéressés, et que les biens susceptibles

d’appropriation en faveur de l’Etat ont été détenus

auprès des personnes incriminées. Cette situation, qui

concerne le propriétaire, le possesseur ou toute autre

détenteur ayant été déclaré responsable à la fin du

même procès, n’exclu pas les biens ayant été transmis

à un tiers, sauf si cette transmission aurait été effectuée

de bonne foi.

Article 73. Le Congrès détient la faculté :

I. D’admettre des nouveaux Etats au sein de l’Union

fédérale.

II. (Disposition abrogée).

III. De pourvoir à la formation des nouveaux Etats

dans le cadre de ceux qui existent déjà. Il sera

nécessaire à ce propos :

1e. Que la population établie dans la fraction

territoriale qui demande à être érigée sous forme

d’un nouvel Etat compte, au minimum, cent vingt

mille habitants.

Constitution politique des États-Unis du Mexique424

2e. Que l’entité en question soit capable de

prouver, devant le Congrès de l’Union, que celle-ci

détient tous les éléments lui permettant de justifier

politiquement de son existence.

3e. Que les Législatures locales dont les territoires

soient concernés, soient entendues à propos de la

pertinence ou de l’inconvenance que représente

la création du nouvel Etat. Celles-ci devront quant

à elles faire parvenir leurs rapports respectifs

au plus tard six mois après la réception de la

communication indiquant l’expédition d’un tel

rapport.

4e. Que l’Exécutif fédéral soit aussi entendu à

ce sujet. Il devra transmettre, dans les sept jours

suivants, un rapport sur la question. Le début d’un

tel délai sera estimé à partir du moment où cet

organe reçoit la demande correspondante.

5e. Que l’instauration d’un tel Etat soit proclamée

à la majorité des deux tiers des députés et des

sénateurs présents dans chacune des deux

assemblées.

6e. Que cette résolution du Congrès soit ratifiée

à la majorité des Législatures locales. De telles

Législatures devront analyser la copie conforme du

425Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

dossier respectif leur étant adressée préalablement.

Enfin, la résolution devra être approuvée par les

Législatures dont le territoire soit concerné.

7e. Faute de ratification des Législatures où se

trouvent les territoires en question, la ratification

mentionnée au paragraphe préalable sera possible

si elle est effectuée à la majorité des deux tiers du

nombre total des Législatures.

IV. (Disposition abrogée le 8 décembre 2005).

V. De changer le siège des Pouvoirs suprêmes de

la Fédération.

VI. (Disposition abrogée).

VII. D’instaurer les contributions permettant de

remplir les besoins budgétaires.

VIII. D’établir les bases normatives nécessaires afin

que l’Exécutif puisse avoir recours aux emprunts au

nom de la Nation. Cette attribution vise également

à rendre au Congrès les attributions qui relèvent

de l’approbation, de la reconnaissance et de

l’acquittement de tels emprunts. Aucun emprunt

ne sera célébré autre que pour l’exécution des

œuvres dont la répercussion immédiate concerne

une hausse des recettes publiques. Seront exclus

Constitution politique des États-Unis du Mexique426

de telle interdiction les mesures qui s’adressent à

contrôler le flux monétaire, les taux d’échange

des devises ou tout autre engagement pris par

le Président de la République en termes de l’article

29. Quant aux situations où le Gouvernement ou

d’autres entités d’intérêt public du District fédéral

font une demande concernant un emprunt de

ce genre, cette attribution du Congrès entraîne

également la définition d’un seuil maximum

d’endettement permissible par an. Ce seuil devra

correspondre aux dispositions de la Loi des Bases

respective et devra s’inscrire au budget annuel

dans la loi des revenus. L’Exécutif fédéral rendra

un rapport annuel concernant l’exercice de la

dette publique ; selon la même périodicité, cette

autorité devra recevoir du Chef du gouvernement

du District Fédéral un rapport annuel qui relève de

l’emploi des ressources publiques du même genre

au cœur de sa juridiction. Par ailleurs, le Chef du

District fédéral devra communiquer de tels résultats

à l’Assemblée des représentants du District Fédéral

lors de la présentation du bilan annuel des

ressources publiques.

IX. D’empêcher l’apparition de restrictions

commerciales établies au niveau des Etats de la

Fédération.

427Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

X. Pour légiférer dans toute la République sur

les hydrocarbures, les mines, les substances

chimiques, les explosifs, la pyrotechnie, l’industrie

cinématographique, le commerce, les jeux de

pari et de hasard, l’intermédiation et les services

financiers, l’énergie électrique et nucléaire et pour

approuver les lois du travail réglementaires de

l’article 123.

XI. D’ordonner la création et suppression des

emplois publics de la Fédération ainsi que d’établir,

augmenter et diminuer ses revenus respectifs.

XII. D’effectuer une déclaration de guerre sur

la base des données rendues par l’Exécutif de la

Fédération.

XIII. De légiférer afin de déterminer les conditions

qui s’estiment nécessaires afin que les proies de

mer et de terres soient déclarées aptes ou inaptes

à la chasse ou à la pêche. Cette attribution concerne

par ailleurs la législation relative au droit maritime

de paix et de guerre.

XIV. De maintenir et de pourvoir au développement

des forces armées du pays, à savoir de l’Armée, de

la Marine et de la Force Aérienne, ainsi que pour

réglementer leur organisation interne et leurs

services respectifs.

Constitution politique des États-Unis du Mexique428

XV. D’élaborer les règlements qui concernent

l’organisation, l’armement et la discipline de la

Garde Nationale. S’agissant de cette organisation,

les citoyens qui la composent seront chargés de la

désignation des chefs et d’officiers ; les Etats, quant

à eux, seront responsables d’exécuter les postulats

réglementaires relatifs à l’instruction de cette

discipline.

XVI. De dicter des lois relatives à la nationalité ; à

la qualité juridique des étrangers ; aux droits de

citoyenneté et de naturalisation ; aux questions de

colonisation ; aux aspects concernant l’immigration

et l’émigration ainsi qu’aux aspects relatifs à la

salubrité publique de la République.

1e. Le Conseil de Salubrité générale sera soumis à

l’autorité exclusive du Président de la République.

Aucun ministère ne sera susceptible d’intervenir

à ce sujet et les dispositions générales y étant

formulées détiendront un caractère obligatoire

dans tout le territoire national.

2a. En cas d’épidémie grave ou de danger de

propagation de maladies exotiques dans le pays,

le ministère de la Santé a l’obligation de prendre

immédiatement les mesures préventives

429Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

indispensables, sous réserve qu’elles soient ensuite

ratifiées par le Président de la République.

3e. Les décisions prises par l’autorité sanitaire

détiendront un caractère exécutif. Les dispositions

ainsi prises auront un caractère obligatoire pour

les autorités administratives du pays.

4e. Les mesures dictées par le Conseil de Salubrité

générale dans le cadre de la campagne contre

l’alcoolisme et la vente de substances toxiques ou

dégénératives devront être, ultérieurement,

contrôlées par le Congrès de l’Union. Cette règle

sera applicable également à propos des mesures

visant à la prévention et au combat contre la

pollution atmosphérique.

XVII. De dicter la législation relative aux voies

générales de communication, aux services de

l’administration postale et des courriers. Cette

attribution concerne, par ailleurs, l’expédition de

lois relatives à l’usage et à l’exploitation des eaux

à caractère fédéral.

XVIII. D’instaurer des établissements consacrés à

la fabrication de la monnaie, d’organiser les

attributions de tels établissements ainsi que de

déterminer les critères normatifs devant gérer la

conversion des devises étrangères.

Constitution politique des États-Unis du Mexique430

XIX. De fixer les règles applicables au régime

d’occupation et d’appropriation des terrains vagues,

ainsi que de la détermination de leurs prix.

XX. D’élaborer la législation applicable à

l’organisation du corps diplomatique ainsi que du

corps consulaire mexicain.

XXI. De définir les délits et les fautes commises

contre la Fédération, tout en fixant en même temps

les sanctions devant correspondre à chacune de ces

conduites.

L’autorité fédérale peut, par ailleurs, s’occuper des

délits de l’ordre commun lorsque ceux-ci soient

connexes á l’égard de la législation fédérale.

Concernant les matières concurrentes, telles que

prévues par cette Constitution, la législation

fédérale devra établir les situations dans lesquelles

les autorités locales seront compétentes afin de

pouvoir investiguer et résoudre sur la commission

des délits de l’ordre fédéral.

XXII. De conférer l’amnistie aux responsables des

délits dont la juridiction corresponde aux tribunaux

de la Fédération.

XXIII. D’élaborer des lois visant à établir un

système de coordination en matière de sécurité

431Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

publique, celui-ci étant instauré entre la Fédération,

le District Fédéral, les Etats et les Municipalités.

De telles lois viseront, par ailleurs, à l’organisation

interne des institutions chargées de garantir la

sécurité publique au niveau fédéral, et ce à

propos de l’organisation, du fonctionnement, de

l’admissibili té, de la promotion et de la

reconnaissance des corporations respectives.

XXIV. D’élaborer la loi relative à l’organisation

de l’organe dit d’Inspection Supérieure de la

Fédération. Une telle attribution concerne

également l’expédition des lois relatives à la

gestion, au contrôle et à l’évaluation de l’activité

des pouvoirs de l’Union ainsi que des entités

publiques fédérales.

XXV. De déterminer les mesures qui tendent à la

création, au financement, et à l’organisation des

écoles à caractère rural, élémentaire, supérieure,

secondaire et professionnel. De telles entités

seront aussi consacrées à la recherche, et pourront

concerner les Beaux-Arts ; l’enseignement

technique ; les écoles pratiques d’agriculture,

des mines et des Arts et métiers ; les musées ; les

bibliothèques ; les observatoires ainsi que toute

autre institution chargée de la culture générale de

Constitution politique des États-Unis du Mexique432

la population. Une telle compétence concerne, par

ailleurs, la législation sur la protection des vestiges

qui contiennent des espèces fossiles ainsi que de

toute autre institution qui relève de la protection

des monuments archéologiques, artistiques et

historiques.

XXVI. D’évaluer la demande du Président de la

République relative à la prise de congé exceptionnelle

de ses responsabilités. A cette occasion, le Congrès

devra s’ériger en Collège électoral afin de désigner

le citoyen devant substituer au Président de la

République dans ses fonctions. Une telle suppléance

sera accordée sous forme de substitut, provisoire

ou intérim, cette qualité étant définie sur la base des

articles 84 et 85 de cette Constitution.

XXVII. D’accepter la démission au poste de

Président de la République.

XXVIII. Pour apporuver des lois en matière de

comptabilité gouvernementale, qui régissent la

comptabilité publique et la présentation homogène

de l’information financière, des recettes et des

dépenses, ainsi que du patrimoine, pour la

Fédération, les États, les municipalités, le District

Fédéral et les organes politico-administratifs de

433Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

leurs circonscriptions territoriales, afin de garantir

leur harmonisation à l’échelon national.

XXIX. D’établir des contributions :

1e. Relatives au commerce extérieur.

2e. Relatives à l’utilisation et l’exploitation des

ressources naturelles mentionnées aux paragraphes

4 et 5 de l’article 27 de la Constitution.

3e. Relatives aux établissements de crédit ainsi

qu’aux sociétés d’assurances.

4e. Relatives aux services publics, soit fournis sous

forme de concessions administratives soit assurés

directement par la Fédération.

5e. Spéciales qui relèvent :

a. De l’énergie électrique.

b. De la production et la consommation du

tabac.

c. Des carburants et d’autres produits dérivés du

pétrole.

d. De la fabrication des allumettes.

e. Des boissons alcoolisées dérivées de l’agave,

dont l’aguamiel, et les produits de sa fermentation.

Constitution politique des États-Unis du Mexique434

f. De l’exploitation des forêts.

g. De la production et la consommation de

bière.

Les entités de la Fédération seront susceptibles de

participer à la perception de telles contributions

spéciales sur la base du pourcentage fixé dans la

loi réglementaire fédérale en la matière. Quant

aux Municipalités, celles-ci auront droit à une

participation aux mêmes contributions spéciales ;

un pourcentage sera déterminé au sein des

Législatures locales respectives.

XXIX-B. De légiférer à propos des caractéristiques

et des modes d’utilisation du drapeau, le blason et

l’hymne national.

XXIX-C. D’élaborer une législation qui détermine

les modalités du partage des compétences entre le

gouvernement fédéral, les Etats et les Municipalités

à propos de la législation concernant l’aménagement

du territoire. Les finalités prévues dans le 3ème

paragraphe de l’article 27 de cette Constitution

devront déterminer le contenu d’une telle

législation.

XXIX-D. D’élaborer les lois applicables à la

planification du développement économique et

435Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

social du pays, ainsi qu’en matière d’information

statistique et géographique d’intérêt national.

XXIX-E. De pourvoir à l’élaboration des lois

programmatiques en matière de promotion, de

coordination et d'application des décisions

économiques fondamentales. Ces dernières

relèvent de l’approvisionnement des marchandises,

ainsi que de la production suffisante de biens de

consommation et des services estimés comme

nécessaires du point de vue social et national.

XXIX-F. De publier des lois qui tendent à la

promotion des investissements nationaux et à

la réglementation des investissements provenant

de l’extérieur. Une telle réglementation concerne par

ailleurs le transfert de technologie, la production,

la diffusion et la mise en place des connaissances

scientifiques et technologiques estimées comme

inhérentes au développement national.

XXIX-G. D’élaborer une législation qui détermine

les modalités du partage des compétences entre le

gouvernement fédéral, les Etats et les Municipalités

à propos de la protection de l’environnement ainsi

que de la préservation et du rétablissement de

l’équilibre écologique.

Constitution politique des États-Unis du Mexique436

XXIX-H. Pour approuver des lois qui instituent des

tribunaux administratifs, dotés de pleine autonomie

pour prononcer leurs sentences, chargés de régler

les différends suscités entre l’administration publique

fédérale et les particuliers, ainsi que d’imposer des

sanctions aux fonctionnaires pour responsabilité

administrative selon les termes de la loi, en

fixant les normes de leur organisation, de leur

fonctionnement, les procédures et les voies de

recours contre leurs résolutions.

XXIX-I. D’élaborer des lois visant à établir un

système de coordination en matière de protection

civile, celui-ci étant instauré entre la Fédération, le

District Fédéral, les Etats et les Municipalités.

XXIX-J. De légiférer en matière de la promotion

sportive. Le Congrès devra établir les critères

généraux de coordination à propos des attributions

concurrentes entre la Fédération, les Etats, le

District Fédéral et les Municipalités. Une telle

réglementation tiendra aussi à l’intervention des

secteurs social et privé dans le cadre de cette

activité.

XXIX-K. D’élaborer des lois concernant la

réglementation du tourisme. Cette législation devra

définir également les critères généraux de

437Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

coordination à propos des attributions concurrentes

entre la Fédération, les Etats, le District Fédéral et

les Municipalités, ainsi que les critères généraux

d’intervention des secteurs social et privé.

XXIX-L. De définir les critères de coordination à

propos des attributions concurrentes entre la

Fédération, les Etats et les Municipalités, ainsi que

les critères généraux d’intervention des secteurs

social et privé en matière de pêche et

d’aquaculture.

XXIX-M. De publier des lois en matière de sécurité

nationale, ainsi que d’établir les formalités et

l imitations inhérentes aux investigations

correspondantes.

XXIX-N. Pour approuver des lois en matière de

création, d’organisation, de fonctionnement et

de cessation d’activité des sociétés coopératives.

Ces lois fixent les bases pour la concurrence en

matière de croissance et de développement durable

de l’activité coopérative de la Fédération, des États

et municipalités, ainsi que du District Fédéral, dans

le domaine de leurs compétences respectives.

XXX. D’élaborer autant de lois nécessaires afin de

rendre effectives toutes les attributions mentionnées

Constitution politique des États-Unis du Mexique438

dans cet article, mais aussi de toutes celles qui sont

conférées par cette Constitution aux Pouvoirs de

l’Union.

Article 115. Les Etats de la Fédération adopteront,

dans leurs régimes intérieurs respectifs, la forme de

gouvernement républicain, représentatif et populaire.

La base de leur organisation politique et administrative

sera le cadre territorial de la Municipalité libre. Un tel

régime territorial sera soumis aux termes et aux termes

et aux conditions suivantes :

I. Chaque Municipalité sera gouvernée par un

Cabinet municipal, et ce dernier sera constitué par

la voie d’une élection populaire directe. Le Cabinet

municipal sera intégré par un président municipal

ainsi que par des régisseurs et des syndics ; le

nombre de ces derniers sera établi par la loi en la

matière. Les attributions que cette Constitution

confère en faveur du gouvernement municipal

seront exercées par le Cabinet municipal de

manière exclusive. Aucune autorité intermédiaire

ne sera susceptible d’interférer entre la Municipalité

et le gouvernement local.

Les présidents municipaux, les régisseurs et les

syndics faisant partie du Cabinet municipal seront

élus au suffrage universel direct ; néanmoins, la

439Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

réélection immédiate sera interdite. Les individus

exerçant des telles fonctions par élection directe

ou par désignation de l’autorité respective, ne

pourront pas se présenter aux élections suivantes

afin d’occuper le même poste. Indépendamment de

l’appellation du poste respectif, aucun fonctionnaire

municipal exerçant sa fonction comme titulaire ne

pourra se présenter aux prochaines élections pour

exercer la même fonction, même pas comme

suppléant du poste en question. Cependant, les

fonctionnaires ayant occupé un poste au caractère

suppléant, pourront se présenter aux prochaines

élections afin d’exercer la même fonction, en la

qualité de titulaire. Une telle permission ne sera

pas applicable lorsque le suppléant exerce, à un

moment donné, les fonctions de titulaire.

Concernant le statut constitutionnel des Cabinets

municipaux, les Législatures locales seront

autorisées à déclarer leur suspension ou leur

disparition temporaire. De telles assemblées

législatives seront, par ailleurs, autorisées à

suspendre ou à révoquer le mandat des membres

du Cabinet municipal en justifiant une telle décision

sur la base de causes graves déterminées par la loi

locale respective. La décision définitive, prise à la

majorité des deux tiers de la Législature en

Constitution politique des États-Unis du Mexique440

question, sera conditionnée au fait que les

membres du Cabinet municipal concernés puissent

comparaître ainsi qu’apporter les preuves qu’ils

estiment pertinentes à leur défense.

Les membres du Cabinet municipal, qui

n’accomplissent pas leurs fonctions, seront

substitués par les suppléants respectifs. De telles

substitutions seront effectuées conformément à la

loi en la matière.

Lorsque l’absence de Cabinet municipal émane de

la déclaration de disparition des pouvoirs

municipaux ; de la démission ou de la faute

absolue de ses intégrants, ou bien lorsque l’entrée

en fonction des suppléants ou la convocation

aux nouvelles élections s’estime contraire aux

dispositions législatives applicables, les Législatures

locales devront convoquer les habitants du lieu au

renouvellement du Conseil municipal. Les

nouveaux intégrants de tels Conseils seront tous

voisins de la Municipalité et leur nombre sera

déterminé par la loi en la matière. Des tels

intégrants devront tous remplir les mêmes

formalités que celles exigées pour l’exercice du

poste de régisseur, et leur fonction sera exercée

pendant l’intervalle qui correspond à la fin de la

Municipalité.

441Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

II. Les Municipalités seront investies d’une

personnalité juridique individuelle. Celles-ci

seront autorisées à administrer leur patrimoine

conformément à la législation respective.

Dans le cadre de l’organisation de l’Administration

publique municipale, les Cabinets municipaux

seront autorisés à voter les arrêtés municipaux de

police et de gouvernement ; les règlements ; les

ordonnances et toute autre disposition d’ordre

général qui relève de leurs compétences respectives.

De telles normes, produites dans l’intention de

garantir la participation citoyenne, seront dirigées

à réguler les matières, les procédures, les fonctions

et les services publics qui relèvent de la juridiction

de telles instances. Ces dispositions seront, par

ailleurs, accordées aux termes et aux conditions

définies au sein des législations municipales

élaborées préalablement par chacune des

Législatures locales.

Le contenu des normes décrites dans l’aliéna

précédent sera dirigé à déterminer :

a). Les fondements généraux de l’Administration

publique municipale ainsi que de la procédure

administrative lui concernant. Ces fondements,

soumis aux principes d’égalité, d’audience

Constitution politique des États-Unis du Mexique442

publique et de légalité, devront inclure autant les

voies de recours que les organes compétents dans

la résolution des controverses entre les particuliers

et l’administration municipale.

b). Les cas dans lesquels les résolutions prises par

le Cabinet municipal devront être votées à la

majorité des deux tiers. De tels cas relèvent des

décisions en matière du patrimoine immeuble ainsi

que des résolutions qui entraînent la possibilité

d’établir un engagement qui dépasse de la période

d’exercice de la Municipalité en question.

c). Les règles municipales devant être estimées

comme d’application générale, celles-ci étant

nécessaires pour signer les accords mentionnés

dans les aliénas III et IV de cet article ainsi que

dans le second paragraphe de l’aliéna VII de

l’article 116 de cette Constitution.

d). Les conditions ainsi que la procédure applicable

aux situations où le gouvernement local s’avère

capable d’assumer par lui-même l’une des

attributions destinées originellement aux

Municipalités. A ce propos, il faudra que la

Législature respective détermine que la Municipalité

en question se trouve dans l’incapacité d’exercer

ces attributions par elle-même. Cette déclaration

443Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

sera enfin précédée d’une demande effectuée à la

majorité des deux tiers du Cabinet municipal

respectif.

e). Les dispositions devant être appliquées au sein

des Municipalités n’ayant pas prévu des telles

règles dans des arrêtés ou des règlements

municipaux correspondants.

A propos des actes dérivés des paragraphes c) et

d), les Législatures locales émettront les règles

relatives aux procédures applicables aux conflits

entre Municipalités ou entre Municipalités et

gouvernements locaux.

III. Les Municipalités seront chargées de mettre en

place les fonctions ainsi que les services publics

suivants :

a). L’eau potable ; la disposition des égouts ainsi

que le traitement des eaux usées.

b). Le service d’éclairage public.

c). Le ramassage, la collecte, le transport, le dépôt

et le recyclage des ordures ménagères.

d). Les marchés.

e). Les cimetières.

Constitution politique des États-Unis du Mexique444

f). Les maisons d’abattage.

g). Les chaussées, les parcs et les jardins publics.

h). La sécurité publique, la police municipale et

de la circulation, conformément aux dispositions

de l’article 21 de cette Constitution.

i). Toute autre activité que les Législatures locales

estiment comme devant faire partie des activités

municipales. A ce propos, les conditions territoriales

et socio-économiques ainsi que les capacités

administratives et financières des Municipalités

respectives seront prises en considération.

Hormis le cadre constitutionnel des compétences

leur étant inhérentes, les Municipalités devront

veiller au respect des dispositions fédérales et

locales lors de l’exercice de leurs attributions.

Les Municipalités pourront exercer un droit

d’association afin de faciliter la prestation des

services publics ou de partager les tâches leur

étant consacrées avec d’autres entités municipales

ou locales. A ce propos, un accord préalable du

Cabinet municipal sera exigé, ainsi qu’une

autorisation des Législatures respectives lorsque

l’accord s’avère entrepris entre Municipalités

appartenant aux différents Etats. Enfin, les

445Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

Municipalités pourront signer des accords avec

l’entité fédérale respective afin de définir les termes

et les conditions de leur intervention dans le cadre

de ces contrats de collaboration temporaire. Une

fois cet accord signé, l’organe correspondant au

niveau local pourra exercer des attributions, autant

à la place de l’instance municipale qu’en

collaboration avec celle-ci. La collaboration

accordée sera exercée directement ou à travers de

l’organe compétent au niveau local.

Dans le cadre des normes municipales applicables,

les communautés indigènes seront autorisées à

coopérer et à s’associer pour accomplir les mêmes

finalités.

IV. Les Municipalités seront chargées d’administrer

librement leurs finances. Les finances publiques

municipales seront intégrées par les bénéfices

émanant des biens municipaux ainsi que par

les contributions et par toute autre revenu étant

déterminé en leur faveur par les Législatures locales

respectives. Les Municipalités seront autorisées à :

a). Lever les contributions établies par la législation

locale à l’égard de la propriété immeuble. Ces

règles relèvent du morcellement, de la division,

Constitution politique des États-Unis du Mexique446

de la consolidation, de la transmission, des

changements de valeur ainsi que de l’amélioration

des immeubles. La levée des telles contributions

concerne, par ailleurs, des taux complémentaires.

Les Municipalités seront autorisées à signer des

accords avec l’entité locale compétente afin de

transmettre certaines des fonctions qui touchent

à l’administration des telles contributions.

b). Exercer les tranches budgétaires établies au

niveau fédéral. Ces montants seront définis sur la

base des sommes et des conditions déterminées

annuellement par les Législatures locales.

c). Percevoir les revenus provenant de la prestation

des services publics municipaux.

Apropos des contributions émanant des paragraphes

a) et c), aucune loi fédérale ne peut ni restreindre

la compétence législative des Etats ni concéder des

subventions à propos des mêmes matières.

Concernant les mêmes contributions, la législation

locale ne peut instaurer aucune exception ou

subvention en faveur d’un individu ou d’une

institution en particulier. Seront exclus de cette

qualité les biens qui rentrent dans la propriété de

la Fédération, des Etats ou des Municipalités, sauf

447Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

si de tels biens sont détenus par des entreprises

publiques ou des individus afin d’accomplir des fins

administratifs autres qu’une finalité publique.

Les Cabinets municipaux pourront proposer,

devant les Législatures locales respectives, les taux

et les tarifs devant être appliquées à la levée des

contributions relatives à la propriété immeuble.

De tels montants seront applicables aux impôts ;

aux droits ; aux contributions relatives à

l’amélioration de la propriété du bien, ainsi qu’aux

barèmes relatifs à la valeur unitaire des sols et des

bâtiments.

Les Législatures locales devront voter les lois de

revenus municipales. Celles-ci devront, par ailleurs,

contrôler les comptes publiques. Dans sa partie

des revenus annuels, le budget sera voté par les

Cabinets municipaux à partir de leurs revenus

disponibles.

Les ressources qui intègrent les finances publiques

municipales seront directement exercées par les

Cabinets municipaux, ou bien par tous ceux étant

mandatés à ce sujet par les mêmes Cabinets.

V. Sur la base des lois fédérales et locales

respectives, les Municipalités seront autorisés à :

Constitution politique des États-Unis du Mexique448

a). Formuler, approuver et administrer les plans

relatifs à la sectorisation et au développement

urbain municipal.

b). Participer dans la création ainsi qu'à

l’administration de ses réserves territoriales.

c). Participer dans la formulation de plans relatifs

à l’aménagement du territoire, tout en veillant à ce

que ceux-ci coïncident à l’égard des plans globaux

de développement. Lorsque la Fédération ou les

Etatsmettront enplacedesprojets dedéveloppement

régional, la participation des Municipalités sera

assurée.

d). Contrôler, autoriser et veiller à tout ce qui

concerne l’aménagement du territoire dans le cadre

de ses compétences respectives.

e). Intervenir dans la régularisation de la propriété

urbaine.

f). Emettre des autorisations ainsi que des permis

de construction.

g). Participer à la création ainsi qu’à l’administration

des réserves écologiques tout en élaborant des

programmes d’aménagement dans ce domaine.

449Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

h). Intervenir dans la formulation et la mise en

place des programmes de transport en commun

lorsque ceci relève de ses compétences

territoriales.

i). Signer des accords relatifs à l’administration et

à la garde des zones fédérales.

Conformément aux finalités signalées par le

troisième paragraphe de l’article 27 de cette

Constitution, les Municipalités expédieront les

règlements et d’autres dispositions relatives à

ces questions.

VI. Lorsque deux agglomérations urbaines

situées au sein de territoires des Municipalités

appartenant aux entités fédérées différentes, le

développement urbain de ces centres sera effectué

conformément à la loi fédérale en la matière.

Il faudra à ce sujet que de telles concentrations

urbaines relèvent d’une continuité démographique

identifiable. L’aménagement urbain ainsi proposé

sera issu du concours de la Fédération, des Etats

et ainsi que des Municipalités concernées ; ceux-ci

proposeront, dans le cadre de leurs compétences

respectives, les termes et les conditions de cette

réglementation conjointe.

Constitution politique des États-Unis du Mexique450

VII. Sur la base du règlement en la matière, la

police municipale sera soumise à l’autorité du

président municipal. La municipalité observera

néanmoins un devoir d’obéissance aux ordres du

Gouverneur de l’Etat en question lorsque celui-ci

estime que des situations de force majeure ou

d’altération de l’ordre public existeront à un moment

donné.

Le président de la République détiendra le droit

de commander les forces de police tout au long des

lieux de sa résidence, soit temporaire ou définitive.

VIII. Visant à intégrer les Cabinets municipaux,

la législation respective de chaque Etat introduira le

principe de représentation proportionnelle.

Les rapports professionnels entre les Municipalités

et ses employés seront tranchés sur la base des

lois émanant des Législatures locales ; ces dernières,

étant conformes aux dispositions réglementaires de

l’article 123 de cette Constitution.

IX. (Disposition abrogée).

X. (Disposition abrogée).

Article 123. Tout individu bénéficie du droit de

travailler de manière honorable et utile à la collectivité.

451Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

Conformément à la législation en la matière, l'Etat

devra promouvoir la création de nouveaux postes de

travail, tout en veillant à la mise en place d'un système

d’organisation sociale de l’emploi.

Prenant en considération les dispositions suivantes,

le Congrès de l’Union devra expédier les lois relatives

au droit du travail, dont l’étendue sera applicable :

A. A la réglementation de tout contrat de travail

qui relève du régime du travail des ouvriers; des

employés; des travailleurs domestiques ainsi que

de tous les autres individus subordonnés à un

employeur. Les règles générales applicables à

un tel régime seront les suivantes:

I. La durée maximale de la journée de travail sera

de huit heures.

II. La durée maximale de la journée de travail

nocturne sera de sept heures. Concernant le régime

du travail applicable aux mineurs de seize ans,

seront interdits les emplois à caractère insalubre

ou dangereux; le travail industriel nocturne, ainsi

que tout autre emploi devant se dérouler après dix

heures du soir.

III. L’emploi des travailleurs mineurs de quatorze

ans sera strictement interdit. La journée des

Constitution politique des États-Unis du Mexique452

travailleurs de plus de quatorze ans mais mineurs

de seize ne sera en aucun cas supérieure à six

heures.

IV. Le travailleur devra bénéficier, au moins, d’un

jour de congé pour six jours de travail.

V. Les femmes enceintes seront exclues d’effectuer

toute sorte d’emplois qui entraînent un effort

physique considérable, et donc, un risque à propos

de leur état de grossesse. Celles-ci devront

bénéficier, au moins d'une période de douze

semaines de congé maternité, effectives à raison

de six semaines avant l’accouchement et encore six

semaines postérieures à celui-ci. Pendant cette

période, l’intéressée devra percevoir l’intégralité

de son salaire ainsi que maintenir et conserver les

droits acquis dans le cadre de la relation de travail.

Afin de nourrir son enfant pendant l’étape

d’allaitement, celle-ci devra prendre deux pauses

supplémentaires par journée à raison d’une demie

heure chacune.

VI. Le salaire minimum correspondant aux

travailleurs, sera du type général ou professionnel.

Le premier type sera applicable tout au long d’une

zone géographique préalablement définie, alors que

le second sera applicable aux domaines particuliers

453Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

de l’activité économique; aux professionnels; aux

travailleurs spéciaux ou aux métiers qui relèvent

d’une activité professionnelle spécifique.

D’une part, les salaires minima généraux devront

suffire à un chef de famille afin de pourvoir aux

besoins normaux de ses proches, autant dans le

domaine matériel, social et culturel. Ces revenus

devront lui permettre de pourvoir au caractère

obligatoire de l’éducation reçue par ses enfants.

D’autre part, les salaires minima professionnels

seront déterminés sur la base des diverses activités

économiques.

Les salaires minima seront établis périodiquement

par une Commission nationale, intégrée par des

représentants des travailleurs, des patrons et du

gouvernement. Lorsque celle-ci considère

indispensable de prendre des renseignements à

propos de la fixation des salaires, cette Commission

bénéficiera du soutien d’autres Commissions

spéciales à caractère consultatif.

VII. Le principe d’égalité de rémunération du travail

des hommes et des femmes; des nationaux ou des

étrangers, garantira le même salaire pour le même

type d’employés.

Constitution politique des États-Unis du Mexique454

VIII. Le salaire minimum ne peut, aucunement,

être saisi, ni soumis à aucun type de compensation

ou d’indemnité.

IX. Les travailleurs auront droit à participer,

périodiquement, des revenus de leurs entreprises.

Ce droit sera accompli sur la base des dispositions

suivantes:

a). Le pourcentage, correspondant aux profits

soumis à la répartition entre les travailleurs, sera

établit par une Commission nationale. Cette

Commission sera composée des représentants des

travailleurs, des patrons et du gouvernement.

b). La Commission nationale sera chargée

d’effectuer les études et les enquêtes appropriées

afin de déterminer les conditions générales de

l’économie nationale. Lors de cette détermination,

seront prises en considération la nécessité de

promotion du développement industriel; l’intérêt

devant être produit par le capital ainsi que la

nécessité de réinvestissements périodiques.

c). Les révisions et les adaptations subséquentes

des pourcentages déterminés par la Commission

seront fondés sur la base des études les

justifiant.

455Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

d). Pendant une période limitée de temps, la loi

sera autorisée à exclure du régime de partage de

leurs profits aux entreprises récemment créés.

La loi peut également exclure ces entreprises de

l’obligation d’effectuer des travaux d’exploration.

e). Sur la base de la loi de l’impôt sur le revenu,

la détermination des montants de participation

applicables à chaque entreprise sera effectuée sur

la base du revenu imposable respectif. A ce sujet,

les travailleurs seront autorisés à effectuer les

réclamations qu’ils estiment pertinentes devant

le Ministère des Finances de la Fédération. De telles

réclamations seront exprimées en fonction des

procédures établies par la loi en la matière.

f). Le droit des travailleurs concernant la perception

des profits de l’entreprise n’implique pas pour

autant le droit d’intervenir directement dans la

direction ou dans l’administration d’un tel

établissement.

X. Le salaire sera payé en monnaie courante,

n’étant pas permis de l’effectuer en échange des

marchandises; des factures; des fiches ou de toute

autre signe estimé équivalent à de la monnaie

nationale.

Constitution politique des États-Unis du Mexique456

XI. La journée de travail sera susceptible de

prolongation sur la base des circonstances

exceptionnelles. Le salaire dû aux employés en

raison du travail d’exception sera de 100%

supplémentaire par rapport au tarif fixé pour le

travail ordinaire. Le travail extraordinaire ne pourra

aucunement dépasser trois heures par jour, ni trois

journées successives. Les mineurs de seize ans

ne seront pas autorisés à effectuer ce genre de

travail.

XII. Les entreprises agricoles, industrielles, minières

ou de toutes autres matières seront contraintes à

pourvoir les travailleurs d’un logement confortable

et salubre. Une telle obligation sera remplie en

faisant des versements périodiques en faveur des

travailleurs; versements étant épargnés dans un

fonds national de logements sociaux. A partir

de ces fonds, l’Etat devra établir un système de

financement susceptible de négocier des emprunts

individuels à bas pris afin que les travailleurs

puissent acquérir des immeubles pour servir au

logement.

L’expédition de la loi relative à la création d’un

organe gérant les ressources du fonds national de

logements sociaux sera prioritaire. Cet organe sera

457Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

composé des représentants du gouvernement

fédéral, des travailleurs et des patrons. Cette loi

devra établir les modalités et les procédures devant

être initiées afin que les travailleurs puissent

acquérir la propriété des immeubles mentionnés.

Lorsque les entreprises mentionnées au début

du présent aliéna se situent en dehors des

agglomérations urbaines, celles-ci seront contraintes

à établir des écoles, des centres hospitaliers ainsi

que d’autres services nécessaires à la collectivité.

Lorsque la population établie autour d’un tel

centre d’emploi dépasse de deux cents habitants,

une extension de cinq mille mètres carrés devra

être réservé. Cet espace sera destiné à l’établissement

des marchés ainsi qu’à la construction des locaux

destinés aux services publics municipaux et aux

loisirs.

La vente de boissons alcoolisées et l’établissement

de centres de jeux sera interdite à l’intérieur du

centre de travail.

XIII. Indépendamment du secteur de production,

les entreprises seront responsables de la formation

professionnelle de leurs employés. La loi

réglementaire respective déterminera les modalités,

Constitution politique des États-Unis du Mexique458

les systèmes, les méthodes et les procédures devant

être accomplies par les patrons à l’égard de cette

obligation.

XIV. Les patrons seront responsables des

conséquences émanant des accidents de travail

ainsi que des maladies professionnelles de leurs

employés, à savoir celles dont l’origine immédiate

est l’exercice de la profession pour laquelle ils

ont été embauchés. De telles conséquences

impliqueront, en faveur du travailleur ou de

ses descendants, le paiement d'indemnités

correspondantes à son incapacité –celle-ci étant

temporaire ou permanente- ou même à sa mort.

Cette responsabilité du patron reste en vigueur

même si le travailleur avait été embauché par un

intermédiaire.

XV. Dans le cadre des activités de chaque entreprise,

le patron sera obligé à observer les dispositions

légales relatives à l’hygiène et à la sécurité de

chaque établissement. Une telle obligation entraîne

les mesures dirigées vers la prévention des

accidents afin que la santé et la vie des travailleurs

ne soient pas menacées. Ces mesures devront

s’intensifier dans le cadre de l’utilisation des

machines, d’instruments et d’autres matériaux

459Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

estimés comme nuisibles pour la santé. La femme

enceinte sera bénéficiaire d’un régime particulier de

protection au travail. La législation respective

déterminera les sanctions applicables aux diverses

contraventions commises dans cette matière.

XVI. Autant les travailleurs que les patrons auront

droit à s’associer sous forme de syndicats ou

d'associations professionnelles dans le but de

défendre leurs intérêts respectifs.

XVII. La législation en la matière reconnaît, en

faveur des travailleurs et des patrons, le droit

de faire grève ou d’accorder des arrêts de travail.

XVIII. Les grèves seront estimées comme licites

lorsque leur objet vise à équilibrer les facteurs de

production, et donc l’harmonisation des intérêts

du travail avec ceux du capital. Les employés

chargés des services publics devront rendre compte

aux Assemblées de conciliation et d’arbitrage de

leurs intentions de faire grève. La date déterminée

pour le début du mouvement social sera alors

communiqué avec une anticipation de dix jours.

Les grèves seront considérées comme illicites

lorsque les participants infligent des violences à

l’encontre des biens ou des personnes, ou lorsqu’en

Constitution politique des États-Unis du Mexique460

période de guerre, les grévistes appartiennent aux

établissements ou aux services gouvernementaux.

XIX. Les arrêts de travail seront estimés comme

licites uniquement pour des raisons financières.

Lorsque la production excessive exige une

suspension temporaire de l’activité de l’établissement

en question, le patron devra demander une

autorisation à l’Assemblée de conciliation et

d’arbitrage compétente. Cette dernière doit vérifier

les considérations relatives au maintien des limites

acceptables du fonctionnement de l’entreprise.

XX. Les différences et les controverses entre le capital

et l’emploi seront présentées devant les Assemblées

de conciliation et d’arbitrage; ces dernières seront

composées par autant de représentants des

travailleurs que des patrons, plus un représentant

du gouvernement.

XXI. Autant le refus de soumettre une controverse

à l’arbitrage de telles Assemblées que la

désobéissance de leurs résolutions par le patron

impliquera l’attribution d'indemnités en faveur

de l’employé à raison de trois mois de salaire. Dans

ce cas en particulier, le contrat de travail étant

résilié, le patron sera le sujet des responsabilités

accordées dans le contrat. Cette disposition ne

461Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

sera pas applicable lorsque les actes établis dans

l’aliéna suivant se présentent. Dès que le rejet

de la compétence mentionnée émane de l’employé,

le contrat du travail sera, aussitôt, mis fin.

XXII. Le licenciement d’un employé sur le fait qu’il

appartient à une association ou à un syndicat, ou

qu’il ait participé dans un mouvement de grève

estimé comme licite, entraîne la responsabilité

du patron. Cette dernière sera sanctionnée, au

choix du travailleur, soit à travers l’application

contraignante du contrat et donc de la

reconnaissance du poste du travailleur, soit en

ordonnant des indemnités en faveur de l’employé

à raison de trois mois de salaire. La loi déterminera

les situations dans lesquelles l’application

contraignante des termes du contrat s’avère

excusable en faveur du patron. Or de tels cas

entraînent toujours l’indemnité en faveur de

l’employé. Le travailleur bénéficiera, par ailleurs,

d’une indemnité de trois mois lorsque des mauvais

traitements infligés par le patron l'aurait obligé à

quitter le travail. La même conséquence favorable

au travailleur s’applique lorsque la faute de probité

du patron s’adresse à l'époux, à ses descendants,

à ses parents ou à ses frères et soeurs. Cette

conséquence ne sera pas résiliée lorsque les

Constitution politique des États-Unis du Mexique462

mauvais traitements subis par le travailleur

proviennent des dépendants ou des familiers

agissant sous le consentement ou la permission du

patron.

XXIII. Concernant les cas de faillite d’une société,

toutes les prestations dues à ses travailleurs, soit à

titre de salaire, soit à titre de compensations

dérivées du produit de leur travail de l’année

précédente, seront payées préférablement aux

employés sur n’importe quelle autre obligation

sociale.

XXIV. Les emprunts que les patrons concèdent aux

travailleurs n’engagent que ces derniers. La même

règle s’applique lorsque le patron, ses associés,

ses dépendants ou ses familiers exigent le paiement

de la dette aux membres de la famille du travailleur.

Dans cette situation, les dettes favorables aux

patrons ne seront exécutables, en aucun cas,

au-delà du montant du salaire mensuel du

travailleur.

XXV. Le service rendu aux demandeurs d’emploi,

soit du type public ou privé, soit rendu dans des

établissements municipaux ou des agences pour

l’emploi, sera toujours gratuit.

463Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

Concernant les offres de postes de travail, les

demandes d’emplois seront prises en considération,

de telle sorte que parmi les candidats considérés

comme étant à égalité de conditions, ceux qui

représentent la seule source de revenus pour la

famille seront pris en premier.

XXVI. Tout contrat de travail signé entre un

employé mexicain et une entreprise étrangère

devra être légalisé par la dépendance respective

de la Municipalité où siège l’entreprise en question.

Par ailleurs, le travailleur devra demander un visa

auprès du Consulat du pays d’accueil. Hormis les

clauses accordées ordinairement dans le cadre

d’un tel contrat, celui-ci devra établir qu’en cas de

rapatriement de l’employé en question, les coûts

seront payés par le patron.

XXVII. Les obligations mentionnées par la suite

seront estimées comme étant nulles, même si elles

sont incluses sous forme de clauses dans le contrat

respectif :

a). L’établissent d’une journée de travail excessive,

dont le caractère inhumain émane du type de

travail effectué.

Constitution politique des États-Unis du Mexique464

b). La détermination d’un salaire insuffisamment

rémunéré selon les critères établis par l’Assemblée

de Conciliation et d’Arbitrage compétente.

c). La stipulation d’un délai supérieur à une semaine

pour le paiement du salaire à la journée.

d). Le paiement du salaire dans un centre de loisirs.

La même restriction s’applique aux cafés; aux bistrots;

aux bars ou aux magasins autres que l’éventuel

site de travail de l’employé.

e). La détermination d’une obligation directe ou

indirecte d’acquisition d’articles de consommation

dans un magasin en particulier ou dans des

établissements déterminés.

f). La déduction systématique des amendes à partir

du salaire de l’employé.

g). L’abandon manifeste de l’employé à l’égard

de toute compensation relative aux accidents du

travail et aux maladies professionnelles. Le même

critère s’applique aux dommages engendrés envers

l’employé à cause de la désobéissance du contrat

ou de son licenciement.

h). La stipulation de toute autre condition entraînant

la diminution des garanties consacrées en faveur

465Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

du travailleur dans des lois relatives à la protection

de l’emploi.

XXVIII. La législation en la matière déterminera

l’ensemble de biens devant faire partie du patrimoine

familial. Un tel patrimoine inclus les biens à

caractère inaliénable, non susceptibles d’être saisis

ni de constituer par eux mêmes une garantie réelle;

leur transmission sera effectuée exclusivement à

titre héréditaire, et la procédure applicable en

matière civile sera allégée à ce propos.

XXIX. La loi de la Sécurité Sociale sera d’utilité

publique. Cette loi contiendra les dispositions

applicables aux assurances concernant les aspects

suivants: l’invalidité pour cause de vieillesse; la

vie; la cessation involontaire du travail; les maladies

et les accidents du travail; les services de la crèche et

tous les autres éléments destinés à la protection

et au bien-être des travailleurs, des paysans, des

travailleurs précaires et des membres de leurs

familles.

XXX. Seront par ailleurs estimées d’utilité publique

les coopératives destinées à la construction des

logements sociaux dont l’acquisition de la propriété

étant destinée aux travailleurs.

Constitution politique des États-Unis du Mexique466

XXXI. L’application de la législation du travail

correspond aux autorités locales dans leurs

juridictions respectives, bien que les domaines

mentionnés par la suite seront gérés exclusivement

par les autorités fédérales :

a). Les branches industrielles et des services sur la

base des secteurs suivants:

1. L’industrie textile.

2. L’industrie électrique.

3. La production cinématographique.

4. L’industrie du caoutchouc.

5. La production du sucre.

6. L’industrie minière.

7. L’industrie métallurgique et sidérurgique, y

compris l'industrie lourde et celle de la de

transformation; les opérations de fonderie, de

démoulage ainsi que l’obtention du fer métallique

et de l'acier sous toutes ses formes.

8. L’industrie des hydrocarbures.

9. L’industrie pétrochimique.

467Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

10. L’industrie du ciment.

11. L’industrie du calcaire.

12. L’industrie automobile, y compris les pièces

détachées de type mécanique ou électrique.

13. L’industrie chimique, y compris la chimique

pharmaceutique et les médicaments.

14. La fabrication du papier et de la cellulose.

15. La production des huiles et des graisses

végétales.

16. La production alimentaire, dont l’étendue se

limite à l’élaboration des produits destinés à être

mis en conserve.

17. L’élaboration de boissons en cannette ou en

bouteille.

18. Les chemins de fer.

19. L’industrie primaire du bois, autant la scierie

que la fabrication des panneaux agglomérés,

contreplaqués ou en lamelles.

20. L’industrie du verre dans les domaines des

panneaux de verre; du verre étiré; du verre filé et

du verre à bouteilles.

Constitution politique des États-Unis du Mexique468

21. La production du tabac sous toutes ses

modalités.

22. Les services bancaires

b). Les entreprises suivantes:

1. Toutes celles étant gérées, de manière directe

ou décentralisée, par le gouvernement fédéral.

2. Toutes celles dont le fonctionnement dérive

d’une concession administrative ou d’un contrat

signé avec la Fédération ainsi que les activités

industrielles leur étant connexes.

3. Toutes celles mettant en place des travaux par

rapport aux terres ou aux eaux faisant partie de la

zone fédérale, ainsi que dans les zones faisant

partie des juridictions fédérales.

L’application de la législation du travail correspondra

également aux autorités fédérales lors de la

résolution des controverses qui affectent deux ou

plusieurs entités fédérées. Cette compétence

relève, par ailleurs, des contrats collectifs ayant été

déclarés obligatoires au sein de plusieurs entités

fédérées, ou lorsque les conflits en question

impliquent pour le patron des obligations en

matière éducative; de formation professionnelle

469Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

ainsi que de sécurité industrielle et de salubrité

des centres de travail. Lorsque de telles controverses

touchent aux compétences locales, les autorités

fédérales bénéficieront de la collaboration des

autorités locales selon les termes de la loi

réglementaire respective101.

B. A la réglementation de tout contrat de travail

qui relève des rapports entre les Pouvoirs de

l’Union, le gouvernement du District Fédéral et

leurs employés. Les règles générales applicables à

un tel régime seront les suivantes:

I. La durée maximale de la journée de travail diurne

et nocturne sera respectivement de huit heures et

sept heures. Les heures supplémentaires, tenues

pour extraordinaires, devront êtres payées à raison

du cent pour cent additionnel de la rémunération

établie pour le service ordinaire. Le travail

extraordinaire ne pourra aucunement dépasser de

trois heures par jour, ni de trois journées

successives.

II. Le travailleur devra bénéficier, au moins, d’un

jour de repos rémunéré intégralement pour six jours

de travail.

III. Les travailleurs bénéficieront d’un régime de

vacances qui n'est jamais inférieur à vingt jours

par an.

Constitution politique des États-Unis du Mexique470

IV. Le montant des salaires sera déterminé par

rapport aux budgets respectifs; ces salaires ne

seront pas susceptibles de diminution pendant

l’exercice des postes en question.

Ces salaires ne seront jamais inférieurs aux taux

établis pour le salaire minimum général pour le

District Fédéral et les entités de la Fédération.

V. A égalité de travail correspondra le même

salaire; aucune discrimination de salaire ne sera

autorisée en raison du sexe.

VI. Le salaire ne peut être saisi ni soumis à des

déductions, à des rétentions ou à des remises autres

que celles strictement établies dans la législation

en la matière.

VII. La désignation de tout le personnel sera

effectuée par l’intermédiaire de systèmes rendant

t ransparentes autant l ’apprécia t ion des

connaissances que des aptitudes des candidats aux

postes respectifs.

VIII. Les travailleurs bénéficieront du droit d’échelle

applicable à l’avancement successif des postes. Les

nominations seront ainsi effectuées sur la base de

critères, tels que les connaissances, les aptitudes

et l’ancienneté de chaque employé. Lorsque

471Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

plusieurs candidats sont considérés comme étant

à égalité de conditions, ceux qui représentent la

seule source de revenus pour leur famille

bénéficieront de l’avancement en premier.

IX. Aucun travailleur ne peut être suspendu ni

renvoyé en dehors des causes justificatives émanant

de la loi.

En cas de destitution injustifiée, le travailleur aura

le choix de faire valoir, devant le patron, autant

d’exceptions procédurales qu’établies par la

législation du travail. Des telles possibilités

signifient pour l’employé le choix entre demander

au patron l’annulation du licenciement respectif et

d’obtenir les indemnités le concernant. Dans la

première situation, le travailleur peut demander

l’attribution d’un poste équivalent au sein de la

même entreprise. En cas de suppression définitive

de son poste, les intéressés auront droit à choisir

entre les indemnités respectives et la réoccupation

d'une fonction similaire, tout en étant rémunérée

à raison d’un salaire équivalent au précédant.

X. Les travailleurs auront droit à s’associer dans le

but de défendre leurs intérêts en commun. Après

avoir observé les dispositions établies à ce sujet

par la législation, une ou plusieurs dépendances

Constitution politique des États-Unis du Mexique472

des Pouvoirs Publics détiendront le droit de faire

grève, notamment lorsque les droits consacrés dans

cet article s’avèrent violés de manière générale et

systématique.

XI. La sécurité sociale sera organisée conformément

aux dispositions minimales suivantes:

a). La couverture sociale favorable aux travailleurs

comprend les accidents et les maladies

professionnelles, les maladies non-professionnelles

et la maternité, la retraite, l’invalidité, la vieillesse

et la mort.

b). En cas de maladie ou d’accident, le droit au

travail sera conservé tout au long de la période

établie par la législation.

c). Les femmes enceintes seront exclues d’effectuer

toute sorte d’emplois qui entraînent un effort

physique considérable, et donc, un risque à propos

de leur état de grossesse. Celles-ci devront

bénéficier d’un mois de congé maternité préalable

à la date prévue pour l’accouchement, ainsi que

d’autres congés deux mois postérieurs à celui-ci.

Pendant cette période, l’intéressée devra percevoir

l’intégralité de son salaire, ainsi que maintenir et

conserver les droits acquis dans le cadre de la

473Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

relation de travail. Afin de nourrir son enfant

pendant l’étape d’allaitement, celle-ci devra prendre

deux pauses extraordinaires par journée de travail

à raison d’une demie heure chacune. De surcroît,

celle-ci bénéficiera du droit d’assistance au niveau

médicale et obstétrique. Un tel droit implique par

ailleurs de l'approvisionnement en médicaments;

des fonds extraordinaires pour l’allaitement ainsi

que le service de crèches pour enfants.

d). Les membres de la famille du travailleur

détiendront le droit à l’assistance médicale ainsi

qu’à la réception des médicaments. Un tel droit,

les cas applicables et la proportion respective, sera

délimité par la loi en la matière.

e). Des magasins à prix réduits ainsi que des

centres de vacances et de loisirs seront créés aux

bénéfices les travailleurs et de leurs familles.

f). Conformément aux programmes approuvés

préalablement, des options concernant les logements

sociaux seront proposés aux travailleurs, soit sous

forme d’habitations aux loyers modérés, soit

sous forme d’acquisitions d’immeubles.

A travers les versements périodiques effectués par

l'Etat en faveur des travailleurs, un fonds national

Constitution politique des États-Unis du Mexique474

de logements sociaux sera créé. A partir de ces

fonds, l’Etat devra, en premier lieu, mettre en place

un système d’épargne en faveur de leurs travailleurs.

En second lieu, l'Etat devra établir un système

de financement suffisant pour la négociation des

emprunts individuels à bas prix afin que les

travailleurs puissent acquérir, construire, réparer ou

améliorer des immeubles confortables et salubres

pour servir au logement.

Les contributions périodiques effectuées en faveur

d’un tel fond seront reportées à l’organe chargé de

la sécurité sociale. La législation en la matière,

devant réglementer le fonctionnement d’un tel

organe, devra établir les modalités et les procédures

applicables lors de la gestion d’un tel fond ainsi

que de l’attribution des crédits respectifs.

XII. Les conflits individuels, collectifs ou entre

syndicats seront tranchés par un Tribunal Fédéral

de Conciliation et d’Arbitrage, ce dernier étant

constitué selon les termes de la loi réglementaire.

Les conflits entre le Pouvoir Judiciaire de la

Fédération et ses fonctionnaires seront tranchés

par le Conseil de la Magistrature Fédérale. Ceux

qui existent entre la Cour suprême et ses employés

seront tranchés au sein du même tribunal.

475Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

XIII. Les militaires, les marins, le personnel du

service extérieur, les agents du Ministère Public et

les membres des corps de police seront soumis

à leurs législations respectives.

L'Etat sera responsable de garantir, en faveur des

membres actifs de l’Armée, de la Marine et de

la Force Aérienne, les prestations signalées dans la

section f) de l’aliéna XI précitée. Mise en place en

termes similaires, une telle garantie sera confiée

aux organes chargés de la sécurité sociale au sein

de chacun des institutions respectives.

Les membres appartenant aux institutions de police

des Municipalités; des Etats de la Fédération ; du

District Fédéral ainsi que de la Fédération elle-même,

seront susceptibles de destitution de leurs postes

faute d’obéissance aux formalités requises par la

législation afin de demeurer dans la fonction

respective. Dans ce cas en particulier, et

indépendamment de la procédure employée dans

le but de contrer une telle destitution, ni la

réoccupation ni la restitution de la fonction ne seront

applicables. Dans ces termes, seule la demande

d’indemnité sera applicable en faveur de l’intéressé.

XIII-bis. Les entités de l’Administration publique

fédérale, appartenant au système bancaire mexicain,

Constitution politique des États-Unis du Mexique476

devront soumettre les rapports de travail aux

dispositions précédentes.

XIV. La loi déterminera les postes qui sont

considérés comme étant de confiance. Les

personnes exerçant de telles fonctions bénéficieront

des mesures de protection sociale ainsi que de

l’étendue de la protection de la sécurité sociale.

Transitoires

Premier. Le présent décret entre en vigueur le

jour suivant sa publication au Journal Officiel de la

Fédération, exception faite des dispositions des

articles transitoires suivants.

Deuxième. Le système de droit pénal accusatoire

prévu aux articles 16, sections deuxième et treizième ;

17, sections troisième, quatrième et sixième ; 19 ; 20 et 21,

section septième de la Constitution, entrera en vigueur

dès que la législation secondaire correspondante

l’établira, sans dépasser le délai de huit années,

compté à partir du jour suivant la publication de ce

Décret.

En conséquence, la Fédération, les États et le District

Fédéral, dans le domaine de leurs compétences

Décret legislatif concernant diverses amendements aux dispositions de la Constitution politique des États-Unis du Mexique, paru au Journal Officiel de la Fédération le 18 Juin 2008

477

Constitution politique des États-Unis du Mexique478

respectives, doivent promulguer et faire appliquer

les modifications ou les lois nécessaires afin

d’incorporer le système de droit pénal accusatoire.

La Fédération, les États et le District Fédéral adoptent

le système pénal accusatoire dans la modalité qu’ils

définissent, soit régionale ou par type d’infraction.

Au moment où seront publiées les lois auxquelles le

paragraphe précédent fait référence, les pouvoirs ou

organes législatifs compétents, doivent prononcer une

déclaration à publier dans les organes de diffusion

officiels, indiquant expressément que le système de

droit pénal accusatoire a été incorporé à ces lois et que,

de ce fait, les garanties consacrées par cette Constitution

commencent à réglementer la façon et les termes selon

lesquels sont instruites les procédures pénales.

Troisième. Nonobstant les dispositions de l’article

deuxième transitoire, le système de procédure pénale

accusatoire prévu aux articles 16, sections deuxième et

treizième, 17, sections troisième, quatrième et sixième,

19, 20 et 21, section septième de la Constitution, entre

en vigueur le jour suivant la publication du présent

Décret au Journal Officiel de la Fédération, dans les

États fédérés qui l’auraient déjà incorporé dans

leurs lois en vigueur. Les procédures déjà suivies

sur la base de ces lois sont pleinement valables,

indépendamment de la date de leur entrée en vigueur.

479Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

Quatrième. Les procédures pénales entamées

avant l’entrée en vigueur du nouveau système de

procédure pénale accusatoire prévu aux articles 16,

sections deuxième et treizième, 17, sections troisième,

quatrième et sixième, 19, 20 et 21, section septième

de la Constitution, seront achevées conformément

aux dispositions en vigueur avant la procédure en

question.

Cinquième. Le nouveau système de réinsertion prévu

à la section deuxième de l’article 18, ainsi que le régime

de modification et de durée des peines, prévu à la

section troisième de l’article 21, entreront en vigueur

dès que la législation secondaire correspondante

l’établira, sans que cela ne puisse excéder un délai

de trois ans, compté à partir du jour suivant la

publication de ce Décret.

Sixième. Les législations des États fédérés, en

matière de délinquance et de criminalité organisées,

sont en vigueur tant que le Congrès de l’Union exerce

la faculté conférée par l’article 73, fraction XXI de cette

Constitution. Les procès pénaux initiés sur la base de

ces législations, ainsi que les jugements prononcés

sur la même base, ne sont pas affectés par l’entrée en

vigueur de la législation fédérale. Par conséquent, les

procédures doivent être poursuivies et les sentences

Constitution politique des États-Unis du Mexique480

exécutées, conformément aux dispositions appliquées

avant l’entrée en vigueur de cette dernière.

Septième. Le Congrès de l’Union approuve, au plus

tard six mois après la publication de ce Décret, la loi

établissant le Système national de sécurité publique.

Les États fédérés promulguent les lois en la matière, au

plus tard un an après la publication du présent Décret.

Huitième. Le Congrès de l’Union, les législatures

des États et l’organe législatif du District Fédéral

doivent destiner les ressources nécessaires à la

réforme du système de justice pénale. Les postes

budgétaires doivent être indiqués dans le budget

qui suit immédiatement l’entrée en vigueur du présent

Décret et dans les budgets suivants. Ce budget doit être

destiné à l’élaboration des réformes légales, aux

changements organisationnels, à la construction et à

l’exploitation des infrastructures et à la formation

nécessaires des juges, des agents du ministère public,

des membres des services de police, des défenseurs, des

experts et des avocats.

Neuvième. Dans les deux mois suivant l’entrée en

vigueur du présent Décret, une instance de coordination

sera créée. Elle sera composée de représentants des

pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, en plus du

481Des dispositions provisoirement en vigueur (2008-2016)

secteur universitaire et de la société civile, ainsi que des

Assemblées de sécurité publique, de l’administration

de la justice et des présidents des tribunaux et elle

disposera d’un secrétariat technique, pour assister et

soutenir les autorités locales et fédérales, si elles

en font la demande.

Dixième. La Fédération crée un fonds spécial pour

le financement des activités du secrétariat technique

auquel fait référence l’article huitième transitoire.

Les fonds sont octroyés en fonction du respect des

obligations et de la poursuite des buts fixés par la loi.

Onzième. En attendant l’entrée en vigueur du système

de procédure accusatoire, les agents du ministère

public déterminés par la loi peuvent solliciter au juge

d’ordonner le contrôle judiciaire à domicile du

suspect en cas d’infractions graves et jusqu’à un

maximum de quarante jours.

Cette mesure est applicable si elle est nécessaire

pour le succès de l’enquête, pour la protection des

personnes ou de biens juridiques, ou lorsqu’il existe un

risque fondé que l’inculpé se soustraie à la justice.

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