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Une vague sensationnelle de distributeurs automatiques d’eau

Septembre 2013

Catherine Jewell, Division des communications, OMPI

S’agissant de l’accès à l’eau potable, les chiffres sont éloquents. Toutes les 21 secondes, un enfant meurt d’une maladie d’origine hydrique. Quelque 783 millions de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à l’eau potable et sont exposées aux maladies liées à l’eau, notamment la diarrhée, première cause de maladie et de décès. Un meilleur accès aux services d’assainissement et à l’eau potable pourrait réduire les maladies diarrhéiques de près de 90%, ce qui sauverait des vies et allégerait le fardeau qu’elles font peser sur les budgets de santé des pays en développement. Amener l’eau potable par le biais d’un réseau de canalisations est une opération coûteuse, notamment dans des zones rurales reculées, et cette option est rarement adaptée aux pays en développement. En Inde, Sarvajal, une entreprise à vocation sociale, offre une solution novatrice. Plutôt que d’approvisionner les communautés en transportant de l’eau depuis l’extérieur, Sarvajal propose un service intégré qui assure l’épuration et la surveillance de la qualité des eaux de sources locales en vue de leur consommation par les populations locales, ce qui crée des emplois au niveau local et, partant, des revenus. Le Magazine de l’OMPI s’est récemment entretenu avec le directeur d’exploitation de Sarvajal, M. Anuj Sharma, afin d’en savoir plus sur les moyens mis en œuvre par la société pour élargir l’accès à l’eau potable et sur le rôle que joue la propriété intellectuelle dans la réalisation de cet objectif.

De l’eau pour tous

Sarvajal, une dénomination qui signifie “de l’eau pour tous” en sanscrit, a été créée sous forme d’entreprise sociale en 2008 par la fondation Piramal afin de trouver des solutions pour approvisionner de manière fiable en eau potable les communautés les plus démunies vivant dans des villages reculés ou des bidonvilles. En Inde, près de 97 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable et risquent de contracter des maladies d’origine hydrique, lesquelles représentent plus de 50% des maladies nécessitant un traitement médical. “Pour réussir à réduire la charge de morbidité, il était évident que nous devions résoudre le problème de l’eau. Fournir de l’eau potable salubre est l’un des projets sanitaires les plus efficaces qui soient”, a déclaré M. Sharma.

Trouver une solution pratique ne fut pas chose aisée. La société Sarvajal était en effet confrontée à plusieurs difficultés, notamment le mauvais état des routes et les fréquentes coupures d’électricité. En dépit de nombreuses techniques d’assainissement des eaux déjà disponibles sur le marché, la société estima d’emblée qu’il était essentiel de concevoir un modèle d’entreprise financièrement viable et pérenne qui pourrait être progressivement appliqué à plus grande échelle. “Ce qui nous faisait défaut, c’était un modèle d’entreprise viable qui inciterait les gens à approvisionner en eau un nombre croissant de foyers”, a expliqué M. Sharma.

Une solution reposant sur la technologie

Pour combler cette lacune, Sarvajal conçut un modèle de franchisage reposant sur la technologie. Ce modèle permet non seulement d’encourager l’approvisionnement en eau potable d’un nombre croissant de ménages mais également de créer de l’emploi et de nouvelles sources de revenu pour les membres des communautés auxquelles il s’adresse.

Le Water ATM™ est un distributeur automatique d’eau à faible coût, autonome et fonctionnant à l’énergie solaire, qui permet de stocker de l’eau salubre et qui peut être rechargé par le franchisé le plus proche. La solution d’approvisionnement en eau à faible coût proposée par Sarvajal a rapidement suscité un vif intérêt. La société a actuellement à son actif 154 franchisés et approvisionne en eau potable plus de 100 000 personnes par jour.

À la grande surprise de Sarvajal, les foyers des communautés visées ne tardèrent pas à faire le lien entre eau salubre et santé. Certes, ils n’étaient pas habitués à payer pour obtenir de l’eau salubre, mais il leur apparut clair comme de l’eau de roche qu’il était avantageux de s’approvisionner au prix de 0,005 dollar É.-U. le litre (soit un prix moins élevé que sur n’importe quel autre point de vente), d’autant plus que chaque ménage consacrait jusqu’à 40% de ses revenus annuels au remboursement de soins médicaux liés à des affections provoquées par l’eau.

De nouvelles opportunités de revenus

La société Sarvajal opta pour un modèle de franchisage car elle y voyait le moyen de véritablement pénétrer les marchés locaux. Elle établit un réseau de fournisseurs en signant des accords de franchisage avec des entrepreneurs locaux qui étaient bien mieux placés qu’elle (considérée comme venant de l’extérieur) pour créer et gérer des activités de ce type. Tous effectuent un prépaiement en échange de la technique permettant de filtrer l’eau au niveau local puis vendent l’eau à la clientèle. Ce modèle de franchisage s’est également révélé un instrument utile pour recouvrer et gérer les multiples paiements au comptant découlant de la vente d’eau potable.

“Nous avons mis en place un système de réseau en étoile”, a expliqué M. Sharma, “nous nous associons à des chefs d’entreprise locaux, mettons à leur disposition notre technique d’épuration et leur apportons une aide en matière d’entretien ou de services en aval. Nous participons aussi aux efforts de sensibilisation de façon à ce qu’ils aient suffisamment de clients pour assurer la viabilité de leur entreprise”, a-t-il précisé.

La solution a rapidement suscité un vif intérêt. La société a actuellement à son actif 154 franchisés et approvisionne en eau potable plus de 100 000 personnes par jour.

Déterminée à remplir sa mission et à rendre l’eau potable facilement accessible même dans les hameaux les plus reculés, la société a conçu le Water ATM™, un distributeur automatique d’eau à faible coût, autonome et fonctionnant à l’énergie solaire, qui permet de stocker de l’eau salubre et qui peut être rechargé par le franchisé le plus proche. “L’image du guichet automatique s’est révélée très accrocheuse”, a fait observer M. Sharma. Les clients achètent une carte à puce prépayée qui peut être facilement rechargée à l’aide d’un téléphone portable et il leur suffit de la faire glisser sur un capteur installé sur la machine pour obtenir des informations sur la qualité de l’eau et sur leur solde disponible. Ils sélectionnent ensuite la quantité d’eau souhaitée et remplissent leurs récipients. Les distributeurs automatiques d’eau sont accessibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept, et permettent au consommateur d’obtenir le volume d’eau souhaité, réduisant ainsi de manière considérable le temps passé à aller chercher de l’eau pour le consacrer par exemple à d’autres activités rémunératrices. Le Water ATM™ se révèle également une opportunité de commerce intéressante pour les franchisés qui participent au projet.

Surveiller la qualité de l’eau

En cas de dysfonctionnement de l’un quelconque des distributeurs automatiques, Savarjal en est immédiatement informée grâce à son progiciel personnalisé de gestion intégré, le SEMS™, qui gère toutes les étapes du parcours de l’eau depuis la source jusqu’au consommateur final. Le système repose sur Soochak™, un dispositif hébergé en ligne conçu par Sarvajal qui surveille l’état d’avancement des opérations à l’intérieur de ses unités d’épuration par osmose inverse et par ultraviolets ainsi que l’ensemble des distributeurs automatiques s’agissant des activités d’entretien et de la chaîne d’approvisionnement. “Pour surmonter tous les problèmes auxquels nous étions confrontés, nous avons mis au point un système intégré d’épuration par télédétection qui contrôle les prix, garantit la qualité de l’eau et bloque l’alimentation en eau en cas de qualité insuffisante”, a expliqué M. Sharma.

Grâce au système de filtration de l’eau en plusieurs paliers utilisé par Sarvajal, 99,9% des germes sont éliminés et les minéraux qui peuvent être nocifs en trop grandes quantités, comme le fluorure, sont maintenus en dessous des niveaux recommandés. “Notre système permet de réduire le risque d’insalubrité de l’eau et d’économiser des coûts de maintenance”, a fait observer M. Sharma.

Ce sont généralement les femmes qui sont chargées de la corvée d’eau. Les mères et leurs filles passent en moyenne deux heures par jour – soit jusqu’à 700 heures par an – à aller chercher de l’eau au puits ou aux points d’approvisionnement. Grâce à son modèle de franchisage axé sur la technologie, Sarvajal propose un approvisionnement en eau salubre au sein même des communautés, ce qui permet aux femmes de consacrer plus de temps aux enfants, à des activités rémunératrices et à l’éducation.

Le système permet également aux membres d’une communauté de mettre en commun et de réutiliser des ressources hydriques. “Le système favorise une utilisation rationnelle de l’eau au niveau communautaire et respecte les nappes phréatiques. Il évite également d’avoir à puiser de l’eau en un endroit pour la vendre en un autre endroit, à un prix majoré par les frais de carburant”, a expliqué M. Sharma, précisant qu’en raison de l’instabilité de l’alimentation électrique, les systèmes d’épuration d’eau domestiques traditionnels ne fonctionnent en général qu’à hauteur d’un tiers de leur capacité.

Préserver la qualité de l’eau est d’une importance cruciale pour Sarvajal et c’est l’une des raisons pour lesquelles la société est fermement résolue à protéger sa propriété intellectuelle. “Il est essentiel pour nous d’éviter que notre système ne soit copié et qu’un service nuisible, de moindre qualité, soit proposé au client”, a indiqué M. Sharma.

Le rôle de la propriété intellectuelle

Convaincu que la “propriété intellectuelle peut aider à proposer des services à faible coût”, la société a récemment obtenu une protection par brevet de son système en Inde et aux États-Unis d’Amérique. Fidèle à sa philosophie d’entreprise, Sarvajal s’attache à réduire les coûts tout en optimisant l’impact de son système. “Établis en tant qu’entreprise privée, nous n’avons pas eu d’autre choix que de faire preuve de discipline vis-à-vis de notre chiffre d’affaires. Toute nouvelle expérience doit avoir été mûrement réfléchie pour assurer une rentabilité optimale”, a-t-il déclaré. “L’opération nous a également poussés à proposer de meilleures offres et à concevoir la technologie comme un investissement. C’est grâce à la technologie que nous avons pu mettre au point ce système et réduire les frais de maintenance”, a-t-il fait remarquer, expliquant que grâce à une réflexion éclairée, l’entreprise avait réussi à réduire de deux tiers les coûts de production de ses machines.

“La propriété intellectuelle peut aider à proposer des services à faible coût”, a affirmé M. Sharma, précisant que si Sarvajal était disposée à partager sa technologie pour réaliser ses objectifs sur le plan social, elle ferait valoir ses droits face à quiconque chercherait à exploiter des communautés mal desservies. “Il est évident qu’un jour prochain, quelqu’un trouvera une solution pour offrir une eau de qualité identique à un prix inférieur. Nous n’y voyons aucune objection car le dispositif permettra de toucher un public plus large. Notre objectif n’est pas de dégager un maximum de profits, juste d’assurer notre viabilité financière, mais si jamais quelqu’un venait à contrefaire notre modèle et à l’exploiter en pratiquant des tarifs bien plus élevés, alors nous réagirions très fermement.”

Pour Sarvajal, la propriété intellectuelle est un moyen d’assurer la pérennité de l’entreprise : “la propriété intellectuelle peut être la clé de la survie d’une entreprise. Elle est fondamentale en ce sens qu’elle lui confère de la crédibilité”, a affirmé M. Sharma. C’est un élément essentiel pour attirer le client et combler ses besoins en lui offrant en tout temps un service de qualité, pour recruter des franchisés au niveau local et pour convaincre les banques de leur accorder des prêts en vue de créer leur entreprise ou de la faire prospérer. C’est aussi un facteur déterminant pour obtenir l’appui des autorités municipales, une condition préalable pour pouvoir desservir ces communautés. “Les gouvernements et les grands organismes philanthropiques veulent avoir l’assurance que leur argent sera investi à bon escient et que la population visée sera effectivement approvisionnée en eau potable salubre”, a expliqué M. Sharma. “Nous sommes en mesure de le leur confirmer grâce aux données en temps réel transmises par notre système. Une fois la bonne technologie mise au point, il s’agit juste d’assurer la production voulue et d’obtenir une certaine adhésion de la part des pouvoirs publics.”

L’expérience de Sarvajal montre comment mettre à profit la propriété intellectuelle pour progresser dans la résolution d’une partie des plus graves problèmes de développement auxquels sont confrontés certains pays. Fondé sur l’exploitation d’une technologie, son modèle d’entreprise se traduit déjà par des retombées sanitaires tangibles, des bénéfices environnementaux et des opportunités économiques au sein de communautés situées au pied de la pyramide sociale.

D’ici un an, Sarvajal prévoit d’approvisionner en eau salubre au moins un million de ménages supplémentaires en Inde et est actuellement en pourparlers avec les autorités municipales pour installer ses distributeurs automatiques dans les zones urbaines les plus pauvres de New Delhi. Ses services intégrés et décentralisés d’épuration d’eau devraient avoir une énorme incidence sur la santé et la qualité de vie de millions de foyers habitant dans des régions mal desservies.

Le Magazine de l’OMPI vise à faciliter la compréhension de la propriété intellectuelle et de l’action de l’OMPI parmi le grand public et n’est pas un document officiel de l’OMPI. Les désignations employées et la présentation des données qui figurent dans cette publication n’impliquent de la part de l’OMPI aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires ou zones concernés ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites territoriales. Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles des États membres ou du Secrétariat de l’OMPI. La mention d’entreprises particulières ou de produits de certains fabricants n’implique pas que l’OMPI les approuve ou les recommande de préférence à d’autres entreprises ou produits analogues qui ne sont pas mentionnés.