Égalité entre les sexes : L’effort déployé par le Japon pour ne laisser personne de côté

12 janvier 2023

12 janvier 2023 ・ 5 minutes reading time

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Image : Miyoko O. Watanabe

Dans son exposé présenté lors d’une série de séminaires en ligne de l’OMPI sur les disparités entre hommes et femmes dans la région Asie et Pacifique, Mme Miyoko Watanabe, chercheuse au Centre de recherche-développement de Toshiba et présidente du Comité sur l’innovation axée sur le genre au Conseil des sciences du Japon, a décrit l’importance de la participation des femmes dans le domaine de la propriété intellectuelle.

Pourquoi devrions-nous promouvoir l’égalité des sexes et la participation des femmes dans le domaine de l’innovation et des sciences et technologies?

L’exposé de Mme Watanabe lors du séminaire en ligne sur les disparités hommes-femmes et en matière de diversité dans le domaine de la propriété intellectuelle dans la région Asie-Pacifique : Volet II

La plupart des brevets dans les 15 domaines techniques sont déposés en très grande majorité par des équipes exclusivement masculines.  Même dans les domaines où la proportion de femmes scientifiques est presque égale à celle des hommes, les équipes exclusivement masculines sont à l’origine de plus d’un tiers des inventions.

Pourquoi devrions-nous promouvoir la participation des femmes?

Outre l’argument de l’équité naturelle selon lequel les femmes méritent autant que les hommes de participer, et de la perte de potentiel que représente la non-exploitation de toute la capacité de la main-d’œuvre inventive, Mme Miyoko affirme que la présence d’inventrices peut augmenter la valeur économique des inventions.  En effet, la Banque de développement du Japon a mené des études montrant que, dans le domaine de l’ingénierie, la valeur économique des inventions issues d’équipes japonaises mixtes est 50% plus élevée que celle des équipes exclusivement masculines.

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Quelle est la situation actuelle en Asie?

Les performances globales de l’Asie en matière d’égalité des sexes, telles qu’elles ressortent de l’indice des objectifs de développement durable, montrent que l’égalité des sexes est l’une des principales faiblesses de la région.  Le Japon, en particulier, est l’un des trois derniers pays de l’OCDE à devoir encore relever des défis majeurs dans ce domaine.

En outre, il existe des préjugés concernant les femmes asiatiques dans le monde qui ont un impact sur leur participation à des activités innovantes, tels que :

  • Des préférences de sélection de la part des décideurs en matière de capital-risque, qui sont davantage susceptibles de choisir des entrepreneurs blancs que des entrepreneuses ou des entrepreneurs d’autres origines raciales.
  • Les distorsions de l’apprentissage automatique dans la traduction et la reconnaissance faciale, qui rendent plus difficile l’identification des femmes asiatiques.

L’évolution de la participation des femmes dans le domaine des sciences

La proportion de chercheuses japonaises a augmenté régulièrement au cours des 20 dernières années.  Cependant, le rythme de cette progression est trop lent.  Il faudrait plus de 35 années supplémentaires pour atteindre un taux de 30% de femmes parmi les chercheurs au Japon.

En outre, lorsqu’on analyse le même rapport pour différents domaines, les résultats montrent que la participation des femmes dans les domaines de l’ingénierie et des sciences naturelles est nettement inférieure à celle des infirmières et de l’économie domestique.

Que fait le Japon pour faire face à cette tendance?

Le Conseil scientifique du Japon a créé des organismes chargés de décerner des prix aux chercheuses afin de les promouvoir.  Ces prix sont :

  • les prix Jun Ashida, destinés aux chercheurs de moins de 40 ans dans tous les domaines scientifiques, et
  • les prix Marie Curie pour les chercheurs en début de carrière dans le domaine des sciences et des technologies.

En 2022, l’Université de Tokyo a mis en œuvre un plan pour l’égalité des sexes, avec un objectif sur cinq ans, dans lequel :

  • la participation des professeures et des professeures associées passe de 16% à 25%, et
  • la proportion d’étudiantes passe de 20% actuellement à 30% en 2027.

Ressources connexes

Lignes directrices pour la production d’une analyse par sexe à partir de données sur l’innovation et la propriété intellectuelle

 

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