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L’architecture selon Stefan Behnisch

Septembre 2011


Stefan Behnisch, architecte du
nouveau bâtiment de l’OMPI
(Photo: Christoph Soeder)

En mars 2000, le cabinet d’architecture allemand Behnisch Architekten, basé à Stuttgart, a remporté le concours d’architecture international portant sur l’extension de locaux de l’OMPI1. Dans son rapport final, le jury international qui a supervisé le concours a indiqué que le projet lauréat était “un projet pour une nouvelle génération”, et ajouté que le bâtiment “tire parti du paysage existant et fait entrer l’extérieur”. Le Magazine de l’OMPI a récemment rencontré Stefan Behnisch, le directeur du projet, et tenté de mieux cerner la personnalité de l’homme à l’origine du nouveau bâtiment de l’OMPI, inauguré en septembre 2011.


(Photos: David Matthiesen)

À quel moment et pour quelle raison avez-vous décidé de devenir architecte?

Mon père était un architecte célèbre en Allemagne. On peut dire qu’il existait un gène de l’architecture dans notre famille puisque ma sœur et deux de mes cousins étaient également architectes, si bien que la voie semblait pour moi toute tracée. Dans un premier temps cependant, je m’en suis écarté pour me lancer dans des études de philosophie et d’économie, mais j’ai rapidement pris conscience qu’il était aussi illogique de ne pas étudier l’architecture que de l’étudier, alors j’ai entamé des études d’architecture à Karlsruhe, en Allemagne.

De quoi vous inspirez-vous pour dessiner un nouveau bâtiment?

À chaque début de projet, nous nous efforçons dans un premier temps de comprendre quel sera l’objet du bâtiment et dans quel contexte géographique, environnemental et culturel il s’intégrera. Le client et le contexte du projet sont pour ainsi dire nos plus grandes sources d’inspiration. Ce n’est qu’après avoir parfaitement saisi ces éléments fondamentaux que l’on pourra rechercher la meilleure solution possible. La conception du bâtiment en soi relève ensuite d’une action concertée impliquant un ou plusieurs associés ainsi que les jeunes architectes avec qui nous travaillons au cabinet.

Que représente l’architecture pour vous et quel est son rôle dans la société?

L’architecture apporte une contribution essentielle au patrimoine de l’humanité. Elle définit la culture, l’espace et le temps et crée un environnement qui sera le théâtre d’une grande partie de notre vie. Outre sa dimension technique, l’architecture peut révéler énormément de choses sur une culture, ses sensibilités et ses structures politiques et sociales. L’architecture rend compte de l’état des connaissances techniques d’une époque et de notre histoire culturelle; elle nous indique d’où nous venons et, dans une certaine mesure, la direction que nous souhaitons prendre.

L’architecture est pour moi un outil, un bien culturel et un art mais c’est aussi un élément fonctionnel très important de notre quotidien.

Quelles sont vos sources d’inspiration?

Je tire mon inspiration de plusieurs sources – les gens, l’évolution de la société, la musique, la beauté d’un édifice. Je m’inspire aussi énormément de la nature. J’aime aussi emprunter à l’architecture de nos ancêtres, de l’époque de la Rome et de la Grèce antiques au siècle passé. J’étudie également les réalisations de mes contemporains. J’y trouve parfois une source d’inspiration, parfois une mise en garde précieuse sur ce qu’il ne faut pas faire, ce qui m’aide à éviter des erreurs dans mon propre travail.

Quels sont les projets qui vous intéressent le plus?

Si tous les nouveaux projets sont intéressants à mes yeux, j’apprécie plus particulièrement ceux qui se rapportent à un lieu de vie, de travail ou de rassemblement, qu’il s’agisse d’une salle de concert, d’un centre de conférences ou d’un lieu d’apprentissage. J’aime créer des espaces où les gens peuvent travailler et vivre ensemble, où ils peuvent communiquer, dialoguer et travailler de manière interdisciplinaire. Les bâtiments de ce type ont une incidence profonde sur la société et les concevoir est un grand honneur.

Quels sont les principaux éléments qui influent sur la conception d’un bâtiment?

De nombreux paramètres influent sur la création architecturale. Si nous maîtrisons aujourd’hui une partie des techniques qui posaient problème à nos ancêtres, comme la mécanique et la physique de la construction, de nouveaux défis apparaissent tous les jours. Aujourd’hui, ce sont les difficultés liées à la surconsommation d’énergie des bâtiments que nous devons résoudre. Ces nouveaux paramètres ont une très grande influence sur la conception des nouveaux bâtiments.

Dès qu’un nouveau paramètre apparaît, comme la modification de structure qui caractérise la tour Eiffel, il tend à prendre le pas sur l’aspect visuel d’une structure jusqu’à ce que la technique soit maîtrisée. À ce stade, il se transforme en un simple instrument qui permet de jouer la symphonie de l’architecture.

Quelles sont les principales difficultés auxquelles se heurte l’architecte?

Chaque nouveau projet présente des difficultés différentes en fonction de son contexte géographique et culturel. Elles sont parfois d’ordre juridique, par exemple lorsque la législation sur la construction nous laisse très peu de marge de manœuvre. Elles peuvent aussi être de nature technique, par exemple lorsqu’il s’agit de créer un bâtiment en respectant des normes de construction durable. Néanmoins, c’est sans doute en matière de communication que nous rencontrons les difficultés les plus importantes. En effet, pour créer le bâtiment le plus adapté aux attentes du client, il importe de comprendre l’utilisation à laquelle il est destiné, les événements qui vont se dérouler dans son enceinte, comment les gens vont vivre et travailler à l’intérieur du bâtiment et à quel mode de gestion il obéira. Obtenir ce type d’information n’est pas toujours facile mais elles nous sont indispensables pour traduire concrètement les souhaits, les idées, les idéaux et les besoins du client en une œuvre architecturale appropriée.

En quoi la propriété intellectuelle est-elle importante pour vous en tant qu’architecte?

On considère depuis longtemps que l’architecture – au même titre que le théâtre, la sculpture et la peinture – fait partie des arts majeurs. Une œuvre architecturale est le fruit d’un travail interdisciplinaire rendu possible grâce à une solide communication entre architectes, ingénieurs et clients. Les architectes, à l’image des écrivains, des ingénieurs en logiciels, des artistes, des musiciens et des inventeurs, veulent être reconnus pour leurs idées et leur créativité. Or, la créativité étant une entreprise risquée qui exige souvent un investissement initial conséquent, nous ne pourrons y parvenir que si nous avons l’assurance que notre œuvre sera protégée.

L’architecture fait fortement appel à la création et à l’innovation, si bien que la reconnaissance offerte par la protection au titre du droit d’auteur est très importante. En tant que titulaires du droit d’auteur attaché à un projet architectural, nous pouvons concéder une licence à des clients pour la construction de notre bâtiment et avoir l’assurance d’être reconnus en tant qu’auteurs de cette œuvre.

En quoi les techniques informatiques et numériques ont-elles modifié le processus de conception?

Les techniques numériques peuvent nous permettre de créer des formes que nous n’aurions pas pu concevoir auparavant mais globalement, il s’agit juste d’une nouvelle panoplie d’outils. Une fois un édifice achevé, il importe peu de savoir si les idées créatives ont été couchées sur papier ou sur écran. Seul le résultat a de l’importance. Cela dit, force est d’admettre que les techniques numériques facilitent et renforcent le processus de communication et d’échange avec l’équipe de concepteurs.

Comment faites-vous pour vous assurer que votre architecture reste en prise sur un monde en évolution rapide?

La meilleure chose à faire est sans doute de continuer à collaborer avec de jeunes architectes et avec des homologues dotés d’une vision de l’avenir et ouverts à la nouveauté dans ce monde aux mutations rapides. Le plus dur est de faire la distinction entre les évolutions qui ont un sens, qui représentent un progrès en termes de bien-être et d’architecture et qui améliorent notre façon de vivre et de travailler côte à côte, et celles qui ne présentent aucun intérêt.

Quel sens donnez-vous au concept de durabilité?

La durabilité n’est pas simplement synonyme d’économie d’énergie ou de réduction de l’empreinte énergétique des bâtiments. Le bien-être entre aussi en ligne de compte. Le bâtiment le plus durable ne sera pas forcément le moins friand en énergie, ce sera celui qui optimisera sa consommation énergétique. Chacun des bâtiments que nous construisons ayant une incidence sur notre environnement, il doit valoir la peine. Il doit améliorer le bien-être des personnes qui y travaillent et qui y vivent et il doit enrichir notre culture. Pour créer un bâtiment réellement durable, il est indispensable d’étudier le contexte (culturel, géopolitique, géographique, climatique, topographique, etc.) dans lequel s’inscrit le projet. Au siècle dernier, on pensait que tous les bâtiments, où que ce soit dans le monde, devaient être construits sur le même modèle, ce qui a conduit à de gigantesques gaspillages d’énergie. On ne peut plus se permettre ce genre de chose. L’architecture doit être conçue de façon à s’adapter à chaque situation particulière.

Selon vous, comment seront conçus les bâtiments du futur?

Améliorer les bâtiments existants sera pour les architectes l’un des défis majeurs du futur. Pour atteindre nos objectifs en termes de durabilité et de consommation d’énergie, nous devrons refaire la plupart des édifices construits dans la seconde moitié du XXe siècle.

En règle générale, dans le futur, nous serons guidés par des impératifs de durabilité et d’utilisation responsable des matériaux. Le nombre de métiers et de matériaux entrant dans la construction d’un bâtiment sera de plus en plus réduit. Ces trente dernières années par exemple, la pose de plafonds suspendus et l’utilisation de nombreuses matières plastiques étaient très répandues. Aujourd’hui, on s’efforce de les éviter pour purifier l’atmosphère des bâtiments et encourager une utilisation plus raisonnée des matériaux.

Les façades sont appelées à gagner en complexité : elles comprendront des dispositifs de protection contre le soleil, des systèmes d’amplification de la lumière et des systèmes de climatisation décentralisée. Plus important encore, elles seront transformées en source d’énergie pour le bâtiment, faisant office de capteurs solaires thermiques et photovoltaïques.

Le béton utilisé dans la structure des bâtiments provoquant un volume considérable d’émissions de CO2, je suis persuadé que d’autres matériaux de construction seront employés et que l’on mettra davantage l’accent sur l’utilisation de structures en bois, bien plus saines sur le plan écologique. C’est l’un des raisons qui nous ont poussés, en accord avec l’OMPI, à privilégier une structure en bois provenant de forêts exploitées de façon durable pour la construction du nouveau centre de conférences de l’organisation. Cette décision est clairvoyante et représente un grand pas vers un environnement durablement construit.

Quelle sera la prochaine grande nouveauté en architecture?

J’aimerais bien le savoir! Dans les années à venir, l’objectif consistant à créer un environnement construit de manière durable aura une influence notable sur l’évolution de l’architecture, puisqu’il s’agira de passer d’une démarche simplement axée sur la “forme” à une démarche davantage axée sur le “contenu”.

Quel est l’architecte qui a le plus influencé votre travail et quelle est votre œuvre architecturale préférée?

Mon travail est influencé par l’œuvre de mon père, cela va de soi. Nous partageons les mêmes idéaux humanistes. Notre style d’architecture s’inspire de celui de l’architecte allemand Scharoun et se veut expressionniste par nature mais il est également influencé par des architectes américains comme Lautner, Eames ou Schindler.

Quelle description donneriez-vous du nouveau bâtiment de l’OMPI et quelles sont, selon vous, ses caractéristiques les plus saillantes?

D’emblée, notre objectif a été de faire en sorte que le nouveau bâtiment administratif soit une structure propice à la communication, aux rencontres et aux échanges. Le bâtiment est conçu de manière à créer une atmosphère conviviale et l’accent est mis sur l’éclairage naturel, la visibilité et l’ouverture. S’il renferme de nombreux petits bureaux, des couloirs ont été judicieusement créés qui débouchent de part et d’autre sur des jardins d’hiver, des espaces de rencontre et d’immenses atriums.

L’édifice se distingue également par son système de chauffage, puisqu’il est refroidi et chauffé grâce à l’eau du lac Léman. En termes de consommation énergétique, il répond à des normes de construction responsable et nous espérons qu’il offrira à tous les employés de l’OMPI un nouvel espace de travail agréable et propice à la communication.

 

Le nouveau bâtiment de l’OMPI – principales caractéristiques


(Photos: OMPI/Stephen Mettler)

  • Architecte : Behnisch Architekten, Stuttgart, Allemagne
  • Entrepreneur général : Implenia Entreprise Générale, S.A., Genève, Suisse
  • Pilote de projet : Burckhardt & Partner, S.A., Genève, Suisse
  • Dix étages au total : six étages en surface et quatre étages en sous-sol
  • Surface totale : 47 000 m²
  • Volume total : 190 000 m3
  • Au rez-de-chaussée : un hall d’accueil et trois salles de réunion
  • Une cafétéria de 320 places
  • Une bibliothèque sur la propriété intellectuelle – ouverte au public
  • Environ 500 postes de travail répartis sur cinq étages
  • Quatre étages en sous-sol (comprenant une aire de livraison, une aire de stockage, un parking pour 280 véhicules et 230 places pour les délégués)
  • Des aires de services
  • Un tunnel reliant le nouveau bâtiment à la tour de l’OMPI

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1  Voir “Bâtiment de l’OMPI : un jury désigne le projet gagnant” PDF, Revista de la OMPI, 3/2000

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