Au Salvador, les sacs à main engagés sont en vogue
María Luisa Hayem, ministre de l’économie d’El Salvador (San Salvador)
(ci-dessus), qui fait partie du nombre croissant de
créatrices salvadoriennes qui réussissent, a présenté
ses créations aux Fashion weeks de Londres et
de Panamá.
(Photo : avec l’aimable autorisation d’Eva Innocenti)
Le secteur de l’artisanat, principale source de revenus de nombreuses familles salvadoriennes, se distingue par sa créativité et sa beauté exceptionnelles. Il regorge de talents à même de créer des pièces mêlant tradition et innovation.
El Salvador compte quelque 7 millions d’habitants et s’étend sur 21 040 km2. Sa population jeune et en pleine expansion est un réel atout. Le pays bénéficie d’un climat tropical exceptionnel, d’un littoral idyllique et d’un relief montagneux, avec une densité de population d’environ 316 habitants au km2. Sa population se compose essentiellement de personnes déterminées, résilientes et créatives.
Les jeunes entreprises de mode dirigées par des femmes se distinguent
Ces dernières années ont vu une augmentation du nombre de jeunes entreprises de mode dirigées par des femmes. Des créatrices particulièrement talentueuses se sont imposées et ont gagné un prestige national et international grâce à leurs collections de vêtements et d’accessoires. Certaines ont insufflé une dose d’innovation dans des procédés et des produits artisanaux traditionnels pour créer des modèles ethniques originaux. Au-delà de leur qualité exceptionnelle et de leur esthétique hors pair, ces produits créent de l’emploi et contribuent à faire perdurer certaines traditions.
Quand luxe et tradition se conjuguent
L’une de ces créatrices et dirigeantes d’entreprise, Eva Innocenti, crée des sacs à main de luxe conçus principalement en cuir salvadorien de qualité et agrémentés d’éléments plaqués or et d’autres matériaux. Plusieurs de ses collections portent le nom des femmes qui les ont inspirées.
La créatrice a lancé sa marque en 2015 et, depuis, gère sa propriété intellectuelle avec soin. Sa marque et les dessins et modèles de ses collections originales sont enregistrés auprès du Centre national de l’enregistrement (CNR), l’Office national de la propriété intellectuelle d’El Salvador.
“Tout a commencé par un rêve. Voilà ce que représente pour moi la marque Eva Innocenti : le rêve de toute une vie”, confie la créatrice.
Les programmes gouvernementaux mis en place ces dernières années ont favorisé une prise de conscience de l’importance de la propriété intellectuelle comme outil commercial au Salvador.
Aujourd’hui, Mme Innocenti possède un atelier qui emploie un groupe d’artisans salvadoriens, un point de vente dans un quartier prestigieux de la capitale et une boutique en ligne qui livre ses créations dans le monde entier. En 2019, elle a participé à la “Fashion Week” de Londres et à celle de Panamá.
Propriété intellectuelle et promotion des femmes
est au cœur du travail de Raquel Arana. À travers ses
illustrations, elle relate des récits d’émancipation des
femmes.
(Photo : avec l’aimable autorisation de Raquel Arana)
Autre créatrice et entrepreneuse salvadorienne remarquable, Raquel Arana est une conteuse qui utilise des formes et des couleurs à la place des mots.
Mme Arana s’est lancée dans le secteur de la création fin 2014 en dessinant un modèle de sac à main qui a connu un succès phénoménal, marquant ainsi le début d’un parcours inattendu. Au fil du temps, elle s’est aperçue que la propriété intellectuelle pouvait s’avérer très utile tant pour ses objectifs professionnels que pour son engagement en faveur des femmes.
La créatrice est passionnée par l’illustration et, lorsqu’elle conçoit un produit, elle cherche à créer des liens affectifs pour soutenir les femmes : chaque sac à main raconte une histoire, et chaque histoire met en avant des femmes.
En alliant son amour de la création et sa volonté de promouvoir les femmes, Mme Arana a aidé d’autres Salvadoriennes à réaliser leurs ambitions grâce au Programme Velasco, qui consiste à parrainer des femmes souhaitant monter leur entreprise.
“Il faut sans cesse renouveler les produits que l’on propose, et tant pis s’ils ne se vendent pas tous. L’important est de continuer de créer et de tester le marché”, conseille Mme Arana.
Afin de partager les fruits de sa réussite, Mme Arana a ouvert avec ses deux associés une boutique, “Hecho en Casa” (“fait maison”), où elle commercialise ses créations et ses produits ainsi que ceux d’autres artisans.
Ces cinq dernières années, les exportations annuelles moyennes de sacs à main ont généré plus de 630 000 dollars É. U. de recettes.
Mme Arana a ajouté à ses collections des accessoires personnels et des articles de décoration intérieure. Les marques enregistrées “Raquel Arana” et “Hecho en Casa” sont désormais célèbres aussi bien au Salvador qu’à l’étranger, et l’on trouve maintenant deux boutiques “Hecho en Casa” à San Salvador. Il est également possible d’acheter les produits de la créatrice sur Facebook ou Instagram et de se les faire livrer à l’international.
La propriété intellectuelle aide Mme Arana à se faire connaître en tant que créatrice. Elle stimule son activité et favorise le développement de son entreprise. Cependant, comme beaucoup d’autres créateurs et artistes populaires, elle voit aujourd’hui son travail copié par des tiers non autorisés. Mme Arana a ainsi pris conscience de l’importance concrète des droits de propriété intellectuelle pour la protection de ses créations et de ses intérêts commerciaux.
L’information sur la propriété intellectuelle au Salvador porte ses fruits
Ces cinq dernières années, les exportations annuelles moyennes de sacs à main ont généré plus de 630 000 dollars de recettes. Parmi les marchés d’exportation, on compte les États-Unis d’Amérique, des pays d’Amérique centrale et d’Amérique latine et des pays asiatiques et européens.
Le secteur de l’artisanat, principale source de revenus de nombreuses familles salvadoriennes, se distingue par sa créativité et sa beauté exceptionnelles.
Les programmes gouvernementaux mis en place ces dernières années ont favorisé une prise de conscience de l’importance de la propriété intellectuelle comme outil commercial au Salvador. Nombre d’institutions publiques, comme le Ministère de l’économie, la CONAMYPE, qui soutient les micro et petites entreprises et le CNR, l’office national de la propriété intellectuelle, proposent des programmes visant à aider les entreprises, en particulier les micro, petites et moyennes entreprises, à utiliser la propriété intellectuelle pour stimuler leur croissance.
Le Magazine de l’OMPI vise à faciliter la compréhension de la propriété intellectuelle et de l’action de l’OMPI parmi le grand public et n’est pas un document officiel de l’OMPI. Les désignations employées et la présentation des données qui figurent dans cette publication n’impliquent de la part de l’OMPI aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires ou zones concernés ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites territoriales. Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles des États membres ou du Secrétariat de l’OMPI. La mention d’entreprises particulières ou de produits de certains fabricants n’implique pas que l’OMPI les approuve ou les recommande de préférence à d’autres entreprises ou produits analogues qui ne sont pas mentionnés.