Message du Directeur général à l'occasion de la Journée internationale des populations autochtones du monde
13 juillet 2012
Genève, le 7 août 2012
Directeur général de l’OMPI, Francis Gurry
Les populations autochtones créent, entretiennent et développent des savoirs traditionnels et des expressions culturelles traditionnelles et ont donc un intérêt direct dans les négociations en cours à l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) qui visent à parvenir à un accord sur un ou plusieurs instruments juridiques internationaux en vue d’assurer une protection effective des savoirs traditionnels et des expressions culturelles traditionnelles. Les négociations portent également sur le lien entre la propriété intellectuelle et les ressources génétiques qui constitue une autre question présentant un intérêt et une importance déterminants pour les populations autochtones. Les négociations ont lieu au sein du Comité intergouvernemental de la propriété intellectuelle relative aux ressources génétiques, aux savoirs traditionnels et au folklore de l’O MPI.
La difficulté dans ces négociations complexes sur la propriété intellectuelle tient au besoin de trouver un équilibre approprié entre des intérêts rivaux dans les domaines des savoirs traditionnels, des expressions culturelles traditionnelles et des ressources génétiques. La politique en matière de propriété intellectuelle est après tout un mécanisme visant à équilibrer des intérêts rivaux pour des avantages découlant de la créativité et de l’innovation et il convient de trouver des situations d’équilibre semblables pour la protection de la créativité et de l’i nnovation “traditionnelles”.
À cet égard, le thème retenu cette année pour la Journée internationale des populations autochtones du monde, “Les médias autochtones : pour permettre aux voix autochtones de s’élever”, concerne directement les questions de propriété intellectuelle, notamment le souhait qu’ont les populations autochtones d’exercer leur contrôle sur la manière dont leurs cultures sont abordées, utilisées et représentées, notamment dans les médias. Il s’agit là d’une des questions traitées dans les négociations susmentionnées menées à l’OMPI. L’autonomisation des voix autochtones se trouve également au centre du programme de formation sur la fixation culturelle du patrimoine créatif de l’OMPI – ce programme dispense aux communautés autochtones une formation pratique pour établir une documentation sur leurs propres expressions culturelles traditionnelles, puis pour gérer leurs intérêts de propriété intellectuelle en ce qui concerne leurs enregistrements.
S’agissant d’un événement connexe, l’OMPI a le plaisir d’annoncer que le Traité de Beijing sur les interprétations et exécutions audiovisuelles a été adopté le 26 juin 2012. Ce traité assure la protection au plan international des droits patrimoniaux et du droit moral des artistes interprètes ou exécutants de l’audiovisuel y compris les artistes interprètes ou exécutants d’expressions culturelles traditionnelles.
Au mois de mai de cette année, l’OMPI a eu l’honneur de participer à un large dialogue avec l’I nstance permanente sur les questions autochtones. Nous remercions le président de l’instance, le Grand chef Edward John, d’avoir accueilli l’OMPI et d’avoir dirigé le dialogue. Les recommandations issues de l’Instance permanente sur les questions autochtones fournissent une orientation des plus utiles à l’OMPI et nous espérons pouvoir collaborer encore plus étroitement avec l’instance.
Je tiens à remercier personnellement Mme Valmaine Toki, vice présidente de l’instance, et M. Paul Kanyinke Sena, membre de l’instance, pour avoir participé à une réunion du Groupe d’experts autochtones qui a été bien accueillie et très appréciée lors de la vingt-deuxième session du comité intergouvernemental qui s’est tenue à l’OMPI en juillet de cette année.
C’est avec une vive satisfaction et un profond respect que l’OMPI s’associe aujourd’hui à la
célébration de l’autonomisation des voix autochtones grâce aux médias autochtones comme moyen de
préserver l’identité des populations autochtones, de garantir leur subsistance et de promouvoir la
création et l’innovation.